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Re: 11 novembre
Publié : jeu. nov. 11, 2010 12:07 pm
par Valerie Q
Bonjour à tous,
Une petite pensée particulière à tous les oubliés : Armand car enfant de l'assistance publique, il était bon pour être domestique de ferme mais pas assez pour être sur le monument, mort à 20 ans. Adolphe, mort à 38 ans, Amanda son épouse n'aurait pas eu les moyens de faire inscrire son nom sur le monument, elle avait sûrement mieux à faire, devant élever ses 5 garnements devenus orphelins. A tous les oubliés ou refusés, cette petite pensée.
Bien cordialement
Valérie
Re: 11 novembre
Publié : jeu. nov. 11, 2010 6:04 pm
par Dominique Augustin
Bonjour,
Ce matin à 11h, j'étais au carré militaire du cimetière parisien d'Ivry, sur la tombe de mon grand-oncle, Laurent Baulard du 39ème RAC, mort des suites de blessure le 13 octobre 1914. Et puis, non loin, un petit tour sur la tombe de Lazare Pontcelli.
A propos de mon grand-oncle, blessé le 2 octobre et évacué sur Paris, il se retrouve à l'hôpital Péan, rue de la Santé où il décède le 13 d'une méningite. Il n'avait aucune famille sur place à cette époque, et j'aurais voulu savoir comment se déroulait la cérémonie (s'il y en avait une) de l'enterrement.
Merci
Cordialement
D. Augustin
Re: 11 novembre
Publié : jeu. nov. 11, 2010 9:23 pm
par sly
Bonsoir,
en ce qui me concerne j'ai travaillé aujourd'hui... et j'étais à Thiepval pour des commémorations sous un temps bien pourri, dommage car il était prévu qu'un chasseur britannique Tornado survole le mémorial à 11 heures exactement, hélas à cause d'un plafond trop bas et un vent fort cela n'a pas été possible.
Sly
Re: 11 novembre
Publié : jeu. nov. 11, 2010 11:55 pm
par bellepoque59
Bonsoir à tous, pour ma part, avec mon fiston de 10 ans, juste élu au conseil municipal des enfants de notre village : cérémonie au monument aux mots, ce matin ; puis moment de souvenir et de mémoire au cimetière communal : tombes du Commonwealth. Beaucoup d'enfants : et joie de ma part : le devoir de mémoire !
Re: 11 novembre
Publié : ven. nov. 12, 2010 12:50 am
par jbraze
Bonsoir à tous,
Le 11 novembre à Paris a été particulièrement lugubre du point de vue du temps.
Pour ma part, je me suis rendu sur le parvis de Notre-Dame à 11 heures pour écouter sonner le bourdon de l'armistice, puis je suis allé rendre visite aux 50 soldats qui reposent dans le carré militaire du cimetière de Valmy (12e arrondissement).
Bien cordialement,
Jean-Baptiste.
Re: 11 novembre
Publié : ven. nov. 12, 2010 1:23 pm
par Eric15
A Piney, la cérémonie a été marquée par une participation importante des enfants...L'institutrice de sa propre initiative a fait entonner la marseillaise à des élèves du CE1 au CM2..
http://www.monalbum.fr/Album=4LVFGUAT
Re: 11 novembre
Publié : sam. nov. 13, 2010 9:41 am
par TMJ-55
Bonjour à tous,
pour ma part, j'ai lu, lors de la cérémonie, un très beau texte de Paul Athanase " hommage aux disparus de 14-18" dont je vous recommande la lecture.
Cordialement,
Thierry.
Re: 11 novembre
Publié : sam. nov. 13, 2010 2:05 pm
par arvellavi
Bonjour à tous,
Pour les commémorations je participai à une exposition sur le conflit, à Dunières (Haute Loire) à l'initiative des AC d'AFN. La semaine a été assez chargée, conférences avec diaporama pour les scolaires et les adultes sur le thème "les animaux dans la tourmente de la grande guerre, victimes des hommes". J'ai eu le grand honneur de lire un de mes poèmes aux monuments aux morts de la commune.
Les jardins de pierres.
Sol fertile où les graines levaient
Maintenant stérile, des hommes y sont couchés.
Emplacements de dépouilles non identifiées.
Marqués à tout jamais de granit et de ciment.
Jardins de pierres bien alignées,
Conséquence de la folie meurtrière des hommes.
Ambition, soif de gloire éphémère.
Il ne reste que des tombes numérotées.
Chacun a sa couleur et sa matière.
Croix blanches pour les Français,
Croix noires pour les Allemands.
Marbres éclatants pour les Américains,
Stèles entourées de gazon pour les Anglais,
Fosses communes, quand nul ne savait.
