Jeanne-d’Arc — Trois-mâts barque — Société en nom collectif H. Prentout-Leblond & E. Boniface, Rouen (1891~1901).
Bâtiment en acier de 1.303 tx jb et de 1.148,39 tx jn (1891) [1.124,78 tx jn (1901)] construit à Saint-Nazaire en 1891 par la société anonyme dite « Société anonyme des Ateliers et chantiers de la Loire » [Siège social en 1893 : 11bis, boulevard Haussmann, Paris (IXe Arr.)] pour le compte de la société en nom collectif H. Prentout-Leblond & E. Boniface [Siège social : 12bis, quai du Havre, Rouen] (1). Quitte Saint-Nazaire fin Septembre 1891 (Le Matin, n° 2.763, Mercredi 23 septembre 1891, p. 3).
Inscrit le 18 septembre 1891 au quartier de Rouen, f° 18, n° 52. Francisé à Rouen le 18 septembre 1891, n° 22.313. Indicatif : J.Q.M.N. (2).
Cédé fin Avril ou début Mai 1901 à l’armateur marseillais Paul DOR (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 656, 7 mai 1901, p. 3) (3). Inscrit le 18 octobre 1901 au quartier de Marseille, f° 1.378, n° 4.134.
Parti de Marseille le 11 août 1903 sous le commandement le capitaine Bonhomme, chargé de sel et faisant route pour Madagascar et la côte occidentale d’Afrique, abandonné en mer par son équipage le 3 sep-tembre au soir par suite d’une voie d’eau, à 60 milles de l’île de Madère. Rencontré à la dérive le 4, vers 5 h. du matin, par le vapeur britannique Olbidense, de la Booth Steamship C°, est pris à la remorque par lui et conduit comme épave dans le port de Funchal (Île Madère), au moment même où les 19 hommes d’équipage atteignaient ce port au moyen des embarcations du bord (4). A la suite d’un jugement du Tribunal commercial maritime de Marseille du 22 mars 1904 ayant ordonné, à titre conservatoire, le retour du navire et de sa cargaison à Marseille (Journal de jurisprudence commerciale et maritime 1905, I., p. 178 à 181), part de ce port le 9 mai 1904, remorqué par le Phocéen (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 1.734, Jeudi 19 mai 1904, p. 6), de la Société provençale de remorquage, bâtiment commandé par le capitaine Duchateau, nommé curateur séquestre par ledit jugement ; parvient le 27 à Marseille (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 1.748, Jeudi 2 juin 1904, p. 4) où est débarquée sa cargaison.
Suivant procès-verbaux de Me Bourgearel, huissier de justice à Marseille, en date des 27 et 28 juin 1904, saisi à la demande de la Banque transatlantique, créancière hypothécaire sur le navire. Puis, en exécution d’un jugement rendu le 24 novembre 1904 par le Tribunal civil de Marseille (3e Chambre) (Paul Dor c/. Assureurs et Banque transatlantique : Journal de jurisprudence commerciale et maritime 1905, I., p. 186), mis en vente judiciairement devant la Chambre des criées de cette juridiction à l’audience du 18 janvier 1905. Acquis pour le prix de 68.250 fr. par l’armement Fratelli Pollio, de Castellammare di Stabia (Campanie, Italie) qui le renomme Doride.
Arraisonné puis coulé au canon le 19 septembre 1916 par le sous-marin allemand U-35 (Kapitänleutnant Lothar von Arnauld de la Perière), à 70 milles à l’Ouest de l’île de Marittimo (Sicile, Italie), par 38° 24’ N. et 10° 45’ E., alors qu’il allait sur lest de Milazzo (Sicile, Italie) à Pensacola (Floride, États-Unis).
