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BALNY ― Chaloupe canonnière fluviale (1914~1944).
Publié : mar. févr. 02, 2010 1:08 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,
Balny ― Chaloupe-canonnière fluviale — Flottille du Yang-Tsé-Kiang (1914~1944).
• Navigazette Hebdomadaire, n°1.313, Jeudi 25 juin 1914,
p. 4, en rubrique « Informations ».
« Balny ― Cette canonnière, destinée au service de surveillance sur le Yang-Tsé, a été lancée la semaine dernière, aux Ateliers et Chantiers de Bretagne, à Nantes. Voici ses principales caractéristiques : longueur, 52 m. 60 ; largeur, 6 m. 70 ; creux, 2 m. 16 ; tirant d’eau, 1 mètre ― cette condition de faible tirant d’eau a nécessité l’installation des hélices dans des voûtes spéciales à l’arrière ― vitesse de marche de 13 nœuds 5 ; deux machines à triple expansion ; chaudières du type Fouché, timbrées à 15 kilos, pouvant développer ensemble une puissance de 800 chevaux. L’artillerie établie sur le pont supérieur comprendra 6 canons de 37 et 2 mitrailleuses. La coque est divisée par 9 cloisons étanches en 10 compartiments. »
Re: BALNY ― Canonnière fluviale.
Publié : mar. févr. 02, 2010 3:22 pm
par Memgam
Après son lancement, la finition a été retardée, une chaudière étant transférée au bateau-piège Meg. Balny n'a pas eu d'activité pendant la grande guerre. Balny a été ensuite démonté et expédié en Chine avec La Grandière, sur le cargo Commandant Dorise des Messageries Maritimes, en 1921, remonté au chantier franco-chinois de Kéousine et mis en service le 26/2/1921 sur le Yang-Tsé-Kiang. Désarmé à Chungking en 1940 et cédé aux Chinois de Tchang Kaï-chek en 1944.
Source : Jean Labayle-Couhat, French Warship of World War I, Ian Allan, 1974.
Jean-Marie Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, 1871-2006, Groupe Rezotel, 2005.
Arnaud d'Antin de Vaillac, Les canonnières du Yang-Tsé, éditions France-empire, 1972.

