Bonsoir à tous,
PAQUERETTE
Rapport de la commission d’enquête
Le trois-mâts PAQUERETTE de 325 tx JN, appartenant à la Société « La Morue Française et Sécheries de Fécamp », commandé par le capitaine au cabotage VEDIEU, avait quitté Fécamp le 1er Avril 1915 à destination du banc de Terre-Neuve ayant à bord 32 hommes d’équipage, officiers compris. Il se trouvait le 2 à 15h00 à 18 milles au N11W du cap d’Antifer quand un sous-marin allemand suivant le même cap fut aperçu sur bâbord AR. Il donna l’ordre d’évacuer le bord immédiatement en appuyant le signal de trois coups de canon. Le capitaine du PAQUERETTE fit mettre à la mer le canot et deux doris et y fit embarquer l’équipage : 9 hommes dans un doris, 7 dans l’autre, le reste et lui-même dans le canot.
L’abandon du PAQUERETTE fut exécuté en dix minutes. Le sous-marin décrivit alors des cercles autour du PAQUERETTE et évolua de façon à l’atteindre avec un engin de forme cylindrique et de faible dimension. Sous le choc, il résulta une explosion d’une grande violence et le PAQUERETTE coula en une minute.
L’éloignement des embarcations contenant l’équipage du trois-mâts n’a pas permis de préciser davantage la forme de l’engin employé, mais il paraît certain qu’il ne fut pas employé une torpille.
L’un des doris aborda le lendemain matin à Fécamp et l’autre fut recueilli par les chalutiers SAINT PIERRE et SUZE-MARIE, de la 3e escadrille.
On ne déplore aucun accident de personne.
Le sous-marin, d’une longueur d’environ 75 m était peint en gris. Il avait une étrave droite et très relevée, portait un canon-revolver sur l’avant du kiosque et une passerelle de forme circulaire. Il portait une lettre U, mais sans numéro.
La commission estime que la conduite du capitaine Vedieu pendant les différentes phases du sinistre a été ce qu’elle devait être. Elle a assuré le sauvetage de l’équipage. Sa responsabilité n’est pas engagée.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 33 du KL Konrad Gansser.
PAQUERETTE était le premier navire coulé par ce commandant avec U 33. Mais il en coulera bien d’autres dont les Français PROVINCIA, SAINTE MARGUERITE, ANTONIE, AMIRAL HAMELIN et, surtout, le 30 Mars 1916 devant Batoum le navire hôpital PORTUGAL qu’il avait pris pour un croiseur. Cela lui vaudra d’être mis sur une liste de criminels de guerre, mais il sera acquitté. On peut voir un cliché de l’U 33 arrivant sur rade de Trébizonde à la fiche PORTUGAL.
Enfin, il apparaît évident que le PAQUERETTE, avec ses 32 marins et son capitaine au cabotage nommé Vedieu, n’est pas le voilier qui a lancé la bouteille à la mer retrouvée le 9 Avril et dont il est question ci-dessus.
(Peut-être pourra-t-on rebaptiser ce sujet)
Peut-être aussi Yves pourra-t-il nous expliquer ce qu’est un canon-revolver et quel engin cylindrique autre qu’une torpille le sous-marin a pu lancer

?
cdlt