Bonjour,
On avait déja évoqué ce soldat dans ce post daté de 2004:
pages1418/forum-pages-histoire/partie-p ... _470_1.htm
Sinon, cet article de Véronique Fourcade, paru dans le Sud-Ouest local:
Chiquito de Cambo, grenadier de légende:
Le lancer de grenade au chistera aurait été la spécialité du champion de pelote. Mais le débat n'est pas tranché.
Les exploits de Chiquito de Cambo, champion du monde de pelote à l'âge de 17 ans, ont fait de ce sportif basque une légende. Outre ses résultats époustouflants (il conserva son titre mondial sans discontinuer de 1900 à 1914 puis de 1919 à 1923), l'histoire veut que Chiquito se soit aussi distingué lors de la Première Guerre mondiale. Ses états de service montrent qu'il fut cité plusieurs fois à l'ordre de l'armée. La légende veut que ce soit en utilisant son chistera pour lancer des explosifs vers des tranchées ennemies que les meilleurs des grenadiers ne pouvaient ordinairement atteindre.
Éric Mailharrancin, qui tient un blog sur les poilus basques (1), a récemment mis en ligne plusieurs documents qui relancent le débat. Car pour certains historiens et pelotaris contemporains, Chiquito n'a jamais pu utiliser son gant : des tests ont été faits et ils sont formels : impossible de lancer une grenade avec un chistera.
On a désormais une certitude, c'est que Chiquito est monté au front avec son gant, un gant plat appelé bolea. Une photo rare, découverte dans le numéro 13 de la revue « J'ai vu » datée du 11 février 1915, le montre en habits de soldat, son paquetage devant lui mais surtout, à la taille, son fameux gant. Une autre photo, parue celle-là dans une revue allemande, montre des poilus français. Certains spécialistes des poilus basques pensent que l'un des deux impressionnants gaillards, couvert d'une « cervelière » (ancêtre du casque), est Chiquito.
« Le problème, c'est qu'aucun écrit de compagnon, aucune image d'époque ne témoignent de manière formelle que Chiquito ou d'autres pratiquants de pelote lançaient les grenades au gant », regrette Éric Mailharrancin qui, pour les besoins de son roman « Les Oubliés du chemin des Dames » (2), a épluché les archives du 49e régiment d'infanterie, le régiment qui comportait le plus de soldats basques. « Ce qui apparaît, c'est que les soldats amenaient des objets personnels, comme des txistus (3), avec eux sur le front, comme porte-bonheur. Dans son cas, on peut aussi imaginer qu'il avait l'intention de se servir du gant pour s'entraîner. Finalement, il a pu lui être utile pour son poste de grenadier… »
Les quelques lignes qui accompagnent la photo de « J'ai vu » laissent la porte ouverte à toutes les interprétations : « Chiquito de Cambo, le fameux pelotari, est sur le front. Il utilise son adresse à lancer des grenades dans les tranchées allemandes. »
Rien ne précise l'utilisation du chistera, mais cela confirme que le Camboard était un excellent grenadier. À main nue.
(1)
http://ericmailharrancin.over-blog.com (2) Aux éditions Elkar. (3) Flûte basque.
