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Re: Cantines et cantiniers

Publié : mer. sept. 16, 2009 12:20 pm
par thierry767
Bonjour à tous,

Je pose une question qui doit être facile : qu'est-ce qu'étaient que les cantines et les cantiniers ?

Je viens de découvrir qu'un cantinier était un civil, qui était agréé par un régiment, en premier sur son lieu de garnison et qui pouvait le suivre en temps de guerre, avec sa cantine "roulante". Et le cantinier était propriétaire de celle-ci.

Était-ce seulement pour améliorer l'ordinaire, ou une partie des repas des troupes était-elle confectionnée par les cantiniers ? Vers le front, jusqu'où les les cantiniers étaient-ils autorisés à accompagner les troupes ?

Merci à l'avance,

Thierry

Re: Cantines et cantiniers

Publié : mer. sept. 16, 2009 3:10 pm
par TURPINITE
Bonjour Thierry,

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Glossaire de la fortification - 2008

Amicalement
Florian

Re: Cantines et cantiniers

Publié : mer. sept. 16, 2009 4:06 pm
par thierry767
Merci Florian,

Je comprends mieux le rôle de la cantinière - dans son costume du XIXème siècle, as-tu des informations dans le contexte de la GG et du front ?

Merci pour tout,

Thierry


Re: Cantines et cantiniers

Publié : mer. sept. 16, 2009 8:54 pm
par thierry767
Tout à fait, des chassis Peugeot, c'est ce que je viens de découvrir, en même temps que les cantiniers n'étaient pas des militaires, d'où ce fil !

En fait, je sèche sur la photo d'une torpédo que l'on suppose faire partie d'une formation de cantine roulante, qu'en pensez-vous ? On dit la photo prise au Vieil Armand (si on agrandit la photo, c'est ce qui semble inscrit sur le bâtiment de gauche), les lieux sont-ils reconnaissables ? Pour commencer, quelle est le modèle de la torpédo ?

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Merci de vos éclairages,

Thierry


Re: Cantines et cantiniers

Publié : mer. sept. 16, 2009 9:23 pm
par Gilles ROLAND
Bonsoir,

Je ne connais pas le modèle de la Torpédo mais c’est une photo d’après-guerre (1920, il me semble), représentant la cantine Zeller prise à la courbe 2 sur la voie serpentine, en pleine zone allemande pendant les combats.
Même lors de l’extrême avance du 21 décembre 1915, les troupes françaises ne sont pas arrivées à cet endroit.

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Cordialement

Gilles [:gilles roland]

Re: Cantines et cantiniers

Publié : mer. sept. 16, 2009 10:48 pm
par thierry767
Merci Gilles,

Avec une inscription en français, on pouvait bien sûr penser que la photo datait d'après 1919, on parle plus avant d'Hartmannswillerkopf que de Vieil Armand... Et la photo d'avant, avec sa Kantine, démontre qu'il n'y a pas de rapport entre le lieu et le véhicule : il y avait une cantine allemande, les Français l'ont maintenue, rien à voir avec la torpédo. Donc le CR 4707 n'a pas d'explication. Bof.

Ce n'est pas grave, on avance,

Thierry


Re: Cantines et cantiniers

Publié : jeu. sept. 17, 2009 11:42 am
par thierry767
Merci pour l'identification de cette Ford T.

D'après la couleur, la carrosserie et les détails que seuls les connaisseurs peuvent connaître, peux-t-on dire qu'elle est française ?

Merci pour tout,

Thierry

Re: Cantines et cantiniers

Publié : jeu. sept. 17, 2009 2:02 pm
par mounette_girl
Belle et bonne journée à tous.

Nous avons discuté à différentes reprises des cantines, cuisines, intendances et de tout ce qui s'y rapporte (alimentation, rations etc.). Je me permets donc de vous signaler au moins l'une de ces discussions ...quand notre Ami "Belge" était encore parmi nous, puisque c'est la période anniversaire de son décès..

pages1418/forum-pages-histoire/cantinie ... htm#t39256

Ceci dit, j'en profite pour reposer la question qui me turlupine toujours :

Qui peut me dire où se trouvait exactement l'Intendance du secteur de MONTEREAU (Seine-et-Marne) entre 1915 et 1918 ?
Dans une caserne de Montereau même ? Hors de la localité ? Quel était son nom ? Le bâtiment existe-t-il encore aujourd'hui ?

Cela m'intéresse grandement parce que ma grand-mère, sans nouvelles de son époux (du 146° RI) disparu dans les combats de Beauséjour en septembre 1915, a été embauchée (peu après) par l'Intendant de Montereau pour diriger cette cuisine militaire ! Elle avait deux jeunes enfants à charge.

Et mon père, qui fut aussi combattant (mais à la guerre suivante), a écrit dans ses souvenirs de gosse :
"Les cuistots renâclaient forcément, essayaient de tirer au flanc, mais l'intendant ayant charitablement prévenu les rebelles que le retour au front attendait les réfractaires, pas fous, ils s'inclinèrent. Ils furent d'ailleurs les premiers à reconnaître par la suite qu'ils avaient bien fait, car ils trouvèrent une nette amélioration dans la qualité des repas des hommes et de leurs propres repas. --- Au bout de quelques temps les cuisines fonctionnaient à merveille ! --- L'intendant venait souvent inspecter les cuisines, goûtait la nourriture et s'attablait même souvent avec son petit état-major pour savourer quelque délicieux ragoût ou quelque pâtisserie (eh oui !) réalisés par ma mère, et ne dédaignait pas s'en faire apporter à son bureau. ---"

J'espère une vraie réponse, cette fois, car je voudrais bien aller visiter ce bâtiment ... s'il existe toujours !

