Bonjour à tous,
■ Historique (compléments).
— 3 février 1917 : A 19 h. 25, à environ 2 milles dans le N. 20 E. de la porte du barrage établi au Nord du Havre, aperçoit en surface un sous-marin qui commençait à plonger. Lui lance une torpille d’étrave qui manque le but, puis deux grenades Guiraud qui n’explosent pas.
• Torpilleur 352 — alors commandé par l’enseigne de vaisseau Léon Jules Émile LEPOITTEVIN — Journal de bord — 24 juin 1916 ~ 8 avril 1917 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 578, p. num. 490 et 435.
« Journal de navigation
Le 3 [février 1917]. —
16 h. 00 — Appareillé ; sassé et amarré au quai des remorqueurs à 17 h. 00.
18 h. 00 — Appareillé pour faire la surveillance du barrage et le soutien d’arraisonneur.
19 h. 25 — Aperçu un navire sans feux à 4 ¼ par bâbord sous la lune. Mis le cap dessus et poste de combat ; augmenté de vitesse. Reconnu un sous-marin de grandes dimensions commençant à plonger rapidement. Aussitôt, la porte du tube ouverte, lancé par le tube d’étrave la torpille réglée en surface ; traverse l’endroit où le sous-marin vient de disparaître. Mouillé deux grenades Guiraud, immergées à 11 mètres ; elles n’explosent pas. Fait des signaux d’alerte ; évolué sur les lieux à bonne vitesse, prêt à mouiller deux autres grenades, puis repris la surveillance normale sans rien apercevoir. Le [Torpilleur] 295 nous rejoint à 22 h. 00.
Le Patron de quart,
Signé : A. LELO...
Observations du commandant
Le 3 février, vers 19 h. 25, étant tous feux masqués à environ 2 milles dans le N. 20 E. de la porte du barrage, route au S. 20 W. à 80 tours, aperçu, à 4 quarts par bâbord, un bâtiment sans feux paraissant faire route vers l’Ouest. Mis le cap sur lui ; augmenté de vitesse pour le reconnaître et rappelé aux postes de combat. Circonstances de temps : très beau temps, mer calme, clair de lune, atmosphère embrumée, un mille de vue environ. Reconnu grand sous-marin commençant à plonger. Commencé aussitôt l’attaque en maintenant le cap sur lui à 240 tours. Arrivé en position convenable, environ 300 mètres, lancé la torpille d’étrave en surface ; la trajectoire m’a paru bonne en direction. Le sous-marin ayant plongé à ce moment avec une rapidité extraordinaire, j’estime que la torpille a dû passer à très peu de distance au-dessus de lui. Manœuvré pour passer sur le lieu de plongée et lancé deux grenades dont on n’a pas constaté l’explosion. Continué à évoluer à grande vitesse sur les parages, prêt à lancer deux autres grenades, mais plus aucune trace du sous-marin.
Donné l’alerte en tirant cinq coups de canon à blanc et lancé quatre fusées rouges. Rallié l’arraisonneur pour lui demander de mettre au courant par T.S.F. le commandant du Front de mer de ce qui venait de se passer.
A 33 h. 00, nous sommes rejoints par le [Torpilleur] 295 qui continue avec nous la surveillance devant le barrage Nord Jusqu’à 7 h. 10 le 4 février, heure à laquelle nous recevons l’ordre de reprendre service normal.
Adressé un rapport des événements au Commandant du Front de mer du Havre.
Le Commandant,
Signé : Léon LEPOITTEVIN. »
« Rapports et procès verbaux divers
P.V. — Le 3 février 1917, le bâtiment, se trouvant en surveillance au large du Havre, a attaqué un sous-marin ennemi en lui lançant une torpille. Celle-ci ayant manqué le but a coulé sous l’action de son mécanisme de submersion, d’où perte du matériel suivant :
— Une torpille automobile de 450 mm, modèle 1904, n° 8.574, en tenue de combat ;
— Une charge humide, une charge sèche, un détonateur, une pointe percutante.
Bord, Le Havre, le 3 février 1917.
Le Commandant,
Signé : Léon LEPOITTEVIN. »
============================================================================================
— 24 avril 1917 : Recueille 13 hommes d’équipage et trois doris du trois-mâts goélette terre-neuvier Marie-Blanche, de l’armement Veuve Jérôme Malandain & Fils, de Fécamp, coulé au canon le même jour par le sous-marin allemand UB-32 (Oberleutnant zur See Max VIEBEG), à 30 milles dans le Nord de Cherbourg, alors qu’il partait pour sa campagne de pêche sur les bancs.
