Re: A7V n° 542 Elfriede récupéré par l'AS 101 à Villers-Bretonneux
Publié : lun. avr. 06, 2009 4:38 pm
Le sauvetage du char allemand A7V n° 542 Elfriede à Villers-Bretonneux par l'Artillerie Spéciale.
Le 8 Mai 1918 dans la note GQG/Armées du Nord et du Nord-Est/Artillerie d'Assaut n° 4674, le Général Estienne rendait compte au Général en Chef que le char allemand de Villers-Bretonneux, en cours de dépannage, était sur le point d'être ramené à l'Arrière. Dans cette note le Général demande que le char soit immédiatement dirigé sur Champlieu pour essais.
Cette mission avait été confiée au Groupement II qui se trouvait déployé au Sud d'Amiens. Ce Groupement, après l'intervention du Groupe AS 3 au Bois Sénécat, participait à la formation des unités d'infanterie du secteur à l'emploi des chars. L'AS 101 (Section de Réparation et de Ravitaillement n° 101) qui était alors basée à Gouy-les-Groseillers, était disponible et possédait les moyens matériels et personnels nécessaires à cette mission.
Le 24 Avril 1918, les Allemands avaient appuyé leur attaque sur Villers-Bretonneux avec un 13 chars A7V. A l'issue de la contre-attaque canadienne, et de la reprise de Villers-Bretonneux, les allemands laissaient deux chars A7V sur le terrain.
- Le n° 506 Méphisto qui s'était mis en panne dans un trou d'obus.
Les allemands tentèrent, sans réellement y réussir, de le détruire à l'explosif. Ce char qui sera récupéré par les Australiens est actuellement en Australie.
- Le n° 542 Elfriede qui s'était renversé dans la carrière du bois du Monument (Sud de Villers-Bretonneux en PD 5027 - référence plan directeur 1-20000° de Corbie).
L'attaque allemande sur Villers-Bretonneux se faisait à la charnière des Armées françaises et britanniques, et c'est pour cette raison que les premières photos faites d'Elfriede montrent le char entouré de soldats français. La Division française, au contact de la 4° Division Australienne, était la Division Marocaine, et le bois du Monument était l'objectif de son aile gauche lors de la contre-attaque.
Deux chars à récupérer ! Quelle aurait été l'attitude des Britanniques s'il n'y avait eu qu'un char abandonné. . . ? Il est probable que les français n'auraient pas eu leur part du gateau devant l'importance que représentait l'étude de ce char pour les services de Renseignement et les industriels de l'Armement. Les Etat-Majors français et Britanniques s'attendaient depuis longtemps à voir les Allemands intervenir avec des volumes conséquents de chars et une telle source d'information était inespérée.
La position délicate d'Elfriede, en première ligne et couché sur le côté a probablement joué pour les français qui devaient "hériter" de la récupération la plus délicate à faire. . . .
Le 2 Mai 1918, le Capitaine Ferrari (Adjoint tactique du Groupement II) et le Lt Barnsby (Adjoint technique du Groupement II), accompagnés du S/Lt Cossin (officier adjoint de la SRR 1O1 du Groupement II) avaient été chargés de reconnaître l'A7V abandonné à 25 métres en avant de la première ligne britannique. Le char était situé en PD 50 27 (Plan directeur 1/20 000° de Corbie).
Il s'agissait de relever les caractéristiques du char et d'étudier la possibilité de le récupérer. Cette reconnaissance était importante car le char aurait pu être détruit, à tout instant, par des tirs de l'artillerie allemande, tir destiner à empécher les Alliés d'accéder à cette source d'information capitale. En 1917, à la Malmaison, les français avaient, de cette manière, détruit deux Saint Chamond, immobilisés sur et en avant de la première ligne conquise.
Si par la suite, l'équipe de récupération a été, pendant toute sa mission, soumise aux tirs de l'artillerie allemande, il ne semble pas que ceux-ci aient été faits pour tenter de détruire le char.
Les photos connus de cet événement sont d'abord celles parues dans le Miroir. [strike]Elles ont vraisemblablement étaient faites par des personnels de la Division Marocaine, et leur auteur a du touché une belle somme du journal à cette occasion. . . . [/strike]
Il s'agit donc bien de photos militaires du SPA faites le 6 mai 1918. Dans cette affaire le commandement a probablement voulu rapidement communiquer sur cette capture.
(correction du 17 Janvier 2011)
Si les informations recueillies sur Elfriede ont fait l'objet d'un rapport technique très détaillé, rien n'indique que l'équipe du Cne Ferrari et celle de la SRR aient aussi fait des photos. A ce jour aucune autre photo prise au bois du monument n'a fait son apparition. Il existe peut-être aussi des photos britanniques et canadiennes prises avant ces manoeuvres de récupération . . . .


