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Re: Infirmier ou simple soldat ?

Publié : mar. sept. 18, 2012 8:22 pm
par La Boussole
Bonsoir,

pierreth1 : Donc nous sommes bien d'accord ?!!! En 14-18, tout au moins en théorie, les brancardiers devaient arborer leurs brassards spécifiques (...) et non ceux de la Croix Rouge !

Concernant le document que nous a suggéré ACHACHE, je viens de le parcourir à tête reposée et bien qu'il soit fort intéressant, je pense qu'il manque un tantinet de rigueur et peu facilement induire le néophyte en erreur...
En effet, en bas de ce document, il est indiqué qu'il a été retranscrit et colorisé par Laurent Provost le 20 décembre 2007.

Or :

_Au niveau de ladite retranscription, j'ai noté quelques coquilles dans les textes, ce qui pour un document aussi court, trahit une certaine légèreté. Après une bonne relecture, ces petites erreurs auraient du être rapidement corrigées.

_Par conséquent, je pense qu'avec la même légèreté, il y a un gros problème de colorisation au niveau des brassards et de leurs légendes. En effet, sur le même schéma sont représentés deux brassards, le premier, une croix verticale (légendée "A"), le second, une croix oblique (légendée "B"). Maintenant, si on se fit à la retranscription, il n'est plus fait allusion qu'à une seule référence, une "fig 1" qui ne correspond plus à rien sur le schéma (sans pour autant être conforme à la description qu'il en est fait "leurs brassards en drap bleu sur lesquels se détachait une croix de Malte (à branchesoblique)", on imagine toutefois qu'elle se rapporte à celle référencée "B", colorisée rouge sur fond blanc...). De plus le texte censé illustrer ce schéma n'aide pas vraiment un non-initié et laisse largement planer l’ambiguïté avec ces notions d'antériorité, de neutralité et ses références à la Convention de Genève et aux infirmiers. Aussi en admettant que Laurent Provost dont je salue le travail ne soit pas un spécialiste de la question, il est naturel que spontanément, il se soit empressé de coloriser les croix en rouge.
Aussi, je pense que sur le premier schéma, la croix verticale (légendée "A"), le brassard aurait dû être noir et la croix laissée blanche ; que sur le second schéma, la croix oblique (légendée "B"), le brassard aurait dû être bleu et la croix noire...

_Enfin, et bien que le document porte sur le service des brancardiers, il faut noter que son illustration est une image à découper présentant un "infirmier portant un brancard", c'est écrit à l'encre bleu sur le verso de ladite image qui ponctue le document.

KiGanshu : Je suis désolé de m'être étalé avec cette analyse quelque peu hors-sujet. Qui plus est, je crains qu'elle ne fasse pas d'avantage avancer votre schmilblick dans la mesure où, à l'encontre de tout règlement, il est avéré que des brancardiers (dans quelles proportions? je l'ignore...) aient arboré le brassard blanc à croix rouge, peut-être le cas de votre premier cliché, qui sait ? Maintenant, et celà n'engage que moi, je persisterais à dire que notre homme est le dénommé ESPINET mais ne me demandez pas pourquoi ;)


Re: Infirmier ou simple soldat ?

Publié : mar. sept. 18, 2012 10:02 pm
par KiGanshu
Bonsoir,

La discussion à propos du brassard est fort intéressante, bien au contraire. Ce que je peux affirmer de mon coté c’est que mon grand-père n'a jamais été infirmier et que je possède des images du service de santé du 6ème batailklon du 217ème où tous les hommes sans exception arborent le brassard blanc à croix rouge.

Pour ce qui est de mon personnage, je fais l'analyse suivante : je ne vois pas d'insignes évidents d'infirmier (pattes de col) sur le soldat en question, j'en déduirais donc que c'est un simple soldat et donc le dénommé BELLET-DELILE, mais je voudrais que des yeux plus exercés confirment ma lecture de ces photos.

