Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous,

AQUITAINE Hôpital flottant, navire auxiliaire (1914 - 1916)

Chantier :

Bartram & Son, Sunderland Harbour (Irlande du Nord)
Lancé : 1890 ou 1891
En service (MN) : 16.06.1915
Retiré : 09.07.1916
Caractéristiques : 1 990 t ; 3 160 tjb ; 3 200 tpl ; 2 600 cv ; 107 x 13 m ; 460 passagers

Observations :

Paquebot mixte de la Société Générale de Transports Maritimes à Vapeur (SGTM Marseille) construit pour le service d’Amérique du Sud
1898 : affrêté par le gouvernement espagnol pour le rapatriement des troupes de Cuba
07.07.1900 : embarque 900 soldats pour l’expédition de Chine (guerre des Boxers)
14.08.1914 : réquisitionné à Dakar pour rapatrier des militaires et mobilisables
11.10.1914 : affrêté par les hôpitaux de Marseille pour servir d’hôpital flottant dans le vieux port
16.06.1915 : réquisitionné à Marseille
1915 - 1918 : dépôt de munitions à Lemnos puis en rade de Salonique
1919 : transporte des réfugiés russes d’Ajaccio à Santos ; hôpital privé ; passe occasionnellement à la filiale Compagnie de Navigation France - Amérique
1927 : démoli à La Seyne sur Mer



Voir aussi là :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _97_16.htm

Cordialement,
Franck

Bonjour à tous,

Je place ici un message de Marc :


Terraillon Marc Posté le 04-11-2007 à 20:38:31

Bonjour Franck, bonjour à tous,

Voila une autre vue de l'Aquitaine à Marseille :



Mais il semble avoir une autre allure que le navire représenté dans ton message

A bientot

Bonjour Franck, bonjour à tous,
Voila une autre vue de l'Aquitaine à Marseille :
http://perso.orange.fr/MT06/Aquitaine_NH_xxx_22.JPG
Mais il semble avoir une autre allure que le navire représenté dans ton message
A bientot

Bonjour à tous,
Bonjour Marc,

Content de te lire. Je ne suis pas certain de bien piger ton commentaire . Tu penses que la gravure ne représente pas l’Aquitaine ?



J’ai tenté de rassembler les points communs, entre autres :

1. Le pavillon à croix rouge en tête de mât
2. Une seule cheminée inclinée et ses marques partiellement visibles
3. La mâture identique (2 mâts)
4. Les 2 pioches mouillées à l’avant (on distingue la chaîne bâbord sur la photo)
5. Navire amarré cul à quai
6. L’échelle de coupée sur bâbord
7. La même forme de pavois

La flottaison ne semble pas identique, je suppose que l’artiste a forcé sur la perspective pour faire dégager l’impression de « puissance » du navire. Ou alors les "balèzes" sont sur l'arrière et la soute à pinard avant est vide

Bonne journée et bonne semaine,
Amicalement,
Franck

Bonjour à tous,

Bonjour à tous,

AQUITAINE

Quelques renseignements sur AQUITAINE pendant la Grande Guerre

(Renseignements tirés de l’ouvrage fort bien documenté d’Alain CROCE « La SGTM et ses filiales » Edition MDV 2003. Je signale que la dédicace figurant en tête de cet ouvrage est admirable !)

Le 2 Août 1914, AQUITAINE était en mer, venant juste de quitter l’Amérique du Sud sous les ordres du capitaine Raffaëli , lorsqu’il apprit par TSF la déclaration de guerre. Il demanda alors des instructions par radio. Le lendemain, il reçut un télégramme de Bahia ainsi rédigé : « Suis sans instructions. Signé : Le Consul ».
Or on connaissait la présence à Rio du croiseur BREMEN. Le capitaine Raffaëli réunit donc les principaux de l’équipage et décida de rallier Dakar par une route non commerciale et tous feux éteints.
Arrivé à Dakar, il fut réquisitionné dès le 14 Août pour rapatrier militaires et mobilisables. . Il repartit de Dakar le 21 Septembre, avec le convoi du LATOUCHE TREVILLE jusqu’aux Canaries.
A partir du 11 Octobre, il fut utilisé comme hôpital annexe, amarré face à l’hôtel Dieu, près du vieux port de Marseille.
Le 16 Juin 1915, il est à nouveau requis pour servir de dépôt de munitions du corps expéditionnaire d’Orient à Lemnos. Il semble alors être dans des conditions de navigation qui ne permettent pas une exploitation commerciale. En fait, la SGTM avait l’intention de le vendre à la démolition. Il quitte néanmoins Marseille le 8 Août avec deux barges en remorque et un chargement de munitions pour Moudros.
Le 5 Janvier 1916, on lui installe un armement militaire. Il reprend un service régulier sur l’Algérie et sera dé-réquisitionné le 11 Juillet 1916.
C’est au cours de cette navigation qu’il croise, le 16 Février 1917, la route de l’U 35 du KL Lothar von Arnauld de la Périère. (Récit ci-dessous)

Le 28 Août 1919, il transportera jusqu’à Santos 400 réfugiés russes embarqués à Ajaccio et qui seront répartis dans les fermes de l’état de Sao Paulo.

