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Bonjour

Une découverte intéressante, sur un des site de déploiement des chars Saint Chamond, durant la Grande Guerre.
Il s'agit d'un patin de char asymétrique, patin qui a remplacé le patin étroit, initialement mis en place par la Société F.A.M.H. sur son char.


Le poids de ce patin (28 kg) était déjà conséquent, même à côté des 45 kg du patin élargi, le modèle que l'on trouve sur le char Saint Chamond M2, du Musée de Saumur.
Soit, avec 72 patins à 28 kg, 2016 kg de patins de chenille et à 45 kg, 3240 kg de patins de chenille !

Ce patin de chenille asymétrique ayant passé, au moins 105 ans sous terre, il peut avoir subit une petite cure d'amaigrissement . . . .


Sur le patin asymétrique, une lettre "G", visiblement destinée à prévenir qu'il s'agissait de patins, destinés à la chenille gauche du char.


L'entre-axe de ces deux types de patin (l'asymétrique et l'élargi) est identique, ce qui reste logique,
avec un barbotin de même dimension sur les différents types de chars Saint Chamond.

C'était très certainement, aussi le cas pour la version étroite du patin et, peut-être aussi, pour les patins de chenille du baby-Holt, le tracteur américain qui avait servi de base au développement du char de Saint Chamond.

Sur le fond du patin asymétrique, le marquage des Aciéries et fonderies de la Villette de Paris).
Le marquage du fondeur est absent sur le patin élargie, copié sur un patin du char Saint Chamond du Musée de Saumur.
Il sera intéressant de voir si les patins du char de Saumur portent aussi le marquage de l'aciérie qui les a produit.
S'agit-il de la même aciérie et/ou d'autres aciéries ont-elles aussi produit une partie des patins du char Saint Chamond ?

Sur le patin élargie du char Saint Chamond un marquage qui pourrait n'être qu'un signal de positionnement des patins (A, V ou pointe de flêche ?)


Les photos montrent bien que l'emploi du crampon n'est pas systèmatique et qu'il peut être fixé dans les 2 sens de marche, voir même, parfois, être fixé en opposition sur sur la chenille.


Des dimensions de ces deux patins de chenille, 2 mesures sont importantes :
- La largeur de la bande de roulement des galets de roulement,
- La largeur du rail guide de barbotin et de poulie de tension.
Ces dimensions sont très différentes sur ces deux patins

Comme le montre bien les galets de roulement du char Saint Chamond de Saumur, les galets sont équipés de flasques qui guident le galet sur la bande de roulement.
La bande de roulement des patins élargis étant plus large que celle des patins asymétriques, il étaient impossible d'utiliser des patins élargis sur les chars équipés de patins asymétriques (et probablement aussi de patins étroits), sans changer les 7 galets de roulement et leurs trois chariots . . . .

La différence de largeur du rail guide (7 et 9 cm) était-elle aussi un obstacle à des échanges standards de chenille ?
Ce rail guide était dimensionné à la largeur du barbotin et de la poulie de tension et, la photo qui suit montre que le jeu ne devait pas être important.
Barbotin et poulie de tension, des chars utilisant les chenilles étroites, étaient-ils moins larges ou, la mise en service des patins élargis nécessitaient-ils aussi de changer le barbotin et la poulie de tension des chars qui s'équipaient de chenilles élargies ?

Les photos montrent bien que les premiers Saint Chamond, engagés sur le Chemin des Dames en Mai 1917, sont équipés de chenilles étroites et que dès le deuxième engagement de l'AS, en Octobre 1917, les chars disposeront de chenilles asymétriques.

Concernant la mise en service des chenilles élargies, il est impossible, faute de documents d'être vraiment précis . . . . .




Les photos permettent de voir que des chars livrés à Cercottes en chenilles étroites, seront effectivement engagés au combat en chenilles élargies.
C'est le cas du Saint Chamond M2 n°62648 du groupe AS 38 (Grpt XII), détruit vers Missy, le 18 Juillet 1918.

Ci-dessous, le Saint Chamond M2 n° 62706 photographié à Cercottes, et déjà équipé de chenilles élargies.
Changement effectué sur place ou char livré d'usine dans ce standard ? Ce char est aussi arrivé d'usine
dans la configuration, sans casemate chef de char, casemate qui sera installée à Cercottes.

La chenille élargie pourrait-elle n'avoir concerné que les chars de la série 669 à 800 ?
Cela ne semble pas du tout évident quand on regarde certain chars du Groupement AS n°XI à Saint Mihiel.

Le Saint Chamond n° 62800 arrivait directement de Cercottes, juste après les engagements de trois Groupements Saint Chamond, dans le secteur Missy - Chaudun - Longpont - Vierzy.
Comme beaucoup de ces chars, stockés depuis plusieurs mois à Cercottes (et peu entretenus), il souffrira de nombreux problèmes mécaniques.


A Saint Mihiel en Septembre 1918, 3 Saint Chamond M2 du Groupe AS 34, dont les numéros ne sont pas connus, ont été observés :
- Deux en chenille élargie dont un, "Le Butor", était de la série des chars 669 à 800
- Le troisième, "Lotty" était aussi de la série des chars 669 à 800 . . .





Encore quelques questions en suspend . . . , car le manque de détails précis, sur un bon nombre de photos rendent difficile leur analyse.
Récupérer un patin de chenille étroit serait intéressant pour poursuivre ce raisonnement.

Bon week-end et bonne suite de recherche - Michel