Re: Roger Staquet-Fourné : le livre
Publié : lun. juil. 04, 2011 7:29 pm
Roger Staquet-Fourné : le livre
Publié le samedi 02 juillet 2011
Presse nord eclair
http://www.nordeclair.fr/Locales/Lille/ ... ivre.shtml
Petit-fils du soldat de 14-18, le Marcquois Roger Staquet a offert le témoignage de son grand-père à la mémoire collective.
FacebookDiggDel.icio.usMa.gnoliaGoogleLiveRoger Staquet-Fourné a été au front pendant les plus de quatre ans qu'a duré la guerre 14-18. De cette période, il a ramené les carnets de route qu'il tenait chaque jour. Leur contenu est rassemblé dans un livre que vient d'éditer son petit-fils, le Marcquois Roger Staquet-Solheid.
avril 1919. Roger Staquet-Fourné est démobilisé. Il peut enfin rentrer chez lui. Le lendemain, il visite l'usine où il travaillait avant de partir pour le front, pas loin de cinq ans plus tôt. C'est à Loos, à l'usine textile J.-Thiriez Père et Fils, qui appartiendra plus tard au groupe DMC. Le 7 avril, l'ingénieur Roger Staquet est à son poste.
Bientôt un siècle après, ses carnets de route sont toujours là. Pendant toute la guerre, d'août 14 à novembre 18, il y a consigné ce qui se passait, au jour le jour, dans l'Aisne, en Artois, en Belgique, en Champagne...
Ces carnets sont de petite taille, capables de tenir dans une poche. L'écriture y est fine, serrée, la calligraphie soignée. Son fils Roger Staquet-Tamisier - disons Roger 2 -, les a transcrits. Le Marcquois Roger Staquet-Solheid, son petit-fils - Roger 3, donc -, a poursuivi ce qui avait été entrepris, à partir des documents réalisés par son père, Roger 2, et a sorti un livre : Carnet de route 1914 - 1918. « Il y a dix ans que je pensais à ça, mais il fallait du temps, des fonds pour le faire, il fallait aussi le déclic, peut-être. Ce que je voulais, c'est préserver un témoignage, préserver tout ce qu'a écrit mon grand-père. Maintenant, si jamais les carnets viennent à disparaître, la mémoire est à l'abri, le livre déposé à la Bibliothèque nationale », explique Roger Staquet-Solheid.
Il s'est mis à l'oeuvre en août dernier, reprenant patiemment l'ensemble de documents réalisé par son père : « J'avais 15 ans quand il a fait ça.
Le soir, je l'entendais taper à la machine. à partir de papiers parfois illisibles. » Si les textes originaux ont été « scrupuleusement respectés », le Marcquois ne s'en est pas moins attelé à des tâches de vérifications. Elles l'ont amené à rectifier certains noms dont l'orthographe n'était pas exacte. à apporter aussi des informations qui pouvaient manquer.
Et puis il y avait ces acronymes et sigles qu'employait l'auteur des carnets. Du langage militaire. Il fallait bien pouvoir en donner la signification : « J'ai eu le concours du général retraité Bariller, du musée d'Artillerie à Paris. C'est une amie qui m'en avait parlé. Il se passionne pour cette période de l'histoire. » Une autre difficulté a été celle des illustrations : « Les seules étaient des croquis tracés par mon grand-père, et qui les a refaits après la guerre. Je disposais aussi de quelques photos. Le pire est qu'une soeur de mon père avait un album photos et que j'en ignorais l'existence ; je ne l'ai su qu'ensuite, quand elle me l'a dit après avoir lu le bouquin ! » Le livre est sorti il y a un mois. Un épais ouvrage de 463 pages, qui démarre avec la mobilisation générale, le 2 août 1914. Les carnets de route commencent ce jour-là, début de la Grande Guerre, le récit de Roger Staquet-Fournet est hallucinant par sa densité, ses détails. Écrire ne devait pourtant pas être commode...