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(1) La société en nom collectif H. Prentout-Leblond & E. Boniface, société au capital de 300.000 fr., fut formée à Rouen pour une durée de 10 ans par un acte du 24 juin 1890 [Siège social : 12, quai du Havre, Rouen] (Archives commerciales de la France, n° 56, Samedi 12 juillet 1890, p. 918). Son fondateur était Henri Victor Emmanuel PRENTOUT, né le 17 décembre 1852 à Rouen (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime) et décédé le 21 novembre 1915 — LEBLOND étant le nom de naissance de son épouse, Élisa Victorine, née le 30 janvier 1851 au Havre (– d°–), avec laquelle il avait contracté mariage à Anneville-sur-Seine (– d°–), le 24 novembre 1879 (Registre des actes d’état civil de la commune d’ Anneville-sur-Seine, Année 1879, f° 19, acte n° 26), nom qu'il ajouta à son patonyme. Il était le fils de Napoléon PRENTOUT, fabriquant de cordage, et de Marie Pauline GIMER, sans profession, son épouse.
Après le retrait de l’affaire d’Émile BONIFACE, est venue aux droits de la précédente la société en nom collectif H. Prentout-Leblond & E. Leroux, société au capital de 200.000 fr. formée à Rouen pour une durée initiale de 10 ans par un acte du 1er décembre 1900 [Siège social : 12, quai du Havre, puis 5, rue d’Harcourt, Rouen] (Archives commerciales de la France, n°s 1-2, Mercredi 2, Samedi 5 janvier 1901, p. 17), société qui fut dissoute à compter du 30 juin 1914 par acte du 18 mai 1914 (Archives commerciales de la France, n° 51, Samedi 27 juin 1914, p. 878). En 1901, cette société prit en gérance les voiliers de la Société bretonne de navigation, dont le siège social était établi à Nantes chez M. Raoul GUILLON, au 2, rue de la Contrescarpe. A la dissolution de cette personne morale, vraisemblablement intervenue en 1912, ces navires furent cédés à la Société nouvelle d’armement (S.N.A.), aux droits de laquelle viendra, en 1913, la Société générale d’armement (S.G.A.).
Après le retrait de l’affaire d’Henri PRENTOUT pour raison de santé et l’arrivée de ... HEUZEY, est venue aux droits de la précédente la société en nom collectif Leroux et Heuzey, société au capital de 200.000 fr. formée à Rouen pour une durée de 10 ans par un acte du 10 juin 1914 [Siège social : 5, rue d’Harcourt, Rouen] (Archives commerciales de la France, n° 51, Samedi 27 juin 1914, p. 878)
(2) Inscription maritime ― Quartier de Rouen ― Matricule des bâtiments de commerce (1891~1892), f°s 1 à 198 : Archives départementales de la Seine-Maritime, Cote 7 P 5_45, p. num. 20.
(3) Existait auparavant une société Paul et Gustave Dor. Pour une raison indéterminée, sa dissolution fut prononcée par un jugement rendu le 18 octobre 1898 par Tribunal de commerce de Marseille (Archives commerciales de la France, n° 88, Samedi 5 novembre 1898, p. 1.396). Paul DOR semble donc avoir poursuivi un temps seul l’activité d’armateur.
(4) Les circonstances insolites de l’abandon et du sauvetage firent naître des soupçons de baraterie crimi-nelle. Le consul de France à Funchal décida donc de rapatrier d’office à Marseille le capitaine et l’équipa-ge, et une instruction criminelle fut ouverte contre personnes non dénommées.
Les diverses expertises qui se succédèrent à Madère, puis ultérieurement à Marseille, reconnurent et constatèrent que la seule voie d’eau, cause ou prétexte de l’abandon, consistait en un trou foré de main d’homme dans le coquereau avant, sur le tuyau de la pompe d’étrave communiquant avec la mer, complété par deux trous également forés de main d’homme dans la cloison étanche du coquereau.
L’instruction criminelle fut, semble-t-il, close, faute pour la justice répressive de découvrir et de poursuivre le ou les auteurs du crime de baraterie présumé.
