Bonjour,
Le trois-mâts Colonel de Villebois Mareuil passera la guerre sans encombre, faisant néanmoins de grands voyages puisqu'il sera à Newcastle (Australie) de mars à juin 1916, venant de New York avec du pétrole en caisse et repartant pour Iquique (Chili) avec du blé. Il sera de nouveau en Australie en mars 1918, venant de Falmouth et repartant pour San Francisco.
Après la guerre, Colonel de Villebois Mareuil fera deux voyages de blé en Australie, en 1920 et 1921.
Ce dernier voyage, partant de Dublin pour Port Adélaïde puis Port Lincoln, avec retour sur Queenstown (irlande) se finira par un épisode épique. Remorqué par le Sarah Joliffe, de Queenstown à Sligo, sur la côte nord-ouest de l'Irlande, il sera en difficulté dans le mauvais temps par rupture de la remorque à l'entrée du port. Les deux chaînes d'ancre, mouillées en catastrophe, casseront l'une après l'autre, mais, par une heureuse conjonction de vent et de courant, le voilier passera par le chenal.
Le récit de ce dernier voyage a été publié par Yves Le Gallec, Marins d'hier, Hachette, 1950, avec une illustation couleur (la jaquette) et 9 illustrations noir et blanc du peintre de la Marine, Albert Brenet (qui avait fait un voyage sur Bonchamps en 1929-1930). Le livre est peu connu car publié dans la collection "bibliothèque de la Jeunesse".
Louis Lacroix ne fait pas mention de cette mésaventure dans son premier ouvrage, Les derniers grands voiliers, paru en 1937 chez Peyronnet. On ne la trouve donc pas dans les éditions plus récentes qui ont pris comme base la parution de 1937. C'est ainsi le cas des parutions 1967 et 1974 aux Editions Maritimes et d'Outre-Mer.
Cependant, l'information apparait dans la réedition 1941 chez Peyronnet :
"M. Marsouin, aujourd'hui représentant du Bureau Veritas en Amérique du Sud, en a donné le récit en 1938 dans la Page des Familles de l'Ouest-Journal. Il était en ce temps lieutenant cambusier à bord."
page 334. Suit le récit. M.J. Marsouin a publié des livres sur la navigation maritime et la sécurité. Il a utilisé le pseudonyme d'Yves Le Gallec pour écrire sa relation du dernier voyage de Colonel de Villebois Mareuil. Dans son récit, il utilise des pseudos pour tous les noms. Le Colonel de Villebois Mareuil devient le Duc de Rohan, le capitaine Prat devient le capitaine Kervarec, le second Bataille, qui disparaîtra au cap Horn devient Schneider, et M.J. Marsouin devient Madrais-Gilard.
Cordialement.
Louis Lacroix, Les derniers grands voiliers, Peyronnet 1941, EMOM 1974.
Patrick Ahern, French sailing ships at Australian ports, arrivals and departures 1898-1925, Patrick Ahern, 2010.
