Forum PAGES 14-18

Bonjour,

J'ai chiné récemment en Allemagne cette carte photo qui m'étonne quelque peu.

Elle montre des militaires prisonniers allemands, autrichiens, bulgares et turcs pris en photo au camp de Castres (Tarn) en juillet 1916.

Les Autrichiens, Turcs et Bulgares ont du être capturés sur le front d'Orient fin 1915 ou début 1916 mais j'ignorais qu'on les avait rapatriés en France pour les interner. Ainsi, ces prisonniers ont dû faire un long et périlleux voyage (par mer) .... j'aurai imaginé plutôt des camps dans la région de Salonique par exemple .....

Le Bulgare est le 3eme debout à partir de la droite. Le Turc est le deuxième assis à partir de la droite (?). Les Autrichiens sont au centre et on remarque que seuls eux ont les lettres PG brodées sur leur uniforme (veste dont la coupe et la couleurs pouvaient être proches de l'uniforme français ? cette pratique de mettre les lettres PG a été ensuite étendue aux Allemands eux même les années suivantes)

Ces nationalités "exotiques" ont-elles été nombreuses dans les camps français?


Merci de vos commentaires sur cet aspect peu connu (enfin je pense....) de la guerre. J'ai joint la correspondance car mon Allemand est rudimentaire même si cette fois, l'écriture n'est pas trop gothique et est lisible ( une exigence de la censure française ?). Peut-être qu'un germanophone pourra glaner des infos intéressantes.

Cordialement

yann

Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Yann,
Sauf erreur de ma part, on parle peu souvent des prisonniers de guerre ennemis sur le Forum.. Pourtant lorsque l'on lit des Historiques, des JMO, des citations... nos combattants en ont fait beaucoup.
Question: que devenaient ces prisonniers? où étaient-ils enfermés? quels genres de travaux leur étaient confiés? qui en avait la responsabilité?...
Y a-t-il de la documentation à ce propos? le sujet a-t-il été étudié?
Merci d'avance.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

Bonjour à tous,
Pour la petite histoire,
C'est la 11/1T qui a construit dès le mois d'octobre 1914 le camp de prisonniers de l'Île Longue (banlieue de Brest).
Que faisions nous des prisonniers ? ils travaillaient les braves gens. A ce sujet, ceux qui possèdent le Hors Série de Ouest France pourront y lire un article assez remarquablement détaillé.

Cordialement,
Louis.

Bonsoir

Des prisonniers travaillent dans les champs à la place des paysans, c'est courant.
Il existe des contrées plus éloignées par exemple :
sur le chantier de chemin de fer de Gabès à Graïba ou employés à la construction d'une usine produisant du brome à Zarzis en Algérie.
Les membres des empires centraux semblent représentés sur les photos.

Cordialement
JP

Bonjour à tous et meric pour vos commentaires,

Pour répondre à la question de Jean, les prisonniers ennemis ont connu toute sortes de situations : internement dans des camps avec baraquements (c'est notamment le cas des officiers non astreints au travail obligatoire), internements dans des camps à proximité de lieux de travail (carrières, forêts etc....) et aussi travail dans les fermes isoléments ou par petits groupe pour remplacer les hommes mobilisés.

Pas mal d'Allemands ont été aussi internés en Afrique du nord (Algérie et Maroc) ce qui, je crois, a provoqué des protestations de la part de l'Allemagne et des représailles....

On peut également signaler des camps d'internements pour les civils (hommes et femmes) allemands, austro-hongrois ou ottomans qui étaient des citoyens de puissance ennemies et donc "suspects".

Néanmoins, je relance ma question au sujet des militaires turcs, autrichiens ou bulgares internés en france ..... Ce fait à ma connaissance est peu connu.....

Cordialment

yann
de puissance ennemi

Bonsoir Louis et Jean-Pierre,
Merci pour vos réponses.
Je savais que les prisonniers étaient employés dans l'agriculture et les travaux d'infrastructure. En particulier en Afrique du Nord: outre l'Algérie et la Tunisie, également au Maroc, plus précisément à la construction de la voie ferrée Rabat-Oujda. D'ailleurs ils ont participé à la réalisation du viaduc qui enjambe l'Oued Ouislam à la sortie de Meknès en direction de Fès.
Ce que je souhaiterais, c'est de la bibliographie sur ce thème.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

Bonjour à toutes et à tous,

Il y a un certain temps j’avais posté cette image, sans avoir aucun écho...

Ce prisonnier est enterré dans le cimetière d’une commune d’Indre-et-Loire qui, au recensement publié en 1914 avait 1272 habitants.

Je n’en sais pas plus.



Bien cordialement,
Caballero.

Bonsoir à tous,
Parmi les prisonniers Allemands détenus à Aurillac (15) se trouvaient des originaires du Schleswig-Holstein territoire Danois annexé par les Allemands après 1864. Il semble qu'ils étaient un peu mieux traités puisque victimes d'une annexion comme les Alsaciens-Lorrains. A l'initiative du Préfet du Cantal ils ont travaillé à l'aménagement du Parc des Sports d'Aurillac connu sous le nom de "Parc Hélitas" (nom du Préfet)
Cordialement,
Géraud

Bonsoir tout le monde,

de mon côté, dans le cadre de mon épluchage systématique des JMO, j'ai trouvé des références à des groupes consistants de prisionniers autrichiens envoyés dans les Alpes françaises durant l'hiver 17-18 pour déblayer les routes (information recueillie dans le JMO di 105ème RIT).

Cordialement

f-xavier

Bonjour à toutes et à tous,

Je reviens sur les prisonniers austro-hongrois, à Loché-sur-Indrois (37).
La vingtaine de prisonniers était sous le commandement d'un sous-officier français, chargé de les surveiller et les répartir à raison de un, deux, ou trois par exploitation agricole.
Deux hommes sont décédés pendant la guerre, l'un est enterré dans le le cimetière communal (voir message du 25/11/2008) ; le corps de l'autre homme a été réclamé par sa famille et rapatrié.

Bien cordialement,
Caballero.