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Re: SNA 2 - Société Nationale d'Armement

Publié : mer. sept. 29, 2010 11:34 pm
par CHEVALLIER32
L'histoire du SNA1 : Ou mon Grand-père Jean MAFRAN, chef mécanicien à disparu.
C'était le 4 mars 1940, dans la mer d'Irlande, le cargo S.N.A.1 coule en un quart d'heure à la suite d'un abordage avec le vapeur anglais THURSTON. Le SNA 1 est coupé en deux par le choc. Tout l'équipage, trente hommes, passe sur l'épave du THURSTON. Quelques heures plus tard, l'épave est torpillée. De l'équipage du S.N.A.1, seuls un matelot et un mousse parviennent à prendre place dans un canot de sauvetage. Vingt-quatre heures se passent. Quand le canot est enfin recueilli par un chalutier, il ne porte plus que quatre survivants : trois matelots du Thurston et le mousse du S.N.A.1. Cette histoire figure dans le livre de Georges BLOND "L'EPOPEE SILENCIEUSE" écrit en 1942, que je possède.
Si vous avez des précisions je serais heureux de les recueillir. Merci :jap:

Re: SNA 2 - Société Nationale d'Armement

Publié : jeu. sept. 30, 2010 9:05 am
par GENEAMAR
Bonjour CHEVALLIER32,

Ce forum, ces pages sont consacrées à la Marine 1914-1918. Il y aura peut être quelqu'un pour vous apporter des informations. Je vous conseillerai plutôt d'aller sur les forums de nos amis de Net-Marine...
http://www.netmarine.net/phpBB/

Cordialement. Malou.

Re: SNA 2 - Société Nationale d'Armement

Publié : jeu. sept. 30, 2010 10:47 am
par Yves D
Bonjour à tous
Voici d'ailleurs l'entrée correspondante au premier SNA 2, objet de ce fil, dans le Starke de 1911.
M. E. HARPER US 1T (aft)
2,294 Harper Transportation Co., Philadelphia 247.0 x 43.7
C Great Lakes Engineering Works, Ecorse, Mich. (9) #87 209192
14 - Shawmut SS. Co., Inc., Philadelphia
16 - S. N. A. 2 Soc. Nationale d'Affrètements, Le Havre FR
Torp. and sunk by UB 21, 6 June 1917, 10 miles NE of Scarborough, voy. Tyne - Dunkerque, coal