BALNY ― Chaloupe canonnière fluviale (1914~1944).
Publié : mer. févr. 03, 2010 12:30 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,
Engagement du 16 avril 1929 avec une troupe chinoise
• L’Ouest-Éclair — éd. de Caen —, n° 10.034, Jeudi 18 avril 1929, p.1.
« Une canonnière française est attaquée en Chine. — Un enseigne et deux matelots sont légèrement blessés.
PARIS, 17 avril. ― Le ministère de la Marine communique l’information suivante :
La canonnière Balny, qui participe à la protection du commerce français sur le Yang-Tsé-Kiang, a subi, le 15 avril, à une centaine de milles en aval du Itchang, une fusillade de la part de troupes chinoises non identifiées. Un officier et deux marins ont été légèrement blessés.
Une canonnière anglaise et deux navires de commerce américains ont essuyé une fusillade dans la même région.
CHANGHAÏ, 17 avril. ― La canonnière française Balny, qui remontait le Yangtsé, a été attaquée hier à coups de mitrailleuse, à 150 kilomètres en aval de Itchang, par des troupes occupant la rive gauche du fleuve. L’enseigne Mario (1) et les matelots Ghého (2) et Aubry ont été légèrement blessés. La canon-nière a riposté et a continué sa route sans avoir subi d’avaries. »
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(1) Paul Gustave René MARIAUX, né le 8 avril 1906 à Toul (Meurthe-et-Moselle), décédé le 10 janvier 1986 à Beynac (Haute Vienne). Enseigne de vaisseau de 1re classe. École navale, promotion 1925.
(2) Théophile GHÉHO, matelot fusilier.
Re: BALNY ― Canonnière fluviale.
Publié : mer. févr. 03, 2010 7:27 pm
par Memgam
"Le 16 avril 1929, sur le Moyen-Fleuve, le Balny est violemment pris à partie par une troupe retranchée derrière la rive gauche. Il répond par le feu de toutes ses armes mais, cette fois, il a trois blessés.
C'est le dernier engagement qui fit courir les dangers les plus sérieux au Balny. Le bateau se trouvait à quelques milles en aval de Shasi, route vers amont, et pour suivre le chenal il devait longer de près la rive gauche, une falaise abrupte en cet endroit. De la falaise partirent d'abord quelques coups de feu isolés, ce qui entraîna un rappel immédiat aux postes de combat. Puis, très vite, une fusillade générale se déclencha, comme si un incendie embrasait soudain la rive. Impossible pour le Balny de s'éloigner, il lui fallait suivre le chenal ou s'échouer. Son canon de 75, son 37 et ses deux mitrailleuses de tribord ripostaient à cadence accélérée mais sur des objectifs peu visibles car les assaillants s'abritaient derrière la crête de la falaise. Presque dès le début du combat, l'enseigne de vaisseau Mariaux, officier canonnnier, fut atteint, à quelques minutes d'intervalle, par deux balles à la cuisse dont l'une, ainsi qu'on le constata peu après frôla l'artère fémorale. Il n'en continua pas moins à diriger le tir de ses pièces. Deux servants de mitrailleuses furent blessés en même temps que lui.
Au bout d'une vingtaine de minutes, le feu des Chinois se calma, puis cessa complétement lorsque le Balny fut amené à effectuer un crossing qui le fit passer le long de la rive opposée. Le médecin, opérant sur la table du carré, soigna les blessés. Qu'il n'y en eût pas davantage pouvait paraître miraculeux ; l'explication tenait dans l'efficace protection apportée par les blindages et les masques des pièces. Quant aux dégâts matériels, malgré 200 impacts de balles, ils n'étaient que légers, chance insigne si l'on songe qu'une avarie grave de barre ou de machine eût immanquablement provoqué l'échouage du bâtiment et par conséquent sa perte.
Une autre balle traversa l'armoire-penderie dans laquelle étaient rangés les uniformes de l'E.V. Mariaux. A son retour en France, celui-ci fit stopper par un tailleur de Paris le trou de passage de balle dans son habit de soirée. On racontait que le taillleur, plein d'admiration, répétait partout "Ces officiers de Marine, tout de même ! Qelle élégance ! Ils vont aux postes de combat en tenue de soirée ! "
Source : Arnaud d'Antin de Vaillac, Les canonnières du Yang-Tsé, France-Empire, 1972, p146-148.
Re: BALNY ― Canonnière fluviale.
Publié : mer. févr. 03, 2010 10:13 pm
par Terraillon Marc
Bonsoir
Un lien interessant avec des photos
http://jpmc.malsagne.perso.neuf.fr/cano ... -balny.htm
A bientot
BALNY ― Chaloupe canonnière fluviale (1914~1944).
Publié : mer. févr. 23, 2022 3:42 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,
Balny ― Chaloupe-canonnière fluviale — Flottille du Yang-Tsé-Kiang (1914~1944).
• netmarine

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BALNY ― Chaloupe canonnière fluviale (1914~1944).
Publié : mer. févr. 23, 2022 4:19 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,
Récompenses consécutives à l’engagement du 16 avril 1929
• Journal officiel du 1er mai 1929, p. 5.073.

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• Journal officiel du 8 septembre 1929, p. 10.358.

