Forum PAGES 14-18

Bonsoir,
Pour ne pas parasiter un sujet précédemment ouvert et dont la discussion se poursuit toujours :
pages1418/qui-cherche-quoi/soldat-conda ... 1689_1.htm
j'ouvre un nouveau fil en espérant que les membres de ce forum pourront m'aiguiller et m'aider. Ce dont je les remercie par avance.
En évoquant le soldat Henri BORDE, condamné à mort mais dont la peine fut commuée en "vingt ans d'emprisonnement", en me penchant sur ce soldat originaire de mon village et qui sera tué à l'ennemi en septembre 1915, je n'avais pas l'intention de lancer des débats sur la justice militaire et les fusillés. Mais je ne le regrette pas! J'ai appris une multitude de choses et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les échanges, à y participer sans avoir les connaissances que beaucoup d'entre vous possèdent.
Je ne suis pas historien même si je m'intéresse passionnément à l'Histoire. Mon domaine est plutôt l'écriture et dans les ouvrages publiés à ce jour, j'essaie de mêler l'histoire et la littérature. Et tous les détails ont leur importance. Mais passons, mon but n'est pas de parler de techniques d'écriture...
En ce moment, je travaille à un projet consacré à la Grande Guerre. Ce n'est pas le lieu pour en parler et il est toujours difficile d'évoquer des textes qui ne sont pas encore écrits et qui mûrissent. lentement mais surement.
Je suis en ce moment dans la phase de recherche et j'ai besoin de conseils éclairés.
Un des récits que j'ai en tête sera consacré à Henri BORDE. J'ai campé toute l'après midi sur le site Mémoire des Hommes, m'échinant à traquer des indices relatifs à la condamnation d'Henri BORDE. Rien dans les JMO du 14ème RI, du 59eme RI, des 67 ème et 68 ème BI, de la 34eme DI. pas la moindre allusion. rien. A croire que rien ne s'est jamais passé.
Aussi ma question est simple. j'ai pour ambition de relater le procès, son déroulement et le tribunal de guerre qui a jugé Henri BORDE. Où trouver les minutes de ce procès et cela est-il possible ? (je songe notamment aux fameux cent ans de prescription...). Et si tel n'était pas le cas, hypothèse plus que probable, quels ouvrages pourraient me donner des pistes pour tenter d'écrire comment cela se passait ? J'ignore les procédures et j'imagine que cela doit bien exister quelque part !!! Tout lien Internet et/ou photos seront les bienvenus. Enfin, je vous laisse juge...
Merci d'avance pour l'aide à venir !
Bien cordialement;
Patrick FORT

Bonjour,

Vous pourriez essayer de contacter les auteurs des différents ouvrages sur la sujet, c'est une piste possible ....


Cordialement,


Alain MC

Bonjour,

Vous pourriez essayer de contacter les auteurs des différents ouvrages sur la sujet, c'est une piste possible ....


Cordialement,


Alain MC

Bonjour Alain et merci pour votre conseil avisé ! Je vais poursuivre ma quête...les recherches sont toujours aussi passionnantes que l'écriture à venir. Car elles donnent de la consistance aux mots en devenir et leur permet ainsi d'être crédibles !
Cordialement,
Patrick FORT

Bonsoir,
Tous mes remerciements à Eric MANSUY pour l'aide précieuse qu'il m'a apportée !!! désormais je suis bien armé pour affronter le tribunal de guerre !

Bonjour

Une première chose, contrairement à ce qui a été écrit par un intervenant, les dossiers répertoriés BB/24/2116 dossier N° : 1720 S15 ne sont pas à Vincennes mais aux AN, bien que non communicables pour l’instant du fait du mauvais état de ces dossiers (à vérifier au cas par cas).

A Vincennes, les minutiers de la 34e Di sont référencés en 11 J 1251 pour 1914/1916 et 11 J 1255 pour le carton comportant les dossiers des CDG du 01/04 au 26/12/1915. Si le dossier recherché n’a pas été perdu, tout est expliqué dans celui-ci avec parfois des croquis.

Pour les procédures, voir le paragraphe 2 de l’article sur le code de justice militaire que nous avons fait paraître sur le prisme http://prisme1418.blogspot.fr/2014/05/l ... ire_9.html

3 documents pour le fonctionnement d’un jugement, attention ces documents même s’ils sont dans un registre de 1916, ne sont pas datés



Hormis des allégations sans fondement, vous ne trouverez que peu de choses sur internet.

Pour revenir un instant sur les suspensions de peine, sans attendre les différentes lois d’amnistie d’après-guerre qui ont annulé la plupart des condamnations, ces suspensions ont été très nombreuses pendant la guerre.

C’est ce que j’ai constaté dans mon étude sur la 15e DI, 691 pour 971 condamnations pages1418/forum-pages-histoire/autre/co ... 2463_1.htm si vous ajoutez en plus les 121 acquittements........

La raison en est simple, il valait mieux renvoyer dans une autre unité un soldat condamné après avoir suspendu sa peine que d’engorger les prisons et bagnes sauf pour les cas extrêmes.

La Justice militaire n'avait pas vocation à remplir les prisons. L'énormité de la peine 15 ou 20 ans visait à intimider sauf évidemment les multi-récidivistes qui préféraient se retrouver dans un bagne ou une prison plutôt qu’en première ligne où les copains eux souffraient et mourraient.

