Bonjour
Quelques éléments sur les "Plan" successifs, compilés depuis le web, la période ne semble pas très fournie, mais ça donne un idée ( noire ?) :
La conception d’un conflit futur ne repose plus sur le principe révolu d’un affrontement entre armées de différents pays. Le prochain conflit ne peut prendre qu’une dimension totale. Sans l’appui de l’Angleterre, la guerre contre l’Allemagne n’est pas concevable, surtout si elle se déroule sur un plan essentiellement continental. La France, sur un plan géostratégique, occupe dès lors une place de tête de pont de la coalition alliée pour faire face à l’ennemi d’outre-Rhin. C’est pourquoi, il est prévu que les premières actions de l’armée consisteraient à résister jusqu’à l’intervention des forces alliées et des renforts en effectifs des colonies.
De 1920 à 1923, différents plans offensifs sont programmés
Le plan T (mai 1920-mai 1921) est élaboré en fonction des difficultés des lendemains de la démobilisation et rapidement considéré comme transitoire. La pensée stratégique, puisque la garde du Rhin est assurée, consiste à prévoir une action en territoire allemand, notamment dans la Ruhr. Cette conception d’une guerre offensive proposait de nombreux avantages : la guerre serait menée sur le territoire de l’ennemi ; elle paralyserait ses forces ; elle assurerait une protection plus efficace du territoire français. Mais les conditions matérielles- cinquante-cinq divisions seulement sont dotées de matériel - obligent le haut commandement à concevoir un autre plan exploitant mieux les ressources en hommes et en matériel.
Le Plan P qui envisage une guerre entre la Tchécoslovaquie et la Pologne, (le Plan PH une agression combinée de la Pologne et de la Hongrie contre la Tchécoslovaquie) lui succède en juin 1921. Tout en s’inspirant du précédent plan, il introduit, pour la première fois, la progressivité dans l’acte de mobilisation, celle-ci étant prévue en quatre échelons, pour éviter la charge d’une mobilisation générale peut être sérieusement question actuellement d´une guerre entre l´Allemagne et la Tchécoslovaquie. Cette guerre ne pourrait être que la conséquence d´un nouveau conflit général entre les grandes Puissances ou entre la France et l´Allemagne seulement. La Tchécoslovaquie ne serait donc pas seule à lutter et son intervention serait par suite à l´échelle de sa puissance militaire. Une guerre entre l´Allemagne et la Tchécoslovaquie seule ne peut être admise que dans un avenir assez éloigné, lorsque l´équilibre sera revenu, que l´Allemagne sera reconstituée militairement et aura repris ses appétits d´hégémonie. Elle jouerait alors le rôle d´agresseur, car on ne voit guère de raisons pour la Tchécoslovaquie de déclarer une guerre à sa voisine du nord. L´Allemagne au contraire aura toujours de bonnes occasions d´intervenir en Tchécoslovaquie soit pour libérer les Allemands de Silésie ou de Bohême, soit pour donner la main aux Autrichiens ou aux Magyares.
Il est donc pour le moment difficile d´établir les bases d´un plan de défense ou d´action offensive contre l´Allemagne. On doit se borner à étudier le théâtre probable des opérations : frontières tchéco-allemandes, voies de pénétrations, possibilités de manœuvre de l´ennemi, lignes naturelles de défense, etc. On peut faire quelques travaux tactiques préparatoires :reconnaissances, analyses d´état-majors ou de cadres. En un mot on peut commencer à rassembler des matériaux utiles pour l´élaboration future du plan A .
Plan A .(plan de défense contre l´Allemagne)
A la différence des plans prévoyants la participation des forces tchécoslovaques aux opérations des Grandes puissances alliées (voir les doc.1, 16 et 17), le colonel Rozet s´occupe à résoudre le problème de l´organisation de la défense du territoire de la Bohême, si la Tchécoslovaquie avait à résister à une attaque allemande avant le déclenchement du conflit général. Ces considérations furent reprises plus sérieusement dans les années 1921–1922
Le saillant de Bohême, a quelque chose de paradoxal. Le fameux quadrilatère enserré sur ses trois faces principales par l´ennemi, crée une infériorité stratégique pour la défense, dès le début des opérations. La solution qui consisterait à évacuer simplement le saillant pour réunir toutes les forces de la défense en Moravie, sur la quatrième face du quadrilatère, ne peut être admise facilement. Ce serait livrer à l´ennemi la partie vitale du pays,sa capitale, ses industries de guerre et Skoda. L´armée serait vite réduite à l´impuissance faute de munitions et de matériel. Vivre sur le reste du pays ne serait possible que si dès maintenant on étudiait et préparait une décentralisation des usines et une organisation de secours en Slovaquie et Moravie.Il faut donc envisager une défense active de la Bohême. On sent la nécessité d´une couverture très articulée gagnant du temps et l´on entrevoit la solution du problème dans une manœuvre hardie pour battre successivement les colonnes ennemis débouchant des frontières. Cela implique une armée très manœuvrière, un jeu serré basé sur des transports rapides en chemins de fer et en camions automobiles.
Peut-être cette manœuvre serait elle facilitée par l´organisation de Zones défensives, ou même d´ouvrages permanents, aux endroits sensibles.
L´étude du terrain peut donner des indications à ce sujet.
Quant aux opérations offensives que l´armée TS peut être amenée à entreprendre, au delà des frontières, contre l´Allemagne, il n´est guère possible de les prévoir sans connaître les évènements qui les nécessiteraient.
Les données du problème du moment dicteront la meilleure solution.
On the turn of 1920's and 1930's, during the evacuation of the Rhineland and further shortening of the compulsory service, there was adopted Plan B. It was already a clearly defensive plan, according to which the French army had to wear out the enemy in defensive operations, and simultaneously protect borders with Belgium and Switzerland. In 1930's it was followed consecutively by Plan C, D and D-bis.
Cordialement
Alain