Re: Destruction de tubes de gaz en rade d'Hyères en 1919
Publié : sam. juin 21, 2014 8:28 pm
Bonjour
Ayant découvert des courriers des autorités compétentes d'époque ainsi que des courriers de citoyens incommodés, j'ai rédigé un petit texte sur cette pratique de destruction de tubes de gaz qui a eu lieu en 1919 aux Salins d'Hyères. Il permet de résumer mes découvertes. Je sollicite donc vos connaissances dans une question à la fin du texte.
Courant 1919, les Salinois commencent à trouver d’étranges objets que la mer rejette chaque mois. Très vite, le lien est fait avec l’activité croissante de la Marine qui au large procède à la destruction de tubes de gaz asphyxiants. Un après-midi, les clients du Café restaurant de la Gare aux Salins, en majorité des marins faisant escale à Port-Pothuau, sont incommodés et se dispersent. Un matin, la famille Beauchière à la Capte est intoxiquée : une mère et son enfant de deux ans se sentent mal et doivent immédiatement être évacués. Plus tard, une lettre du brigadier des Douanes relate la découverte d’ampoules de gaz asphyxiants venant s’échouer à la Capte, à la Plage et aux Pesquiers. Puis Mr Passalacqua adresse au maire la lettre suivante : La corporation des pêcheurs me prie de bien vouloir solliciter de votre bienveillance pour que vous adressiez d’urgence une réclamation au Préfet Maritime, contre ceux qui sont chargés de noyer les gaz asphyxiants, qui persistent à en jeter dans les lieux de pêches, malgré les avertissements des pêcheurs.
Ces faits sont relatés, expliqués et transmis aux autorités mises en cause et l’information remonte jusqu’au ministère de la guerre qui via le préfet puis le sous-préfet donne une réponse en septembre 1919: Je vous prie de faire connaître à Mr le maire de la commune d’Hyères et au Conseil Municipal que leurs craintes ne sont pas justifiées et qu’il n’y a aucunement lieu de redouter l’anéantissement des poissons par les gaz. Les substances asphyxiantes qui sont à l’état liquide dans les récipients qui les contiennent sont immédiatement détruites par l’eau de mer à mesure qu’elles se mélangent avec elle et comme leur noyage s’effectue par des fonds d’un millier de mètres, il n’est pas à craindre que les poissons aient à souffrir de leur présence ni de celle des produits résiduels dilués. C’est du reste l’existence de ces fonds qui, jointe à la proximité du port de Toulon et des ressources matérielles qu’il présente, a conduit l’autorité maritime à choisir la rade d’Hyères pour l’exécution de ces noyages (…). Je suis certain que la population des Salins d’Hyères, mieux informée, saura s’affranchir d’appréhensions injustifiées et qu’elle se prêtera de bonne grâce à une opération d’assainissement absolument indispensable.
Question : avez-vous connaissance de ces opérations et étaient-elles, comme le prétend le ministère, sans risque pour les poissons et sans risque pour les hommes ?
Merci
Cordialement
Yannis
Ayant découvert des courriers des autorités compétentes d'époque ainsi que des courriers de citoyens incommodés, j'ai rédigé un petit texte sur cette pratique de destruction de tubes de gaz qui a eu lieu en 1919 aux Salins d'Hyères. Il permet de résumer mes découvertes. Je sollicite donc vos connaissances dans une question à la fin du texte.
Courant 1919, les Salinois commencent à trouver d’étranges objets que la mer rejette chaque mois. Très vite, le lien est fait avec l’activité croissante de la Marine qui au large procède à la destruction de tubes de gaz asphyxiants. Un après-midi, les clients du Café restaurant de la Gare aux Salins, en majorité des marins faisant escale à Port-Pothuau, sont incommodés et se dispersent. Un matin, la famille Beauchière à la Capte est intoxiquée : une mère et son enfant de deux ans se sentent mal et doivent immédiatement être évacués. Plus tard, une lettre du brigadier des Douanes relate la découverte d’ampoules de gaz asphyxiants venant s’échouer à la Capte, à la Plage et aux Pesquiers. Puis Mr Passalacqua adresse au maire la lettre suivante : La corporation des pêcheurs me prie de bien vouloir solliciter de votre bienveillance pour que vous adressiez d’urgence une réclamation au Préfet Maritime, contre ceux qui sont chargés de noyer les gaz asphyxiants, qui persistent à en jeter dans les lieux de pêches, malgré les avertissements des pêcheurs.
Ces faits sont relatés, expliqués et transmis aux autorités mises en cause et l’information remonte jusqu’au ministère de la guerre qui via le préfet puis le sous-préfet donne une réponse en septembre 1919: Je vous prie de faire connaître à Mr le maire de la commune d’Hyères et au Conseil Municipal que leurs craintes ne sont pas justifiées et qu’il n’y a aucunement lieu de redouter l’anéantissement des poissons par les gaz. Les substances asphyxiantes qui sont à l’état liquide dans les récipients qui les contiennent sont immédiatement détruites par l’eau de mer à mesure qu’elles se mélangent avec elle et comme leur noyage s’effectue par des fonds d’un millier de mètres, il n’est pas à craindre que les poissons aient à souffrir de leur présence ni de celle des produits résiduels dilués. C’est du reste l’existence de ces fonds qui, jointe à la proximité du port de Toulon et des ressources matérielles qu’il présente, a conduit l’autorité maritime à choisir la rade d’Hyères pour l’exécution de ces noyages (…). Je suis certain que la population des Salins d’Hyères, mieux informée, saura s’affranchir d’appréhensions injustifiées et qu’elle se prêtera de bonne grâce à une opération d’assainissement absolument indispensable.
Question : avez-vous connaissance de ces opérations et étaient-elles, comme le prétend le ministère, sans risque pour les poissons et sans risque pour les hommes ?
Merci
Cordialement
Yannis