Bonjour à tous,
Aucune envie de polémiquer, juste une mise au point pour éclairer mes propos.
De mémoire, je n'ai pas d'exemple,
Il n'en existe pas à proximité du chaudron (la zone de combat).
CR d'un officier d'EM blessé au cours d'une reconnaissance ou d'une inspection,
1°) Ce forum est "toutes armes", principalement infanterie.
2°) Tout jeune de moins de 30 ans n'a jamais connu le service national
3°) il faut chercher parmi les plus de 70 ans le plus fort pourcentage d'appelés (Algérie).
De 30 à 70 ans, 2 sur 3 seulement ont effectué tout ou parti du-dit service national.
Le Génie n'a jamais formé de gros bataillons et le dernier historique de l'Arme a été imprimé en 1858. Depuis, grand vide.
Il en résulte de mes propos que je tente de rester généraliste sans sombrer dans les détails qui n'apportent rien à l'affaire, espérant par là rester compréhensible par le plus grand nombre, sachant qu'il n'existe pas d'ouvrages de référence.
Pour en revenir à la question initiale : En moyenne pondérée, le Génie perd au combat 1,5 chef de Corps par siècle... 2 pendant les campagnes d'Italie (un en 1856, un en ... 1944), le 3ème pendant la seconde campagne de France (1944).
Il est toujours possible de comparer. Pendant la campagne de Crimée, le Col Bizot est tué dans la Tranchée, le Lcl Niel le relève. Je peux fournir la liste des officiers tués pendant le siège. Elle risque d'être longue, la durée de vie d'un Cne est de trente jours.
Lorsque commence la Grande Guerre, la 4ème Direction traîne derrière elle un sous effectif chronique d'officiers supérieurs depuis 1840. Ainsi, Juchault de Lamoricière connu une brillante carrière chez les Zouaves, fussent-ils Pontificaux. Qui se souvient qu'il choisit de service le 3e régiment du Génie après l'Ecole d'application de l'Artillerie et du Génie, qu'il fût Ltn de service à la Tranchée à Sidi Ferruch et devant Fort l'Empereur en 1830 ?
Toujours en moyenne pondérée, 1 officier du Génie sur 4 est polytechnicien. Les autres n'en sont pas pour autant des officiers de seconde zone. Tous entendent le chant des sirènes et parfois, certains y succombent. A tel point qu'à partir de 1890, la gestion du patrimoine bâti des colonies (AOF-AEF à l'exception du Sénégal) est confié à l'Artillerie Coloniale. En Indochine, de 1890 à 1935, la totalité de la gestion, construction comprise, relève de l'Artillerie Coloniale. Il n'y a même plus de Chefferie Génie...
Si le Génie est renforcé par les autres armes dès le mois de novembre 1914, ce premier renfort ne concerne que le corps des sapeurs. Seules en bénéficient les Cies présentes à l'ordre de bataille en août 1914. Avec les Cies bis, le corps des Sous-officiers est renforcé d'artilleurs et de fantassins pendant le premier semestre. Les cavaliers apparaissent au cours du second semestre.
Les officiers des autres armes ne font leur apparition qu'à partir de 1916 (de façon significative).
Et pour comparer donc avec l'Infanterie, je n'ai pas en mémoire d'officiers supérieurs tués pendant un assaut, au fond d'une mine ou à la défense d'un fort.
Non point que l'officier du Génie préfère le parquet ciré à la boue, mais il est victime du syndrome de la "poussière du Génie". Je ne sais pas si ici même, quelqu'un peut se targuer d'avoir eu un jour l'appui d'une compagnie du Génie...sauf à être, comme en 14, général de brigade...
Ainsi, un chef de bataillon d'infanterie mort au combat commandait son bataillon. Dans le Génie, un commandant qui tombe face à l'ennemi n'est pas, sauf exception, le chef de la troupe, parce que structurellement impossible.
Voilà pourquoi je suis resté loin en arrière sur le propos. Non point que nos officiers soient moins méritant, moins glorieux ou moins courageux, mais il leur est moins donné que les autres de mourir dans la lumière. Comme le reste de l'Arme au demeurant.
Encore que, pour être honnête, sauf à être fantassin ou cavalier... Mourir dans l'ombre est le lot commun des armes d'appui...
Je suis désolé pour ces propos un peu "sopo"... et parfois loin de la Grande Guerre et de la question initiale.
Je tâcherai, la prochaine fois, d'être plus complet dans mes interventions...
Amicalement,
Louis.