Re: REPUBLIQUE Thonier de Concarneau
Publié : dim. mai 15, 2011 1:32 pm
Bonjour à tous,
REPUBLIQUE
Thonier de Concarneau
Propriétaire et patron : Jean RIOUAL, domicilié à Kerdruc, commune de Nevez.
Ce thonier a été perdu corps et biens vers le 19 Août 1917
Lettre du Sous-secrétaire d'Etat à la Marine à Madame Veuve Rioual
L'enquête que j'ai fait poursuivre sur la perte du dundee REPUBLIQUE a rétabli les faits de la façon suivante :
Le thonier REPUBLIQUE est parti de Concarneau le 10 Août 1917 dans un convoi de 7 bateaux de pêche escortés par les dundees armés JEANNE D'ARC et AVENIR. Avant le départ, le patron de REPUBLIQUE a déclaré au second maître LOUARN, commandant l'AVENIR, en présence du quartier-maître TURENNE, second du garde-pêche, qu'il quitterait le convoi quand bon lui semblerait. Effectivement, il a quitté le convoi le soir du 19 Août à 450 milles dans l'ouest de Penmarch et il n'a pas été revu depuis cette date.
Le 21, le convoi dont il avait fait partie a été attaqué par un sous-marin qui fut mis en fuite par les escorteurs. Il n'en résulta aucune perte pour le convoi.
Le fait que le dundee REPUBLIQUE se soit placé volontairement hors de la protection des patrouilleurs qui n'ont pu que constater sa disparition ne permet pas d'attribuer sa perte à un risque de guerre.
Réponse de Mme Veuve Rioual, datée du 18/09/18
… Je vous suis reconnaissante d'avoir ordonné cette enquête dans le but de faire la lumière sur cet événement qui m'a valu la perte de mon mari, de mon fils et de tout ce que je possédais.
Malheureusement, cette enquête, menée comme la première, n'a pas abouti à la manifestation de la vérité.
Elle repose sur les déclarations du second maître Louarn qui, avec AVENIR, n'accompagna l'escadrille de thoniers que jusqu'à Penmarch. REPUBLIQUE est toujours resté dans l'escadrille escortée par JEANNE D'ARC, et fut coulé par le boche à 450 milles de Penmarch.
Mon mari n'a jamais dit au second maître Louarn qu'il songeait à quitter le convoi .
(Nota : l'enquêteur note alors en marge de la lettre : « Comment le savez-vous? »)
Je pense que le second maître le reconnaîtra devant l'évidence des faits.
Le second maître Louarn, avec son patrouilleur AVENIR, dont la marche et les qualités nautiques étaient du reste nulles paraît-il, a abandonné l'escadrille à hauteur de Penmarch. Il a perdu de vue tous les thoniers dès le 10 Août à la sortie de Concarneau et ne les a pas revus.
Pour aboutir à la manifestation de la vérité, toute enquête doit être contradictoire. L'enquête menée par les Autorités ne m'a jamais permis de produire les témoins qui savent la vérité....
En conséquence, Monsieur le Ministre, je vous serais reconnaissante d'ordonner une autre enquête dans laquelle je serai appelée, ainsi que les témoins que je vous proposerai. Leurs témoignages feront disparaître les erreurs et les propos contenus dans la précédente enquête.
J'ose espérer que, dans un but de justice, vous donnerez satisfaction à une pauvre veuve qui, du fait de la guerre, a tout perdu, famille et biens.
Veuillez.....
Conclusion
Aucun document ne montre qu'une suite a été donné à cette affaire.
On note cependant qu'après la guerre aucun sous-marin ne semble avoir revendiqué l'attaque de REPUBLIQUE. Il reste la possibilité d'un sous-marin qui aurait disparu par la suite, ou encore du sous-marin aperçu par le convoi sur cette zone le 21 Août suivant...ou bien sûr d'une fortune de mer.
On note aussi que la veuve du patron, mis à part une affirmation, ne rapporte aucun témoignage ou fait précis indiquant qu'un sous-marin a coulé REPUBLIQUE le 19 Août, ce qui est évidemment gênant pour justifier la réouverture de l'enquête.