Cdlt
Yves

Re: SNA 2 - Société Nationale d'Armement

Publié : jeu. nov. 13, 2014 12:42 pm
par oillas
L'histoire du SNA1 : Ou mon Grand-père Jean MAFRAN, chef mécanicien à disparu.
C'était le 4 mars 1940, dans la mer d'Irlande, le cargo S.N.A.1 coule en un quart d'heure à la suite d'un abordage avec le vapeur anglais THURSTON. Le SNA 1 est coupé en deux par le choc. Tout l'équipage, trente hommes, passe sur l'épave du THURSTON. Quelques heures plus tard, l'épave est torpillée. De l'équipage du S.N.A.1, seuls un matelot et un mousse parviennent à prendre place dans un canot de sauvetage. Vingt-quatre heures se passent. Quand le canot est enfin recueilli par un chalutier, il ne porte plus que quatre survivants : trois matelots du Thurston et le mousse du S.N.A.1. Cette histoire figure dans le livre de Georges BLOND "L'EPOPEE SILENCIEUSE" écrit en 1942, que je possède.
Si vous avez des précisions je serais heureux de les recueillir. Merci :jap:
Bonjour Chevallier32
Mon père Francis Le Blanc était également sur le SNA 1 lorsqu'il coula le 4 mars 1940. C'est à la fin octobre 1939 qu'il
embarqua sur ce cargo basé à Rouen dont le rôle était d’escorter et de protéger les bateaux navigant dans la Manche.
Mon épouse a conservé trois lettres de lui qu’il écrivait à sa femme au début de l’année 1940 et dans lesquelles il relatait sa vie de Canonnier, les dangers qu’il minimisait pour ne pas apeurer son épouse, les heures de veille en mer, le brouillard, les tempêtes, la neige, le froid, ses escales en Angleterre, la tristesse de ne pas être auprès de son épouse et de sa petite Marie Claire alors âgée de dix mois.
Dans une première lettre rédigée pour partie en mer, il décrivait ainsi sa vie à bord : «Mon bateau marche et je profite de ce qu’il ne fait pas trop mauvais aujourd’hui pour t’écrire, mais ce n’est pas trop facile car le bateau bouge toujours. Je n’ai pas le mal de mer, mais mes camarades sont presque toujours à moitié malades... En mer, nous faisons quatre heures de veille et nous avons huit heures de repos après. Nous ne sommes pas seuls, nous sommes bien escortés et je crois que ce n’est pas si dangereux comme je le croyais avant de partir. Nous voyions souvent des bateaux anglais et des avions qui nous protègent...». Arrivé à terre, il poursuivait : «Je me trouve à Newcastle où je viens d’arriver, il y a un quart d’heure, mais par ici, il fait très froid...
Dans une autre lettre, il indiquait : «Je suis toujours à Newcastle, mais l’on doit partir ce soir. Ce coup-ci on n’ira pas à Rouen, on doit aller à Caen... Je suis sorti en Angleterre hier avec mes copains, mais ce n’est pas très intéressant de sortir. C’est dur de se faire comprendre et puis les rues sont pleines de neige.
«Nous partons ce soir pour un port situé en Ecosse» écrivait-il dans sa dernière lettre datée du 6 février 1940. «Nous en avons pour cinq ou six jours à l’aller si le temps est beau, mais il n’y a rien de sûr. Car si l’on a du mauvais temps, on peut mettre douze ou quinze jours pour aller...
Tu m’écriras de temps en temps, comme cela j’aurai beaucoup de lettres à lire quand j’arriverai de retour dans un port français. Mais je ne sais pas pour le moment dans lequel j’irai...».
C'est le port écossais d'Ardrossan qui était le but du voyage. C'est de là que le SNA1 chargé de minerai de manganèse partit en direction de Rouen pour son dernier voyage.
Le cargo naviguait dans la mer d'Irlande et transportait du minerai de manganèse lorsqu'il fut abordé à environ 60 miles dans le sud de Milford Haven par le Thurston qui venait de Takoradi, via Dakar et rejoignait le port de Milford Haven. Les 31 hommes d'équipage furent recueillis à bord du Thurston et installés dans les locaux disponibles de l'arrière. Vers 5 h 30, une violente explosion fit monter les marins du SNA 1 sur le pont où l'eau leur arrivait déjà aux genoux. Le novice et un autre marin du SNA 1 parvinrent à se cramponner à une embarcation retournée, puis la remirent à flot et grimpèrent à bord. Affaibli par le long séjour dans l'eau glacée, le matelot le plus âgé glissa à la mer et le novice se retrouva seul. Ce n'est que vers 16 heures que le naufragé put être récupéré par un bateau de pêche. Trois marins appartenant au Thurston qui se trouvaient dans une autre embarcation furent recueillis par un autre bâtiment. Le novice fut le seul rescapé de l'équipage français, deux fois naufragé à quatre heures d'intervalle. Outre une extrême fatigue, le novice avait les quatre membres gelés. Il ressortira de l'hôpital après sept jours de soins intensifs. Le Thurston avait été torpillé par le sous-marin allemand U 29 commandé par Otto Schuhart, lequel avait déjà coulé, parmi d'autres navires, le porte-avions britannique HMS Courageous le17 septembre 1939.
Otto Schuhart est né le 1/4/1909 à Hambourg et décédé le 10/3/1990 à Stuttgart. Il eut deux enfants.
Parmi les marins du SNA1 disparus en mer le 4 mars 1940, j'ai retrouvé 5 noms supplémentaires:
________________________________________
1
GEORGET Jacques Jean Marc
Matelot - S.N.A. 1 (1922-1940) né le 16/3/1912 La Riche (Indre et Loire)
Cargo charbonnier
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston, au large du Cap Cornwall 1939-1945 France - Données Diverses - Morts pour la France ne figurant sur aucun monument, plaque, liste

