Forum PAGES 14-18

Une personne a contribué plus qu' aucune autre à la protection des vies de soldats pendant la grande guerre.
Rarement remerciée, elle fut plus souvent maudite par tous ceux qui étaient chargés de mettre
sa pesante (moyenne de 25 kilogs à la pièce) trouvaille en oeuvre:
Cette personne est inconnue. Elle maudit encore sa négligence de ne pas avoir déposé le dossier de
son invention à l' office des brevets. je parle de l'inventeur du sac à terre en toile de jute. Cet officier ci-dessous n'est pas (encore) identifié.
il n'est pas l'inventeur susdit.(NDLR)


En quelques mois, des millions de sacs "vaderland" (...de terre nationale...) sont remplis à la pelle, transportés à la brouette, empilés, de jour dans les secteurs calmes, de nuit au plus proche de la ligne de feu, par des équipes dites "de choc" quand elles sont en forme, mais plus souvent à la "va comme j' te pousse" quand le repos leur est, le plus souvent, interdit.

Fi du confort:
en première ligne, tu ne dormiras point
à peine prendras-tu le temps de manger à ta faim
pour ne pas attirer les gros noirs, relis baden powell
cache les fumées de ton petit bois pour chauffer ta gamelle


tu ne songeras, du soir au matin
qu' à la santé de tes copains
caporal ,officier ou biffin
tous aussi précieux que les cinq doigts de la main


par-dessus le parapet tu viseras avec soin
ne rate pas le béret du cousin germain
songe que c' est ton repas prochain
un bon civet de lapin prussien

Tous les quatre jours, les combattants quittent l' Enfer pour le Purgatoire.
Ils retournent à l'arrière du front, en cantonnement, pour profiter des jours de repos réglementaires.
les hommes y ont appris à se satisfaire d' une tente bien abritée et d' une rareté de ciel en répit de pluie, Belgique oblige .
Un petit rayon, un degré de chaleur, c' est plaine de jeux : Jules bricole "ène saqwè" pour sa fiancée en tirant sur sa vieille compagne de pipe


Après lessive, les copains de Jules tapent la carte, nettoyent le fusil sur une couverture, pas question de perdre les petites vis dans l' herbe.
on graisse la baïonnette, on pourchasse les poux, on fume une cibiche.
Ne rien faire sinon regarder le paysage du haut de la fenêtre d' une bonne chambre, sans vitre mais pourvue d' un toit intact,
étonne toujours le simple biffin qui sort de ses quatre jours de boue et des corvées jamais finies des premières lignes.
Un tel luxe n' est que du bonheur. Quatre ans de camping continu au pays des morts vous apprennent la vraie valeur des joies simples.

La reine des joies reste cependant la corvée de patates parce qu' elle nourrit notre intuition quotidienne que
le cuistot de la compagnie va être touché par la grâce divine de Saint Menu, patron des roulantes.
Même Gamin, notre ex-chien de mitrailleuse, maintenant tueur de rats galonné, est présent! C' est lui-même qui m' a prévenu !
Si ce n' est pas une intuition d'oie capitoline, çà!

Jules Mengeot à droite.

L' agenda de nos quatre jours de répit est parfaitement métronomisé par l'Etat-Major.
L'ennui nous guette, parait-il!
Assumer l' image de notre héroïsme patriotique autour du drapeau de notre 2è chasseurs
est une tâche qui mérite un costume propre et un alignement parfait.
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Toute occasion importante nous garantit une séance de décrottage des tenues suivie
d' une séance complémentaire de vercottage des cuivres.
Une remise de médailles ou la visite d' une personnalité notoire méritent quelques garde-à-vous-repos,
suivi de quelques évolutions drillées
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Quizz des notoriétés: qui reconnaissez-vous?

Re Etienne,

Sur la 2e photos, Cdt Tasnier avec Mengeot.
Sur la 3e photos, le Roi Albert.

Phil.

Re re,

1er photos à gauche avec le stic Tasnier.
Au centre un aumonier ?.
A droite Lieutenant-Général Baron Jacques De Dixmude.

Phil.

hello les sherlocks!
dernière photo: personne n'a reconnu le célèbre amiral breton, chef des fusiliers marins ??
2è photo: Ne serait-ce pas plutôt Leopold III deguisé en Jules Mengeot ?
Ok pour Albert Ier, mais j'ai des doutes pour Tasnier qui n'était que capitaine en 1915.
et le gaillard en bonnet russe? Aucune idée?
amitiés bertillonnes
Etienne

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discours d' un autre temps :
Les vraies vedettes, elles ont raté les applaudissements, la coupe, la photo du podium avec les bisous des hôtesses ,
les vraies vedettes, elles n' ont eu que les fleurs ... et la salve...
Nous sommes ici pour les accompagner une dernière fois,

les vraies vedettes, nos copains tombés à nos côtés,
nous sommes ici pour les remercier , pour imprimer leur sacrifice anonyme sur les croix de bois éternelles de cette nécropole sacrée,
pour inscrire leur nom dans le disque dur de notre souvenir,
pour graver leur âme dans la mémoire vive et reconnaissante de nos futures générations