Bonjour à tous,
SAINT LOUIS
Armement Castel
1889 MPANJAKA Messageries Maritimes
1916 SAINT LOUIS Armement Castel
1917 SAINT LOUIS Les Héritiers de Georges PERRIN. Cornimont. (Vosges) Gérant Monsieur RAMET Rouen.
1920 DIANE Les Affréteurs Réunis. Marseille
Navire prévu à l’origine comme devant être le yacht de la reine RANAVALONA III, mais qui fut exploité par les Messageries Maritimes.
La reine fut déportée en 1897 à La Réunion, puis à Alger.
S’échoue sur la plage de TABARKA (Tunisie) le 28 Janvier 1922.
Voici un portrait de la Reine Ranavalona.
Et du petit paquebot SAINT LOUIS sous le nom de MPANJAKA
On note d’ailleurs que dans la plupart des pièces du dossier, le tonnage donné pour ce navire est de 3208 tx. C’est bien sûr une absurdité car le navire jaugeait 609 tx JB. Mais les enquêteurs ont manifestement confondu avec le SAINT LOUIS de la Navale de l’Ouest.
Rencontre avec un sous-marin le 23 Avril 1918
Rapport du capitaine
Traversée Le Havre – Cardiff par Portland.
Appareillé du Havre le 19 Avril à 16h00 et mouillé sur rade à 17h00. Appareillé du mouillage le 20 Avril à 03h00. Beau temps au départ du Havre, puis grains et pluie.
A 23h00 le 20, reçu l’ordre d’un patrouilleur anglais de rentrer à Weymouth. Mouillé sur cette rade à 01h00 le 21, 2 maillons et demi.
Arraisonné à 08h15 le 22, reçu les instructions et appareillé à 14h00.
La pression augmente dans les chaudières et nous avons une fuite au condenseur. Il faut faire des extractions quatre fois par jour. De plus, le charbon est très mauvais et nous décrassons les foyers de chaudières tous les matins et soirs.
Routes diverses en longeant la côte.
A 07h00 le 23, les Manacles à 2 milles par le travers. Vitesse 3,4 nœuds.
A 15h40, Trevose Head au 90 à 1 mille.
A 23h19, par 51°15 N et 05°15 W nous apercevons un sous-marin d’environ 60 m peint en gris clair jusqu’au kiosque sur l’arrière et plus foncé sur l’avant, ras sur l’eau, mais en surface à 5 milles de la côte. Clair de lune avec légère brume.
La silhouette a l’apparence suivante.
Elle est signalée par le veilleur Dohollou. Averti, je monte immédiatement sur le pont. Le sous-marin cherche à nous doubler et à prendre position. Nous filons alors 7 nœuds et il est à 800 m par notre travers bâbord.
Fait le signal d’alarme, 1 coup long et 2 brefs. Venu en grand sur tribord pour présenter l’arrière et ouvert le feu à 23h20. Le sous-marin ne répond pas et disparaît subitement à notre 5e coup.
L’équipage s’est très bien conduit au cours de cette rencontre. Il s’est rendu à son poste de combat en un minimum de temps. Le feu a été ouvert par les canonniers avec le plus grand sang froid et la rapidité de tir témoigne d’un très bon entraînement.
Le personnel machine s’est assuré de la complète fermeture des portes étanches et des portes des soutes, et mettait sous pression le collecteur d’incendie.
Je ne puis affirmer que le sous-marin a été touché, mais il a été forcé d’abandonner son projet d’attaque.
Voici les positions au moment où nous l’avons aperçu et lors des tirs.
Nous avons envoyé le message « Sous-marin à 3 milles au Nord de Bull Point. SAINT LOUIS. » Reçu un accusé de réception.
Serré ensuite la côte à 2 milles. Embarqué le pilote de Barry le 24 à 04h25. Entré dans Roath Dock. Appareillé à 17h50 avec le pilote et entré à Newport à 19h30.
Déposition du lieutenant Eugène GRILHON
Etant de quart, veillait spécialement sur tribord, vu le voisinage du feu de Bull Point, tandis que le matelot Dohollou veillait sur bâbord. A l’aide de jumelles, il a regardé et a aperçu une forme suspecte de bateau faisant route parallèle au SAINT LOUIS. Il a eu l’impression que la forme était celle d’un sous-marin. Il a prévenu immédiatement le capitaine dont la chambre est à moins de 5 m de la passerelle. C’est en raison de cette double proximité de la terre et de son capitaine que l’officier de quart, indécis sur la nature du bâtiment en vue, n’a pas donné de lui-même l’ordre de barre à droite. L’ordre a été exécuté aussitôt la venue du capitaine, soit moins d’une minute après l’apparition de la forme suspecte, en même temps que l’alerte par sifflet et les ordres à la machine, par téléphone, de donner le maximum de vitesse.
Le mouvement sur tribord a été arrêté avant que l’abattée ait une amplitude de 45°, pour parer un voilier qui avait tous ses feux. SAINT LOUIS est légèrement revenu sur bâbord, a doublé le voilier, puis a rallié la terre.
Le point TSF était affiché toutes les heures à la timonerie, voisine de la cabine TSF.
Déposition du matelot DOHOLLOU
Etant de veille sur la passerelle à bâbord, a aperçu à 23h19 une forme suspecte et a cru reconnaître un sous-marin. Est parti à son poste de combat dès l’alerte.
Déposition du chef de section QM Pierre SAUVAGE
Le matelot MAILLOT était de veille à la pièce arrière. Il a tiré le 1er coup de canon. Ce 1er coup est tombé court, par le milieu du sous-marin. Le chef de section a alors fait tirer les coups suivants. 2e et 3e sont tombés sur l’arrière. A fait rectifier la dérive. N’a pas vu où est tombé le 5e coup et le sous-marin a disparu.
Rapport de la commission d’enquête
Elle reprend le déroulement des faits et conclut :
- La manœuvre normale d’échappement a été effectuée.
- La veille a été bien faite malgré le personnel réduit de l’AMBC
- Les mesures normales de sécurité ont été prises.
- Le capitaine Gaudron n’a pas démérité et reste apte à conserver le commandement de son navire.
Récompenses
Témoignage Officiel de Satisfaction du Ministre
GAUDRON Jules EV1 auxiliaire CLC
Pour les qualités manœuvrières et l’esprit de décision dont il a fait preuve lors d’une rencontre de sous-marin dont il a réussi à éviter l’attaque
DOHOLLOU Jean Matelot
Pour sa vigilance grâce à laquelle a pu être évitée une attaque de son bâtiment par un sous-marin. Prime de 200 f.
Vapeur SAINT LOUIS
Pour l’attitude disciplinée et le sang froid de son personnel lors d’une rencontre de sous-marin le 23 Avril 1918.
Le sous-marin rencontré
N’est pas identifié.
Mais ce pourrait bien être l’UB 80 du Kptlt Max VIEBEG qui opérait alors dans les parages.
Cdlt