- J.O. 8-IX-1929 - .jpg (138.56 Kio) Consulté 1328 fois
□ En 1929, la chaloupe-canonnière fluviale Balny était commandée par le capitaine de frégate Pierre Marie Gaston de CARSALADE du PONT, né le 26 septembre 1885 à Mazan (Vaucluse), décédé le 1er avril 1969 à Paris (XVIe Arr.). École navale, promotion 1903.
Il avait été nommé à ce commandement, ainsi qu’à celui de la Flottille du Yang-Tsé-Kiang, par un décret du 11 juillet 1928 (J.O. 13 juill. 1928, p. 7.875).
□ Le 16 avril 1929, lors de l’engagement, le commandement de ce bâtiment était exercé à titre provisoire par l’officier en second, le lieutenant de vaisseau Marie Jean de METZ, né le 19 février 1901 à Vesoul (Haute-Saône), dé-cédé le 15 mai 1967 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). École navale, promotion 1918.
BALNY ― Chaloupe canonnière fluviale (1914~1944).
Publié : jeu. févr. 24, 2022 12:15 am
par Rutilius
Bonjour à tous,
Situation de la construction de la chaloupe-canonnière fluviale Balny
à la veille de la Grande Guerre
Caractéristiques générales. — Matériaux de construction : Acier et bois. Déplacement : 214 t. Dimensions : 52,30 x 6,71 x 2,16 m. Tirant d’eau arrière maximum : 1,00 m. Propulsion : Deux machine à triple expansion pouvant développer ensemble 800 cv ; deux chaudières de conception De la Brosse et Fouché, timbrées à 13 kg ; deux hélices placées dans des voûtes spéciales. Vitesse maxima : 14 nd. Contenance des soutes à charbon : 27,5 t. Rayon d’action : 800 milles à 11 nd. Armement : 6 pièces de 37 mm et 2 mitrailleuses. Équipage : 5 officiers et 50 hommes.
[Source partielle : Loi du 15 juillet 1914 portant fixation du budget général des dépenses et des recettes de l’exercice 1914 (J.O. 18 juill. 1914, p. 6.448). États annexés : Ministère de la Marine — État H. : Liste des cons-tructions neuves à continuer ou à entreprendre pendant l’année 1914. (p. 6.490 et 6.491). — 2e Partie : Navires construits par l’industrie (p. 6.530 et 6.531).]
Constructeur. — Société des Ateliers et chantiers de Bretagne, société anonyme constituée le 26 mars 1909. Capital social initial : 3.200.000 fr. Siège social : Nantes, La Prairie-au-Duc. Société venue aux droits de la société en nom collectif E. de La Brosse et Fouché, qui avait été constituée à Nantes le 1er octobre 1895.
Officier désigné pour suivre les travaux d’achèvement du bâtiment. — Pierre Auguste Georges MAZARÉ, lieutenant de vaisseau, du port de Brest (J.O. 23 avr. 1914, p. 3.734).
Lancement. — Nantes, La Prairie-au-Duc, Lundi 8 juin 1914.
• Le Phare de la Loire, n° ..., Mardi 9 juin 1914, p. 3.

