Année 1918
Janvier 1917 (
sic pour 1918)
Après avoir passé 16 jours
à Douaumont nous
sommes dirigés sur les
Eparges, avec le
410 R nous occupons
la tranchée de Calonne.
C'est la période des
coups de mains.
3 février
Avec le sous lieutenant
Pierrel, je suis désigné avec
le caporal Fargeau et
6 hommes - Berthier
Lece(..)
Blondeau
Fasquelle
Fourner
Capella
(Ri)voire
pour prendre des renseignements
dans la tranchée en face
à 80 mètres. Nous devons
sortir à 10 heures précises
après un bombardement
qui dura 10 minutes,
nous partons à l'assaut
mais nous fûmes pris
par le tir des mitrailleuse
et nous restâmes plus
d'une heure dans des
trous d'obus. Au
cours d'une accalmie
nous rejoignames (
sic)
notre point de départ
sans avoir pu remplir
notre mission.
4 et 5 février
Bombardement intense, le
ravitaillement n'est pas arrivé,
nous avons mangé nos
vivres de réserve. Le moral
est très mauvais.
10 février les boches
attaquent furieusement et
nous font beaucoup de
mal, démolissant nos
abris, et nous tuant
une vingtaine d’hommes.
14 février
Nous touchons une
grosse ration de gniole
nous devinons ce qui va
se passer. Une
compagnie du 7e colonial
vient prendre position à
nos côtés dans la nuit
pendant que les
crapouillots et nos 75
bombardent les tranchées
d'en face. Nous refaisons
les boyaux complètement
écroulés. Il pleut à torrent
et sommes trempés jusqu'aux
os. Nous n'avons plus rien
d'humain et sommes
décidés à nous faire
tuer sur place.
Dans la nuit du 16 nous
apprenons qu'une section
du 7e colonial a fait
3 prisonniers boches, mais
qu'elle a laissé
12 hommes sur le terrain.
17 février
Le bombardement continue
de toute part, malgré cela
nous avons pu être ravitaillés
en pain et en vin.
Nous sommes couverts de
boue. Si la mort venait
ce serait une vraie
délivrance, car nous ne
savons pas quand nous
pourrons sortir de cet enfer.
22 février
Toute la semaine nous
avons subi un bombardement
effroyable. Le commandant
nous dit que les
allemands attaquent
furieusement Douaumont
et que coute que coute
nous devons être renseignés
sur l'effectif des allemands
qui sont en face de nous.
le 25
C'est ma compagnie
qui doit dégager à la
grenade un petit poste
allemand qui a été
repéré à 50 mètres de nous.
Nous vidons gniole
et reste de pinard et
à minuit nous sautons
le parapet. Avec le
caporal Fargeau, nous
atteignons l'objectif désigné
4 boches jouent aux
cartes, nous en tuons
deux d'une grenade
les deux autres se rendent
aussitôt. Nous les ramenons
en vitesse, car les boches
alertés, dirigent leur tir aussitôt
sur nous.
26
Après félicitations du Commandant
Lelièvre ( ?) et promesse de citations
nous restons deux jours au
poste de secours, ce qui nous
permet de faire un peu de toilette.
1 mars
Quand nous retrouvons notre
compagnie, nous apprenons
que nous sommes relevés
par 1 bataillon chasseurs
à pied. Le soir nous
descendons à 8 kilomètres
en arrière de Génicourt.
Le bombardement y est
moins fort. Nous
couchons dans des abris
fait dans le ravin et
touchons des habits
neufs.
14 mars
Nous allons cantonner
sur la route de St Mihiel.
Les allemands bombardent
sans cesse le canal qui
longe la route.
15 mars
Des camions nous prennent et
nous conduisent à Souilly
où nous restons deux jours.
Nous partons ensuite
à pied jusqu'aux abords
de Verdun.
21 mars
Nous voilà à Douaumont
et aussitôt engagés. Après 24 heures
la situation devient intenable.
Une nuit entière je reste
dans un trou de marmite.
Les obus tombent de toute part.
Nous n'avons plus de
liaison avec le PC. Je
suis avec des éléments du
43e . Partout des cadavres
et des blessés. Nous ne
savons pas par quel
miracle nous sommes
encore vivants.
25 mars
Légère accalmie, nous sommes
retirés et dirigés sur Dugny
280 hommes et 21 officiers
sont manquants. Nous touchons
double ration de viande
et de vin.
1 avril
Par ordre du Général Pétain, les
permissions sont supprimées.
3 avril
On nous descends sur
Revigny ou nous restons
12 jours.
16 avril
Il nous est remis des habits
et des vivres de réserve et
le lendemain, après avoir
reçu des renforts territoriaux,
nous reprenons la route
de Verdun où il va
falloir rester jusqu'au
20 mai.
Les permissions sont rétablies en
faveur des soldats mariés.
13 juin
Après quinze jours de repos
vers Etain, nous sommes
dirigés vers la tranchée
de Calonne. Blessé par
éclat d'obus au point X
au cours d'une attaque
au nord de St Mihiel
je suis évacué sur
Château Thierry, ambulance 1/38 ( ?).
***
point X: point bien connu sur Les Eparges; pour rappel,voir:
http://img811.imageshack.us/img811/5691/eparges12.jpg
***
7 juillet 1917 (
sic pour 1918)
Je reçois la Croix de Guerre
avec citation à l'armée signé
Pétain. Je n'en suis pas
plus fier et décide de ne pas
la porter, étant donné que
je ne la méritais pas plus que
ceux qui étaient avec moi.
20 juillet
Je retrouve ma division
en Champagne. Versé
au 7e Colonial, je suis
blessé à la Main de Massiges
et évacué sur St Dizier
où je reste jusqu'à l'armistice.
Versé dans le service
auxiliaire, je conserve
le grade de caporal
et je suis affecté au
canon de 37 à Chamouilly
FIN DE LA PARTIE NARRATIVE DU CARNET
à suivre pour quelques pages annexes...
Bien à vous,
[:achache:1]