Cdlt
REPUBLIQUE
Thonier de Concarneau
Propriétaire et patron : Jean RIOUAL, domicilié à Kerdruc, commune de Nevez.
Ce thonier a été perdu corps et biens vers le 19 Août 1917
Lettre du Sous-secrétaire d'Etat à la Marine à Madame Veuve Rioual
L'enquête que j'ai fait poursuivre sur la perte du dundee REPUBLIQUE a rétabli les faits de la façon suivante :
Le thonier REPUBLIQUE est parti de Concarneau le 10 Août 1917 dans un convoi de 7 bateaux de pêche escortés par les dundees armés JEANNE D'ARC et AVENIR. Avant le départ, le patron de REPUBLIQUE a déclaré au second maître LOUARN, commandant l'AVENIR, en présence du quartier-maître TURENNE, second du garde-pêche, qu'il quitterait le convoi quand bon lui semblerait. Effectivement, il a quitté le convoi le soir du 19 Août à 450 milles dans l'ouest de Penmarch et il n'a pas été revu depuis cette date.
Le 21, le convoi dont il avait fait partie a été attaqué par un sous-marin qui fut mis en fuite par les escorteurs. Il n'en résulta aucune perte pour le convoi.
Le fait que le dundee REPUBLIQUE se soit placé volontairement hors de la protection des patrouilleurs qui n'ont pu que constater sa disparition ne permet pas d'attribuer sa perte à un risque de guerre.
Réponse de Mme Veuve Rioual, datée du 18/09/18
… Je vous suis reconnaissante d'avoir ordonné cette enquête dans le but de faire la lumière sur cet événement qui m'a valu la perte de mon mari, de mon fils et de tout ce que je possédais.
Malheureusement, cette enquête, menée comme la première, n'a pas abouti à la manifestation de la vérité.
Elle repose sur les déclarations du second maître Louarn qui, avec AVENIR, n'accompagna l'escadrille de thoniers que jusqu'à Penmarch. REPUBLIQUE est toujours resté dans l'escadrille escortée par JEANNE D'ARC, et fut coulé par le boche à 450 milles de Penmarch.
Mon mari n'a jamais dit au second maître Louarn qu'il songeait à quitter le convoi .
(Nota : l'enquêteur note alors en marge de la lettre : « Comment le savez-vous? »)
Je pense que le second maître le reconnaîtra devant l'évidence des faits.
Le second maître Louarn, avec son patrouilleur AVENIR, dont la marche et les qualités nautiques étaient du reste nulles paraît-il, a abandonné l'escadrille à hauteur de Penmarch. Il a perdu de vue tous les thoniers dès le 10 Août à la sortie de Concarneau et ne les a pas revus.
Pour aboutir à la manifestation de la vérité, toute enquête doit être contradictoire. L'enquête menée par les Autorités ne m'a jamais permis de produire les témoins qui savent la vérité....
En conséquence, Monsieur le Ministre, je vous serais reconnaissante d'ordonner une autre enquête dans laquelle je serai appelée, ainsi que les témoins que je vous proposerai. Leurs témoignages feront disparaître les erreurs et les propos contenus dans la précédente enquête.
J'ose espérer que, dans un but de justice, vous donnerez satisfaction à une pauvre veuve qui, du fait de la guerre, a tout perdu, famille et biens.
Veuillez.....
Conclusion
Aucun document ne montre qu'une suite a été donné à cette affaire.
On note cependant qu'après la guerre aucun sous-marin ne semble avoir revendiqué l'attaque de REPUBLIQUE. Il reste la possibilité d'un sous-marin qui aurait disparu par la suite, ou encore du sous-marin aperçu par le convoi sur cette zone le 21 Août suivant...ou bien sûr d'une fortune de mer.
On note aussi que la veuve du patron, mis à part une affirmation, ne rapporte aucun témoignage ou fait précis indiquant qu'un sous-marin a coulé REPUBLIQUE le 19 Août, ce qui est évidemment gênant pour justifier la réouverture de l'enquête.
Cdlt