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Re: BALNY ― Chaloupe canonnière fluviale (1914~1944).
Publié : jeu. févr. 24, 2022 8:25 am
par ALVF
Bonjour,
A noter qu'en 1914-1915, il n'est plus question de naviguer sur le Rhin comme l'indique un précédent message.
Les deux machines destinées en 1914 à la canonnière "Balny" sont prélevées pour armer les deux canonnières fluviales "M"et "O", construites très rapidement à Brest de juillet à août 1915 sur les plans de l'Ingénieur général Doyère (canonnières armées de canons de 100 mm).
Ces canonnières "M" et "O" sont désarmées dès novembre 1917 à Calais. Il est probable que les machines ont été récupérées ensuite pour achever la canonnière "Balny" à partir de 1918.
A noter que le Ministère de l'Armement (en accord avec le Ministre de la Guerre et Président du Conseil Clemenceau) a réagi brutalement à l'été 1918 au désarmement des canonnières fluviales dont il n'avait pas été informé et a exigé la remise en service de quatre canonnières fluviales en cours de démantèlement par la Marine. Finalement, après bien des difficultés, la Marine a réarmé les 4 canonnières "C", "G", "H" et "I" pour faire partie de la "Flottille du Rhin" constituée fin 1918 et confiée au capitaine de corvette Darlan.
Voir à ce sujet mon article sur les canonnières fluviales paru dans la revue "GBM" n° 138 d'octobre 2021.
Cordialement,
Guy François.
BALNY ― Chaloupe canonnière fluviale (1914~1944).
Publié : jeu. févr. 24, 2022 11:29 am
par Rutilius
Bonjour à tous,
L'achèvement de la construction de la chaloupe-canonnière fluviale Balny
L’ouverture des hostilités mit un coup d’arrêt quasi définitif à la construction de la chaloupe-canonnière Balny. Elle fut même réduite à l’état de coque vide, ayant été dépourvue en 1915 de ses deux ma-chines, et ce afin d’en doter les canonnières fluviales M. et O., alors en cours de construction à Brest.
Par un avenant au contrat primitif signé le 27 août 1919, la Société des Ateliers et chantiers de Bretagne fut chargée d’en fournir de nouvelles. Mais elle s’en acquitta avec un retard de l’ordre de 205 jours, de sorte que, par une décision du 22 juillet 1922, le Ministre de la Marine lui infligea une pénalité de retard arrêtée à la somme de 22.275 fr. Saisi par la société d’une requête dirigée contre cette décision, le Conseil d’État la rejeta par un arrêt du 5 janvier 1924, qui écarta notamment le moyen tiré de ce que les difficultés rencontrées par la société pour se procurer des tubes de chaudière auraient constitué un cas de force majeure ; la Haute assemblée jugea, en effet, « qu’à l’époque où elle avait traité, [ladite société] devait faire entrer dans ses prévisions les difficultés qui pouvaient résulter de la situation de l’industrie métallurgique » (C.E., 5 janv. 1924, req. n° 77.866, Société des Ateliers et chantiers de Bretagne : Rec. p. 20).
Par une décision ministérielle du 29 avril 1921 (J.O. 30 avr. 1921, p. 5.197), le lieutenant de vaisseau Jean CONSTANTIN, du port de Toulon, fut désigné pour suivre « d’urgence » (J.O. 5 mai 1921, p. 5.502 — Liste de destinations), à Nantes, les travaux d’achèvement de la chaloupe-canonnière Balny. Le 9 mai 1921, celle-ci entra enfin en armement pour essais. Dès leur achèvement, intervenu au mois d’août suivant, elle fut démontée, puis chargée à destination de Shanghaï (Chine) sur le cargo Commandant-Dorise, de la Compagnie des Messageries maritimes. Le transport depuis Saint-Nazaire s’effectua au compte de l’État : par un avenant au marché en date du 12 juin 1921, la Société des Ateliers et chan-tiers de Bretagne avait, en effet, été déchargée de l’obligation de l’assurer.
Arrivé le 10 novembre 1921 à Shanghaï, le bâtiment y fut remonté. Ses essais terminés le 6 avril 1922, il fut affecté à la Flottille du Yang-Tsé-Kiang de la Division navale de l’Extrême-Orient. Il eut alors :
— Pour commandant, le lieutenant de vaisseau Jean CONSTANTIN précité (J.O. 15 déc. 1921, p. 13.668 — Liste de destinations), né le 24 février 1887 à Toulon (Var), décédé le 23 octobre 1965 à Toulouse (Haute-Garonne) ;
— Pour officier en second, l’enseigne de vaisseau de 1re classe Pierre Paul Léon Marie LE DIBERDER, du port de Brest (J.O. 4 août 1921, p. 9.135 — Liste de destinations), né le 6 mai 1901 à Vannes (Mor-bihan), décédé le 11 novembre 2001 à Paris (XVe Arr.).
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• Bernard ESTIVAL : « Les canonnières de Chine. 1900~1945. », Marines Éditions, 2001, p. 57.

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Achèvement au bassin

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