________________________________________
2
LE BLANC Francis Jean Marie
Quartier-maître canonnier - S.N.A. 1 (1922-1940) né 1906 Saint Bihy (Côtes d'Armor)
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston 1939-1945 22 - Plésidy - Monument aux Morts

22 - Saint-Bihy - Monument aux Morts
Genre de mort : Mort lors du naufrage
Mention Mort pour la France : Oui, cote CC8 62 F 7188
________________________________________
3
LE GUYADER Armand Jean
Quartier-maître Fusilier - S.N.A. 1 (1922-1940) né le 4/6/1908 Pontivy (Morbihan)
Cargo charbonnier
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston, au large du Cap Cornwall 1939-1945 56 - Pontivy - Monument aux Morts

________________________________________
4
MICHEL Pierre
Matelot - S.N.A. 1 (1922-1940) né le 2/6/1909 Haspelschiedt (Moselle)
Cargo charbonnier
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston, au large du Cap Cornwall 1939-1945 57 - Haspelschiedt - Monument aux Morts

57 - Haspelschiedt - Plaques commémoratives

________________________________________
5
QUÉRÉ Yves Olivier
Quartier-maître Fusilier - S.N.A. 1 (1922-1940) né le 4/9/1914 Questembert (Morbihan)
Cargo charbonnier
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston, au large du Cap Cornwall 1939-1945 56 - Vannes - Monument commémoratif 1939-1945 et A.F.N.

________________________________________
6
ROCHE Lucien Pierre
Matelot - S.N.A. 1 (1922-1940) né le 22/4/1908 Youx (Puy de Dôme)
Cargo charbonnier
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston, au large du Cap Cornwall 1939-1945 France - Données Diverses - Morts pour la France ne figurant sur aucun monument, plaque, liste


Je vous ai peut-être apporté des informations que vous ne connaissiez pas.

Oillas



Re: SNA 2 - Société Nationale d'Armement

Publié : jeu. janv. 22, 2015 11:46 pm
par CHEVALLIER32
Bonjour Oillas ! Je viens de prendre connaissance de votre réponse ! Non, je n'avais jamais eu l'occasion de lire une lettre d'un membre de l'équipage du SNA1. Même si nous sommes loin de ces évènements, c'est important pour les descendants. Merci donc pour cette page d'histoire qui donne des précisions importantes sur le trajet, les conditions de navigation à l'époque. N'oublions jamais !
Cordialement.

Re: SNA 2 - Société Nationale d'Armement

Publié : mar. sept. 08, 2015 1:35 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

SNA 2

Torpillage du 6 Juin 1917. Rapport d’enquête

Cargo français de 4000 tonnes.
Armateur : Société Nationale d’affrètement. 22 rue de la Victoire PARIS
Capitaine ROBERT Ferdinand Bordeaux n° 776
26 hommes d’équipage en tout
Pas de TSF (devait être installée prochainement)

Armement : 1 canon de 95 mm sur pivot modèle 86 ;
Armement AMBC :
- BAMDE Louis QM Canonnier Belle Ile 2006
- BEZOTTE Fernand matelot sans spé. 37250 A
- COLIN Pierre Fusilier auxiliaire 9045 Lorient
Le service de veille avait été réglé par le Lieutenant de Vaisseau commandant l’AMBC à Dunkerque. Les canonniers devaient être en permanence 2 à la veille avec le rythme 6 heures de quart, 3 heures de repos. Les canonniers n’ont pas vu le sous-marin.

Effectue une traversée Newcastle-Dunkerque avec 3440 tonnes de charbon.

Le 6 Juin à 02h00 se trouve à 10 milles au NE de Scarborough faisant route au S35E à 8 nœuds. Beau temps calme très clair avec pleine lune. Petite houle de NE.

Le sous-marin a tiré une seule torpille qui a touché à bâbord sur l’arrière de la cale 3. Explosion très faible, les panneaux de cale n’ont pas sauté. Les hublots du poste des chauffeurs et les manomètres de la machine ont été brisés. Une trombe d’eau est retombée sur la plateforme arrière. Le navire a aussitôt pris une très forte gite, de 35° sur bâbord.