Dominique

Re: Infirmier ou simple soldat ?

Publié : mar. sept. 18, 2012 11:08 pm
par marpie
Bonsoir à tous
Bonsoir Dominique

Pour répondre à votre question subsidière , voici un tableau des effectifs du service de santé du Régiment ( extrait d'un Mémento d'instruction militaire postérieur à la Grande Guerre mais proche de la réalité de l'époque )
A ces effectifs il faut ajouter les 90 brancardiers du groupe sanitaire divisionnaire

Bien amicalement
Marpie

Re: Infirmier ou simple soldat ?

Publié : mar. sept. 18, 2012 11:10 pm
par Jean-Claude Poncet
Bonsoir à tous,
Bonsoir Monsieur La Boussole,
Il vous sera aisé d’effectuer les corrections à la communication suivante que vous avez faite et pour faire suite à votre remarque …
Concernant le document que nous a suggéré ACHACHE, je viens de le parcourir à tête reposée et bien qu'il soit fort intéressant, je pense qu'il manque un tantinet de rigueur et peu facilement induire le néophyte en erreur...
En effet, en bas de ce document, il est indiqué qu'il a été retranscrit et colorisé par Laurent Provost le 20 décembre 2007.

j’ai l’honneur de vous signaler deux fautes et une absence d’espace dans l’extrait de phrase que vous avez écrites :

Maintenant, si on se fit à la retranscription, il n'est plus fait allusion qu'à une seule référence, une "fig 1" qui ne correspond plus à rien sur le schéma (sans pour autant être conforme à la description qu'il en est fait "leurs brassards en drap bleu sur lesquels se détachait une croix de Malte (à branchesoblique)"

J'ai noté aussi une faute de conjugaison du verbe pouvoir mais vous la trouverez facilement, elle se trouve dans la citation "peu" au lieu de "peut"...

Pour ce qui est du brassard, sur la photographie présentée les soldats portent bien la croix de Genève ainsi qu’il est courant de la trouver dans de nombreux textes.
Pour ce qui me concerne je pense que les brancardiers - musiciens sont affectés à la C.H.R. mais qu’il se trouve aussi des brancardiers au niveau des compagnies, de même qu’un infirmier.
Je possède une photographie représentant et désignant nominativement pas mal de brancardiers du 6e bataillon du 297e régiment d’infanterie. Ils sont 23 pour le bataillon et sur la photo est également présent le médecin du bataillon (médecin aide-major Richard et le médecin-chef du régiment Decour (c’est ainsi qu’il est nommé en fait il était médecin major de 1re classe). Ils sont tous porteurs de la croix de Genève et je possède une photo du tout début de la campagne de ce régiment et tous les brancardiers et infirmiers entourant le médecin Decour sont porteurs de la croix de Genève également.
En fait dans un régiment le nombre de brancardiers est assez élevé.
Cordialement.
Mes salutations à tous et toutes,
Jean-Claude Poncet

Re: Infirmier ou simple soldat ?

Publié : mar. sept. 18, 2012 11:10 pm
par marpie
Image







Oups , désolé pour le temps de transmission du tableau ( le temps de revoir mon orthographe , pour la syntaxe , pas eu le temps...)
Source : Mémento d'Instruction Militaire Générale mise à jour du 01 10 1932
Bonne soirée
Marpie

Re: Infirmier ou simple soldat ?

Publié : mar. sept. 18, 2012 11:44 pm
par Rutilius

Bonsoir à tous,


La Convention de Genève du 22 août 1864 pour l’amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, telle que complétée par les articles additionnels adoptés le 20 octobre 1868, fut remplacée par la Convention de Genève du 6 juillet 1906 à l’intitulé identique. Ce nouvel accord international sur le droit humanitaire de la guerre n’est toutefois jamais entré en vigueur, faute d’avoir été ratifié par un nombre suffisant de parties contractantes. Il renfermait un chapitre IV intitulé « Du signe distinctif » qui était ainsi rédigé :

Art. 18. – Par hommage pour la Suisse, le signe héraldique de la croix rouge sur fond blanc, formé par interversion des couleurs fédérales, est maintenu comme emblème et signe dis-tinctif du service sanitaire des armées.

