Re: 415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918
Publié : sam. sept. 07, 2024 2:52 pm
415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918
JAMOT Émile Étienne (1894 - 1918)
Né le 18 juin 1894 à la Villatte commune de Cressat, canton d'Ahun, département de la Creuse, à huit heures du soir.
Il exerce la profession d'agriculteur dans son village natal à la veille de la Grande Guerre. Il n'a pas connu son père Antoine, cultivateur et maçon, décédé en 1895 alors qu'il est âgé de seulement 16 mois. Sa mère, Jeanne Augustine Tixier, s'occupe seule à partir de cette date de ces deux fils, Pierre Germain, l'aîné né en 1874, qui se marie en 1905, puis du seul cadet Emile.
Au cours de l'été 1914, Émile est convoqué devant le conseil de révision cantonal qui le juge apte au service armé. Il sera le n° matricule au recrutement 189.
Le jeune homme mesure 1 mètre 70 et présente un degré d'instruction assez élevé pour l'époque (niveau 3). Il a les cheveux châtain clair, les yeux bleus, le front fuyant, le nez rectiligne et le visage large.
Septembre 1914, depuis un mois la mobilisation générale a été décrétée. Le 5 septembre, alors qu'il vient de recevoir son avis d'appel sous les drapeaux, il se met en route pour rejoindre le casernement du 152e régiment d'infanterie. Il y arrive trois jours plus tard, le 8 septembre 1914, et y est incorporé comme soldat de 2e classe, n° matr. au corps : 9592.
Il est blessé à la poitrine à l'Hartmannswillerkopf (Alsace), le 7 avril 1915, dans les rangs du 152e RI, qui commence alors à être surnommé le régiment "des Diables Rouges" par les Allemands à partir de ces combats.
Il passe au 415e régiment d'infanterie le 29 juin 1916 et reçoit un autre numéro matricule au corps, le 15129.
D'Émile JAMOT, un écrit est resté, une lettre datée du 10 juillet 1916, alors qu'il bénéficie de quelques jours de repos. Ce courrier est adressé à son ancien instituteur, hussard noir de la République, issu de l'Ecole Normale de Guéret où il fit ses études, Monsieur JEAN-BAPTISTE (Jean-Cyprien) né à Moutier-d'Ahun en 1861. Ce dernier enseigna probablement à Cressat ou près d'Ahun. "Recevez Monsieur et Madame, l'assurance de mon profond respect ; votre ancien élève affectueux" signé : Émile JAMOT
Il explique dans sa narration, dans un langage soutenu, d'une belle et agréable écriture, le parcours de son nouveau régiment dont voici un extrait : "dont le dépôt est à Marseille et son effectif composé en majeure partie de gens du midi et de Corses". A cette date, avec son régiment, il occupe les tranchées dans le Secteur des Éparges à 20 kms à l'Est de Verdun. Il raconte à celui qui l'a formé sur les bancs de l'École de la République, "C'est à dire Les Éparges.. c'est la guerre des mines et des crapouillots et de plus on est dans la boue jusqu'au genou" (sic). Il est depuis peu à la 1ère section de la C.M.R.1. "Comme j'ai fait un stage de mitrailleur je suis affecté à la première compagnie de mitrailleuses 1ère section mais ca ne vaut pas mieux qu'être tirailleur car à présent les mitrailleurs sont trop nombreux. Nous avons trois compagnies pour le régiment, c'est à dire le quart de l'effectif."
Il est à nouveau blessé le 27 août 1916, alors qu'il se trouve toujours aux Éparges.
quatorze mois plus tard, Émile JAMOT est cité à l'ordre du régiment N° 577 du 23 octobre 1917 :
"Bon soldat ayant toujours bravement accompli son devoir. S'est signalé à nouveau au cours de la période difficile du 6 septembre au 4 octobre 1917."
Le régiment se trouve alors dans le secteur de Verdun, zone d'Hardaumont, dans un premier temps puis à Bezonvaux où l'ennemi prononce une violente attaque le 1er octobre.
Présent dans la Somme fin mars 1918, il sera blessé une troisième fois le 3 avril 1918 (à Moreuil)
Il est finalement tué à l'ennemi le 10 novembre 1918 au combat de la Meuse (Dom-le-Mesnil), village situé sur la rive sud de la Meuse près de Vrigne-sur-Meuse lors de la dernière action offensive pour franchir le fleuve. "Mort pour la France" - Avis officiciel du ministère de la guerre du 10 décembre 1918 N° EP bis 55 426.
Sources : archives départementales de la Creuse
Jamot, né en 1894, à Cressat, Creuse
Journal officiel du 7 juin 1921 page 2445
JAMOT (Emile), matricule Rt 189, soldat : soldat mitrailleur, tireur d'élite. Au cours des affaires du 10 novembre 1918 s'est défendu avec la dernière énergie, jusqu'à l'épuisement complet de ses munitions. A été mortellement frappé à son poste de combat, le 10 novembre 1918. A été cité.
le 10 novembre 1918
« Les mitrailleuses se déchaînent : au tactac sec et saccadé des Hotchkiss, les Maxim répondent avec un pouf-pouf sourd et lent. Et les fusils mitrailleurs mêlaient leur teuf-teuf à ce concert meurtrier », note le sous-lieutenant Rémi Frouté dans ses Mémoires
Sur les événements du 10 novembre 1918 vécus par les soldats du 415e d'infanterie VOIR :
https://www.anori.fr/wp-content/uploads ... n157-4.pdf
page 21
&
https://journals.openedition.org/rha/291
paragraphe 18
JAMOT Émile Étienne (1894 - 1918)
Né le 18 juin 1894 à la Villatte commune de Cressat, canton d'Ahun, département de la Creuse, à huit heures du soir.
