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Re: L'immobilisme en mouvement ...
Publié : mer. déc. 29, 2004 2:28 am
par patrick corbon
Re bonsoir,
Voici la suite
Tout ça nous a conduit sur le plan stratégique à une attaque frontale sur tout le front pour bousculer l’ennemi et le couper de ses arrières (Pas d’objectif essentiel et aucune intention précise sauf celle d’attaquer partout ». Sur le plan tactique le procédé revient à une formule :
Victoire = masse x vitesse.
Ce fut l’échec initial conséquence de notre doctrine.
Joffre à réagit, , il a manœuvré dans l’esprit de Clauswitz. Il a voulu changer les mentalités (Sans vouloir s’appesantir 162 généraux limogés » et a surtout voulu manœuvré.
Suit le blocage du front. Ni les allemands, ni les Français n’avaient les procédés tactiques et les moyens pour créer une rupture. Notre artillerie légère ne pouvait rien face aux retranchements, l’artillerie de siège n’existait qu’en peu d’exemplaires mais surtout nous n’avions plus, ni l’un, ni l’autre de munitions pour les canons. Nos tubes étaient trop usés, les nouvelles munitions défectueuses ont conduit à la crise des éclatements. Ne restait plus, hors la stratégie indirecte (Opérations périphériques maritimes, blocus), que la défensive-offensive répondant surtout aux demandes Russes (Soutien réciproque – remerciement de Tannenberg).
Cette faillite tactique par manque de moyens pour percer a conduit au fameux « Je les grignote de Joffre en 14-15», puis les attaques en bourrant en 15 (Artois, Champagne), la poussée méthodique, massive et en force en 16 (La Somme). Il a fallut attendre 1917 qu’une nouvelle artillerie soit créée et que les stocks de munitions soient recomplétés pour tenter de percer et d’exploiter. Mais Joffre passa la main à Nivelle.
Re: L'immobilisme en mouvement ...
Publié : mer. déc. 29, 2004 9:36 pm
par Stephan @gosto
Bonsoir,
Merci à tous ceux que j'ai pu lire à la suite de mon post. Cette prise de hauteur m'a apporté bien des éléments que je ne connaissais pas ou que je n'avais pas penser à relier entre eux.
...Bon, je retourne de ce pas dans le fond de la tranchée, bien incapable de rester aussi haut si longtemps !!
Cordialement,
Stéphan
Re: L'immobilisme en mouvement ...
Publié : jeu. déc. 30, 2004 12:52 am
par patrick corbon
Bonsoir à tous,
J'ai bien aimé la façon « hourré pobieda ». C’était la règle jusqu’à l’entrée en guerre bien que Joffre, plus pondéré, car il est du génie, a essayé de la modérer. Pour s’en convaincre, il suffit de voir l’énergie qu’il a dépensé pour doter les armées d’une artillerie lourde et à tir courbe. Forcément les détracteurs furent les fervents défenseurs de l’offensive à outrance qui ne voulaient que de l’artillerie légère, très mobile en se satisfaisant de la plaquette Malandrin pour pallier la trajectoire trop tendue de nos 75. Ce sont les mêmes, à titre d'exemple, qui, dans une conférence de l’école régionale d’instruction des Officiers de réserve et de l’armée territoriale de la 20ème Région, reconnaissent l’impuissance de notre artillerie pour attaquer la place forte de Metz et en déduisent dans leur « Kriegspiel » qu’il suffit pour l'emporter d'un sublime assaut à la baïonnette en plein dans l’axe le plus solide de cette place forte où l’artillerie ennemie sous cuirassement est la plus nombreuse.