Autre précision, pour avoir lu environ 1000 dossiers et pour les CDG de division , les juges séant dans ces CDG ( ou dans les CDGS) sont des officiers de proximité : des capitaines/lieutenants ou sous-officiers des régiments de la brigade ( ou de l'autre brigade du CA) ou de l'état major de la DI

Quant aux commissaires-rapporteurs et greffiers, ils sont choisis en fonction de leurs antécédents dans le civil : avocat par exemple, le lieutenant Vermeil qui a longtemps officié à la 15e DI, était avocat à Bourg en Bresse

Cordialement
yves

Bonjour Yves et tous mes remerciements pour ces précieuses informations que vous m'avez données !!! Elles vont m'éviter de nombreux écueils.
Je vous suis très reconnaissant de partager vos connaissances et votre expérience.
J'ai lu avec grand intérêt le travail remarquable et passionnant que vous avez réalisé. Votre étude sur la 15e DI est impressionnante, d'abnégation et de patience ! Elle fait voler en éclats les préjugés et certaines idées reçues sur cette thématique souvent sources de polémiques et de débats passionnés. Je n'ose même pas imaginer le temps que vous avez consacré à fouiller et à déchiffrer les archives...
Je ne sais pas encore si je serais en mesure de venir prochainement aux AN pour consulter le dossier du soldat sur lequel je veux écrire, du moins s'il est est possible d'y accéder et s'il n'est pas en trop mauvais état. Je n'ai pas programmé de venir à Paris dans l'immédiat. Quand on habite dans le Sud-Ouest, Paris c'est loin !
Mais je vous remercie pour les renseignements donnés qui me permettent de préparer le terrain !
Cordialement,
Patrick

Bonjour Yves et tous mes remerciements pour ces précieuses informations que vous m'avez données !!! Elles vont m'éviter de nombreux écueils.
Je vous suis très reconnaissant de partager vos connaissances et votre expérience.
J'ai lu avec grand intérêt le travail remarquable et passionnant que vous avez réalisé. Votre étude sur la 15e DI est impressionnante, d'abnégation et de patience ! Elle fait voler en éclats les préjugés et certaines idées reçues sur cette thématique souvent sources de polémiques et de débats passionnés. Je n'ose même pas imaginer le temps que vous avez consacré à fouiller et à déchiffrer les archives...
Je ne sais pas encore si je serais en mesure de venir prochainement aux AN pour consulter le dossier du soldat sur lequel je veux écrire, du moins s'il est est possible d'y accéder et s'il n'est pas en trop mauvais état. Je n'ai pas programmé de venir à Paris dans l'immédiat. Quand on habite dans le Sud-Ouest, Paris c'est loin !
Mais je vous remercie pour les renseignements donnés qui me permettent de préparer le terrain !
Cordialement,
Patrick

Juste une petite idée parce qu'elle m'a permis d'y trouver un jugement du tribunal de guerre, c'est la presse locale. C'était pour un accident de chemin de fer qui avait fait des victimes et détruit du matériel. Ce n'est pas tout à fait le même cas que vous mais on ne sait jamais. Environ 3 mois après les faits. Ce qui est intéressant aussi, c'est le ton employé par le(s) journaliste(s).
Bonne recherche.
Champenoise

Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Patrick,

Vous trouverez une info dans le JMO du 14e RI (26N586/3) en date du 3 Avril 1915:
Le régiment se repose et reforme à Sivry sur Ante.
A 17 heure a lieu une parade militaire pour l'exécution de 3 soldats du régiment condamnés à mort par le conseil de guerre pour "abandon de poste en présence de l'ennemi"

Sincères salutations.
Guillaume

Juste une petite idée parce qu'elle m'a permis d'y trouver un jugement du tribunal de guerre, c'est la presse locale. C'était pour un accident de chemin de fer qui avait fait des victimes et détruit du matériel. Ce n'est pas tout à fait le même cas que vous mais on ne sait jamais. Environ 3 mois après les faits. Ce qui est intéressant aussi, c'est le ton employé par le(s) journaliste(s).
Bonne recherche.
Champenoise

Bonsoir et merci pour cette piste à laquelle je n'avais pas pensé. Je vais l'explorer et qui sait peut-être trouverais-des informations intéressantes. Même si la censure devenait tout contrôler et encore plus pour un sujet aussi sensible...
Cordialement,
Patrick

Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Patrick,

Vous trouverez une info dans le JMO du 14e RI (26N586/3) en date du 3 Avril 1915:
Le régiment se repose et reforme à Sivry sur Ante.
A 17 heure a lieu une parade militaire pour l'exécution de 3 soldats du régiment condamnés à mort par le conseil de guerre pour "abandon de poste en présence de l'ennemi"

Sincères salutations.
Guillaume

Bonsoir Guillaume et tous mes remerciements pour cette info à côté de laquelle j'étais passé ! Je vais en profiter pour lire ce JMO et connaître ainsi les événements qui ont amené ces "abandons de poste devant l'ennemi". Mais je ne pense pas que je trouverai dans le récit de ces combats la vérité. Les mots "déroute" et "défaite" n'y sont jamais mentionnées. Les raisons sont aisément explicites et n'ont pas besoin d'être développées. Les JMO apportent une vision des faits, permettent de comprendre le déroulement des opérations mais sont rarement, pour ne pas dire jamais, frappés du sceau de l'objectivité ! a défaut de trouver les minutes de ce Tribunal de guerre qui m'intéressent, je vais "inventer" ce qui a bien pu se passer et les raisons pour lesquelles le soldat BORDE et ses camarades ont fui ou plus certainement "craqué". Et encore peut-être se sont-ils tout simplement repliés. Ce qui n'a pas du plaire à un général qui attendait tranquillement à vingt kilomètres du front. Bien à l'abri pendant que ses hommes se faisaient massacrer. Mais eux n'ont jamais été jugés...
Bien cordialement,
Patrick