Re: ALEXANDRE Quatre-mâts
Publié : sam. sept. 20, 2014 1:52 pm
Bonjour,
Un récit plus détaillé de la perte d'Alexandre a été fait par le capitaine Lebreton et publié par Yves Le Scal dans "L'épopée des cap-horniers".
"Une seconde baleinière, avec un équipage de prise, se dirigeait vers nous. "Amenez l'échelle de pilote ! commanda du bas l'officier. Arrivé au haut de l'échelle, l'homme sauta lestement sur le pont et prit sans hésiter, comme quelqu'un qui en a l'habitude, l'échelle donnant accès à la dunette. "Cap'tain Otto Erkmann, annonça-t-il, officier en second et ancien capitaine du trois-mâts Pitlokry que vous connaissez, puisque nous étions ensemble au Chili il y a cinq ans…Je ne puis m'empêcher d'avoir un geste rageur vers mes deux canons inutiles. Heureusement que vous n'avez pas pu vous en servir, capitaine Lebreton, ajouta-t-il, car c'est tout juste bon à vous faire massacrer. Vos deux compagnons Marthe et Madeleine viennent de l'apprendre à leurs dépens. Ordre du commandant, poursuivit-il, vous êtes priés d'abandonner votre navire. Prenez votre temps et munissez-vous de tout ce qui vous est nécessaire, provisions, matériel, instruments nautiques. Ralliez la terre. Vous n'avez que l'embarras du choix, Açores, Canaries. J'aurais bien voulu pouvoir vous rendre en remorque un certain temps. Nous l'avons déjà fait pour plusieurs de vos collègues mais cette fois malheureusement les circonstances ne le permettent pas…En quittant votre navire, passez à bord du sous-marin pour prendre les six hommes qui y sont retenus comme otages. Nous n'en avons plus besoin maintenant. Bon voyage ! me cria-t-il en s'en retournant vers ses hommes et ne m'en veuillez pas. C'est la guerre…"
Pitlochry : quatre-mâts barque construit par Stephen de Dundee et lancé en septembre 1894 pour the "P lines" de Ferdinand Laeisz (Hambourg).
La rencontre entre les deux capitaines a dû avoir lieu en 1912 au 13 ème voyage du trois-mâts barque Quillota, quand il était commandé par Eugène Le Breton (cf dans le forum, Quillota coulé par méprise).
Sources : Yves Le Scal, L'épopée des cap-horniers, André Bonne, 1964.
Basil Lubbock, The nitrate clippers, Brown, Son & Ferguson, 1932, réédition 1966.
Jürgen Meyer, Hamburgs segelschiffe 1795-1945, Verlag Egon Heineman, 1971.
Claude et Jacqueline Briot, Cap-horniers du nitrate, armement français Bordes, BOD, 2012.
Cordialement.
Un récit plus détaillé de la perte d'Alexandre a été fait par le capitaine Lebreton et publié par Yves Le Scal dans "L'épopée des cap-horniers".
"Une seconde baleinière, avec un équipage de prise, se dirigeait vers nous. "Amenez l'échelle de pilote ! commanda du bas l'officier. Arrivé au haut de l'échelle, l'homme sauta lestement sur le pont et prit sans hésiter, comme quelqu'un qui en a l'habitude, l'échelle donnant accès à la dunette. "Cap'tain Otto Erkmann, annonça-t-il, officier en second et ancien capitaine du trois-mâts Pitlokry que vous connaissez, puisque nous étions ensemble au Chili il y a cinq ans…Je ne puis m'empêcher d'avoir un geste rageur vers mes deux canons inutiles. Heureusement que vous n'avez pas pu vous en servir, capitaine Lebreton, ajouta-t-il, car c'est tout juste bon à vous faire massacrer. Vos deux compagnons Marthe et Madeleine viennent de l'apprendre à leurs dépens. Ordre du commandant, poursuivit-il, vous êtes priés d'abandonner votre navire. Prenez votre temps et munissez-vous de tout ce qui vous est nécessaire, provisions, matériel, instruments nautiques. Ralliez la terre. Vous n'avez que l'embarras du choix, Açores, Canaries. J'aurais bien voulu pouvoir vous rendre en remorque un certain temps. Nous l'avons déjà fait pour plusieurs de vos collègues mais cette fois malheureusement les circonstances ne le permettent pas…En quittant votre navire, passez à bord du sous-marin pour prendre les six hommes qui y sont retenus comme otages. Nous n'en avons plus besoin maintenant. Bon voyage ! me cria-t-il en s'en retournant vers ses hommes et ne m'en veuillez pas. C'est la guerre…"
Pitlochry : quatre-mâts barque construit par Stephen de Dundee et lancé en septembre 1894 pour the "P lines" de Ferdinand Laeisz (Hambourg).
La rencontre entre les deux capitaines a dû avoir lieu en 1912 au 13 ème voyage du trois-mâts barque Quillota, quand il était commandé par Eugène Le Breton (cf dans le forum, Quillota coulé par méprise).
Sources : Yves Le Scal, L'épopée des cap-horniers, André Bonne, 1964.
Basil Lubbock, The nitrate clippers, Brown, Son & Ferguson, 1932, réédition 1966.
Jürgen Meyer, Hamburgs segelschiffe 1795-1945, Verlag Egon Heineman, 1971.
Claude et Jacqueline Briot, Cap-horniers du nitrate, armement français Bordes, BOD, 2012.
Cordialement.