Bonsoir,
Ungernkhan a écrit : ↑sam. déc. 24, 2022 2:23 pm
En Champagne, les Allemands se sont quand même cassé les dents sur les lignes françaises...
Dans les bonnes circonstances, les chars ont un impact dévastateur.
un extrait de l'histoire du 16e régiment d'infanterie bavarois est présenté ici comme un exemple de l'état des troupes allemandes. C'est le régiment de ma ville natale de Passau, dans lequel mon grand-père a reçu sa formation en 1906/1907. L'auteur lui-même déclare que l'état de toutes les troupes de première ligne était à peu près comparable à l'époque mentionnée. Même enfants à l'époque, avec tout le respect que je dois à nos grands-pères, nous nous doutions que nos propres difficultés étaient fondamentalement exagérées, alors que les Alliés, par exemple, étaient dépeints comme s'ils pouvaient toujours puiser dans des ressources illimitées.

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source: Brennfleck, Joseph Karl, Major a.D., Das königlich bayerische 16. Infanterie-Regiment „Großherzog Ferdinand von Toskana“ im Weltkrieg 1914 – 1918; München 1931;

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Texte en français:
p. 327
Retraite de la 10e division d'infanterie bavaroise (18-21 juillet 1918)
Dans le point central de cette bataille se trouvait la 10e division d’infanterie bavaroise. Elle n'était plus vraiment apte au combat. Les efforts depuis le 6 juin, puis les lourdes pertes, notamment les 30 juin et 1er juillet, avaient déjà éclairci les rangs du régiment. Puis il y a eu la grippe, qui a touché jusqu'à 100 hommes par bataillon à la mi-juillet.
La grippe s'était un peu atténuée ces derniers jours, mais les gens étaient fatigués, épuisés et avaient un besoin urgent de repos après la maladie. Malgré la fièvre, de nombreux hommes se sont rendus à leurs postes. Mais même ce courage de faire des sacrifices n'a augmenté que marginalement la force de combat. Les compagnies n'avaient plus guère d'officier, le 1er bataillon avait un effectif de déploiement de 239 le 18 juillet, le 2 de 191, le 3 de 249 sous-officiers et hommes. Cette situation avait été signalée sans détour aux autorités supérieures, mais malgré tout le respect dû, il n'était pas possible à la division de se retirer loin derrière le front pour se reposer. La situation exigeait l'utilisation de toutes les forces au maximum contre la supériorité de l'ennemi.
Ces conditions, qui ont eu le même effet sur les autres régiments de la division, et d'ailleurs sur la quasi-totalité de l'armée allemande, ne sauraient être suffisamment soulignées pour donner une juste appréciation des combats à partir de la mi-juillet.
C'était quelque chose de différent de mener les batailles offensives et défensives de 1914, 1915 et 1916 avec une armée bien entraînée et bien nourrie que de combattre le nombre quotidien croissant de troupes ennemies, maintenant mal nourries, affaiblies par la maladie et les pertes et n'est plus si bien entraîné à repousser l'ennemi. Les batailles défensives de la seconde moitié de 1918 sur tout le front occidental montrent bien que ce n'est pas le nombre mais l'esprit qui décide. Ce n'est que lorsque la volonté de gagner a été brisée que la guerre a été perdue.
En avançant sur le Chemin de Dames, les Bavarois avaient déjà appris une attaque de chars au front. Il est également intéressant ici que les chars n'aient pas été considérés comme le véritable danger.
Avance sur le chemin de Dames (juin 1918)
P 318
(…)
On apprit par les blessés de retour que l'ennemi avait contre-attaqué dans la ligne Faverolles - Troësnes - Mosloy Ferme avec l'appui de
chars. Ce ne sont pas ceux-ci, combattus en grand nombre, qui se font sentir d'une manière désagréable,
mais les aviateurs, qui ont attaqué les lignes, encore non protégées à découvert, avec des bombes et des mitrailleuses. (…)
Cordialement
Joseph