17 autres hommes d’équipage et trois doris du même bâtiment furent recueillis le même jour par le Torpilleur 308.
• Torpilleur 308 — 20 janvier ~ 26 avril 1917 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 536, p. num. 724 et 656.
« 24 avril 1917 — De la mer à la mer.
....................................................................................................................................
9 h. 00 — Appareillé
.
9 h. 10 — Sorti de la rade avec le [Torpilleur] 352. Patrouillé entre La Hague et le Rénier.
10 h. 50 à 12 h. 52 — Convoyé le vapeur français Malte faisant route à l’Est
14 h. 05 — Recueilli trois doris montés par 17 hommes du trois-mâts goélette français Marie-Blanche, de Fécamp à 5 milles dans le Nord de Lévi.
16 h. 40 — Rentré en rade de Sainte-Anne. Débarqué les naufragés. [...]
»
« P.V. de consommation.
Le 24 avril, le bâtiment étant en patrouille à environ 5 milles Nord de Lévi, a recueilli trois doris montés par 17 hommes naufragés du trois-mâts goélette français Marie-Blanche, de Fécamp.
Ces hommes ayant besoin de nourriture, il leur a été délivré 3 kilogrammes de conserves de bœuf, 4,25 litres de vin, 7 kilogrammes de pain.
Bord, le 25 avril 1917,
Le Commandant,
Signé :
Illisible. »
• Torpilleur 352 — alors commandé par l’enseigne de vaisseau Léon Jules Émile LEPOITTEVIN — Journal de bord — 8 avril 1917 ~ 29 janvier 1918 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 578, p. num. 519.
« 24 [avril 1917].
Appareillé à 5 h. 40. Disposé la drague ; elle casse au Nord du Fort [de] Chavagnac. Rentré à Sainte-Anne ; amarré à 7 h.00.
9 h. 00 — Appareillé. Pris la surveillance entre La Hague et Rénier.
13 h. 11 — Recueilli 13 hommes et trois doris du trois-mâts Marie-Blanche. Rentré à 16 h. 45. [...] »
============================================================================================
— 27 avril 1917 : A 12 h. 10, recueille le capitaine et trois ou quatre hommes d’équipage du ketch Good Hope, bâtiment de 77 tx jb armé par la société Symonds W. T. & C°, de Cardiff (Pays de Galles, Royaume-Uni), arraisonné et coulé au canon, à 15 milles dans le N. N.-W. du phare de Barfleur, par le sous-marin allemand UC-72 (Oberleutnant zur See Ernst VOIGT), alors qu’il allait sur lest d’Isigny à Cardiff ; débarque les rescapés à Cherbourg à 14 h. 05.
A 20 h. 10, dans les mêmes parages, se porte au secours de la goélette Amelia & Jane, bâtiment de 62 tx jb armé par George Louis KENT, de Guernesey (Royaume-Uni), qui venait d’être avarié dans ses hauts à tribord arrière et tribord avant par le sous-marin allemand UC-48 (Kapitänleutnant Kurt RAMIEN), alors qu’il allait sur lest de Granville à Southampton (Royaume-Uni). A 20 h. 50, mouille trois grenades Guiraud dans le remous du sous-marin qui venait de plonger.
A 22 h. 00, la goélette Amelia & Jane fut prise en remorque par le Torpilleur 308 qui la conduisit en rade de Cherbourg où elle parvint à 23 h. 50.
• Torpilleur 352 — alors commandé par l’enseigne de vaisseau Léon Jules Émile LEPOITTEVIN — Journal de bord — 8 avril 1917 ~ 29 janvier 1918 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 578, p. num. 520 et 513.
« 27~28 avril 1917 — De Cherbourg à Cherbourg.
Journal de navigation
27 [avril 1917]. —
9 h. 00 — Appareillé du bassin Charles X dans la passe Ouest. Reçu ordre du fort d’aller au Bouvines.
9 h. 45 — Fait route pour sortir de la passe. Pris la patrouille entre Lévi et Barfleur.
10 h. 50 — Entendu le canon dans le N.-W. ; fait route dans cette direction à 18 nœuds.
