Mesmar a écrit : ↑mar. août 12, 2008 3:57 am
Voici la liste des 19 disparus : Moïse Georgetti ;
Jean Masché ;
Yves Lecoutre ;
Jean-Baptiste Canéao ;
Benoît Morphine ;
Joseph Albertini ;
Louis Bucognano ;
Jean Sauvais ;
Joseph Verrando ;
Jean-Baptiste Jeronimi ;
Emile Rousselot ;
Joseph Copeau ;
Prosper Ropuy ;
Albert Lechoupil ;
Vincent Lémik ;
Marius Donstanza ;
Roch Giordani et,
Faillette
Voici la liste des 19 disparus, complète et avec les orthographes correctes des noms, telle qu'elle apparaît dans le livre mémorial "les messageries maritimes et la guerre":
Moise GIORGETTI télégraphiste
Marius DE CONSTANZA matelot
Roch GIORDANNI matelot
Vincent LEMITH matelot
J.B. GEROMINI maître d'hôtel
FAILLETTE, boy
LEGOUPIL infirmier
Joseph MOREAU boulanger
Prosper RAPNY cuisinier
Emile ROUSSELET cambusier
Yves LENÔTRE 1er chauffeur
Paul MARCHI 1er chauffeur
Jospeh ALBERTINI chauffeur
J.B. CAPENA chauffeur
Benoit MORFINI chauffeur
Jean SAUVIAC chauffeur
Joseph VERRANDO chauffeur
Louis BUCUGNANI soutier
François GIANONI soutier
Cordialement
Philippe RAMONA
Peu après le naufrage, "Le Matin, derniers télégrammes de la nuit" paru le 05 avril 1916, page 3 a véhiculé ou fait des erreurs de transcription dans les patronymes de ces marins disparus (le prénom Giovanni a été écrit Jiovanni, Jean ALESSANDRI, disparu avec son frère Jean-Baptiste a été écrit ALLESSANDI, GIORDANI est retranscrit GIORDIANI, etc... etc ...). Les vies de infortunés noyés torpillés ont si peu compté dans l'hécatombe de 14-18 que les autorités maritimes et les quotidiens n'ont pas même été fichu de retranscrire correctement leurs prénoms et patronymes... c'est ... "No Comment"

- Le Matin, derniers télégrammes de la nuit, 05 avril 1916, page 3.jpg (348.85 Kio) Consulté 978 fois
"Jospeh" ALBERTINI (erreur orthographique dans l'Encyclopédie des MM) est Joseph ALBERTINI, sûrement un marin Cap-Corsin marseillais originaire de Meria car son vraisemblable trisaïeul homonyme habitait au 33 rue Caisserie en 1882, à l'angle de la place de Lenche et du quartier du Panier, là où se faisait le recrutement "sur le tas" des matelots lumpen embarquant pour les Messageries avant 1900 (mes trisaïeuls vécurent aussi près de cette fameuse place, au 3 puis 19 rue Sainte-Françoise). Un marin Joseph ABERTINI habita aussi au 14 rue Lanthier en 1923, une cité ouvrière (la 1ère HBM de Marseille = Habitations Bon Marché, construite vers 1880 devant les immenses, hectares de terrains vagues descendant vers les docks et la place de la Joliette, HBM occupés par les familles des douaniers en 1904 puis par les marins corses fatigués de l'inconfort du Panier). Mes aïeux marins Cap-Corsins morsigliais déménagèrent dès 1915 du Panier au 15 rue Lanthier, soit dans l'immeuble en face de celui où vécu ce probable marin Joseph ALBERTINI. Dans ces trois pièces marseillais ils trouvèrent
"l'eau et gaz à tous les étages". Un vrai luxe en 1915 quand on lavait encore la lessive au lavoir, à l'angle du Panier et quartier Saint-Jean dont les maison étaient éclairées à la lampe à pétrole...
Difficile de retrouver ce chauffeur des Messageries dont on ne trouve aucune fiche généalogique ... Il y eut encore plus de trois autres Joseph ALBERTINI Cap-Corsins marseillais ayant pu naviguer aux Messageries entre 1880 et 1930, dont un né en 1882 au Roucas Blanc, exerçant comme pêcheur en 1911 à Endoume (13007), un autre très fortuné habitant Boulevard Borelly, Villa VIncent à Beaumont-Saint-Julien (13012) en 1925, et un dernier décédé à ses 18 ans en 1912 à Saint-Antoine (13015) sans doute cordier, docker, ou ouvrier portuaire + un Capitaine de la Cie Fraissinet "décoré chevalier" ayant vécu entre Nice et Toulon entre 1932 et 1948. Seuls les deux premiers cités semblent avoir pu avoir un lien de parenté et d'activité avec le chauffeur du S.S. PORTUGAL si difficile à mieux identifier, mais les archives des MM transmises au Havre dès 1978 ont peut-être gardé trace de son identité.
Roch GIORDAN
NI aussi est un patronyme mal orthographié, un coup GIORD
IANI, un autre GIORDA
NNI. Il s'agit en fait de Roch Eugène GIORDANI, marin Cap-Corsin né le 16 juillet 1885 à Cagnano près de Pietracorbara (et décédé le 30 mars 1916 en mer dans le naufrage du PORTUGAL). Son nom figure sur un pan du monument aux mort de son village. Il était le 9 ème d'une fratrie pauvre de 11. voir à
https://gw.geneanet.org/marienoellen?la ... ugene+roch.
Le matelot Roch Eugène GIORDANI et le chauffeur Joseph ALBERTINI étaient certainement amis car issus du même "paese" Cap-Corsin. Ils ont certainement embarqué ensemble aux MM. Les boscos, recruteurs des MM à Marseille étaient tous des Cap-Corsins en 1915.
Le nom du maître d'Hôtel Jean Baptiste "JERONIMI"
(et pourquoi pas JERONIMO aussi ?) a été correctement réécrit et rétabli dans son patronyme de GERONIMI. C'est un patronyme corse niolin de Calacuccia, village qui avait déjà en 1900 son "Hôtel des Touristes" où le maître d'hôtel du S.S. PORTUGAL a sans doute appris son métier. Il a existé deux frère bergers du Niolu GERONIMI au hameau Bonamanacce de Calacuccia en 1973, de rudes gaillards très chaleureux et bienveillants. L'un deux s'appelait "Jean-Bati' " sans doute comme son grand-père ou grand-oncle naufragé en 1916. À confirmer ...
Amitiés et bon vent à nos marins,
Jean-Christophe RAVIS, descendant marseillais de trois générations successives de soutiers-chauffeurs-1ers chauffeurs Cap-Corsins du Panier et de la Joliette-Saint-Lazare aux vapeurs des Messageries Maritimes entre 1851 et 1951.