Sur la baraterie criminelle, V. le sujet : « La notion de " baraterie criminelle" »
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Bâtiment en acier de 1.303 tx jb et de 1.148,39 tx jn (1891) [1.124,78 tx jn (1901)] construit à Saint-Nazaire en 1891 par la société anonyme dite « Société anonyme des Ateliers et chantiers de la Loire » [Siège social en 1893 : 11bis, boulevard Haussmann, Paris (IXe Arr.)] pour le compte de la société en nom collectif H. Prentout-Leblond & E. Boniface [Siège social : 12bis, quai du Havre, Rouen] (1). Quitte Saint-Nazaire fin Septembre 1891 (Le Matin, n° 2.763, Mercredi 23 septembre 1891, p. 3).
Inscrit le 18 septembre 1891 au quartier de Rouen, f° 18, n° 52. Francisé à Rouen le 18 septembre 1891, n° 22.313. Indicatif : J.Q.M.N. (2).
Cédé fin Avril ou début Mai 1901 à l’armateur marseillais Paul DOR (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 656, 7 mai 1901, p. 3) (3). Inscrit le 18 octobre 1901 au quartier de Marseille, f° 1.378, n° 4.134.
Parti de Marseille le 11 août 1903 sous le commandement le capitaine Bonhomme, chargé de sel et faisant route pour Madagascar et la côte occidentale d’Afrique, abandonné en mer par son équipage le 3 sep-tembre au soir par suite d’une voie d’eau, à 60 milles de l’île de Madère. Rencontré à la dérive le 4, vers 5 h. du matin, par le vapeur britannique Olbidense, de la Booth Steamship C°, est pris à la remorque par lui et conduit comme épave dans le port de Funchal (Île Madère), au moment même où les 19 hommes d’équipage atteignaient ce port au moyen des embarcations du bord (4). A la suite d’un jugement du Tribunal commercial maritime de Marseille du 22 mars 1904 ayant ordonné, à titre conservatoire, le retour du navire et de sa cargaison à Marseille (Journal de jurisprudence commerciale et maritime 1905, I., p. 178 à 181), part de ce port le 9 mai 1904, remorqué par le Phocéen (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 1.734, Jeudi 19 mai 1904, p. 6), de la Société provençale de remorquage, bâtiment commandé par le capitaine Duchateau, nommé curateur séquestre par ledit jugement ; parvient le 27 à Marseille (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 1.748, Jeudi 2 juin 1904, p. 4) où est débarquée sa cargaison.
Suivant procès-verbaux de Me Bourgearel, huissier de justice à Marseille, en date des 27 et 28 juin 1904, saisi à la demande de la Banque transatlantique, créancière hypothécaire sur le navire. Puis, en exécution d’un jugement rendu le 24 novembre 1904 par le Tribunal civil de Marseille (3e Chambre) (Paul Dor c/. Assureurs et Banque transatlantique : Journal de jurisprudence commerciale et maritime 1905, I., p. 186), mis en vente judiciairement devant la Chambre des criées de cette juridiction à l’audience du 18 janvier 1905. Acquis pour le prix de 68.250 fr. par l’armement Fratelli Pollio, de Castellammare di Stabia (Campanie, Italie) qui le renomme Doride.
Arraisonné puis coulé au canon le 19 septembre 1916 par le sous-marin allemand U-35 (Kapitänleutnant Lothar von Arnauld de la Perière), à 70 milles à l’Ouest de l’île de Marittimo (Sicile, Italie), par 38° 24’ N. et 10° 45’ E., alors qu’il allait sur lest de Milazzo (Sicile, Italie) à Pensacola (Floride, États-Unis).