11 h. 50 — Venu à l’Est.
12 h. 10 — Aperçu une embarcation par tribord ; recueilli quatre hommes du voilier anglais Good Hope coulé par un sous-marin ennemi. Fait route sur Cherbourg. Amarré à Sainte-Anne à 14 h. 05.
14 h. 45 — Appareillé. Pris la surveillance entre La Hague et Lévi.
20 h. 10 — Entendu le canon dans le N.-W. ; fait route à 18 nœuds dans cette direction.
20 h. 30 — Aperçu un voilier légèrement par bâbord ; augmenté de vitesse.
20 h. 35 — Reconnu un sous-marin ennemi à côté du voilier. Mis à toute puissance ; rappelé aux postes de combat. Le sous-marin manœuvre pour se cacher dans le Nord du voilier.
20 h. 45 — Étant à environ 2 milles du voilier, le sous-marin disparaît.
20 h. 50 — Mouillé trois grenades Guiraud dans le remous du sous-marin. Donné ordre au [Torpilleur] 308 de prendre le voilier à la remorque, de fouiller le bord et de le conduire à Cherbourg.
Fait route à 22 h. 00 en escortant le voilier. Amarré à Sainte-Anne à minuit.
Le Patron de quart,
Signé : Malgorn.
Observations du commandant
L’examen de la partie arrière de la carène du bâtiment a montré que la partie avant du tube d’étambot est légèrement enfoncée (25 mm de flèche sur une longueur de 0,40 m). Un rivet a sauté, donnant une légère rentrée d’eau. La tôle est bien lisse en cet endroit, dépourvue de peinture et de coquillages. De plus, la partie antérieure de la crosse est retroussée vers l’arrière et accuse en dessous des traces nettes de portage. Dans ces conditions, il me paraît possible que nous ayons touché le sous-marin en passant au dessus de lui, la grande vitesse à laquelle nous marchions à ce moment ayant fait passer le choc inaperçu.
Le Commandant,
Signé : Léon LEPOITTEVIN. »
« Rapports et procès verbaux divers
Le 27 avril, étant à 10 milles dans le N. N.-E. de La Hague, attaqué un sous-marin ennemi ; mouillé trois grenades Guiraud. Ces grenades ayant explosé, le présent procès verbal a été dressé.
Le Commandant,
Signé : Léon LEPOITTEVIN. »
• Torpilleur 308, Journal de bord — 27 avril ~ 20 août 1917 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 536, p. num. 729.
« Le Vendredi 27 avril 1917 ~ De Cherbourg à la mer.
Journal de navigation
9 h. 00 — Appareillé ; sorti de l’arsenal.
9 h. 55 — Sorti de la rade avec le [Torpilleur] 352. Fait route pour aller se placer sur le méridien de Barfleur.
10 h. 50 — Entendu plusieurs coups de canon dans le Nord-Ouest ; fait route dans cette direction.
10 h. 50 — Aperçu une embarcation montée par 5 hommes, laquelle est recueillie par le [Torpilleur] 352.
11 h. 55 — Fait route sur Cherbourg.
14 h. 00 — Rentré en rade.
14 h. 10 — Amarré en rade de Sainte-Anne.
14 h. 45 — Appareillé. Patrouille vers La Hague.
16 h. 50 — Escorté le convoi venant de l’Ouest et resté en surveillance autour des bâtiments à l’entrée du chenal.
17 h. 50 — Rentré en rade prendre les ordres concernant le convoi de l’Est.
18 h. 50 — Sorti de la rade. Transmis les ordres au [Torpilleur] 352 et continué la surveillance des bâtiments.
20 h. 10 — Entendu dans l’Ouest Nord-Ouest plusieurs coups de canon ; fait route dans cette direction.
20 h. 30 — Aperçu une goélette ayant un sous-marin par son travers tribord.
21 h. 00 — Le sous-marin plonge et disparaît. Recherché l’ennemi.
21 h. 05 — Le [Torpilleur] 352 lance trois grenades sur le sous-marin.
21 h. 20 — Recueilli l’embarcation portant l’équipage de la goélette anglaise Amélia-Jane [Lire : Amelia & Jane] venant de Granville allant à Southampton sur lest.
21 h. 30 — Envoyé le patron et trois hommes armés et l’équipage à bord de la goélette. Visité le bord ; rien de particulier.