Le sous-marin a été vu en demi-plongée et le kiosque était de dimensions réduites, donc c’était un petit sous-marin.
A 03h15, la gite augmentant, le capitaine s’est assuré de l’évacuation des 26 hommes d’équipage qui ont pris place dans la baleinière de tribord. Celle de bâbord avait été enlevée par la vitesse du navire. Ils ont rejoint Scarborough. 8 d’entre eux ont été envoyés à Cardiff pour embarquer sur d’autres navires de la compagnie. 18 ont été rapatriés sur Le Havre.

Image

Le sous-marin a disparu en plongeant à la vue de chalutiers apparaissant à l’horizon. Le navire a sombré à 03h30, l’étrave disparaissant en dernier.

Le capitaine semble avoir fait son devoir mais a négligé des détails :
- Il n’avait pas prévu de sac lesté pour les documents secrets et a du les détruire en les déchirant en petits morceaux
- Tous les hommes n’avaient pas capelés leurs ceintures de sauvetage, à commencer par le capitaine lui-même.

Le capitaine affirme avoir tenté d’éperonner le sous-marin. La meilleure preuve est qu’il a donné l’ordre à la machine de forcer l’allure. Mais personne n’était avec lui à la passerelle et n’a pu confirmer son coup de barre. Il avait envoyé tous les hommes à l’arrière au poste de combat. Sur ce navire, la passerelle est située à l’extrême avant. On ne peut donner directement les ordres aux canonniers et il avait envoyé le 2e capitaine au canon.
S’il est exact que le capitaine a tenté d’éperonner le sous-marin, il mériterait des félicitations, mais il ne peut le prouver.

Il y a eu un certain désordre dans la machine. Au bruit de l’explosion, le chef mécanicien s’est levé et s’y est directement rendu. Il a trouvé le 3e mécanicien, Monsieur SAFFRE (qui est parmi les 8 hommes envoyés à Cardiff). Celui-ci lui a dit : « Je suis tout seul, les chauffeurs sont partis ». Le chef est alors monté sur le pont et a trouvé les chauffeurs JANIN et FILY dans le poste. Il leur a demandé de redescendre mais les deux hommes n’ont pas obéi et ne sont pas descendus. Fily est parmi les hommes envoyés à Cardiff. Janin, interrogé, prétend qu’il a quitté son poste sur ordre du 3e mécanicien. Mais il ne donne pas les raisons pour lesquelles il n’a pas obéi au chef mécanicien quand celui-ci lui a ordonné de descendre à nouveau.
Quoi qu’il en soit, ces deux hommes se sont rendus coupables d’abandon de poste devant l’ennemi et sont passibles d’un conseil de guerre.
Le 3e mécanicien Saffré et le chauffeur Fily sont embarqués sur PLM 6, attendu à Saint Nazaire, et il y aurait lieu de les interroger tous deux sur la conduite du personnel machine.

Interrogatoire du 11 Juillet 1917


- Le 3e mécanicien Saffré affirme que juste après l’explosion, il a reçu par le chadburn machine l’ordre « En avant toute » et a ouvert le registre en grand. Il a nettement entendu la drosse du gouvernail fonctionner, correspondant à la mise de la barre toute d’un bord. Ceci vient en confirmation de la déposition du capitaine qui déclare avoir tenté d’éperonner le sous-marin.

La commission estime donc que le capitaine mériterait d’être félicité pour avoir tenté une manœuvre, dont le succès était d’ailleurs peu probable, mais qu’il n’y a pas lieu de lui décerner une récompense militaire. Il est toutefois apte à reprendre un commandement.

