Re: Belle photographie de poilus au front
Publié : mer. mai 14, 2014 7:38 pm
Bonjour,
Je crois qu'il faut prendre en compte certains faits:
Si un fantassin est doté d'un mousqueton VB, c'est qu'il a pour mission de l'employer en tir direct avec tir à la hanche. La question est: pour quoi faire? La réponse est que ce fantassin a pour mission d'appuyer un groupe de ses camarades et de prendre instantanément à partie un ennemi qui surviendrait inopinément et non pas d'effectuer un tir vertical sur un objectif déterminé.
Prenez la composition d'un détachement chargé d'un "coup de main" composé d'une trentaine d'hommes, ainsi répartis:
-10 hommes sont chargés de "nettoyer" un secteur de la tranchée ennemie et d'y faire des prisonniers, ils ont pour armement des pistolets automatiques et des grenades à main, on peut aussi y trouver une équipe lance-flammes et il n'est pas exclu qu'un ou deux hommes soient équipés d'un fusil de chasse (classique juxtaposé ou "automatique").
-10 hommes sont des fusiliers-mitrailleurs avec au moins 3 FM et les pourvoyeurs sont armés de fusils, ils sont chargés de couvrir la progression de leurs camarades.
-10 hommes sont des grenadiers VB, assurant la protection du dispositif et chargés de neutraliser tout ennemi se découvrant à toutes distances.
Si vous n'êtes pas convaincu, j'ai à disposition une bonne demi-douzaine d'ordres préparatoires à l'exécution de coups de main qui détaillent ce que je viens de résumer en quelques lignes.
Bien entendu, si vous vous en tenez à la lettre des "Règlements", vous ne trouverez rien là-dessus car le propre des éléments chargés des "coups de main" est d'être un "groupe à part" dont les membres choquent leurs camarades, tout emprunt de l'égalitarisme propre au caractère français, mais "protégés", encouragés et formés par des chefs au tempérament offensif. Cet état de fait est contraire aux ordres du général Pétain, hostile aux "Sections franches", "Corps francs" et autres "Grenadiers d'élite" dont la création a pourtant été un des points positifs de l'action du général Nivelle.
Mais la "nature ayant horreur du vide", les unités "à part", interdites par le généralissime Pétain, ont subsisté avec la "bénédiction" des chefs "offensifs", par exemple dans les unités (Division puis Corps d'Armée) commandées par le général Passaga, mais il n'est pas le seul.
Un dernier point de votre argumentation, le tir d'une grenade à la hanche est imprécis avec une arme courte comme le mousqueton: ceci n'est pas exact. Dans notre jeunesse (de bientôt septuagénaire!), nous avons été formés à tirer la grenade anti-char de 73 mm pesant 800 grammes produisant une "réaction" bien supérieure à celle d'une grenade VB (tant sur le fusil que sur l'homme!). Le char-cible placé à 100 mètres était facilement atteint par les soldats habiles et résistants à cette forme "virile" du tir à la grenade à fusil. Ce qui veut dire qu'un grenadier VB de la Grande Guerre peut placer sa grenade sur un groupe d'ennemis approchant à 100 mètres, et même moins, en tirant à la hanche.
Vous avez peut-être toujours un doute sur mon argumentation, la parution de compte-rendus, ordres et de photographies de "grenadiers d'élite" que je réserve pour une revue dissipera certaines objections, tant sur l'armement réellement employé lors des "coups de main" que sur les "résultats" de certaines opérations françaises de l'espèce. Évidemment, ces opérations ne concernent qu'une minorité de combattants "hors du cadre" mais ce n'est pas une raison suffisante pour les nier.
Cordialement,
Guy François.
Je crois qu'il faut prendre en compte certains faits:
Si un fantassin est doté d'un mousqueton VB, c'est qu'il a pour mission de l'employer en tir direct avec tir à la hanche. La question est: pour quoi faire? La réponse est que ce fantassin a pour mission d'appuyer un groupe de ses camarades et de prendre instantanément à partie un ennemi qui surviendrait inopinément et non pas d'effectuer un tir vertical sur un objectif déterminé.
Prenez la composition d'un détachement chargé d'un "coup de main" composé d'une trentaine d'hommes, ainsi répartis:
-10 hommes sont chargés de "nettoyer" un secteur de la tranchée ennemie et d'y faire des prisonniers, ils ont pour armement des pistolets automatiques et des grenades à main, on peut aussi y trouver une équipe lance-flammes et il n'est pas exclu qu'un ou deux hommes soient équipés d'un fusil de chasse (classique juxtaposé ou "automatique").
-10 hommes sont des fusiliers-mitrailleurs avec au moins 3 FM et les pourvoyeurs sont armés de fusils, ils sont chargés de couvrir la progression de leurs camarades.
-10 hommes sont des grenadiers VB, assurant la protection du dispositif et chargés de neutraliser tout ennemi se découvrant à toutes distances.
Si vous n'êtes pas convaincu, j'ai à disposition une bonne demi-douzaine d'ordres préparatoires à l'exécution de coups de main qui détaillent ce que je viens de résumer en quelques lignes.
Bien entendu, si vous vous en tenez à la lettre des "Règlements", vous ne trouverez rien là-dessus car le propre des éléments chargés des "coups de main" est d'être un "groupe à part" dont les membres choquent leurs camarades, tout emprunt de l'égalitarisme propre au caractère français, mais "protégés", encouragés et formés par des chefs au tempérament offensif. Cet état de fait est contraire aux ordres du général Pétain, hostile aux "Sections franches", "Corps francs" et autres "Grenadiers d'élite" dont la création a pourtant été un des points positifs de l'action du général Nivelle.
Mais la "nature ayant horreur du vide", les unités "à part", interdites par le généralissime Pétain, ont subsisté avec la "bénédiction" des chefs "offensifs", par exemple dans les unités (Division puis Corps d'Armée) commandées par le général Passaga, mais il n'est pas le seul.
Un dernier point de votre argumentation, le tir d'une grenade à la hanche est imprécis avec une arme courte comme le mousqueton: ceci n'est pas exact. Dans notre jeunesse (de bientôt septuagénaire!), nous avons été formés à tirer la grenade anti-char de 73 mm pesant 800 grammes produisant une "réaction" bien supérieure à celle d'une grenade VB (tant sur le fusil que sur l'homme!). Le char-cible placé à 100 mètres était facilement atteint par les soldats habiles et résistants à cette forme "virile" du tir à la grenade à fusil. Ce qui veut dire qu'un grenadier VB de la Grande Guerre peut placer sa grenade sur un groupe d'ennemis approchant à 100 mètres, et même moins, en tirant à la hanche.
Vous avez peut-être toujours un doute sur mon argumentation, la parution de compte-rendus, ordres et de photographies de "grenadiers d'élite" que je réserve pour une revue dissipera certaines objections, tant sur l'armement réellement employé lors des "coups de main" que sur les "résultats" de certaines opérations françaises de l'espèce. Évidemment, ces opérations ne concernent qu'une minorité de combattants "hors du cadre" mais ce n'est pas une raison suffisante pour les nier.
Cordialement,
Guy François.