Re: Episodes de la campagne de 1914
Publié : sam. mars 15, 2008 10:27 pm
Bonsoir à toutes et à tous
D'abord un grand merci à Eric pour les corrections apportées aux noms, malheureusement je n'ai pas d'annuaire des officiers d'infanterie correspondant à l'année 1914. Un grand merci aussi à Philypres ,Rolande et Jean-Claude pour les encouragements et les informations divulguée;
Sur MDH, j'ai cherché ANSELME, nom donné au soldat griévement blessé lors de la fusillade par les sentinelles du 21è R.I., j'ai trouvé un nommé ANSELME, mais du 31è B.C.P. mort dans la même région, mais à une date ultérieure (fin Aout je crois), est ce possible que celà soit le même soldat, que celui cité par BERGERE ?
Suite de notre carnet :
Vendredi 14 Aout : départ 5 h, ma compagnie est en pointe d'avant-garde de la 43è Division, direction St BLAISE ; on suit la ligne de chemin de fer, arrivé à 500 mètres devant le cimetière de cette ville, les Chasseurs à Cheval nous signalent l'ennemi dans la ville.
Le capitaine donne l'ordre d'avancer toujours et 200 mètres plus loin, nous étions toujours colonne par quatre, l'arme à la bretelle, une salve nous abattit sur la route et continue ainsi pendant plusieurs minutes interminables. Une balle vint taper dans ma gamelle, traversant mon sac et s'arrête dans mes biscuits; une autre ne fit que traverser le pan de ma capote.
Beaucoup de camarades étaient comme moi; j'entendais les uns crier, d'autres dire "je suis touché"; il nous était impossible de lever la tête pour tirer un coup de fusil , chacun put se tirer de la mort en longeant un fossé rempli d'eau pendant 200 m; la compagnie fut dispersée.
Pour la première fois que nous voyons le feu, ça pouvait compter !
Il était 6 h, la fusillade commença, les autres compagnies ayant pris leurs dispositions pour nous secourir, à 11 h le village était à nous après une charge à la baïonnette.
Des deux cotés le canon fonctionnait, à 12 h nos batteries furent immobilisées et impossible à nos artilleurs de pouvoir tirer, ils se retirent et laissent leurs pièces en batterie, pendant ce temps une batterie du 62è, bien dissimulée vint à leur secours; malheur pour les Allemands qui en l'espace d'une heure durent abandonner à leur tour une bonne partie de leurs pièces.
La fusillade continuait toujours, nous étions ivres de poudre; à 18 h l'on vit sur le toit d'une ferme s'agiter un drapeau blanc, puis deux, puis trois et, de toutes parts ils émergeaient; la fusillade se calma, nous avançames, les Allemands commençaient par se rendre.
A 150 mètres de leurs tranchées deux mitrailleuses qui avaient agité le fanion blanc, se remettent en fonction et, fauchent les hommes de la 6è compagnie qui se trouvaient devant eux;
A cette distance sans abri, ni couvert, il ne fallait pas rester là; ces braves partirent à l'assaut, mais les brigands ne restèrent pas là, s'enfuirent, emportant leur matèriel.
Ils avaient tué 10 hommes et blessé 15 autres.
Nous avançâmes jusque sur la crête, quel spectacle ! Sur notre chemin des tranchées pleines de munitions, d'armes, d'équipement et, des blessés il n'en manquait pas non plus.
Nous trouvons un sergent-major , deux capitaines, et une quantité de morts, tués par nos obus, ils sont déchiquetés. Dans une tranchée pleine de cartouches, les Allemands croyaient rester dans cette position une huitaine de jours, mais il n'y réussirent pas.
Nous couchons sur place;toute la nuit un brouillard épais tombe sur nous. On entend les blessés demandant du secours et les mourants râler, personne ayant eu le temps de leur porter secours.
Amicalement. Jean
D'abord un grand merci à Eric pour les corrections apportées aux noms, malheureusement je n'ai pas d'annuaire des officiers d'infanterie correspondant à l'année 1914. Un grand merci aussi à Philypres ,Rolande et Jean-Claude pour les encouragements et les informations divulguée;
Sur MDH, j'ai cherché ANSELME, nom donné au soldat griévement blessé lors de la fusillade par les sentinelles du 21è R.I., j'ai trouvé un nommé ANSELME, mais du 31è B.C.P. mort dans la même région, mais à une date ultérieure (fin Aout je crois), est ce possible que celà soit le même soldat, que celui cité par BERGERE ?
Suite de notre carnet :
Vendredi 14 Aout : départ 5 h, ma compagnie est en pointe d'avant-garde de la 43è Division, direction St BLAISE ; on suit la ligne de chemin de fer, arrivé à 500 mètres devant le cimetière de cette ville, les Chasseurs à Cheval nous signalent l'ennemi dans la ville.
Le capitaine donne l'ordre d'avancer toujours et 200 mètres plus loin, nous étions toujours colonne par quatre, l'arme à la bretelle, une salve nous abattit sur la route et continue ainsi pendant plusieurs minutes interminables. Une balle vint taper dans ma gamelle, traversant mon sac et s'arrête dans mes biscuits; une autre ne fit que traverser le pan de ma capote.
Beaucoup de camarades étaient comme moi; j'entendais les uns crier, d'autres dire "je suis touché"; il nous était impossible de lever la tête pour tirer un coup de fusil , chacun put se tirer de la mort en longeant un fossé rempli d'eau pendant 200 m; la compagnie fut dispersée.
Pour la première fois que nous voyons le feu, ça pouvait compter !
Il était 6 h, la fusillade commença, les autres compagnies ayant pris leurs dispositions pour nous secourir, à 11 h le village était à nous après une charge à la baïonnette.
Des deux cotés le canon fonctionnait, à 12 h nos batteries furent immobilisées et impossible à nos artilleurs de pouvoir tirer, ils se retirent et laissent leurs pièces en batterie, pendant ce temps une batterie du 62è, bien dissimulée vint à leur secours; malheur pour les Allemands qui en l'espace d'une heure durent abandonner à leur tour une bonne partie de leurs pièces.
La fusillade continuait toujours, nous étions ivres de poudre; à 18 h l'on vit sur le toit d'une ferme s'agiter un drapeau blanc, puis deux, puis trois et, de toutes parts ils émergeaient; la fusillade se calma, nous avançames, les Allemands commençaient par se rendre.
A 150 mètres de leurs tranchées deux mitrailleuses qui avaient agité le fanion blanc, se remettent en fonction et, fauchent les hommes de la 6è compagnie qui se trouvaient devant eux;
A cette distance sans abri, ni couvert, il ne fallait pas rester là; ces braves partirent à l'assaut, mais les brigands ne restèrent pas là, s'enfuirent, emportant leur matèriel.
Ils avaient tué 10 hommes et blessé 15 autres.
Nous avançâmes jusque sur la crête, quel spectacle ! Sur notre chemin des tranchées pleines de munitions, d'armes, d'équipement et, des blessés il n'en manquait pas non plus.
Nous trouvons un sergent-major , deux capitaines, et une quantité de morts, tués par nos obus, ils sont déchiquetés. Dans une tranchée pleine de cartouches, les Allemands croyaient rester dans cette position une huitaine de jours, mais il n'y réussirent pas.
Nous couchons sur place;toute la nuit un brouillard épais tombe sur nous. On entend les blessés demandant du secours et les mourants râler, personne ayant eu le temps de leur porter secours.
Amicalement. Jean