- En ce qui concerne les chauffeurs Fily et Janin, Saffré ne reconnaît en aucune façon leur avoir donné l’ordre de quitter leur poste. Il ne s’est d’ailleurs aperçu de leur disparition qu’après avoir ouvert le registre en grand et s’être rendu dans la chaufferie qu’il a trouvée vide. Il a aperçu un ringard encore engagé dans le foyer. En admettant que ces deux chauffeurs aient agi impulsivement, sous l’impression violente de l’explosion, ils deviennent réellement fautifs en n’exécutant pas l’ordre du chef mécanicien leur enjoignant de descendre. Il y a lieu toutefois de tenir compte du caractère du chef mécanicien qui est un homme mou, sans beaucoup d’aptitude à commander. Il est sans exemple qu’un chef énergique ne se fasse pas obéir de jeunes gens comme ces deux chauffeurs. Fily a environ 28 ans et Janin 19.

La commission estime que ces deux hommes méritent une punition de 4 jours de prison pour négligence à prendre leur poste.

Récompenses – Sanctions

Témoignage Officiel de Satisfaction

SAFFRE René 3e mécanicien Le Havre 1726

Resté seul dans la machine lors du torpillage de son bâtiment a fait preuve de sang froid et d’énergie en exécutant les ordres jusqu’au moment de l’évacuation.

Blâme

FILY Joseph Auray 4293
JANIN Alexandre Lorient 16193

Ont manqué à leur devoir en abandonnant leur poste et en n’y retournant pas malgré les ordres du chef mécanicien.
A titre de sanction disciplinaire leur sursis d’appel est supprimé. Ils devront être rappelés au service s’ils sont mobilisables. A leur incorporation, ils recevront une destination lointaine sur un grand bâtiment.

Le sous-marin attaquant

C’était donc l’UC 21 de l’Oblt Franz WALTHER.

Franz Walther disparaîtra avec tout son équipage (34 hommes) le 10 Décembre 1917 à bord de l’UB 75, au large de Scarborough. Hasard de la guerre, UB 75 sautera sur une mine, pratiquement à l’endroit où avait été coulé SNA 2 quelques mois plus tôt.

Cdlt

Re: SNA 2 - Société Nationale d'Armement

Publié : mar. sept. 08, 2015 6:59 pm
par Rutilius

Bonjour à tous,


■ Le dernier capitaine du cargo S.N.A.-2.


— ROBERT Ferdinand Julien Émile, né le 7 avril 1882 à Saint-Mandé (Seine – aujourd’hui Val-de-Marne) et décédé le ... à ... (...). Capitaine au long-cours, inscrit à Saint-Malo, f° 360, n° 715, puis à Bordeaux, n° 776.

Fils d’Ange Henri Marie ROBERT, né vers 1854, « commis négociant », et de Félicie Marie Julie BORDIER, née vers 1850, sans profession, son épouse (Registre des actes de décès de la commune de Saint-Mandé, Année 1882, f° 290, acte n° 47). Époux de Marie Hortense QUEROY, avec laquelle il avait contracté mariage à Bordeaux (Gironde), le 23 novembre 1911 (Ibid.).

Par décision du Ministre de la Marine en date du 28 mai 1909 (J.O. 5 juin 1909, p. 6.016), objet d’un témoignage officiel de satisfaction pour le motif suivant :

Image

Chevalier du Mérite maritime (D. des 27 et 31 juill. 1934, J.O. 8 août 1934, p. 8.271).


Au premier trimestre 1919, Ferdinand ROBERT commandait le cargo P.L.M.-V, ayant pour chef mécanicien Joseph PETER, inscrit au Havre, n° 5.830 (Déc. du Commissaire aux transports maritimes en date du 5 avr. 1919 établissant la liste des capitaines ou patrons des navires de commerce, armateurs, ainsi que des chefs mécaniciens qui ont obtenu des félicitations pour la bonne tenue de leur navire et le bon entretien des machines pendant le premier trimestre 1919 : J.O. 9 avr. 1919, p. 3.738).

Au troisième trimestre 1919, il commandait le cargo P.L.M.-8, ayant pour chef mécanicien Édouard GORIAUX, inscrit au Havre, n° 6.299 (Déc. du Commissaire aux transports maritimes en date du 14 nov. 1919 établissant la liste des capitaines ou patrons des navires de commerce, des armateurs et des chefs mécaniciens qui ont obtenu des félicitations pour la bonne tenue des postes d’équipage et le bon entretien des machines, chaudières, etc., pendant le 3e trimestre 1919 : J.O. 16 nov. 1919, p. 12.926).