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(1) La société en nom collectif H. Prentout-Leblond & E. Boniface, société au capital de 300.000 fr., fut formée à Rouen pour une durée de 10 ans par un acte du 24 juin 1890 [Siège social : 12, quai du Havre, Rouen] (Archives commerciales de la France, n° 56, Samedi 12 juillet 1890, p. 918). Son fondateur était Henri Victor Emmanuel PRENTOUT, né le 17 décembre 1852 à Rouen (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime) et décédé le 21 novembre 1915 — LEBLOND étant le nom de naissance de son épouse, Élisa Victorine, née le 30 janvier 1851 au Havre (– d°–), avec laquelle il avait contracté mariage à Anneville-sur-Seine (– d°–), le 24 novembre 1879 (Registre des actes d’état civil de la commune d’ Anneville-sur-Seine, Année 1879, f° 19, acte n° 26), nom qu'il ajouta à son patonyme. Il était le fils de Napoléon PRENTOUT, fabriquant de cordage, et de Marie Pauline GIMER, sans profession, son épouse.
Après le retrait de l’affaire d’Émile BONIFACE, est venue aux droits de la précédente la société en nom collectif H. Prentout-Leblond & E. Leroux, société au capital de 200.000 fr. formée à Rouen pour une durée initiale de 10 ans par un acte du 1er décembre 1900 [Siège social : 12, quai du Havre, puis 5, rue d’Harcourt, Rouen] (Archives commerciales de la France, n°s 1-2, Mercredi 2, Samedi 5 janvier 1901, p. 17), société qui fut dissoute à compter du 30 juin 1914 par acte du 18 mai 1914 (Archives commerciales de la France, n° 51, Samedi 27 juin 1914, p. 878). En 1901, cette société prit en gérance les voiliers de la Société bretonne de navigation, dont le siège social était établi à Nantes chez M. Raoul GUILLON, au 2, rue de la Contrescarpe. A la dissolution de cette personne morale, vraisemblablement intervenue en 1912, ces navires furent cédés à la Société nouvelle d’armement (S.N.A.), aux droits de laquelle viendra, en 1913, la Société générale d’armement (S.G.A.).
Après le retrait de l’affaire d’Henri PRENTOUT pour raison de santé et l’arrivée de ... HEUZEY, est venue aux droits de la précédente la société en nom collectif Leroux et Heuzey, société au capital de 200.000 fr. formée à Rouen pour une durée de 10 ans par un acte du 10 juin 1914 [Siège social : 5, rue d’Harcourt, Rouen] (Archives commerciales de la France, n° 51, Samedi 27 juin 1914, p. 878)
(2) Inscription maritime ― Quartier de Rouen ― Matricule des bâtiments de commerce (1891~1892), f°s 1 à 198 : Archives départementales de la Seine-Maritime, Cote 7 P 5_45, p. num. 20.
(3) Existait auparavant une société Paul et Gustave Dor. Pour une raison indéterminée, sa dissolution fut prononcée par un jugement rendu le 18 octobre 1898 par Tribunal de commerce de Marseille (Archives commerciales de la France, n° 88, Samedi 5 novembre 1898, p. 1.396). Paul DOR semble donc avoir poursuivi un temps seul l’activité d’armateur.
(4) Les circonstances insolites de l’abandon et du sauvetage firent naître des soupçons de baraterie crimi-nelle. Le consul de France à Funchal décida donc de rapatrier d’office à Marseille le capitaine et l’équipa-ge, et une instruction criminelle fut ouverte contre personnes non dénommées.
Les diverses expertises qui se succédèrent à Madère, puis ultérieurement à Marseille, reconnurent et constatèrent que la seule voie d’eau, cause ou prétexte de l’abandon, consistait en un trou foré de main d’homme dans le coquereau avant, sur le tuyau de la pompe d’étrave communiquant avec la mer, complété par deux trous également forés de main d’homme dans la cloison étanche du coquereau.
L’instruction criminelle fut, semble-t-il, close, faute pour la justice répressive de découvrir et de poursuivre le ou les auteurs du crime de baraterie présumé.
Sur la baraterie criminelle, V. le sujet : « La notion de " baraterie criminelle" »
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