Bien amicalement.
Mounette.

Re: Cantines et cantiniers

Publié : jeu. sept. 17, 2009 4:08 pm
par thierry767
Merci Mounette pour ces précisions,

Avant de lancer mon fil, j'avais fait une petite recherche sur le forum, pour trouver la discussion en question (pour apprendre la différence entre cantinière et vivandière, et aussi que les cantinières étaient rares en 1914, remplacées par des cantiniers...)

Ce qui m'intéresse plus, c'est le sujet pris dans son contexte de la Grande Guerre et du front. Le cantinier civil qui continue de servir son régiment avec une cantine roulante qu'il a investie et qui va au front, cela m'interpelle... Cela, alors qu'il y a des tonnes de vivres acheminées laborieusement pour les armées et des cuisiniers dans les unités. C'est la raison des questions contenues dans mon premier message : quels clients à servir - et où exactement ?

Bien cordialement,

Thierry

Re: Cantines et cantiniers

Publié : jeu. sept. 17, 2009 5:30 pm
par pierreth1
Bonjour,
Ce n'est pas aussi surprenant qu'il y parait, le "cantinier civil" n'etait bien entendu pas dans la zone avancée mais dans les zones de repos, il s'agit "d'affairistes" qui vendaient aux soldats moyennant des bénéfices important beaucoup de produits aux soldats, ils étaient plus ou moins tolérés moyennant parfois quelques ristournes..
Ce système perdurait encore il y a peu et j'ai connu des "casse croutiers" souvent anciens militaires qui s'installaient avec leur baraque à "frites" près des pas de tirs ou dans les camps militaires lors de manoeuvres pour vendre leur sandwichs,
Le Délégué militaire du coin ou le responsable du camp leur fournissait les informations relatives aux horaires, à l'unité concernée etc., une partie du bénéfice était retournée pour la "caisse noire de l'unité" (caisse noire qui bien entendu ,étant illégale n'a jamais existé, mais que nous avions quasiment tous dans nos unités ne serait ce que pour payer les stations de lavage type éléphant bleu pour nos rames de véhicules lesquels devaient être propres malgré l'indisponibilité chroniques des stations militaires...)
Dans les aires d'étapes, dans les zones de repos il y avait donc pas mal de ces vendeurs "ambulants" qui pouvaient s'attacher à une unité toutefois en cas de déplacement ils n'étaient pas pris en charge par les armées et les règles d'attribution de laissez passer les maintenait plutôt sur un site. Il faut bien voir que toute armée en déplacement ou en intervention génère tout un ensemble de petits traffics (dans les deux sens: civil vers soldat et soldat vers civil, ainsi en RCA au début des annèe 80 chaque compagnie possédait sa "miss cacahuète" jeune femme détentrice d'une carte d'accès au casernement et dont le role officiel était de vendre des cacahutes grillées et des pralines aux soldats de l'unité ainsi que d'autres "services"... )
le conflit de 14/18 n'a pas échappé à cette règle et pour le "soldat de base" le commercant civil avec sa charette a cheval ou son camion, trafficotant dans la zone contrôlée et à tue et à toi avec l'adjudant de compagnie ou le commandant d'unité devait automatiquement être considéré comme investi d'une mission officielle d'autant qu'en cas d'ardoise non payée comme à mon époque il devait sans doute se plaindre aux chefs du soldat "indélicat" et devait obtenir (sainte hiérarchie aidant) le payement des dettes...
Je sais que c'est des sujets sensibles mais ne nous leurrons pas unen armée en campagne c'est énormément d'argent..certains devaient y trouver leur compte et s'associer avec le "cantinier"...Par ailleurs toujours dans le cadre des traffics une partie du pinard de l'intendance pouvait "s'évaporer" et se retrouver sur le marché dans ce cas extrème le transport jusqu'à l'arrivée était à la charge involontaire des armées. Par ailleurs un responsable d'une aire d'approvionnement pouvait parfaitement charger à destination d'un civil (sous couvert d'un militaire à l'accueil) du matériel ou des vivres c'est illégal mais cela se faisait encore couramment il y a peu dans les OPEX (rappelez vous certains traffics d'armes il y aune vingtaine d'années ou plus recemment les traffics de cigarettes ).
Le problème en ce qui vous concerne est que n'étant pas des structures militaires et vraisemblablement des établissements tolérés il n'y aura pas de documents officiels concernant ces "cantines", si ce n'est sans doute des rapports de gendarmeriespour des enquètes concernant des vols ou des rapports de rixes qui identifieront dans ce cas le "cantinier" et bien entendu des mémoires et des courriers de combattants qui hélas ne feront pas forcemment le distingo cantine et "cantine"
cordialement
Pierre