Au premier semestre 1926, il commandait le cargo P.L.M.-22, ayant pour second Yves BOCLE, inscrit à Paimpol, n° 709 (Déc. du ministre des travaux publics en date du 9 oct. 1926 accordant des félicitations aux capitaines, patrons, officiers mécaniciens et armateurs pour la bonne tenue des postes d’équipage de leur navire et le bon entretien des machines, chaudières, etc., durant le premier semestre 1916 : J.O. 15 oct. 1926, p. 11.280 et 11.286).

Re: SNA 2 - Société Nationale d'Armement

Publié : dim. sept. 25, 2016 6:24 pm
par lebigre76

Bonjour Chevallier32
Mon père Francis Le Blanc était également sur le SNA 1 lorsqu'il coula le 4 mars 1940. C'est à la fin octobre 1939 qu'il
embarqua sur ce cargo basé à Rouen dont le rôle était d’escorter et de protéger les bateaux navigant dans la Manche.
Mon épouse a conservé trois lettres de lui qu’il écrivait à sa femme au début de l’année 1940 et dans lesquelles il relatait sa vie de Canonnier, les dangers qu’il minimisait pour ne pas apeurer son épouse, les heures de veille en mer, le brouillard, les tempêtes, la neige, le froid, ses escales en Angleterre, la tristesse de ne pas être auprès de son épouse et de sa petite Marie Claire alors âgée de dix mois.
Dans une première lettre rédigée pour partie en mer, il décrivait ainsi sa vie à bord : «Mon bateau marche et je profite de ce qu’il ne fait pas trop mauvais aujourd’hui pour t’écrire, mais ce n’est pas trop facile car le bateau bouge toujours. Je n’ai pas le mal de mer, mais mes camarades sont presque toujours à moitié malades... En mer, nous faisons quatre heures de veille et nous avons huit heures de repos après. Nous ne sommes pas seuls, nous sommes bien escortés et je crois que ce n’est pas si dangereux comme je le croyais avant de partir. Nous voyions souvent des bateaux anglais et des avions qui nous protègent...». Arrivé à terre, il poursuivait : «Je me trouve à Newcastle où je viens d’arriver, il y a un quart d’heure, mais par ici, il fait très froid...
Dans une autre lettre, il indiquait : «Je suis toujours à Newcastle, mais l’on doit partir ce soir. Ce coup-ci on n’ira pas à Rouen, on doit aller à Caen... Je suis sorti en Angleterre hier avec mes copains, mais ce n’est pas très intéressant de sortir. C’est dur de se faire comprendre et puis les rues sont pleines de neige.
«Nous partons ce soir pour un port situé en Ecosse» écrivait-il dans sa dernière lettre datée du 6 février 1940. «Nous en avons pour cinq ou six jours à l’aller si le temps est beau, mais il n’y a rien de sûr. Car si l’on a du mauvais temps, on peut mettre douze ou quinze jours pour aller...
Tu m’écriras de temps en temps, comme cela j’aurai beaucoup de lettres à lire quand j’arriverai de retour dans un port français. Mais je ne sais pas pour le moment dans lequel j’irai...».
C'est le port écossais d'Ardrossan qui était le but du voyage. C'est de là que le SNA1 chargé de minerai de manganèse partit en direction de Rouen pour son dernier voyage.
Le cargo naviguait dans la mer d'Irlande et transportait du minerai de manganèse lorsqu'il fut abordé à environ 60 miles dans le sud de Milford Haven par le Thurston qui venait de Takoradi, via Dakar et rejoignait le port de Milford Haven. Les 31 hommes d'équipage furent recueillis à bord du Thurston et installés dans les locaux disponibles de l'arrière. Vers 5 h 30, une violente explosion fit monter les marins du SNA 1 sur le pont où l'eau leur arrivait déjà aux genoux. Le novice et un autre marin du SNA 1 parvinrent à se cramponner à une embarcation retournée, puis la remirent à flot et grimpèrent à bord. Affaibli par le long séjour dans l'eau glacée, le matelot le plus âgé glissa à la mer et le novice se retrouva seul. Ce n'est que vers 16 heures que le naufragé put être récupéré par un bateau de pêche. Trois marins appartenant au Thurston qui se trouvaient dans une autre embarcation furent recueillis par un autre bâtiment. Le novice fut le seul rescapé de l'équipage français, deux fois naufragé à quatre heures d'intervalle. Outre une extrême fatigue, le novice avait les quatre membres gelés. Il ressortira de l'hôpital après sept jours de soins intensifs. Le Thurston avait été torpillé par le sous-marin allemand U 29 commandé par Otto Schuhart, lequel avait déjà coulé, parmi d'autres navires, le porte-avions britannique HMS Courageous le17 septembre 1939.
Otto Schuhart est né le 1/4/1909 à Hambourg et décédé le 10/3/1990 à Stuttgart. Il eut deux enfants.
Parmi les marins du SNA1 disparus en mer le 4 mars 1940, j'ai retrouvé 5 noms supplémentaires:
________________________________________
1
GEORGET Jacques Jean Marc
Matelot - S.N.A. 1 (1922-1940) né le 16/3/1912 La Riche (Indre et Loire)
Cargo charbonnier
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston, au large du Cap Cornwall 1939-1945 France - Données Diverses - Morts pour la France ne figurant sur aucun monument, plaque, liste