22 h. 00 — Pris le bâtiment à la remorque et fait route sur Cherbourg.
23 h. 50 — Rentré en rade.
Très beau temps ; faible brise de l’Ouest ; mer très belle.
Le Patron de quart,
Signé : Philip...
Observations du commandant
Reçu l’ordre de nous rendre sur le méridien de Barfleur et d’y patrouiller jusqu’à 15 h. 00.
A 10 h. 30, étant Nord du Renier, entendu une canonnade dans le Nord-Ouest ; fait route dans cette direction en vitesse.
21 h. 50 — Aperçu une embarcation montée par 5 hommes qui sont recueillis par le [Torpilleur] 352 ; fait route pour Cherbourg.
20 h. 10 — Étant soutien des convois devant la passe, entendu une canonnade dans l’Ouest Nord-Ouest ; fait route à 23 nœuds dans cette direction.
20 h. 30 — Aperçu une goélette et un moment après un sous-marin à tribord d’elle.
20 h. 50 — Aperçu une embarcation montée par 4 hommes ; dit à la voix à celle-ci de rejoindre son bateau ; continué la poursuite du sous-marin qui plonge à environ un mille de nous. Ce dernier avait une voile à l’arrière. Fait les recherches jusqu’à la nuit faite.
21 h. 15 — Recueilli ensuite l’embarcation ; envoyé celle-ci à son bord, ainsi que 4 hommes armés dont le patron.
Pris le bâtiment à la remorque et ramené ce dernier au mouillage en petite rade vers 0 h. 30 du matin.
(Le [Torpilleur] 352 a lancé des grenades. Le voilier est l’Amélia-Jane, de Guernesey, et est percé dans les hauts à tribord arrière et avant.).
Le commandant,
Signé : Illisible. »
============================================================================================
— 1er février 1918 : Alors qu’il se trouvait à environ 4 milles dans le Nord-Ouest du fort Ouest de Cherbourg, aborde à 2 h. 25 l’arraisonneur Merle-I (Lieutenant de vaisseau Camille Marie HUET, commandant), ex-yacht britannique Vola, qui était affecté à la Défense fixe de Cherbourg. La collision provoque l’explosion de la torpille du tube d’étrave, faisant 10 victimes sur le Merle-I, qui coule en quelques minutes, et une à bord du torpilleur, le matelot chauffeur François Jean Alphonse HÉBERT.
• Torpilleur 352 — alors commandé par l’enseigne de vaisseau Léon Jules Émile LEPOITTEVIN — Journal de bord — 31 janvier 1918 ~ 10 février 1919 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 578, p. num. 594.
« 31 janvier ~ 1er février 1918 — De Cherbourg à Cherbourg.
Journal de navigation
Le 1er [février 1918]. —
0 h. 00 — Appareillé ; sorti de la rade abri. Pris le poste de soutien d’arraisonneur.
2 h. 25 — Abordage avec le Merle, bâtiment arraisonneur qui coule aussitôt. Amené le youyou et le Berthon ; recueilli 15 survivants.
Fait des signaux de détresse. Le Torpilleur 238 nous prend à couple vers 3 h. 30. Rentré au bassin Charles X à 5 h.00.
Monté sur le dock à 10 h. 30.
____________________________________________________________________________________________
† — Le quartier-maître chauffeur HÉBERT François décédé à bord à 4 h. 30 des suites de blessures reçues après l’explosion de la torpille.
5 h. 30 — Envoyé quatre blessés à l’ambulance de la Direction du port.
Le Patron de quart,
Signé : Malgorn.
============================================================================================
— 28 juillet 1918 : A 11 h. 00, prise de commandant du lieutenant de vaisseau Louis René Edmond LE PIVAIN. Succède au maître principal patron pilote Alain GUÉNNOU, inscrit au quartier de Brest, n° 10.162, qui exerçait par intérim le commandement du bâtiment.
============================================================================================
— 10 septembre 1919 : Prise de commandement du premier maître patron pilote Auguste Marie ABÉE, inscrit au quartier de Binic, n° 2.006.
Par arrêté du 7 novembre 1920 (J.O. 9 nov. 1920, p. 17.939 et 17.947), inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :
« Abée (Auguste-Marie), premier maître patron pilote, Binic 2006 : excellent officier marinier. Comme commandant de torpilleurs, a pris part à de nombreuses opérations de guerre dans une zone particulièrement active. »
.