La mission de récupération de l'équipe SRR du Sous-Lieutenant Cossin a duré du 4 au 17 Mai 1918. Cette mission était aux ordres du Lieutenant Barnsby.
Il ne semble pas exister de rapport détaillé sur son déroulement et sur les moyens utilisés par cette équipe. Il est probable que la SRR a du au moins utiliser un tracteur Baby-Holt. Cela reste cependant à vérifier car l'AS 101 semblait ne pas avoir de baby-Holt à sa base arrière de Gouy-les-Groseillers. Et il s'agit donc de chars Britanniques . . . . (110117)
Elfriede étant couché sur le flanc, il a certainement été nécessaire d'effectuer des mouflages importants pour relever le char. Contrairement à Méphisto, le char n'avait pas été saboté. Les Allemands auraient reçu l'ordre de le faire, mais se seraient trompés de char . . . D'où l'action de sabotage sur Méphisto.
Après son dépannage, le char a rejoint, par ses propres moyens, le village de Saleux (Sud-Ouest d'Amiens). Aucune indication sur ce trajet, et la seule chose certaine est que le char a été présenté au ministre sur un terrain longeant la voie ferrée à hauteur de la gare de Saleux.

(En 1918, Louis Breton n'était plus ministre, mais "Directeur des Inventions").
Le site de Saleux a probablement été choisi pour se proximité de la vois ferrée. La gare permettait ensuite l'embarquement du char vers Paris. Ce site n'était alors pas occupé par l'AS, et il le sera quelques semaines plus tard par un Groupement de Saint Chamond. En partant d'Amiens, la voie vers Montdidier et Compiègne était alors trop près du front et, par endroits aux mains des Allemands.
Il existe un bon nombre de photos et un film de ce passage à Saleux d'Elfriede. Le 18 Mai 18, le char a été présenté à Louis Breton (Sous-Secrétaire d'État aux Inventions), et cet événement a été photographié et filmé par la SPA (Section photographique des Armées).
Combien de temps Elfriede est resté à Saleux ? Cette information n'est pas connue, et visiblement beaucoup de monde a pu alors voir le char. Des officiers et des soldats britanniques ont aussi été photographiés sur Elfriede à Saleux. A côté des photos et films réglementaires de l'Armée française, des photos officiels de l'Armée britanniques ont aussi été réalisées et probablement un certain nombre de photos privées. La plupart des cartes postales éditées alors reprennent des photos réalisées à Saleux. Il reste probablement encore des photos privées à découvrir de cet événement.