Tombes ignorées, tranchées effondrées,
Restes de corps déchiquetés, éparpillés.
Grands de ce monde, coupables de tout,
Pour avoir fait, où n'avoir pas fait.
Ces jardins, ces parcs de pierres,
sont votre oeuvre pour l'éternité.
La semaine prochaine, je suis à Saint Pal de Mons (Haute Loire) avec petite exposition, et conférences. Et pour finir, mon souhait le plus cher, que leur souvenir ne dure pas que le temps d'une ou deux générations.
Un salut colonial à tous, un ancien des TDM et de la gendarmerie.
Re: 11 novembre
Publié : ven. janv. 07, 2011 9:29 am
par F G
Bonjour à tous,
N'ayant pu, pendant pas mal de temps, visiter le forum, je fais remonter ce sujet.
Pour ma part, lors de ce 11 novembre, comme depuis une bonne vingtaine d'années mais en des lieux différents, j'ai distribué, à Saint-Gaudens (31), un tract intitulé "Mémoire hémiplégique".
La plupart des personnes qui reçoivent ce texte ne réagissent pas (indifférence, mépris??). Certaines le font, la plupart pour me taxer d'irrespect envers les combattants (ce qui est un comble!). Peu importe, mon but est qu'il y ait échange et d'amener une lecture des événements, une vision du souvenir qui ne sont pas véhiculées lors de ces cérémonies.
Voici le texte diffusé. Il est, bien entendu, a la disposition de quiconque souhaite l'utiliser.
"Mémoire hémiplégique
Comme pour chaque commémoration, cette année encore, les orateurs des discours officiel feront comme si. Comme si tous les combattants, aux noms gravés dans la pierre, tous, sans exception, avaient perdu leur vie suite à un engagement volontaire. Comme si leur mort était un sacrifice librement consenti, au nom de valeurs auxquelles ils adhéraient. On renouvellera cette mystification, qui n’est qu’une vue de l’esprit mise en avant par ceux, d’hier et d’aujourd’hui, qui tentent de justifier un tel gâchis de vie humaine. On paraît moins barbare en envoyant à la souffrance et au massacre des gens consentants.
Bien sûr, beaucoup de « Poilus » sont morts dans cet état d’esprit, par sentiment national, pour la défense de la patrie, pour une certaine conception de la liberté et de la fraternité. Cela est indéniable et c’est tant mieux ; car mieux vaut mourir pour une conviction que pour rien. Mais il s’agit d’exceptions.
Il suffit de s’intéresser quelque peu à cette période, et notamment aux écrits et correspondances de ceux qui subissaient quotidiennement la misère du front, pour s’apercevoir de l’immense décalage entre la pensée du combattant et la version officielle. Si cette distorsion n’étonne en rien durant la période concernée, la désinformation et la manipulation étant des armes essentielles utilisées par les autorités lors des conflits, comment ne pas s’offusquer qu’elle soit toujours aussi manifeste aujourd’hui.
Car combien de « malgré nous » parmi les troupes ? Combien de personnes qui bien souvent partirent effectivement au front avec la « foi », mais qui devant tant d’horreur, de misère, d’irrespect finirent par la perdre. Mais une fois enrégimenté, tout un faisceau de facteurs (dont les principaux sont certainement l’oppression militaire, la culture de l’obéissance, le regard des autres) fait qu’il existe peu de possibilité de quitter les rangs. Alors ces « malgré nous », résignés face à l’ampleur des événements et l’absence d’alternatives, avec pour seule espérance de rentrer chez eux vivants, continuèrent de mourir. Mourir au nom d’un combat auquel ils n’adhéraient plus. On peut pourtant, aujourd’hui, lire leur nom sur les monuments, sous l’épitaphe « Morts pour la France ».
Il est inadmissible que plus de 90 ans après l’Etat, sûr de son bon droit, continue à entretenir cette manipulation intellectuelle. Il participe, et avec lui tous ceux qui proclament un tel discours, à une récupération scandaleuse de la pensée de ces combattants. Après avoir détruit leur corps, on pille leur conscience. Ils seront les éternels vaincus car ce sont toujours les vainqueurs qui dictent l’Histoire …
Cette vision unilatérale des événements est intolérable. Tout un pan de la réalité est sciemment occulté par reniement d’éléments historiques parfaitement connus. Si comme l’affirme Marc Ferro « on utilise l’Histoire selon les nécessités du présent », nous ne pouvons que nous inquiéter sur le pourquoi de cette manipulation.
A tous ceux morts malgré eux.
La Der des Ders
Hameau de Chinchouret
31160 ARBAS
Fraternellement
Jean-Marie Donat