Re: GOELAND III - Dragueur auxiliaire
Publié : sam. sept. 20, 2008 2:38 pm
Bonjour à tous,
GOELAND III Dragueur auxiliaire (1915-1919)
Chantier :
Mackie & Thomson, Govan, Glasgow, Ecosse.
Commencé : 1910
Mis à flot : 03.10.1910
Terminé : 10.1910
En service : 1910 (MM)
En service : 07.02.1915 (MN)
Retiré : 15.05.1919 (MN)
Retiré : 20.03.1940 (MM)
Caractéristiques : 263 t ; 38,22 x 7,01 x 3,66 m ; 450 cv.
Symbole de coque : F 627.
Armement : variable selon la taille : I ou II de 75 mm, ou de 90 ou 100 mm ; I de 47 mm sur les unités plus petites ; parfois équipé pour la lutte ASM.
Observations :
Chalutier français Goéland construit en Ecosse en 1910 pour le compte de A. Brière, propriétaire, géré par l'armement V. Bousquet de La Rochelle, immatriculé LR 1926. Numéro de chantier 399.
07.02.1915 : réquisitionné à La Rochelle et renommé Goéland III. Affecté en Syrie
17-19.04.1917 : lors de l’offensive franco-anglaise sur Gaza, commandé par le LV Alexis Baule, il soutient le garde-côte cuirassé Requin en le ravitaillant en munitions.
Avant que les Alliés aient trouvé possible et opportun d'agir énergiquement sur la côte de Syrie, les Turcs gênés par la présence de nos deux observatoires de Castelorizo et de Ruad ont entrepris de nous en chasser. Dès la fin de 1916, les émissaires qui, au péril de leur vie, font sans cesse la navette entre les îles et le rivage ennemi, ont annoncé la préparation d'attaques que la proximité de la terre ferme rend particulièrement faciles. Le 9 janvier 1917, un premier obus tombe dans le port de Castelorizo. Il y a en face de l’ile quatre pièces de 155 millimètres et une dizaine de 77 avec 1 500 hommes d'infanterie, hors de portée des canons de 65 qui arment le château. L'Ariane et le Pierrier qui étaient dans le port réussissent à en sortir, mais le porte-avions anglais Ben My Chree, venu pour opérer des reconnaissances aériennes au-dessus de la côte ennemie, est atteint par plusieurs projectiles, prend feu et coule. Le tir dure trois heures et demie. Castelorizo a reçu un millier de projectiles qui ont détruit vingt-cinq maisons, tué deux civils et deux marins français, et blessé cinq marins anglais.
La population terrifiée demande qu'on l'évacue. Mais c'est une opération difficile, car aucune des îles voisines n'est disposée à recevoir les réfugiés. On organise bien vite des abris, et l'on entreprend des travaux de défense pour repousser un assaut. Quelques autres bombardements ont lieu, puis le 20 janvier au matin douze barques turques portant des soldats conduits par un officier allemand, s'approchent de l'île, remorquées par un canot à moteur. En quelques minutes, les canons de 65 en coulent cinq, et les autres se hâtent de regagner la terre. La tentative ne sera pas reprise.
Quelque temps après, quatre canons de 120 millimètres sont apportés à Castelorizo, et toute la population s'attelle à ces lourdes pièces pour les hisser à leur poste avec tout leur matériel. La garnison est renforcée par un contingent de la Légion d'Orient : l'île est désormais à l'abri de toute surprise et peut riposter au tir ennemi.
A Ruad, on prévoit naturellement une attaque semblable, mais le gouverneur a le temps de prendre ses dispositions pour en atténuer les conséquences. Il s'oppose du reste à l'évacuation complète de la population civile, considérant avec raison que « le changement de caractère de Ruad, transformé de bourgade en ouvrage de guerre, pourrait entraîner à lui seul une attaque immédiate ».
