Bonsoir,
Moi, je suis un
enfant de Péronne ! Ma passion pour la Grande Guerre date en effet de l'entrée en scène de la clique Péronne : début des années 90.
Pour la période anniversaire 1994-1998, les bouquins, les médias, bref tout ce qui bougea pour raviver la mémoire de ce conflit pendant ces cinq années de "festivités" fut animé par Péronne. Ils ont dit, ils ont fait des choses très bien. Ils ont ouvert de nouvelles voies de recherches. Mais ils se sont dans doute aussi un peu hasardés sur des terrains difficilement praticables et ont du mal a retrouver le chemin de la simplicité. En clair, cela commençait à devenir un peu trop "athmosphérique". L'Azur... On monte, on monte, on monte, et....
Pof ! on s'écrase dans la boue !
Alors retour de bâton, Péronne a enfanté - à l'insu de son plein gré - la Réaction (*), avec l'émergence de la clique du Sud, qui déboule, en gros sabot (ça fait peuple) dans la cour des grands, prônant un retour aux sources ("Ne passons pas à côté des choses simples", Herta

). Le ton se rapproche de ce qui se disait dans les années 60 (je pense à l'ouvrage de J. Meyer par exemple). On retourne dans la boue, dans la tranchée, on relie tout, on se replonge dans l'enfer. Et là aussi, beaucoup de choses sortent, très intéressantes - pas toujours nouvelles (mais la nouveauté, en la matière, n'est pas forcément un gage de qualité) - mais qui remettent le train "Histoire de la Grande Guerre" sur des chemins moins escarpés et plus praticables. C'est tant mieux. On a tous à y gagner.
Aussi, il semble donc que la période de "festivités" qui s'est ouverte en 2004 et qui courra jusqu'en 2008, sera cette fois-ci aux mains des gars de Craonne. A eux les préfaces, les colloques et les médias !
Ainsi va la vie.
Je respecte les travaux des uns et des autres. Je n'adhère en bloc ni aux uns ni aux autres. Comme dit l'autre : y a du bon, y a du moins bon ! Je butine. Je m'informe. J'apprends.
Personnellement, pour le sujet qui m'intéresse au premier chef - les combattants / les hommes - je pense que c'est au centre qu'il faut regarder et qu'il faut chercher... dans le no-man's land qui séparent les tranchées de Péronne de celles de Craonne !!
Ce qui est amusant, avec cette querelle, c'est que vu le cycle qui semble être en cours, les "festivités" 2014-2018 (le centenaire tout de même !

) échappera probablement à Péronne comme à Craonne... Il y a une brèche ; je suggère donc que nous y travaillions dès à présent afin de l'investir !!

... à moins d'une réconciliation "au-delà des tranchées" des
craonnistes et des
péronnistes d'ici là !!
Amicalement,
Stéphan
(*) La Réaction travaillait dans l'ombre depuis quelques temps déjà ! Tel un mouvement clandestin de Résistance, elle publiait et distribuait - quasi sous le manteau (hormis l'inaugural Barthas) - de petite brochures photocopiées, pendant que Péronne signait sous les spots de somptueux catalogues à gros tirages, fort papier et belles photos !