À la date du lundi 7 avril 1919, on lit : « Je rentre à l'usine à six heures et demie et reprends mon ancien service. La guerre est terminée. Cela fait quatre ans et huit mois que je suis parti. Je termine ici mon journal de route. À l'usine, certaines parties remarchent ; il y a beaucoup de travail, il ne faut pas en promettre, mais en mettre. » w
Publié le samedi 02 juillet 2011
Presse nord eclair
http://www.nordeclair.fr/Locales/Lille/ ... ivre.shtml
Petit-fils du soldat de 14-18, le Marcquois Roger Staquet a offert le témoignage de son grand-père à la mémoire collective.
FacebookDiggDel.icio.usMa.gnoliaGoogleLiveRoger Staquet-Fourné a été au front pendant les plus de quatre ans qu'a duré la guerre 14-18. De cette période, il a ramené les carnets de route qu'il tenait chaque jour. Leur contenu est rassemblé dans un livre que vient d'éditer son petit-fils, le Marcquois Roger Staquet-Solheid.
avril 1919. Roger Staquet-Fourné est démobilisé. Il peut enfin rentrer chez lui. Le lendemain, il visite l'usine où il travaillait avant de partir pour le front, pas loin de cinq ans plus tôt. C'est à Loos, à l'usine textile J.-Thiriez Père et Fils, qui appartiendra plus tard au groupe DMC. Le 7 avril, l'ingénieur Roger Staquet est à son poste.
Bientôt un siècle après, ses carnets de route sont toujours là. Pendant toute la guerre, d'août 14 à novembre 18, il y a consigné ce qui se passait, au jour le jour, dans l'Aisne, en Artois, en Belgique, en Champagne...
Ces carnets sont de petite taille, capables de tenir dans une poche. L'écriture y est fine, serrée, la calligraphie soignée. Son fils Roger Staquet-Tamisier - disons Roger 2 -, les a transcrits. Le Marcquois Roger Staquet-Solheid, son petit-fils - Roger 3, donc -, a poursuivi ce qui avait été entrepris, à partir des documents réalisés par son père, Roger 2, et a sorti un livre : Carnet de route 1914 - 1918. « Il y a dix ans que je pensais à ça, mais il fallait du temps, des fonds pour le faire, il fallait aussi le déclic, peut-être. Ce que je voulais, c'est préserver un témoignage, préserver tout ce qu'a écrit mon grand-père. Maintenant, si jamais les carnets viennent à disparaître, la mémoire est à l'abri, le livre déposé à la Bibliothèque nationale », explique Roger Staquet-Solheid.
Il s'est mis à l'oeuvre en août dernier, reprenant patiemment l'ensemble de documents réalisé par son père : « J'avais 15 ans quand il a fait ça.
Le soir, je l'entendais taper à la machine. à partir de papiers parfois illisibles. » Si les textes originaux ont été « scrupuleusement respectés », le Marcquois ne s'en est pas moins attelé à des tâches de vérifications. Elles l'ont amené à rectifier certains noms dont l'orthographe n'était pas exacte. à apporter aussi des informations qui pouvaient manquer.
Et puis il y avait ces acronymes et sigles qu'employait l'auteur des carnets. Du langage militaire. Il fallait bien pouvoir en donner la signification : « J'ai eu le concours du général retraité Bariller, du musée d'Artillerie à Paris. C'est une amie qui m'en avait parlé. Il se passionne pour cette période de l'histoire. » Une autre difficulté a été celle des illustrations : « Les seules étaient des croquis tracés par mon grand-père, et qui les a refaits après la guerre. Je disposais aussi de quelques photos. Le pire est qu'une soeur de mon père avait un album photos et que j'en ignorais l'existence ; je ne l'ai su qu'ensuite, quand elle me l'a dit après avoir lu le bouquin ! » Le livre est sorti il y a un mois. Un épais ouvrage de 463 pages, qui démarre avec la mobilisation générale, le 2 août 1914. Les carnets de route commencent ce jour-là, début de la Grande Guerre, le récit de Roger Staquet-Fournet est hallucinant par sa densité, ses détails. Écrire ne devait pourtant pas être commode...
À la date du lundi 7 avril 1919, on lit : « Je rentre à l'usine à six heures et demie et reprends mon ancien service. La guerre est terminée. Cela fait quatre ans et huit mois que je suis parti. Je termine ici mon journal de route. À l'usine, certaines parties remarchent ; il y a beaucoup de travail, il ne faut pas en promettre, mais en mettre. » w