________________________________________
2
LE BLANC Francis Jean Marie
Quartier-maître canonnier - S.N.A. 1 (1922-1940) né 1906 Saint Bihy (Côtes d'Armor)
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston 1939-1945 22 - Plésidy - Monument aux Morts

22 - Saint-Bihy - Monument aux Morts
Genre de mort : Mort lors du naufrage
Mention Mort pour la France : Oui, cote CC8 62 F 7188
________________________________________
3
LE GUYADER Armand Jean
Quartier-maître Fusilier - S.N.A. 1 (1922-1940) né le 4/6/1908 Pontivy (Morbihan)
Cargo charbonnier
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston, au large du Cap Cornwall 1939-1945 56 - Pontivy - Monument aux Morts

________________________________________
4
MICHEL Pierre
Matelot - S.N.A. 1 (1922-1940) né le 2/6/1909 Haspelschiedt (Moselle)
Cargo charbonnier
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston, au large du Cap Cornwall 1939-1945 57 - Haspelschiedt - Monument aux Morts

57 - Haspelschiedt - Plaques commémoratives

________________________________________
5
QUÉRÉ Yves Olivier
Quartier-maître Fusilier - S.N.A. 1 (1922-1940) né le 4/9/1914 Questembert (Morbihan)
Cargo charbonnier
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston, au large du Cap Cornwall 1939-1945 56 - Vannes - Monument commémoratif 1939-1945 et A.F.N.

________________________________________
6
ROCHE Lucien Pierre
Matelot - S.N.A. 1 (1922-1940) né le 22/4/1908 Youx (Puy de Dôme)
Cargo charbonnier
+ 04/03/1940 "En mer" A bord du Thurston, au large du Cap Cornwall 1939-1945 France - Données Diverses - Morts pour la France ne figurant sur aucun monument, plaque, liste


Je vous ai peut-être apporté des informations que vous ne connaissiez pas.

Oillas

bonjour existe t il ailleurs une liste des marins décédés sur le SNA 1 , mon grand-père y ayant malheureusement perdu la vie le 04 mars 1940 ?

Re: SNA 2 - Société Nationale d'Armement

Publié : lun. nov. 14, 2016 12:56 pm
par lebigre76
Bonjour

j'ai la liste complete des disparus du SNA 1
dont mon grand-père Jean BERTOT
je suis preneur de tout autre document concernant ce naufrage

cordialement

jp lebigre

Re: SNA 2 - Société Nationale d'Armement

Publié : mar. mars 05, 2024 3:44 pm
par caous22
Bonjour
Le novice rescapé du naufrage du SNA1 était mon père Mr Caous Toussaint né le 6 3 1922 à Ploubazlanec en Bretagne .Il est décédé en 1990 .