Re: Goélette de patrouille G-1
Publié : lun. juin 14, 2010 9:26 pm
Bonjour à tous,
Goélette de patrouille G-1
1 citation à l’Ordre de l’Armée
La goélette de patrouille G-1, de la division des patrouilles de la Méditerranée orientale, commandée par le second-maître de manœuvre RAULT, a combattu un sous-marin le 25 avril 1918.
Texte de la citation à l’Ordre de l’Armée
(Journal officiel du 21 juin 1918)
« Le bâtiment de patrouille G-1 : a bravement combattu un sous-marin ennemi bien supérieur comme armement, l’a touché plusieurs fois et finalement l’a obligé à s’enfuir ».
Rapport du second-maître de manœuvre RAULT, commandant la goélette G-1.
Le 25 avril à 5h30 du matin par 35°50’ de latitude nord et 24° de longitude est, courant tribord amures, faible brise d’ouest nord-ouest, le quartier-maître CABILLIC, qui se trouvait de quart, me prévint qu’il y avait quelques chose de suspect derrière nous. Aussitôt, je monte sur le pont et reconnais très bien la silhouette d’un sous-marin en demi-plongée, tout son kiosque hors de l’eau à 1 ½ mille environ.
Aussitôt, j’ai fait réveiller tout le monde et fait disposer pour mettre le canot à la mer pour simuler l’évacuation ; mais je voulais attendre qu’on me somme de me mettre en travers, car je me trouvais dans une position très critique, petit vent de W.N.W. et forte houle d’ouest. Je gouvernais très difficilement. Le sous-marin se rapprochant très vite, je n’ai pu mettre le canot à la mer, car je ne savais de quel côté il m’aurait accosté ; s’il l’avait fait à bâbord, je n’aurais pu tirer pendant qu’il aurait été par le travers. Arrivé à 500 mètres derrière, il commence à tirer des coups de fusil dans les voiles pour passer à tribord à environ 150 mètres.
Aussitôt qu’il a vu le masque se rabattre, il a plongé et était complètement disparu au bout de trente secondes (tout à la gîte sur tribord et complètement apiqué de l’avant, il a plongé avec la TSF en l’air).
Néanmoins, 5 coups ont été tirés. Malheureusement, il y a eu raté au deuxième coup, ce qui nous fit perdre beaucoup de chance de le couler sur le champ ; mais je certifie qu’au moins deux coups l’ont touché : on a très bien constaté l’éclatement des obus sur le kiosque. Vingt minutes plus tard, je l’aperçois de nouveau à 140° bâbord, cette fois tout en surface, et a commencé à nous canonner à environ 4000 mètres. Voyant qu’il ne s’approchait pas, j’ai fait commercer le feu, assez difficilement, le champ de tir étant très réduit. Nous avons tiré 10 coups et, avant que le 11ème soit parti, nous avons constaté l’éclatement d’un obus sur son arrière par le dégagement d’une fumée noire. Il a cessé son tir et a plongé aussitôt pour reparaître environ trois minutes plus tard en s’éloignant rapidement. Nous l’avons suivi aux jumelles jusqu’à le perdre de vue à l’horizon. Il faisait route au N.E. Il a tiré de 15 à 20 coups de canon sur nous, mais sans nous toucher ; le dernier coup est tombé à 50 mètres du bord, trop long.
La conduite de mon équipage pendant ce combat a été digne de tout éloge, aussi bien Grecs que Français.
Tel est le rapport que j’ai l’honneur de transmettre à Monsieur le Capitaine de Vaisseau, chef de division des patrouilles de la Méditerranée orientale.
Signé : RAULT
(source : livre d'or de la Marine - guerre 14/18)
Amicalement,
Gilbert
Goélette de patrouille G-1
1 citation à l’Ordre de l’Armée
La goélette de patrouille G-1, de la division des patrouilles de la Méditerranée orientale, commandée par le second-maître de manœuvre RAULT, a combattu un sous-marin le 25 avril 1918.
Texte de la citation à l’Ordre de l’Armée
(Journal officiel du 21 juin 1918)
« Le bâtiment de patrouille G-1 : a bravement combattu un sous-marin ennemi bien supérieur comme armement, l’a touché plusieurs fois et finalement l’a obligé à s’enfuir ».
Rapport du second-maître de manœuvre RAULT, commandant la goélette G-1.
Le 25 avril à 5h30 du matin par 35°50’ de latitude nord et 24° de longitude est, courant tribord amures, faible brise d’ouest nord-ouest, le quartier-maître CABILLIC, qui se trouvait de quart, me prévint qu’il y avait quelques chose de suspect derrière nous. Aussitôt, je monte sur le pont et reconnais très bien la silhouette d’un sous-marin en demi-plongée, tout son kiosque hors de l’eau à 1 ½ mille environ.
Aussitôt, j’ai fait réveiller tout le monde et fait disposer pour mettre le canot à la mer pour simuler l’évacuation ; mais je voulais attendre qu’on me somme de me mettre en travers, car je me trouvais dans une position très critique, petit vent de W.N.W. et forte houle d’ouest. Je gouvernais très difficilement. Le sous-marin se rapprochant très vite, je n’ai pu mettre le canot à la mer, car je ne savais de quel côté il m’aurait accosté ; s’il l’avait fait à bâbord, je n’aurais pu tirer pendant qu’il aurait été par le travers. Arrivé à 500 mètres derrière, il commence à tirer des coups de fusil dans les voiles pour passer à tribord à environ 150 mètres.
Aussitôt qu’il a vu le masque se rabattre, il a plongé et était complètement disparu au bout de trente secondes (tout à la gîte sur tribord et complètement apiqué de l’avant, il a plongé avec la TSF en l’air).
Néanmoins, 5 coups ont été tirés. Malheureusement, il y a eu raté au deuxième coup, ce qui nous fit perdre beaucoup de chance de le couler sur le champ ; mais je certifie qu’au moins deux coups l’ont touché : on a très bien constaté l’éclatement des obus sur le kiosque. Vingt minutes plus tard, je l’aperçois de nouveau à 140° bâbord, cette fois tout en surface, et a commencé à nous canonner à environ 4000 mètres. Voyant qu’il ne s’approchait pas, j’ai fait commercer le feu, assez difficilement, le champ de tir étant très réduit. Nous avons tiré 10 coups et, avant que le 11ème soit parti, nous avons constaté l’éclatement d’un obus sur son arrière par le dégagement d’une fumée noire. Il a cessé son tir et a plongé aussitôt pour reparaître environ trois minutes plus tard en s’éloignant rapidement. Nous l’avons suivi aux jumelles jusqu’à le perdre de vue à l’horizon. Il faisait route au N.E. Il a tiré de 15 à 20 coups de canon sur nous, mais sans nous toucher ; le dernier coup est tombé à 50 mètres du bord, trop long.
La conduite de mon équipage pendant ce combat a été digne de tout éloge, aussi bien Grecs que Français.
Tel est le rapport que j’ai l’honneur de transmettre à Monsieur le Capitaine de Vaisseau, chef de division des patrouilles de la Méditerranée orientale.
Signé : RAULT
(source : livre d'or de la Marine - guerre 14/18)
Amicalement,
Gilbert