Bonjour à tous,
J'ai beaucoup hésité à participer tant je pense que rien que le titre est porteur de polémiques qui nous éloignent de 14-18...
N'ayant pas vu l'émission, je ne donnerai pas d'avis sur le fond. Sur la forme, voici encore un discours bien éloigné de toute réalité. Très basiquement, question matérielle par où tout commence, a-t-il eu la curiosité de chercher le prix d'un transport pour Verdun depuis quelques villes de France (un coût totalement prohibitif sans aides extérieures) ? S'est-il posé la question de savoir si Verdun et sa région avait les moyens d'accueillir beaucoup de classes ? Et puis ce ne sera pas facile d'envoyer certaines classes de terminale...
Quant au choix de Verdun, il démontre à mes yeux, une vision simpliste des choses : un des lieux les plus meurtriers du XXe siècle comme ciment d'une identité ? La question de l'identité serait résolue en emmenant les jeunes pour leur montrer le sacrifice de leurs ancêtres et tout serait réglé. Illusoire. Je n'ai pas dit inutile, mais je dis illusoire de croire que c'est ainsi que la question sera réglée. Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas emmener les élèves à Verdun, mais qu'on peut imaginer les emmener dans bien d'autres lieux de mémoire. Attention tout de même : "emmener voir" c'est comme "faire lire une lettre" si aucun contexte n'est donné ni explications...
De l'Ouest de la France (juste pour information, pour donner un ordre d'idée ; on doit être loin des prix pour des élèves du Sud...) :
Aller-retour à Paris, une journée : 1500 euros pour un car (soit 50 élèves environ) pour plus de 100 heures de cars et 4 à 6 heures sur place ; 40 à 70 euros par élève avec la SNCF en fonction de la date sachant qu'on ne connait le prix à payer qu'au dernier moment.
Aller-retour à Verdun, deux jours : 2500 euros (pour environ 40 élèves) ; coût à doubler pour tenir compte de l'hébergement et des divers frais.
Le tout en tenant compte des devis les moins élevés pour les transports... qui ne sont pas toujours ceux que l'on peut réserver car les disponibilités sont parfois réduites...
Le coût pourrait paraître dérisoire, mais il ne l'est pas : les budgets alloués aux établissements sont loin d'être en augmentation. Il y a donc des priorités décidées par les équipes éducatives ( en fonction des propositions des enseignants et donc de leurs centres d'intérêt) et de direction. Pour le collège où je travaille, il ne serait pas possible par exemple de proposer un voyage en Angleterre et un voyage à Verdun la même année s'il n'y avait pas de subventions. Et qui part à la chasse aux subventions ? L'organisateur du voyage, sur son temps personnel. Qui doit tout coordonner ? Idem. Qui la responsabilité de tout ?... et j'en passe. Ce n'est pas en heure que le travail se compte ni le stress... Il est vrai, vu notre charge de travail (les profs), on a le temps ! Vous direz cela à ma femme !
Dernier point, où je n'aborderai toujours pas le fond de la question : le coût pour les familles.
- Voyage obligatoire : gratuité pour les élèves (coût intégralement pris en charge par l'établissement) ;
- Voyage non obligatoire : possibilité de demander une participation aux familles et donc possibilité à elles de dire non.
Nous avons un voyage cette année en Provence qui a été annulé, trop peu de familles s'étant inscrites ; coût trop élevé.
Allez, avant de partir, n'y voyez pas de politique puisque ce n'est pas une nouveauté de cette décennie : vu le non remplacement des départs, la non formation des nouveaux enseignants, l'utilisation de contractuels payés au lance-pierre, on pourrait proposer de créer une cagnotte pour financer ce type de voyage avec l'argent économisé... [:arnaud carobbi:6] Ah ? Ça ne marche pas comme ça ?
Cordialement,
Arnaud