Pour retracer l’ambiance voici « les principes de la guerre » par Foch alors instructeur,
« L’attaque décisive : c’est se ruer sur l’ennemi, mais se ruer en nombre et en masse ; là est le salut » parce que « le nombre c’est la supériorité morale à notre profit … C’est la surprise de l’adversaire, la conviction qu’il ne peut résister »… « La considération du feu que l’on subit passe au second plan ; on est parti pour arriver ; il n’y a d’ailleurs qu’un moyen d’en atténuer les effets : c’est de développer un feu plus violent… C’est également de marcher vite. Marcher et marcher vite, précédé de la grêle de balles ; à mesure qu’on serre l’adversaire, présenter des troupes de plus en plus nombreuses, et de plus en plus en main, telle est pour la formule-base des formations à prendre et de la conduite à pratiquer »
Cela laisse rêveur. Et pourtant quelques obus de gros calibre ont suffi à provoquer des débandades dans ces divisions du XXème corps qui se disaient de « fer » et « d’acier ».
NB : Cela explique aussi, en 14, nos dispositifs d'attaque étalés dans la profondeur (Il fallait pouvoir nourrir l'assaut de forces nouvelles).
Heureusement que tous les généraux n’ont pas appliqués à la lettre ces principes ce qui a favorisé notre repli et notre volte face.
Cordialement
Re: L'immobilisme en mouvement ...
Publié : jeu. déc. 30, 2004 1:37 am
par Stephan @gosto
Bonsoir Patrick,
Brrr... ça fait froid dans le dos de lire ces quelques mots de Foch...
Heureusement que tous les généraux n’ont pas appliqués à la lettre ces principes ce qui a favorisé notre repli et notre volte face.
Lanrezac fut un de ceux-ci, n'est-ce pas ?
Cordialement,
Stéphan
Re: L'immobilisme en mouvement ...
Publié : jeu. déc. 30, 2004 3:20 am
par patrick corbon
Bonsoir Stéphan,
Lanrezac non, je ne le pense pas. Il faisait partie des modérés qui manoeuvraient. Quelque peu visionnaire sur les plans allemands, je pense qu'il est venu heureusement perturber les premiers plans de Joffre.
Au début de la campagne il n'y avait qu'un plan de concentration mais qui avait initialement en germe l'invasion de l'allemagne dans l'axe Epinal - Mayence. De fait le piège allemand de nous attirer là était connu aussi c'était une politique du on verra bien quant'on discernera les plans allemands. L'application de la variante du plan XVII provient du fait que l'on connaissait le passage des allemands par la Belgique. Seul problème on a sous estimé les forces allemandes (Réserves) et l'amplitude du mouvement. Bien que cela ne soit pas écrit on peut s'interroger sur la progression prévue des 4 ème Armée et 3ème armées (Initialement un axe orienté nord-ouest - percée au centre aec rabattement à gauche). C'était un peu une ébauche d'une tactique à la Napoléon. Lanrezac destiné à accuser le choc initiale a par ses alternoiements forcé Joffre à le laisser progresser vers Namur et à le renforcer en troupes, ce qui a bouleversé je pense les plans initiaux. L'esprit frondeur et la mésentente avec les anglais ont fait le reste pour son limogeage.
Parmi ses divisionnaires il y en eu (désobéissance des 10 et 3 CA qui ont couru l'aventure dans les fonds de la Sambre et qui ont négligé de se retrancher en défensive (C'est le: on attaque partout où on trouvera l'ennemi).
Ce fut le fait de beaucoup de divisionnaires côté 4ème Armée pour le moins empétrés dans les ardennes Belges. Ce fut le cas à Lagarde (Général Lescot - 2 Dc).
Castelnau avait le défaut tout comme Foch, on a vu ce que cela a donné côté deuxième armée. Dubail plus pondéré, s'en est mieux sorti sur Sarrebourg.
Pour les limogeages, Rocolle dans hécatombe de généraux donne la liste des erreurs ou des reproches.
Plus bas dans l'échelle c'était même parfois plus marqué (Nos gants blancs des ST-Cyriens) avec la politique du en avant à tout pris. Les pertes énormes en officiers en furent la conséquence. C'était d'ailleurs plus vrai dans l'infanterie que chez les chasseurs habitués à manoeuvrer en formations plus diluées.
On en arrivait même à oublier toutes règles élémentaires de prudence (Absence de reconnaissance, d'éclairage- cas à Flaxlanden en Alsace).
L'apprentissage sur le vif fut dur.
