Section 435 T.M
Publié : sam. juin 22, 2024 7:31 pm
Bonjour à tous,
je suis nouveau sur ce forum, nouveau aussi dans cet univers qu'est la première guerre mondiale.
Je travail dans une ressourcerie ou finissent souvent les miettes des existences défuntes... Des objets, des livres, des choses fantastiques ou farfelues, et parfois des pépites!
Une valise nous a été donnée contenant photos, carnets et papiers, dont 4 petits carnets remplis d'une écriture minuscule et serrés que je suis en train de déchiffrer et de recopier.
Le premier que je retranscrit date de 1916. Aucun nom ni matricule ni rien sur celui ci, je découvre la vie de la personne au fil de ses journée et comprend qu'il est conducteur de transport matériel sur ce qui n'est pas encore la "Voie Sacrée" au moment où nous sommes. Il égrène les anecdotes (le bombardement de Tahure, l'éclipse du 3 février 1916, l'incendie du zeppelin L.Z.77 abattu le 21 février qui flambait au loin quand ils roulaient en camion par nuit noire), souvent d'une seule phrase, qui tissent la trame de la grande Histoire et raconte la guerre avec sa fatigue, ses attentes interminables, les promenades qui font s'envoler les perdrix dans les cieux de Vitry-le-François et la boue qui noie le monde...
En ouverture du carnet de 1915 (ils sont dans le bureau de la direction pour éviter qu'ils ne se perdent mais je les consulte à loisir _ je ne leur laisse pas le choix de toutes façons) je trouve le nom de mon soldat, Napoléon Duthu, dit Marcel, de la section 435 T.M. Il a 39 ans quand il écrit et vient du village dans lequel je vis, Prémery dans la Nièvre. Une photo, minuscule, surexposée et décolorée par un siècle marque la date du 16 août. Mais rien d'autre.
Généanet, les archives militaires numérisées de Dijon m'ont permis d'en savoir un peu plus sur lui mais je ne trouve rien sur la section 435...
votre forum est d'un tel foisonnement d'informations, toutes plus captivantes les unes que les autres, j'aimerais pouvoir me dédoubler pour tout lire et continuer à déchiffrer les traits de crayons et de plume qui me racontent en directe, à un siècle d'écart, la neige qui tombe en silence et les canons qui tonnent sans faiblir...
J'ouvre donc ce sujet en curieux, pour voir si mon histoire vous parle et si vous aviez, dans l'immense collection de vos savoirs, des anecdotes qu pourraient s'y rattacher.
merci d'avoir pris le temps de me lire,
Sebka
PS: en bonus, la journée du 9 mars 1916 que je déchiffre à l'instant :
"Je me lève très tard en prévision des fatigues que nous procurera notre prochaine sortie.
Le temps frais au matin se radoucit et pendant une partie de la journée il tombe une neige fine qui tombe aussitôt. A 3 heures rentre seul notre ami Gillet. Une heure plus tard rentre une autre partie de la section.
Mes amis sont allées à l'Est de Verdun conduire un chargement d'obus de 75 dans un dépôt de munitions.
Le bombardement était effroyable, les obus pleuvaient sur Verdun mais notre artillerie déversait des torrents de mitraille sur les lignes ennemies.
Pendant la journée la neige est tombée et tombe encore pendant la nuit."
je suis nouveau sur ce forum, nouveau aussi dans cet univers qu'est la première guerre mondiale.
Je travail dans une ressourcerie ou finissent souvent les miettes des existences défuntes... Des objets, des livres, des choses fantastiques ou farfelues, et parfois des pépites!
Une valise nous a été donnée contenant photos, carnets et papiers, dont 4 petits carnets remplis d'une écriture minuscule et serrés que je suis en train de déchiffrer et de recopier.
Le premier que je retranscrit date de 1916. Aucun nom ni matricule ni rien sur celui ci, je découvre la vie de la personne au fil de ses journée et comprend qu'il est conducteur de transport matériel sur ce qui n'est pas encore la "Voie Sacrée" au moment où nous sommes. Il égrène les anecdotes (le bombardement de Tahure, l'éclipse du 3 février 1916, l'incendie du zeppelin L.Z.77 abattu le 21 février qui flambait au loin quand ils roulaient en camion par nuit noire), souvent d'une seule phrase, qui tissent la trame de la grande Histoire et raconte la guerre avec sa fatigue, ses attentes interminables, les promenades qui font s'envoler les perdrix dans les cieux de Vitry-le-François et la boue qui noie le monde...
En ouverture du carnet de 1915 (ils sont dans le bureau de la direction pour éviter qu'ils ne se perdent mais je les consulte à loisir _ je ne leur laisse pas le choix de toutes façons) je trouve le nom de mon soldat, Napoléon Duthu, dit Marcel, de la section 435 T.M. Il a 39 ans quand il écrit et vient du village dans lequel je vis, Prémery dans la Nièvre. Une photo, minuscule, surexposée et décolorée par un siècle marque la date du 16 août. Mais rien d'autre.
Généanet, les archives militaires numérisées de Dijon m'ont permis d'en savoir un peu plus sur lui mais je ne trouve rien sur la section 435...
votre forum est d'un tel foisonnement d'informations, toutes plus captivantes les unes que les autres, j'aimerais pouvoir me dédoubler pour tout lire et continuer à déchiffrer les traits de crayons et de plume qui me racontent en directe, à un siècle d'écart, la neige qui tombe en silence et les canons qui tonnent sans faiblir...
J'ouvre donc ce sujet en curieux, pour voir si mon histoire vous parle et si vous aviez, dans l'immense collection de vos savoirs, des anecdotes qu pourraient s'y rattacher.
merci d'avoir pris le temps de me lire,
Sebka
PS: en bonus, la journée du 9 mars 1916 que je déchiffre à l'instant :
"Je me lève très tard en prévision des fatigues que nous procurera notre prochaine sortie.
Le temps frais au matin se radoucit et pendant une partie de la journée il tombe une neige fine qui tombe aussitôt. A 3 heures rentre seul notre ami Gillet. Une heure plus tard rentre une autre partie de la section.
Mes amis sont allées à l'Est de Verdun conduire un chargement d'obus de 75 dans un dépôt de munitions.
Le bombardement était effroyable, les obus pleuvaient sur Verdun mais notre artillerie déversait des torrents de mitraille sur les lignes ennemies.
Pendant la journée la neige est tombée et tombe encore pendant la nuit."