Bonjour à toutes et à tous,
Concernant le calibre de 160mm le problème est que ne semblent répertoriés en 16cm
que le canon de marine britannique RML 64 pounder 64 cwt gun obsolete en 1890
et les deux canons espagnols "gonzales Hontario de 16 cm modele 1879 et 1883,
ainsi qu'en calibre plus important le 164mm modele 93 français.
Le site
www.ejercitos.org consacre une page au maréchal José González Hontoria, concepteur du 160mm, dans lequel il est écrit que seul le tube du canon sous tourelle était en acier en raison de l'incapacité de l'usine de Trubia de le produire en assez grande quantité pour fabriquer l'ensemble dans ce métal. Les Forges et Chantiers de la Méditerranée ont fabriqué des tubes :
<< M. Dupuy de Lôme communique une note sur l'artillerie à grande puissance.
M. Dupuy de Lôme s'exprime ainsi :
La Société des forges et chantiers de la Méditerranée vient de construire et de livrer au gouvernement espagnol un canon de marine de 0m16, qui présente comme bouche à feu et comme affût des dispositions ayant donné des résultats tellement supérieurs à ceux connus jusqu'à ce jour, qu'il me paraît intéressant de les faire connaître à l'Académie des sciences.
La bouche à feu proprement dite a été exécutée sous la direction de M. Canet, chef du service de l'artillerie de la Société, conformément aux plans de M. le général Hontoria, de l'artillerie de la marine royale espagnole, et sur des principes identiques à ceux que la Société des forges et chantiers applique à ses canons, quand elle est libre d'adopter le mode de construction qu'elle préconise.
Jusqu'ici on s'est préoccupé principalement dans l'établissement des nouvelles pièces d'artillerie, de leur résistance transversale ou résistance à l'éclatement, sans faire participer le frettage à la résistance longitudinale ou résistance au déculassement.
La plupart des pièces construites jusqu'à présent sont constituées par un tube ayant toute la longueur de la pièce et renforcé, sur tout ou partie de cette longueur, par un ou plusieurs rangs de
frettes superposées.
Avec cette disposition, le tube central du canon doit résister seul à tout l'effort longitudinal provenant de la pression des gaz sur la culasse. Dans les pièces du système de la Société des forges et chantiers, c'est non seulement la résistance transversale qui est visée dans le frettage, mais aussi la résistance longitudinale, afin d'éviter le déculassement par lequel sont mises le plus souvent hors de service les bouches à feu construites dans ces temps derniers en vue du percement des murailles des navires cuirassés.
Pour obtenir une résistance longitudinale plus grande, le premier rang des frettes est remplacé par un long manchon portant agrafes à chaque bout et placé à chaud, de façon à obtenir un serrage longitudinal.
Ce manchon emboîte toute la partie postérieure du canon, depuis la culasse jusqu'à la frette à tourillons, à laquelle il transmet la traction qu'il supporte pendant le tir.
Cette disposition présente, entre autres avantages, ceux de produire des bouches à feu également résistantes au déculassement comme à l'éclatement, et de permettre l'emploi de tubes de canon relativement minces, d'épaisseur uniforme ; ce qui rend le martelage et la trempe à l'huile plus efficaces.
L'application de ces principes à la construction du canon de 0m, 16 précité a permis d'établir la plus puissante pièce de ce calibre qui ait été essayée jusqu'à ce jour. >>
source J.O. du 1er juillet 1884 sur Gallica
Une photo prise à cuba montre un 160 Hontoria portant l'inscription FCM Le Havre 1886, récupéré sur le
Reina Mercedes.
Si les canons de 16 cm de Cuba provenaient d'un navire, la pièce était aussi proposée comme batterie terrestre, ici sur système Vavasseur :
source Biblioteca Nacional do Brasil
Cordialement
Étienne