Pourtant existante, l'instruction sur la fortification de campagne était méconnue (Tranchées pour hommes couchés ou à genoux). Les replis dus aux mouvements de panique, ont été des plus mortels, car là finalement l'attaque est moins meurtrière).
Cordialement
Re: L'immobilisme en mouvement ...
Publié : jeu. déc. 30, 2004 11:12 am
par Stephan @gosto
Bonjour Patrick,
Merci encore pour cette synthèse.
En relisant mon message précédent, je me suis aperçu que je l'avais mal formulé (sans doute l'heure tardive !!).
Lorsque je parlais du cas de Lanrezac, c'était pour l'inclure dans ces généraux qui ont justement fait preuve, face à la tournure que prenaient les premiers engagements, d'une plus grande prudence en ordonnant un début de repli, sans ordre supérieur. Ce fut bien le cas, n'est-ce pas ?
Cordialement,
Stéphan
Re: L'immobilisme en mouvement ...
Publié : ven. déc. 31, 2004 2:43 am
par patrick corbon
Bonsoir à tous,
Je suis entièrement d'accord avec toi Marc. De fait un guerrier pur aurait eu du mal a surmonter les problèmes techniques et surtout logistiques. Les approvisionnements, transferts de troupes furent des modèles du genre malgré les moyens de l'époque. La coordination de l'ensemble, à tout niveau, laisse songeur compte tenu des moyens de transmission.
Pour Stéphan je vai tâcher de répondre,
Le problème de Joffre c’est qu’il se bornait à prescrire des mouvements à ses généraux sans rien leur dire du but qu’il se proposait. En outre il faisait fi de toutes les difficultés prévisibles.
Lanrezac, en bon général, moins pragmatique, a senti la menace dès le siège de Liège. Au début, il voyait lucidement les risques encourus côté rive gauche de la Meuse et en particulier dans la Région de Dinan, de l’autre, il restait dubitatif face aux conditions d’engagement des anglais voire des Belges et à l’emploi du Corps de cavalerie en Région de Neuf-Château - Paliseul en plein dans son axe de progression prévu région de Semoy - Neufchâteau. Pour lui, s’empêtrer dans les Ardennes Belges était absurde et risqué. En bon chef, il a su toujours rendre compte et faire des propositions pertinentes en fonction de ce qu’il en connaissait, que ce soit sur la situation générale ou la manœuvre amie. L’essentiel de ses propositions ont été approuvées d’ailleurs sans réserve. Pour son engagement en basse Sambre la voie de ses débouchés est déjà presque barrée et les anglais ne sont pas prêt. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il était réfléchi et qu’il faisait preuve de circonspection. Sa mise en défensive à la lisière sud du Borinage est la plus belle preuve qu’il ne faisait pas partie des protagoniste de l’offensive à outrance car il lui fallait concentrer ses forces avant l’attaque tout en attendant l’arrivée des anglais pour protéger son flanc gauche et l’offensive de Langle pour protéger sa droite.
Lors de la bataille de Mons Charleroi ses 3, 10 et 20ème corps ont désobéis. Non content de ne pas se fortifier, ils ont en outre procédé à des attaques décousues relativement coûteuses mais qui n’ont pas globalement impacté la situation globale de l’armée d’autant que d’Esperey a rétabli quelques situations hasardeuses sur la Meuse. La décision de repli fut prise parce que les Anglais ont été mis en échec face à des forces inattendues et l’armée de Langle retraitait. Ce fut sa décision d’ordonner le repli pour éviter la destruction totale de son armée par un double enveloppement (2ème et 3ème armée allemande). Les Anglais échaudés et pressés par Kluck refusent de plus en plus le combat et entraînent à leur suite par effet d’alignement les autres armées. Langle se resserre à l’est. Le repli fut un modèle du genre car il a préservé la force morale de son armée invaincue malgré les difficultés du terrain, la fatigue, les milliers de réfugiés Belges et sa position toujours en retrait voire isolé de ses voisins fait qu’il est constamment menacé sur ses flancs.
Mais il en a quand même imposé à la deuxième armée allemande qui a adopté une poursuite plus circonspecte que Von Kluck gagné par l’euphorie.
