Forum PAGES 14-18

Bonjour à toutes et à tous,

Je me pose une question qui peut paraître curieuse ou insolite, mais j’aimerai comprendre la logique des choses :

Lorsqu’un blessé était enregistré dans une ambulance, je suppose que l’on relevait les informations le concernant d’après son carnet militaire (je pense surtout ici aux soldats ennemis)
Puis on évacuait le blessé vers un HOE où il était à nouveau enregistré dans un carnet de passage (Je suppose encore une fois selon son carnet militaire).
Enfin, l’opération se renouvelait une dernière fois à son arrivée dans un hôpital de l’intérieur.

La question est la suivante : qui conservait le carnet militaire durant ces différentes étapes, le blessé où ceux qui étaient chargés de la transporter.
En effet, j’imagine mal un infirmier faire le tour dans une formation sanitaire pour relever tous les carnets militaires et les rendre à chaque fois.
A contrario, j’ai également du mal à imaginer un blessé arrivant dans une formation son carnet militaire à la main pour enregistrement.
Dans les 2 cas, l’enregistrement aurait été bien trop long face au nombre impressionnant de blessés arrivant certains jours.

La clé de cette énigme, ne se trouverait t’elle pas dans le fait qu’on faisait tout simplement une liste de blessés transportés à des fins d’évacuation, liste qui était ensuite recopiée dans les différents carnets de passage.
Qu’en pensez-vous ?

Merci à vous
Très cordialement
Alain

Bonjour Alain,



Le livret individuel suit le blessé. Seul un billet d'hôpital, contenu dans ce livret, est prélevé.


L"Exécution du service de santé en campagne", Obellianne et Sognet, 1916, C. Lavauzelle http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... rk=42918;4 indique :

"blessé. Entrée. — A la gauche du livret individuel est inséré un billet d'hôpital à coupons, qui reçoit, dès le temps de paix, toutes les indications d'ordre administratif et d'état civil. A l'entrée dans chaque formation, un coupon est détaché du billet d'hôpital et sert à constituer le carnet de passage et des entrées.
Le carnet de passage et des entrées n'est, du reste, tenu que les jours d'action pour conserver trace des blessés de passage et établir ultérieurement le registre des entrées. (C'est l'ancien calepin des entrées du règlement de 1892. Notons qu'une instruction du 19 juillet 1915 a mis en essai un « carnet de passage » tenu à la main comme l'ancien calepin des entrées.) Le registre des entrées reçoit l'inscription de tous les entrants dans leur ordre d'admission. "


La Notice n°4 du Service de Santé http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... .item.zoom, 1917, précise :

"Dès leur arrivée, les blessés sont débarrassés de leurs armes, qui sont déchargées avec soin, ainsi que des munitions apportées par erreur. Les effets d'habillement et d'équipement sont réunis en ballots étiquetés avec l'indication du nom et du corps des intéressés (art. 37.et 38). Le plus tôt possible, les entrants sont présentés aux médecins chargés de faire le triage des blessés. Sous leur dictée, un infirmier établit le billet d'hôpital des hommes qui en sont démunis"



Voici un billet d'hôpital détaché du livret, concernant mon arrière grand-père Albert Clément, alors au 102e RI. On aperçoit le pointillé de découpage sur le bord droit :





Pour les livrets des prisonniers, je n'ai pas de précisions, mais il est possible qu'ils soient prélévés bien avant, afin de connaitre les unités combattues...



Cordialement,

Régis

Bonjour Régis,

Merci beaucoup pour ces précisions, c'est plus clair à présent et tellement évident.
Il ne me reste plus qu'à trouver l'heureux possesseur d'un livret militaire allemand pour savoir ce qu'il s'y trouve
Il y a en effet de fortes chances qu'un système similaire ait été utilisé, à voir.

Cordialement
Alain