Art. 19. – Cet emblème figure sur les drapeaux, les brassards, ainsi que sur tout le matériel se rattachant au service sanitaire, avec la permission de l'autorité militaire compétente.

Art. 20. – Le personnel protégé en vertu des articles 9, alinéa 1er, 10 et 11 porte, fixé au bras gauche, un brassard avec croix rouge sur fond blanc, délivré et timbré par l’autorité militaire compétente, accompagné d’un certificat d’identité pour les personnes rattachées au service de santé des armées et qui n »auraient pas d’uniforme militaire.

Art. 21. – Le drapeau distinctif de la Convention ne peut être arboré que sur les formations et établissements sanitaires qu’elle ordonne de respecter et avec le consentement de l’autorité militaire. Il devra être accompagné du drapeau national du belligérant dont relève la formation ou l’établissement.
Toutefois, les formations sanitaires tombées au pouvoir de l’ennemi n’arboreront pas d’autre drapeau que celui de la Croix-Rouge, aussi longtemps qu’elles se trouveront dans cette situation.

Art. 22. – Les formations sanitaires des pays neutres qui, dans les conditions prévues par l’article 11, auraient été autorisées à fournir leurs services, doivent arborer, avec le drapeau de la Convention, le drapeau national du belligérant dont elles relèvent.
Les dispositions du deuxième alinéa de l’article précédent leur sont applicables.

Art. 23. – L’emblème de la croix rouge sur fond blanc et les mots « Croix-Rouge » ou « Croix de Genève » ne pourront être employés, soit en temps de paix, soit en temps de guerre, que pour protéger ou désigner les formations et établissements sanitaires, le personnel et le matériel protégés par la Convention.



Bien que non entrée dans le droit positif lors de l’ouverture des hostilités, la convention du 6 juillet 1906 doit néanmoins être considérée comme l’expression de la coutume internationale du moment quant au statut tant des militaires blessés que des services de santé des armées en campagne. Celles de ses stipulations qui ne soulevaient aucune objection de la part des États signataires, et notamment celles précitées relatives au signe distinctif, furent donc de facto appliquées par les belligérants.


V. l’intégralité de ces textes ici —> pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-servic ... 1673_1.htm

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Bien amicalement à vous,
Daniel.

Re: Infirmier ou simple soldat ?

Publié : jeu. sept. 20, 2012 7:53 pm
par pierreth1
Bonsoir,
L'un n'empèche pas l'autre, les conventions de genève d'avant guerre s'adressent au personnel sanitaire. pas à tous les personnels; c'est bien pour cela que les brancardiers d'unité ont une croix de saint andre noire et pas un brassard croix rouge. , sinon pourquoi diable un etat aussi cartesien que le notre aurait invente ce brassard n'existant pas en regard des conventions de geneve et donc n'ayant strictement aucune valeur protectrice?? Surtout si les conventions d'avant guerre avaient été aussi protectrices?
Il faut effectivement attendre les conventions de 49 pour que "tous personnels" portant secours aux blesses que cela soit sa fonction principale voire unique ou que cela soit une fonction supplementaire temproraire soient auutorises à porter l'insigne de neutralité!
Dans le cas des musiciens au debut du conflit lors de l'attaque ils jouent de leur instrument pour soutenir "l'ardeur du regiment" après l'attaque dans la mesure où l'on reste maitre du terrain ils abandonnent leur instrument pour devenir brancardier. cette fonction est donc habituelle donc rien n'interdit qu'ils fassent partie du personnel autorise à porter ce brassard à croix rouge, d'autant plus que les musiciens à ce moment là de la guerre ne sont pas des combattants, m^me si bien évidemment ils ont suivi l'instruction de base, au debut du conflit les brancardiers vont sur le champ de bataille relever les blessés après les combats§
Cordialement
Pierre

Re: Infirmier ou simple soldat ?

