Forum PAGES 14-18

Bonjour

Les causes que j'ai énoncées ne sont pas forcément juste, elles sont probables.
Ce ne sont que des hypothèses basées sur l'observation et la réflexion. En aucun, elles ne sont à prendre pour des certitudes.

Cordialement
Cyril

La 155 a tirée à chage 0, c'est à dire une douille à laquelle on a enlevé toutes les gargousses de poudre donc il ne reste qu'une amorce pour assurer la propulsion de l'obus,

Bonsoir,
Etant artilleur de métier, je me permet d'intervenir sur ce sujet fort interessant.
Je ne pense pas que l'on saborde une pièce d'artillerie en tirant à charge 0, car si l'obus reste coincé, ce n'est que la ceinture qui le coince et si l'on prend un "refouloir de chargement" on enlève l'obus des rayures du tube.
Sinon, 2 obus dans un canon, le tube explose.
Ce qui est bizarre sur cette photo, il n'y a que le haut de l'obus qui est "explosé"
Cordialement

Bonjour

Oui mais comme déjà dis pour la tourelle de 155:

il est plus simple de tirer à charge 0 et de détruire les agrès nécessaires au démontage de la fusée et au refoulement de l'obus.

Sans compter que d'autres pièces ont dus être enlevées de la tourelle et jetées dans les citernes du fort. Pourquoi alors s'embêter à refouler un obus sur un ensemble HS..?

Pour la tourelle double de 75, les tubes ont bien explosés et sont gonflés, les culasses Norenfeld sont arrachées. Il est probable que le haut de l'obus à balles soit arraché quant il a explosé.

Cordialement
Cyril

Bonjour,

Je précise certains points concernant les charges, projectiles et destruction des pièces en tourelle:

-tout d'abord, attention à la valeur de la charge "0": en 1914, la charge 0 est la charge LA PLUS FORTE.
Ainsi, pour le 155 R (raccourci de tourelle) qui utilise une douille et cinq sachets de poudre annulaires:
-la charge 0 constitue la charge complète:...............................3,475 kg de BSP + 30 gr de C1.
-la charge 1 est constituée en enlevant le sachet A1:............... 2,750 kg de BSP + 30 gr de C1.
-la charge 2 est constituée en enlevant les sachets A1, A2 et B: 1,600 kg de BSP + 30 gr de C1.
Références: Manuel des sous-officiers chargés des manipulations des munitions et artifices dans l'Artillerie à Pied (Edition 1913)-pages 481 et 482.

-les procédés réglementaires de destruction des canons en tourelles sont pour la mise hors de service définitive (car il existe aussi une mise hors de service provisoire):
-faire éclater les canons au moyen de pétards d'explosif "si on a le temps et les moyens".
-tirer une cartouche (pour les tourelles de 75) après bourrage préalable de l'âme à l'aide de chiffons."Dans ce dernier cas, les organes de percussion devront être actionnés de l'étage intermédiaire au moyen de longs cordeaux".
Références: Règlement de manoeuvre de l'Artillerie à Pied- Service des canons sous tourelle et casemate et des mitrailleuses sous tourelle- Edition 1911-pages 110 et 111.
Cordialement,
Guy François.

Bonjour à tous,

pour compléter ce que nous dit Guy, le sabotage des pièces de 75 sous casemate se faisait par un tir après déclavetage du tube. Lorsque le coup partait, le tube désolidarisé du frein, reculait fortement en arrière et par ses battements, se trouvait déformé.
Le tube de rechange de la casemate était lui pétardé.

Au fort d'Uxegney existait encore en 1988, un canon de 75 dans chaque casemate qui furent saboté en 1940. Ils étaient restés là jusqu'à ce que l'armée les recupérent.

Lorsque l'association reprit le fort en 1989, il n'y était plus.

Sur la plaquette du fort d'Uxegney, vous trouverez une photo d'un des canons, prise en 1980.



(image issue de la plaquette "le fort d'Uxegney" que vous pouvez vous procurez à cette adresse :

http://fort-uxegney.pagesperso-orange.f ... ation.html

Une autre photo prise par les allemands fut mise en vente sur Ebay montrant le même canon, mais sous un autre angle.