On ne renverra donc que les femmes, les enfants et les personnes qui sont à la charge exclusive de l'Assistance publique ; ces réfugiés sont installés à Dikelia, dans l'île de Chypre, aussitôt après le bombardement qui a lieu le 4 novembre 1917. Les canons de l'île ripostent immédiatement, ainsi que ceux de deux chalutiers présents dans le port et dont l'un, le Cydnus, ne pouvant appareiller parce que sa machine est en réparation, est coulé par un obus. L'autre, le Goéland III, a levé l'ancre et manœuvré pour se rapprocher de la terre ferme, attirant ainsi sur lui le feu de l'ennemi, heureusement peu efficace. Le Goéland III reçoit un obus à la flottaison, mais il n'y a ni tués ni blessés, le bombardement ne recommence pas, et Ruad continue d'être à la fois un précieux centre de renseignements et de communications avec le Liban, et un lieu de refuge pour les Syriens qui viennent s'y mettre à l'abri des représailles turques.
Mais pas plus que Castelorizo, Ruad ne peut désormais servir de base à nos navires. D'autre part, la guerre sous-marine devenue plus intense restreint l'activité du commerce des deux îles, et leur ravitaillement, qui incombe à la division de Syrie, devient l'un de ses principaux soucis.
Le bâtiment est cité à l’ordre du jour :
Chalutier Goéland III :
Commandé par le lieutenant de vaisseau Baule (Alexis) ce bâtiment, encadré par des tirs ennemis, manœuvra toujours à faible portée de terre pour mieux combattre et attirer sur lui une partie de l’attaque (J. O. de 6 janvier 1918).
1918-1919 : il est affecté à la 7ème escadrille de patrouille
15.05.1919 : déréquisitionné
05.1927 : il a comme port d’attache Fécamp où il devient le Nungesser & Coli immatriculé F 627 pour le compte des Pêcheries de Normandie de Fécamp
06.1940 : réquisitionné comme dragueur de mines auxiliaire
27.03.1942 : il est coulé au canon par le destroyer anglais Tynedale qui fait partie de l'escorte du HMS Campbeltown et d'autres vedettes lors de l'opération Chariot sur Saint-Nazaire destinée à rendre inutilisable la forme Joubert susceptible de recevoir les cuirassés allemands.
Cordialement,
Franck
GOELAND III Dragueur auxiliaire (1915-1919)
Chantier :
Mackie & Thomson, Govan, Glasgow, Ecosse.
Commencé : 1910
Mis à flot : 03.10.1910
Terminé : 10.1910
En service : 1910 (MM)
En service : 07.02.1915 (MN)
Retiré : 15.05.1919 (MN)
Retiré : 20.03.1940 (MM)
Caractéristiques : 263 t ; 38,22 x 7,01 x 3,66 m ; 450 cv.
Symbole de coque : F 627.
Armement : variable selon la taille : I ou II de 75 mm, ou de 90 ou 100 mm ; I de 47 mm sur les unités plus petites ; parfois équipé pour la lutte ASM.
Observations :
Chalutier français Goéland construit en Ecosse en 1910 pour le compte de A. Brière, propriétaire, géré par l'armement V. Bousquet de La Rochelle, immatriculé LR 1926. Numéro de chantier 399.
07.02.1915 : réquisitionné à La Rochelle et renommé Goéland III. Affecté en Syrie
17-19.04.1917 : lors de l’offensive franco-anglaise sur Gaza, commandé par le LV Alexis Baule, il soutient le garde-côte cuirassé Requin en le ravitaillant en munitions.
Avant que les Alliés aient trouvé possible et opportun d'agir énergiquement sur la côte de Syrie, les Turcs gênés par la présence de nos deux observatoires de Castelorizo et de Ruad ont entrepris de nous en chasser. Dès la fin de 1916, les émissaires qui, au péril de leur vie, font sans cesse la navette entre les îles et le rivage ennemi, ont annoncé la préparation d'attaques que la proximité de la terre ferme rend particulièrement faciles. Le 9 janvier 1917, un premier obus tombe dans le port de Castelorizo. Il y a en face de l’ile quatre pièces de 155 millimètres et une dizaine de 77 avec 1 500 hommes d'infanterie, hors de portée des canons de 65 qui arment le château. L'Ariane et le Pierrier qui étaient dans le port réussissent à en sortir, mais le porte-avions anglais Ben My Chree, venu pour opérer des reconnaissances aériennes au-dessus de la côte ennemie, est atteint par plusieurs projectiles, prend feu et coule. Le tir dure trois heures et demie. Castelorizo a reçu un millier de projectiles qui ont détruit vingt-cinq maisons, tué deux civils et deux marins français, et blessé cinq marins anglais.