De fait seuls Lanrezac et Dubail se sont vraiment repliés. Pau, lucide également, bloqué dans son cul de sac de haute Alsace demandait lui à transférer son armée ailleurs où il serait plus utile. Les autres, battus, ont de fait retraités en mettant en péril leurs voisins. Heureusement que la poursuite allemande a été relativement molle.
Certes l’offensive à outrance a tué mais bien souvent c’est l’inexpérience des débuts qui fut la cause des déboires d’autant que les succès initiaux avaient conduit à sous estimé l’adversaire et à adopter un enthousiasme téméraire confortant ainsi le triomphe de l’offensive à outrance. Les résultats furent ce que l'on connait.
Cordialement
Re: L'immobilisme en mouvement ...
Publié : ven. déc. 31, 2004 3:20 am
par patrick corbon
Re à tous,
j'oubliais. Dans ce que l'on peut reprocher à Joffre outre qu'il n'a pas concentrer son effort c'est d'avoir distrait des troupes en haute Alsace pour rien (Ne restait plus que trois corps d'armée à Dubail en tête de son attaque). De même, si l'on peut, je dirais presque que l'on doit, l'excuser d'avoir sous estimé les forces de l'aile allemande marchante il est impardonnable que l'on n'a pas mis en état de défense nos places du Nord. Même dépassée, celle de Longwy a bien résisté. Elles auraient permis de distraire des troupes et de fait d'affaiblir l'aile marchante. De plus en déclassant Lille (Imputabilité politique) on s'est privé d'une place offensive pouvant agir directement sur les arrières de l'ennemi. Au grand dam des partisans de la fortification linéaire Séré de Rivière a bien verrouillé le passage sur les axes principaux. La bonne preuve, c'est que Bülow a perdu deux jours pour masquer la place de Laon -La Fère pourtant inoccupée. Maubeuge à distrait un corps d'armée. S'il en avait été de même pour Maubeuge, Lille, Laon, La Fère, Reims au moins quatre corps d'armée auraient été distraits. Les délais gagnés auraient permis de se réorganiser voire de battre dans le détail les forces canalisées dans les trouées. On avait largement assez de monde dans les dépôts pour armer ces places.
Cordialement
Re: L'immobilisme en mouvement ...
Publié : ven. déc. 31, 2004 11:00 am
par Stephan @gosto
Bonjour Patrick,
Vraiment merci pour ces éclairages !
Meilleurs voeux !
Cordialement,
Stéphan
Re: L'immobilisme en mouvement ...
Publié : dim. janv. 02, 2005 8:24 pm
par patrick corbon
Bonsoir à tous et meilleurs vœux,
A la fois d'accord et pas d'accord avec vous Marc.
Je vais essayer de répondre chronologiquement pour déterminer ensuite le rôle de la première bataille dans la suite de la guerre.
Tout d’abord les origines antérieurs des causes,
Déjà, il faut se rendre compte de l’instabilité du pouvoir politique de notre république par la faute d’une minorité, les conservateurs, qui ont pris pour jeu favori de s’en prendre au gouvernement en place quelque soit son bord (Valse des gouvernements). De 1900 à la guerre, une quinzaine de présidents du conseil. De 1871 à 1914, le ministre de la guerre à changé plus d’une quarantaine de fois. On peut comprendre que ce n’était pas le propre de ceux-ci de s’investir dans leur job et de trop discuter pour ne pas mécontenter des budgets des armées que ce soit à la chambre ou aux finances. De plus l’administration du ministère était un monstre ingérable et surtout non coordonnable. Les services et directions d’armes sont directement subordonnés au ministre tout comme l’EMA et ont même rang (Quelle guerre de boutons cela devait-il être). De fait ils échappaient à toute subordination au chef d’état major général, généralissime désigné à la guerre et avait entière indépendance (C’est pour ça que l’on ne peut imputer à Joffre la doctrine d’offensive à outrance. Elle existait avant et changer les mentalités selon le règlement de 1913 ne lui appartenait pas tout comme les différentes expérimentations de nouvelles doctrines. A lui restait les plans et l’école supérieur de guerre mais là son action ‘a pu se faire sentir que bien après quand les futurs officiers