Amicalement
Florian

bonjour,
decidement les façon de saboter la piéce sont multiples:
ALVF cite un reglement de manoeuvre de l'artillerie à pied,turpinite propose une photo,cyril a visité l'interieur des tourelles.

>turpinite:excellente photo pour illustrer vos propos

cyril puisqu'il semble que vous ayez eu acces a l'interieur des tourelles et que pour moi, de l'exterieur sur cette tourelle seul le tube bouché me semblait incapable de tirer,une question me vient?peut etre avez vous pu voir les autres tourelles?est ce qu'elles presentaient toutes ces deteriorations de culasses?
a savoir est ce qu'il y a eu sabotages de toutes les pieces ,ce qui parait plus que logique.si cela n'est pas le cas, a t on une explication;restauration des degats par les allemands,contreordre....

bon je suis conscient que je ne suis plus dans le cadre de 14/18. au depart en posant ma question je pensais que ca datait de cette periode...les reponse venant je me rendu compte que forcement le fort avait ete remis en etat pour 39. desolé

Bonjour

Merci Guy pour la compositions des charges de la 155, j'ai inversé... et pour les manœuvres type pour le sabordage des pièces

Le canon de la tourelle de 155 de Douaumont n'a pas subit de dégât (autre que ceux du temps et de la rouille) et la culasse Canet est toujours présente mais qui ne peut fonctionner car il manque une multitude de "petites" pièces aisément dissimulables (enlevées lors du sabordage de la pièce?). Cette culasse fut re-manœuvrée après l'opération de sabotage, ne serait que pour en retirer la douille et elle à parfaitement fonctionné toutes les pièces ont remplis leurs rôles (extracteur, blocage en position ouverte, etc...).
Donc il est impossible que la tourelle fut sabordée de manière classique, c'est a dire aux pétards de démolition ou par bourrage de chiffons dans l'âme, sinon la culasse n'aurait pas fonctionné.

La tourelle de 75 est la seule qui est ses culasses arrachées et ses tubes gonflés, le reste de la tourelle est intacte (si ce n'est les parois qui reçurent les culasses).
Une chose de sûr, c'est que le canonnier qui à fait fonctionner une dernière fois la tourelle n'était pas à l'étage du poste de tir mais bien à l'étage intermédiaire sinon il aurait été tué par la projection des culasses et autres pièces. Le bourrage de chiffons ne peut être exclus des possibilités de sabordage, mais comment un obus aurait pu se retrouver partiellement sorti du tube et que le deuxième soit parfaitement vide?
L'introduction dans l'âme des deux canons, d'un objet pour saborder les canons est certaine.

Cordialement
Cyril

Bonsoir,

il faut savoir qu'une remise en état des cuirassements et casemates des 4 grandes places de l'Est fut effectuée en 1935 pour servir de deuxième ligne à la ligne Maginot.

De plus des modifications invraisemblables furent effectuées sur Epinal, par le retrait de 1 canon sur deux des casemates de Bourges pour être implanter dans les casemates d'artillerie d'intervalle de la ligne Maginot.

On s'aperçut quelques temps après que ces casemates à demi-armées, ne pouvaient remplir totalement leur rôle.

On modifia les chambres de tir pour reçevoir le canon de 75 Mle 1897 sur affût de campagne.

On sait par exemple, que les deux canons d'Uxegney, armèrent la casemate du Bois d'Ottonville.

Canons qui quelques années plus tard, retrouvèrent leur emplacement d'origine.

Amicalement
Florian

merci a tous pour toutes ces precisions .

Bonsoir,

Juste une pièce supplémentaire au dossier. Mais attention, je la livre telle quelle, n'y connaissant strictement rien. Je ne fais que relayer...

Dans une interview qu'il donnait à la télévision en 1967, le guide du fort de Douaumont (un ancien du RICM qui exerçait cette fonction de guide depuis 35 ans), expliquait cette "affaire" de tourelle en évoquant l'explosion prématuré d'un obus, lors des combats de 40, provoquée par la trop grande chaleur du tube...

Voili, voilà...

??

Bonne soirée.

Stéphan