Voici une CP de l’AQUITAINE (source l’ouvrage d’Alain CROCE)



Rencontre avec un sous-marin. Rapport de l’officier enquêteur d’Oran.

AQUITAINE vapeur de la SGTM. 3161 tx JB
Capitaine Raymond BLANC
Equipage 42 hommes officiers compris
Passagers 2 (1 Français et 1 Espagnol)
Armé d’un canon de 95 mm à l’arrière. Servants AMBC
- GUEGUEN Yves QM canonnier
- CHEVREUIL Louis Canonnier breveté
- PETRIGNANT Aide canonnier

Le 16 Février 1917 AQUITAINE, qui fait route de Marseille sur Oran, se trouve par 38°20 N et 00°22 W, soit à 2 milles du cap de Las Huertas. Cap au S20W à 9 nœuds.
Beau temps calme. Petite brise de SSW.
Un vapeur est en vue sur l’arrière sur la tranche bâbord, à 5 milles de la côte et à 5 milles d’Aquitaine, faisant même route.

A 14h45, le capitaine voit émerger sur l’arrière du travers de ce vapeur, à environ 3000 m de lui, un sous-marin qui reste en demi plongée et met le cap sur ce vapeur inconnu à 12 ou 14 nœuds. Le vapeur aperçoit son assaillant et vient en grand sur tribord pour rallier les eaux neutres. Mais le sous-marin contrarie sa manœuvre en lui coupant la route. Le vapeur continue son abattée et vient à l’ENE. A 15h00, le sous-marin commence sa canonnade.

AQUITAINE n’a pu voir la fin du combat, mais les témoins pensent que le vapeur a pu s’échapper. Cette impression est fausse, puisqu’il s’agit du PRUDENZA qui a été coulé.

Il est d’ailleurs incompréhensible que PRUDENZA n’ait pas tenté d’aborder son agresseur quand il manœuvrait pour lui couper la route. Cette manœuvre de sous-marin est assez extraordinaire et les choses ne se seraient sans doute pas passées de la sorte.

AQUITAINE a continué sa route à vitesse maximum, équipage aux postes de combat, et a envoyé les signaux réglementaires.

Le sous-marin était de type moyen. Seul le kiosque a été vu, de couleur gris clair.

Commentaire

Ce récit recoupe celui du MOÏSE et celui du KTB de l’U 35. (Voir ce lien pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... htm#t39396 )

Toutefois, il apparaît que l’officier enquêteur fait probablement une erreur ; le vapeur attaqué doit être l’ORIANA et non le PRUDENZA . Il faudrait vérifier les heures exactes de ces deux attaques pour confirmer.

En tous cas, AQUITAINE, tout comme MOÏSE, a eu la chance d’échapper à ce redoutable adversaire qu’était l’U 35. On peut d'ailleurs se demander si le premier vapeur aperçu par von Arnauld, et dont il parle dans son journal de guerre en disant qu'il est trop éloigné pour être torpillé n'est pas plutôt l'AQUITAINE que le MOÏSE ?
Il y avait bien du monde devant Alicante ce 16 Février 1917… !

Cdlt

Bonjour à tous,

Une autre vue de l'AQUITAINE (Source "La SGTM et ses filiales" Alain Croce Edition MVD 2003)



Cdlt

Bonjour,

"Soldats à bord du navire-hôpital Aquitaine.

Photographie de Claude Ropolo (1877-1967).
Photographe amateur éclairé, Claude Ropolo réalisa, peu avant d'être enrôlé, des portraits émouvants de soldats blessés, à l'opposé de la production photographique officielle ou des images sensationnelles publiées par les journaux.

Plaque de verre de 13 x 18 cm, entrée au Musée nationale de la Marine en 1994.

Source : Collectif, Trésors du Musée nationale de la Marine, éditions de la Réunion des musées nationaux, 2006, page 100.

Cordialement.

Bonjour à tous,

Rencontre avec un sous-marin le 5 Janvier 1917. Rapport du capitaine.