élèves auront accès aux postes à responsabilité. A tout ça il faut rajouter la mentalité qui régnait alors. Suite aux différentes affaires (Dreyfus, fiches, etc.) certains opportunistes et arrivistes profitèrent du changement des règles d’avancement jusqu’alors presque automatique (Vieillissement des cadres). Ce fut visible surtout sous André où là tout ce fit au piston en dehors de toute règle de mérite. La longue liste des concernés se retrouve presque dans celle des oreilles fendues. Hors la délation qui était de règle, les réclamations médiatisées à tout propos firent le reste. La défiance s’est installée et pour ne pas être rajouté aux listes des mis de côté, l’encadrement n’a plus fait de vague et a cherché à éviter toute histoire. Suite à la crise d’Agadir, c’est avec un étonnement déguisé que les chambres apprennent par le rapport du député Humbert notre retard sur l’Allemagne. Cela permis un redressement sensible pendant les années 12, 13 et 14. Le service à trois ans en fit partie. Les militaires eux mêmes, non réfléchis, avaient accepté cette règle des deux ans. Résultats, un sous encadrement médiocre surtout en sous-officiers et une pénurie de personnels d’autant que l’artillerie est montée en puissance, en nombre de canons mais non pas en personnels et en chevaux (Crise des effectifs). Avec les trois ans, non seulement on augmentait les classes instruites mais en plus le rapport de force avec l’Allemagne nous devint favorable (Pas longtemps, quoique que des problèmes budgétaires les touchaient aussi). Le budget jusque là systématiquement amputé redevint acceptable pour combler le retard mais resta insuffisant (Dotation initiale en munitions complète prévue en 15 ; artillerie lourde à partir de 15 mais surtout 17). Forcément les promesses budgétaires ne furent pas entièrement tenues et les nécessaires investissements en infrastructure pour le service à 3 ans ne donnèrent pas les effets escomptés ( Casernes nouvelles, création d’un corps nouveau 21 CA ). La pire conséquence fut celle des munitions (Crise dès la course à la mer, heureusement l’Allemagne aussi). Partant de l’hypothèse d’une guerre courte, décisive l’industrie n’était pas préparée a relancer la production. Notre option de la nation en arme fit le reste car après la mobilisation, les entreprises n’avaient plus d’ouvriers qualifiés (Pas pour rien que les agriculteurs ont payés le plus lourd tribut. Dès septembre les mécaniciens ont été retirés du front). Conséquence le grignotage fin 14 et 15.
Les règlements et instructions évoluèrent aussi (Loi militaire de 13 et règlement de 14). Là aussi il était trop tard pour maîtriser la nouvelle initiative laissée aux cadres de contact, toujours fervents et partisans de l’offensive à outrance ne serait ce que pour plaire à leurs chefs directs . Politiquement parlant cela correspond à une guerre courte dont la fin est d’abattre l’ennemi par une action décisive.
J’ai pas tout dit, mais voilà sommairement dressé le tableau qui, avec une doctrine surannée, nous amène en 1914 à cette ascension aux extrèmes par les actions réciproques que Clausewitz définissait ainsi :
- le but politique : nécessité absolue d’abattre l’adversaire sous peine d’être abattu par lui,
- l’objectif militaire : puisque aucun des deux adversaires ne peut faire moins que l’autre, ils seront logiquement amenés à faire l’un et l’autre le maximum,
- les moyens de la guerre : pour abattre l’autre, chacun déploie à l’extrême ses forces matérielles et morales.
C’est la guerre absolue dont la montée de la violence à l’extrême est difficilement maîtrisable (Compte tenu du nombre de prisonniers de part et d’autres, la situation est restée relativement maîtrisée sur le sujet).
Cet instrument d’une autre politique a néanmoins un défaut. Pour que la bataille soit décisive, il faut d’une part définir le style à employer, d’autre prendre les dispositions en conséquences pour abattre l’ennemi. Pour y réussir il faut un but, un centre vital à atteindre.
Cordialement, avant la suite.