Il exerce la profession d'agriculteur dans son village natal à la veille de la Grande Guerre. Il n'a pas connu son père Antoine, cultivateur et maçon, décédé en 1895 alors qu'il est âgé de seulement 16 mois. Sa mère, Jeanne Augustine Tixier, s'occupe seule à partir de cette date de ces deux fils, Pierre Germain, l'aîné né en 1874, qui se marie en 1905, puis du seul cadet Emile.
Au cours de l'été 1914, Émile est convoqué devant le conseil de révision cantonal qui le juge apte au service armé. Il sera le n° matricule au recrutement 189.
Le jeune homme mesure 1 mètre 70 et présente un degré d'instruction assez élevé pour l'époque (niveau 3). Il a les cheveux châtain clair, les yeux bleus, le front fuyant, le nez rectiligne et le visage large.
Septembre 1914, depuis un mois la mobilisation générale a été décrétée. Le 5 septembre, alors qu'il vient de recevoir son avis d'appel sous les drapeaux, il se met en route pour rejoindre le casernement du 152e régiment d'infanterie. Il y arrive trois jours plus tard, le 8 septembre 1914, et y est incorporé comme soldat de 2e classe, n° matr. au corps : 9592.
Il est blessé à la poitrine à l'Hartmannswillerkopf (Alsace), le 7 avril 1915, dans les rangs du 152e RI, qui commence alors à être surnommé le régiment "des Diables Rouges" par les Allemands à partir de ces combats.
Il passe au 415e régiment d'infanterie le 29 juin 1916 et reçoit un autre numéro matricule au corps, le 15129.
D'Émile JAMOT, un écrit est resté, une lettre datée du 10 juillet 1916, alors qu'il bénéficie de quelques jours de repos. Ce courrier est adressé à son ancien instituteur, hussard noir de la République, issu de l'Ecole Normale de Guéret où il fit ses études, Monsieur JEAN-BAPTISTE (Jean-Cyprien) né à Moutier-d'Ahun en 1861. Ce dernier enseigna probablement à Cressat ou près d'Ahun. "Recevez Monsieur et Madame, l'assurance de mon profond respect ; votre ancien élève affectueux" signé : Émile JAMOT
Il explique dans sa narration, dans un langage soutenu, d'une belle et agréable écriture, le parcours de son nouveau régiment dont voici un extrait : "dont le dépôt est à Marseille et son effectif composé en majeure partie de gens du midi et de Corses". A cette date, avec son régiment, il occupe les tranchées dans le Secteur des Éparges à 20 kms à l'Est de Verdun. Il raconte à celui qui l'a formé sur les bancs de l'École de la République, "C'est à dire Les Éparges.. c'est la guerre des mines et des crapouillots et de plus on est dans la boue jusqu'au genou" (sic). Il est depuis peu à la 1ère section de la C.M.R.1. "Comme j'ai fait un stage de mitrailleur je suis affecté à la première compagnie de mitrailleuses 1ère section mais ca ne vaut pas mieux qu'être tirailleur car à présent les mitrailleurs sont trop nombreux. Nous avons trois compagnies pour le régiment, c'est à dire le quart de l'effectif."
Il est à nouveau blessé le 27 août 1916, alors qu'il se trouve toujours aux Éparges.
quatorze mois plus tard, Émile JAMOT est cité à l'ordre du régiment N° 577 du 23 octobre 1917 :
"Bon soldat ayant toujours bravement accompli son devoir. S'est signalé à nouveau au cours de la période difficile du 6 septembre au 4 octobre 1917."
Le régiment se trouve alors dans le secteur de Verdun, zone d'Hardaumont, dans un premier temps puis à Bezonvaux où l'ennemi prononce une violente attaque le 1er octobre.
Présent dans la Somme fin mars 1918, il sera blessé une troisième fois le 3 avril 1918 (à Moreuil)
Il est finalement tué à l'ennemi le 10 novembre 1918 au combat de la Meuse (Dom-le-Mesnil), village situé sur la rive sud de la Meuse près de Vrigne-sur-Meuse lors de la dernière action offensive pour franchir le fleuve. "Mort pour la France" - Avis officiciel du ministère de la guerre du 10 décembre 1918 N° EP bis 55 426.
Sources : archives départementales de la Creuse
Jamot, né en 1894, à Cressat, Creuse
Journal officiel du 7 juin 1921 page 2445
JAMOT (Emile), matricule Rt 189, soldat : soldat mitrailleur, tireur d'élite. Au cours des affaires du 10 novembre 1918 s'est défendu avec la dernière énergie, jusqu'à l'épuisement complet de ses munitions. A été mortellement frappé à son poste de combat, le 10 novembre 1918. A été cité.
le 10 novembre 1918
« Les mitrailleuses se déchaînent : au tactac sec et saccadé des Hotchkiss, les Maxim répondent avec un pouf-pouf sourd et lent. Et les fusils mitrailleurs mêlaient leur teuf-teuf à ce concert meurtrier », note le sous-lieutenant Rémi Frouté dans ses Mémoires
Sur les événements du 10 novembre 1918 vécus par les soldats du 415e d'infanterie VOIR :
https://www.anori.fr/wp-content/uploads ... n157-4.pdf
page 21
&
https://journals.openedition.org/rha/291
paragraphe 18