Avis,
Pour un documentaire en cours de réalisation pour France 5, nous recherchons des descendants de soldats portés disparus en 14-18.
Si vous voulez-vous y participer, merci de me contacter.
JYLN
Mon oncle paternel, André Glavier, né en 1892 à Vincelles dans la Marne, appartenant au 161° RI a été porté disparu le 2 février 1915 au bois de la Gruerie. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de son village natal. J'ai consulté le registre matricule aux Archives militaires de Reims. Je ne sais pas si les JMO pourraient m'en apprendre davantage pour voir où il aurait pu disparaître. Parti en patrouille, il n'est pas rentré et il est supposé avoir été fait prisonnier.
Mon père, né en 1895, avait voulu s'engager mais il fut refusé en raison d'une gibbosité et d'une constitution chétive laissant prévoir une vie brève selon l'avis des médecins. La disparition de ce frère et celle de la plupart de ses camarades d'enfance puis le bombardement de plusieurs villages de la vallée, ébranlèrent ses convictions. En 1934, âgé de 39 ans, il épousa une jeune orpheline de 21 ans sa cadette et je suis la quatrième des six enfants, Je suis née en 1946. Mon père qui ne devait pas vivre vieux,comme je l'ai déjà précisé, est décédé en 1995.
Il m'a fallu des années pour comprendre qu'il était écorché vif et qu'il refusait toute forme d'épanchement, comme le font souvent les gens de la terre. Par contre il entrait dans une violente contre toute forme de brutalité à l'égard des personnes comme des animaux. Comme il m'avait transmis le virus de la lecture, nous évoquions les auteurs qu'il avait découvert dans sa jeunesse et il me parlait d'Erich Maria Remarque.
Il se trouve que l'un de mes frères aîné est le 2 février 1936 et que mes parents lui ont attribué le prénom de l'oncle disparu.Quand je chantais avec mes camarades d'école devant le monument aux morts, lors des commémorations du 14 juillet, du 11 novembre et du 8 mai, j’avais les jambes qui tremblaient car je voyais le nom du grand frère, soldat en Algérie inscrit sur le monument. Heureusement, il est revenu sain et sauf et l'autre frère aussi.
Dernièrement je suis allée écouter une conférence de Sylvie Genevoix sur l’œuvre de son père que je ne connaissais que partiellement et je suis en train de découvrir les récits de guerre regroupés sous le titre Ceux de 14 dans une édition de Flammarion 1950, reprise dans une collection de poche. Le lecteur entre de plain-pied dans ce récit de l'horreur insoutenable où la saine camaraderie et les petites joies les plus inattendues stimulent le courage et transfigurent les valeurs essentielles de l'existence humaine.
Retraitée de l'enseignement, je suis secrétaire départementale de l'AMOPA. ( Association des membres de l'ordre des palmes académiques ) Je précise que notre section marnaise encourage et subventionne depuis plusieurs années un projet entrepris par un professeur de gravure aujourd'hui retraité - suivi par les professeur de lettres et d'histoire - au lycée des métiers Croix Cordier de Tinqueux consistant à réhabiliter et à entretenir les tombes abandonnées des soldats de la guerre 14-18. Ce projet d'abord limité à un cimetière de Reims s'est étendu à d’autres communes. Les élèves entretenant les tombes évoquent la vie des soldats tués au champ d'honneur au cours d'une cérémonies rassemblant une assistance recueillie composée d'adultes , d'enfants et d'officiels.
Si vous le souhaitez, je peux donner davantage de détails sur cette initiative réussie.