La population terrifiée demande qu'on l'évacue. Mais c'est une opération difficile, car aucune des îles voisines n'est disposée à recevoir les réfugiés. On organise bien vite des abris, et l'on entreprend des travaux de défense pour repousser un assaut. Quelques autres bombardements ont lieu, puis le 20 janvier au matin douze barques turques portant des soldats conduits par un officier allemand, s'approchent de l'île, remorquées par un canot à moteur. En quelques minutes, les canons de 65 en coulent cinq, et les autres se hâtent de regagner la terre. La tentative ne sera pas reprise.
Quelque temps après, quatre canons de 120 millimètres sont apportés à Castelorizo, et toute la population s'attelle à ces lourdes pièces pour les hisser à leur poste avec tout leur matériel. La garnison est renforcée par un contingent de la Légion d'Orient : l'île est désormais à l'abri de toute surprise et peut riposter au tir ennemi.
A Ruad, on prévoit naturellement une attaque semblable, mais le gouverneur a le temps de prendre ses dispositions pour en atténuer les conséquences. Il s'oppose du reste à l'évacuation complète de la population civile, considérant avec raison que « le changement de caractère de Ruad, transformé de bourgade en ouvrage de guerre, pourrait entraîner à lui seul une attaque immédiate ».
On ne renverra donc que les femmes, les enfants et les personnes qui sont à la charge exclusive de l'Assistance publique ; ces réfugiés sont installés à Dikelia, dans l'île de Chypre, aussitôt après le bombardement qui a lieu le 4 novembre 1917. Les canons de l'île ripostent immédiatement, ainsi que ceux de deux chalutiers présents dans le port et dont l'un, le Cydnus, ne pouvant appareiller parce que sa machine est en réparation, est coulé par un obus. L'autre, le Goéland III, a levé l'ancre et manœuvré pour se rapprocher de la terre ferme, attirant ainsi sur lui le feu de l'ennemi, heureusement peu efficace. Le Goéland III reçoit un obus à la flottaison, mais il n'y a ni tués ni blessés, le bombardement ne recommence pas, et Ruad continue d'être à la fois un précieux centre de renseignements et de communications avec le Liban, et un lieu de refuge pour les Syriens qui viennent s'y mettre à l'abri des représailles turques.
Mais pas plus que Castelorizo, Ruad ne peut désormais servir de base à nos navires. D'autre part, la guerre sous-marine devenue plus intense restreint l'activité du commerce des deux îles, et leur ravitaillement, qui incombe à la division de Syrie, devient l'un de ses principaux soucis.
Le bâtiment est cité à l’ordre du jour :
Chalutier Goéland III :
Commandé par le lieutenant de vaisseau Baule (Alexis) ce bâtiment, encadré par des tirs ennemis, manœuvra toujours à faible portée de terre pour mieux combattre et attirer sur lui une partie de l’attaque (J. O. de 6 janvier 1918).
1918-1919 : il est affecté à la 7ème escadrille de patrouille
15.05.1919 : déréquisitionné
05.1927 : il a comme port d’attache Fécamp où il devient le Nungesser & Coli immatriculé F 627 pour le compte des Pêcheries de Normandie de Fécamp
06.1940 : réquisitionné comme dragueur de mines auxiliaire
27.03.1942 : il est coulé au canon par le destroyer anglais Tynedale qui fait partie de l'escorte du HMS Campbeltown et d'autres vedettes lors de l'opération Chariot sur Saint-Nazaire destinée à rendre inutilisable la forme Joubert susceptible de recevoir les cuirassés allemands.
Cordialement,
Franck