AQUITAINE. SGTM. Capitaine Joseph MARVIER CLC inscrit à Agde n° 252
Armement 1 canon de 95 mm modèle 1888 monté sur affut à pivot

Quitté Oran pour Cette le 4 Janvier 1917 à 17h30. Traversée du cap de l’Aiguille au cap de Palos sans incident.
Le 5 Janvier à 07h10, étant à 6 milles au nord d’Hormiga Grande, aperçu à 5 milles sur l’arrière un sous-marin faisant route au NE à 18 nœuds. Il était à environ 10 milles dans l’ENE du cap de Palos à la position approximative 37°42 N et 00°31 W. Ciel couvert, mer houleuse, bonne brise d’ENE. Appelé aux postes de combat. Monté à l’allure maximum, soit 11 nœuds. Le sous-marin se dirige vers un navire neutre au large de Palos, passe sur son arrière puis disparaît.
A 07h50, étant dans les eaux espagnoles et ne voyant plus rien, fait rompre le poste de combat et repris l’allure normale. Bonne tenue de l’équipage.

Description du sous-marin

Environ 100 m de long et 1000 tonnes de déplacement
Kiosque et mât sur l’avant du kiosque
Peinture sombre.
Voici sa silhouette



Note de l’officier enquêteur

Il est regrettable que le capitaine Marvier n’ait pu nous fournir des renseignements descriptifs plus précis sur le sous-marin à cause de l’état défectueux de la longue-vue du bord.

Le sous-marin aperçu

N’est pas identifié. Mais le seul dans les parages à cette date semble avoir été l’UC 37 de l’OL Otto Launburg. Il avait franchi le détroit de Gibraltar dans la nuit du 4 au 5 Janvier et coulera ce jour-là le voilier italien COMBERMERE au large du cap de Gate. Il pouvait donc bien se trouver dans les parages de Palos. On note d’ailleurs que dans leurs descriptions des sous-marins de type UC, les capitaines ont une nette tendance à en exagérer la dimension et le tonnage…

Rencontre avec un sous-marin le 20 Avril 1917. Rapport de l’officier enquêteur.

AQUITAINE Vapeur français de la SGTM.
Armement : un canon de 90 mm matricule 1877 sur affut 1916
Capitaine Raymond BLANC
Equipage 43 hommes dont 37 Français +
Ahmed HASSIN Anglais d’Aden
Mohamed SALAH Anglais d’Aden
Ahmed SAÏD Anglais d’Aden
Jaime RECASSIN Espagnol 28 ans
Zeferino SANCHEZ Espagnol 19 ans
Hermann RIZIEUX Suisse 25 ans

Traversée Oran-Sète-Marseille

Le 20 Avril 1917, au large de Tortosa, par 40°43 N et 00°56 E, AQUITAINE fait route au N45E à 10 nœuds, avec zigzags pour contourner la côte à 3 milles.
Vent calme. Mer plate. Bonne visibilité.
A 05h57, la présence d’un sous-marin en plongée est signalée par une forte fumée blanche sortant de l’eau en continu. Le capitaine d’AQUITAINE, qui a rencontré 8 fois des sous-marins ennemis, dit qu’elle était identique à celle du sous-marin qui le 16 Février 1917 avait coulé à coups de canons le vapeur italien MARIA PRUDENZA au large d’Alicante.
Mis aux postes de combat et pointé le canon sur la fumée. Un cotre chargé de barriques se trouve à 300 m dans le SW du sous-marin. A 06h10, le sous-marin disparaît. Des pêcheurs rencontrés signalent à la voix qu’il y a bien un sous-marin dans les parages. A 06h30, appelé par TSF Alger, Saintes Maries et Porquerolles. Appels restés sans réponses. Renouvelé 11 fois les appels aux navires jusqu’au franchissement de la ligne N/S du cap San Sebastian. Seul Saintes Maries accuse réception.
Pas d’attaque, ni au canon, ni à la torpille et le sous-marin est resté immergé.

Le sous-marin rencontré

N’est pas identifié. D’ailleurs, il semble bien qu’aucun sous-marin allemand ne patrouillait alors dans les parages. On peut donc penser que c’est tout simplement un sous-marin allié dont AQUITAINE aura croisé la route.

Cdlt

Bonjour à tous,

Une correction à mon post ci-dessus du 10 Août. Selon Yves ce ne peut être UC 37 qui a rencontré AQUITAINE le 5 Janvier 17 car il a coulé COMBERMERE à 18h20 au large du cap de Gate. A minuit 45 il se trouvait à nouveau dans le détroit de Gibraltar, devant Tarifa.

Le sous-marin reste donc non identifié.

Cdlt

Bonsoir à tous,


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