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• Journal des marches et opérations de la 75e Batterie du 1er Régiment d’artillerie de montagne — 6 juillet ~ 18 septembre 1917 — : Service historique de la Défense, Cote 26 N 1216/8, p. num. 4 à 6, et p. num. 8 et 9.
« 6 juillet 1917. — Le 5e Groupe du 1er Régiment d’artillerie de montagne, sous le commandement du capitaine Têtu, embarque à Valence. La 75e Batterie, commandée par le lieutenant Esprit, le sous-lieutenant Renson et le sous-lieutenant Marron, embarque à Valence à 13 heures. Arrivée à Marseille à 23 heures, gare d’Arenc. Débarquement et transport du matériel au Hangar 4.
7 juillet 1917. — La batterie va cantonner au camp de la Delorme, aux Aygalades. Pendant la journée, nettoyage, installation.
8 juillet 1917. — Revue de départ. Le quartier est consigné jusqu’à 16 heures.
9 juillet 1917. — La batterie reçoit l’ordre d’embarquer le 10 à 1 heure du matin à la gare Guibal. Quartier consigné à partir de 12 heures.
La batterie quitte le camp de la Delorme à 21 heures sous le commandement du lieutenant Esprit et du sous-lieutenant Renson.
Le sous-lieutenant Marron, avec le docteur Pradines, le maréchal des logis Delaine, le brigadier maré-chal et 41 hommes embarquent seulement le 10 à 8 heures du matin avec 123 animaux de la batterie sur le paquebot Eloby et restent en conséquence à la Delorme, sous le commandement du sous-lieute-nant Lemoine, de la 74e Batterie.
A minuit, le reste de la batterie, soit 175 hommes et deux officiers est embarqué.
10 juillet 1917. — Itinéraire : Marseille ~ Toulon ~ La Bocca (Trois heures d’arrêt) ~ Nice (40 minutes d’arrêt. Halte repas) ~ Vintimille (Changement de train).
11 juillet 1917. — Pendant la nuit du 10 au 11, itinéraire : San-Remo ~ Gênes ~ La Spezia ~ Pise ~ Livourne. Arrivée à Livourne à 13 heures. La batterie débarque et cantonne dans une caserne italienne avec le reste du groupe, le 6e Colonial et le détachement du 176e qui composent notre train.
12 juillet 1917. — La batterie, qui devait repartir à 7 heures, reçoit contrordre. Revue d’armes et de propreté à 14 h. 30.
13 juillet 1917. — La batterie embarque à 7 heures. Itinéraire : Cecina ~ Campiglia marittima ~ Follonica ~ Scarlino ~ Grosseto ~ Orbetello ~ Civitavecchia, où il y a une halte ~ Rome, trois heures d’arrêt. Très bon accueil par la population et enthousiasme comme sur tout le parcours. Les hommes reçoivent des fleurs, des cigarettes et des boissons au foyer du soldat.
Départ 23 heures.
14 juillet 1917. — Itinéraire : Caserta : halte ~ Foggia : halte repas.
15 juillet 1917. — Après avoir passé pendant la nuit à Bari et à Gioia del Colle, nous arrivons à Tarente à 7 heures.
La batterie débarque et va cantonner au camp Buffaloty, situé à côté et au bas du quai de débar-quement.
Les hommes sont logés dans des baraques en planches — assez confortablement —, mais on manque parfois d’eau. Interdiction à la troupe de sortir du camp.
16 juillet 1917. — Vie de quartier. A 9 heures, revue de ..., d’armes et de propreté.
La batterie reçoit l’ordre d’embarquer avec le reste du groupe le 17, à 7 heures du matin, sur le Timgad.
17 juillet 1917. — 7 heures : la batterie embarque. Les troupes sont transportées avec des chalands à bord du paquebot Timgad.
17 heures : le paquebot lève l’ancre et traverse la rade de Tarente où la foule applaudit. Nous sommes escortés par deux contre-torpilleurs et accompagnés du Duc-d’Aumale.
18 juillet 1917. — Pendant la nuit, nous avons traversé le golfe d’Otrante et marché N.-O. ~ S.-O. Au matin, nous passons à l’Ouest et au Sud de l’île de Corfou. Prenons la direction S.-O. ~ N.-O. et venons faire escale vers 10 heures un peu au Sud de la baie de Platania.
Nous repartons à 16 heures, direction N.-E. ~ S.-E., puis, après avoir laissé Paxos et Antipaxos à l’Ou-est, nous prenons la direction N.-O. ~ S.-E.
La mer est toujours extraordinairement calme. Le Duc-d’Aumale marche devant nous et nous sommes toujours escortés par le contre-torpilleur français Bombarde et le torpilleur grec — équipage français — Longhi.
19 juillet 1917. — Pendant la nuit du 18 au 19, nous passons à l’Ouest et au S.-O. de l’île Leukas, au N. et à l’E. de l’île Ithaque, à l’E. de l’île Céphalonie, puis à l’E. de l’île Zante. Nous arrivons dans la baie de Pylos Navarin vers 7 heures du matin.
Nous quittons la baie de Navarin vers 20 heures. Le Re Victorio et un paquebot français qui vont à Tarente sont devant nous et nous laissent une demie heure après le départ.
Nous prenons d’abord la direction N.-E. ~ S.-O., puis, à hauteur de l’île Sapienza et à l’Ouest, nous prenons la direction N.-O. ~ S.-E.
20 juillet 1917. — Pendant la nuit du 19 au 20, nous passons au Sud du cap Matapan et prenons alors la direction O. ~ E., passons au N. de l’île Kythnos et prenons à ce moment là la direction N.-O. ~ S.-E., puis, au Sud du cap Malée, nous suivons la direction S.-O. ~ N.-E. Arrivés à la latitude de l’île Anti-milos, nous marchons franchement O.-E. Passons au Sud d’Antimilos et arrivons dans la baie de Milos où nous jetons l’ancre devant la ville d’Adamas.
A 19 heures, nous levons l’ancre. Le Duc-d’Aumale, qui est derrière nous, reprend bientôt sa place en tête. Nous sommes toujours escortés par la Bombarde et un autre contre-torpilleur.
21 juillet 1917. — En quittant Milos, nous avons marché franchement S.-N., puis, au N.-O. de l’île Kythnos, nous avons pris la direction S.-O. ~ N.-E., traversé le canal de Thermia et celui d’Oro, repris la direction S.-N.et sommes arrivés à Skyros à 5 heures du matin. Nous faisons escale légèrement au N. de l’île Sarakino.
Nous quittons Skyros vers 19 heures.
22 juillet 1917. — Dès le matin, on aperçoit la côte orientale, le mont Olympe avec de la neige. Vers 11 heures, nous sommes en rade de Salonique. Nous débarquons vers midi et apprenons une nouvelle épouvantable : l’Eloby, qui emportait une partie de notre personnel et notre matériel, a sauté et cou-lé en 36 secondes. La date et les parages de l’accident sont encore imprécis. Bien que le paquebot soit convoyé, il y aurait, paraît-il, fort peu de survivants.
Nous quittons le débarcadère vers 15 heures pour nous rendre au camp de Zeitenlick. Il fait très chaud. On a quelques peines à faire marcher au pas les hommes qui portent le sac. Il défilent cependant à peu près dans la ville mais, au-delà, on laisse des traînards. [...] »
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