Re: PORTUGAL - Compagnie des Messageries Maritimes
Publié : lun. juil. 28, 2008 11:32 pm
Bonsoir à tous,PORTUGAL Navire-hôpital (1915 – 1916)
30.03.1916 : torpillé au mouillage de Batoum (Mer Noire) par le sous-marin allemand U 33.
LE TORPILLAGE DU PORTUGAL : REVUE DE PRESSE [suite 2].
-- Le Figaro n° 94, Lundi 3 avril 1916, p. 2. :
" Le torpillage du Portugal.
Petrograd, 1er avril. [...]
La Croix-Rouge de Russie a adressé aujourd'hui à toutes les Croix-Rouges des pays alliés, neutres et ennemis le télégramme suivant :
" Le 30 mars, un sous-marin a attaqué et coulé dans la mer Noire le navire-hôpital Portugal, avec 115 hommes de personnel sanitaire et médical. Etant donné que le Portugal fut officiellement annoncé aux pays ennemis comme navire-hôpital et muni, conséquemment, des signes visibles réglementaires établis par la Convention de La Haye, ce qui exclut toute possibilité d'erreur, la Croix-Rouge proteste avec toute l'energie possible contre cet acte terrible qui marque le mépris le plus profond pour l'article 10 de la Convention de La Haye de 1907."
-- Le Figaro n° 96, Mercredi 5 avril 1916, p. 1 & 2. :
Protestation officielle contre le torpillage du Portugal.
Le Gouvernement russe a adressé, le 2 avril, à tous les gouvernements étrangers la note suivante [1] :
" Le navire-hôpital russe Portugal , monté par un équipage russo-français, ayant à bord le personnel médical sanitaire de rigueur, navigait dans la mer Noire à destination de Ofi. Le 30 mars, à huit heures et demie du matin, il stoppa à la hauteur du cap Pathie pour permettre à un des bateaux qui l'accompagnait d'épuiser l'eau qui gênait sa marche.
A ce moment, un sous-marin allemand s'approcha du bâtiment immobile, en fit le tour et, sans avertissement préalable, lui lança coup sur coup deux torpilles à une distance d'environ 50 mètres ; une manque son but, l'autre éclate dans le compartiment des machines ; le navire coule immédiatement. Un torpilleur russe qui se trouvait à proximité put sauver 158 personnes sur 273 qui étaient à bord. Les autres, dont 14 dames de la Croix-Rouge, 50 [sic] médecins, des infirmiers et des matelots russes, et 29 matelots français, périrent. Le Portugal portait tous les signes distinctifs de la Convention spéciale signée en 1907 à La Haye et décidant l'application à la guerre maritime des principes de la Convention de Genève.
Un échange de notes eut lieu entre les gouvernements russe, turc et bulgare, qui acceptèrent ces mêmes immunités.
Les conditions dans lesquelles l'attentat a eu lieu excluent toutes possibilités de méprise de la part du sous-marin ; l'attentat a été conscient et voulu.
Le gouvernement impérial proteste formellement devant les gouvernements avec lesquels il est en état de guerre contre cette nouvelle violation des lois et contre le mépris persistant des conventions et des traités.
Le gouvernement voit dans ce crime, non seulement une infraction flagrante au droit des gens, mais un acte vulgaire de piraterie ; il en fait juge la conscience des peuples civilisés. "
Le texte de ce télégramme a été communiqué, sous forme de note verbale, aux ambassadeurs d'Espagne et des Etats-Unis, le 2 avril, sous le n° 264[?], précédé de la phrase suivante :
" Le gouvernement impérial a l'honneur de prier les ambassades d'Espagne et des Etats-Unis d'Amérique de bien vouloir porter à la connaissance des gouvernements d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie et de Turquie les faits suivants contre les quels il proteste. "
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[1] : V. également Le Temps n° 19.997 du Jeudi 6 avril 1916, p. 2.
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Bien à vous,
Daniel.