Le 8 Mai 1918 dans la note GQG/Armées du Nord et du Nord-Est/Artillerie d'Assaut n° 4674, le Général Estienne rendait compte au Général en Chef que le char allemand de Villers-Bretonneux, en cours de dépannage, était sur le point d'être ramené à l'Arrière. Dans cette note le Général demande que le char soit immédiatement dirigé sur Champlieu pour essais.
Cette mission avait été confiée au Groupement II qui se trouvait déployé au Sud d'Amiens. Ce Groupement, après l'intervention du Groupe AS 3 au Bois Sénécat, participait à la formation des unités d'infanterie du secteur à l'emploi des chars. L'AS 101 (Section de Réparation et de Ravitaillement n° 101) qui était alors basée à Gouy-les-Groseillers, était disponible et possédait les moyens matériels et personnels nécessaires à cette mission.
Le 24 Avril 1918, les Allemands avaient appuyé leur attaque sur Villers-Bretonneux avec un 13 chars A7V. A l'issue de la contre-attaque canadienne, et de la reprise de Villers-Bretonneux, les allemands laissaient deux chars A7V sur le terrain.
- Le n° 506 Méphisto qui s'était mis en panne dans un trou d'obus.
Les allemands tentèrent, sans réellement y réussir, de le détruire à l'explosif. Ce char qui sera récupéré par les Australiens est actuellement en Australie.
- Le n° 542 Elfriede qui s'était renversé dans la carrière du bois du Monument (Sud de Villers-Bretonneux en PD 5027 - référence plan directeur 1-20000° de Corbie).
L'attaque allemande sur Villers-Bretonneux se faisait à la charnière des Armées françaises et britanniques, et c'est pour cette raison que les premières photos faites d'Elfriede montrent le char entouré de soldats français. La Division française, au contact de la 4° Division Australienne, était la Division Marocaine, et le bois du Monument était l'objectif de son aile gauche lors de la contre-attaque.
Deux chars à récupérer ! Quelle aurait été l'attitude des Britanniques s'il n'y avait eu qu'un char abandonné. . . ? Il est probable que les français n'auraient pas eu leur part du gateau devant l'importance que représentait l'étude de ce char pour les services de Renseignement et les industriels de l'Armement. Les Etat-Majors français et Britanniques s'attendaient depuis longtemps à voir les Allemands intervenir avec des volumes conséquents de chars et une telle source d'information était inespérée.
La position délicate d'Elfriede, en première ligne et couché sur le côté a probablement joué pour les français qui devaient "hériter" de la récupération la plus délicate à faire. . . .
Le 2 Mai 1918, le Capitaine Ferrari (Adjoint tactique du Groupement II) et le Lt Barnsby (Adjoint technique du Groupement II), accompagnés du S/Lt Cossin (officier adjoint de la SRR 1O1 du Groupement II) avaient été chargés de reconnaître l'A7V abandonné à 25 métres en avant de la première ligne britannique. Le char était situé en PD 50 27 (Plan directeur 1/20 000° de Corbie).
Il s'agissait de relever les caractéristiques du char et d'étudier la possibilité de le récupérer. Cette reconnaissance était importante car le char aurait pu être détruit, à tout instant, par des tirs de l'artillerie allemande, tir destiner à empécher les Alliés d'accéder à cette source d'information capitale. En 1917, à la Malmaison, les français avaient, de cette manière, détruit deux Saint Chamond, immobilisés sur et en avant de la première ligne conquise.
Si par la suite, l'équipe de récupération a été, pendant toute sa mission, soumise aux tirs de l'artillerie allemande, il ne semble pas que ceux-ci aient été faits pour tenter de détruire le char.
Les photos connus de cet événement sont d'abord celles parues dans le Miroir. [strike]Elles ont vraisemblablement étaient faites par des personnels de la Division Marocaine, et leur auteur a du touché une belle somme du journal à cette occasion. . . . [/strike]
Il s'agit donc bien de photos militaires du SPA faites le 6 mai 1918. Dans cette affaire le commandement a probablement voulu rapidement communiquer sur cette capture.
(correction du 17 Janvier 2011)
Si les informations recueillies sur Elfriede ont fait l'objet d'un rapport technique très détaillé, rien n'indique que l'équipe du Cne Ferrari et celle de la SRR aient aussi fait des photos. A ce jour aucune autre photo prise au bois du monument n'a fait son apparition. Il existe peut-être aussi des photos britanniques et canadiennes prises avant ces manoeuvres de récupération . . . .






La mission de récupération de l'équipe SRR du Sous-Lieutenant Cossin a duré du 4 au 17 Mai 1918. Cette mission était aux ordres du Lieutenant Barnsby.
Il ne semble pas exister de rapport détaillé sur son déroulement et sur les moyens utilisés par cette équipe. Il est probable que la SRR a du au moins utiliser un tracteur Baby-Holt. Cela reste cependant à vérifier car l'AS 101 semblait ne pas avoir de baby-Holt à sa base arrière de Gouy-les-Groseillers. Et il s'agit donc de chars Britanniques . . . . (110117)
Elfriede étant couché sur le flanc, il a certainement été nécessaire d'effectuer des mouflages importants pour relever le char. Contrairement à Méphisto, le char n'avait pas été saboté. Les Allemands auraient reçu l'ordre de le faire, mais se seraient trompés de char . . . D'où l'action de sabotage sur Méphisto.
Après son dépannage, le char a rejoint, par ses propres moyens, le village de Saleux (Sud-Ouest d'Amiens). Aucune indication sur ce trajet, et la seule chose certaine est que le char a été présenté au ministre sur un terrain longeant la voie ferrée à hauteur de la gare de Saleux.


(En 1918, Louis Breton n'était plus ministre, mais "Directeur des Inventions").
Le site de Saleux a probablement été choisi pour se proximité de la vois ferrée. La gare permettait ensuite l'embarquement du char vers Paris. Ce site n'était alors pas occupé par l'AS, et il le sera quelques semaines plus tard par un Groupement de Saint Chamond. En partant d'Amiens, la voie vers Montdidier et Compiègne était alors trop près du front et, par endroits aux mains des Allemands.
Il existe un bon nombre de photos et un film de ce passage à Saleux d'Elfriede. Le 18 Mai 18, le char a été présenté à Louis Breton (Sous-Secrétaire d'État aux Inventions), et cet événement a été photographié et filmé par la SPA (Section photographique des Armées).
Combien de temps Elfriede est resté à Saleux ? Cette information n'est pas connue, et visiblement beaucoup de monde a pu alors voir le char. Des officiers et des soldats britanniques ont aussi été photographiés sur Elfriede à Saleux. A côté des photos et films réglementaires de l'Armée française, des photos officiels de l'Armée britanniques ont aussi été réalisées et probablement un certain nombre de photos privées. La plupart des cartes postales éditées alors reprennent des photos réalisées à Saleux. Il reste probablement encore des photos privées à découvrir de cet événement.