Publié : jeu. sept. 20, 2012 9:27 pm
par La Boussole
Bonsoir,

Jean-Claude Poncet : A la différence près que mes propos n'ont malheureusement (...) pas valeur de référence. Et, en ce qui concerne mes fautes d'orthographe, j'essaie de m'appliquer ;)

Encore une fois, je salue le travail de retranscription de Laurent Provost, ce sont des documents rares de très grande valeur que j'ai commencé à parcourir avec un vif intérêt. Le petit hic, c'est que la plupart renferment autant, sinon plus de coquilles que le dossier du service des brancardiers.
Attention !!! Je ne cherche pas à blâmer cet homme aux intentions plus que louables mais, je crains qu'il faille prendre quelques documents très spécifiques avec des pincettes, voir même des pinces chirurgicales pour rester dans le thème ;)

Que ces documents soient cités en référence ne me choque pas sur le fond, mais sur la forme, il serait peut-être bon de préciser ce léger bémol aux néophytes à qui ont les propose... non ?

Bien cordialement !

Re: Infirmier ou simple soldat ?

Publié : ven. sept. 28, 2012 9:13 pm
par Rutilius

Bonsoir à tous,


 Brancardiers et « Brassard de neutralité » de la Convention de Genève.


Sous l’empire du décret du 31 octobre 1892 portant règlement sur le service de santé en campagne (art. 10 et 23), les « brancardiers régimentaires » demeuraient des soldats de l’armée régulière. Leur service sanitaire accompli, ils retournaient donc dans une unité combattante, de sorte qu’ils ne pouvaient, à aucun titre, bénéficier de l’immunité accordée par l’article 2 de la Convention de Genève, d’une part, au personnel appartenant aux hôpitaux et aux ambulances, ainsi qu’au service de santé, d’administration et de transport des blessés, et, d’autre part, aux aumôniers. Ils étaient certes munis d’un signe distinctif, mais autre que le « Brassard de neutralité », ou « Brassard international de la Convention de Genève ».

Les « brancardiers régimentaires » furent néanmoins astreints au port dudit brassard par l’article 10 du décret du 20 février 1909 portant règlement sur le service de santé de l’armée en campagne (Bulletin officiel du Ministère de la Guerre, édition méthodique, Vol. 82 : « Règlement sur le service de santé de l'armée en campagne. Texte arrêté à la date du 20 février 1909 » – Ouvrage non retrouvé). A cette date, et pour respecter les stipulations du texte conventionnel, ils furent donc nécessairement « neutralisés », à l’instar des médecins du cadre actif, de la réserve et de l’armée territoriale, des médecins auxiliaires et des infirmiers régimentaires.

Cette importante réforme fut commentée par la « Circulaire du 5 octobre 1909 relative à la destination à donner à des brassards pour brancardiers régimentaires » (Journal officiel militaire 1909, n os 41~ 42, p. 1.272 et 1.273), dont la teneur suit :

« Paris, le 5 octobre 1909.

D’après les dispositions de l’article 10 du décret du 20 février 1909 sur le service de santé en campagne, les brancardiers régimentaires doivent porter le brassard international de la convention de Genève. Ce brassard fait partie du matériel du service de santé.
Par suite, les brassards pour brancardiers régimentaires du modèle décrit au volume n° 1.051 (Description des uniformes, art. 182) qui sont constitués, au titre du service de l’habillement, dans les approvisionnements, se trouvent sans emploi.
En vue de leur assurer une destination, il conviendra de les utiliser, pour combler les déficits existants ou futurs dans les approvisionnements de brassards pour conducteurs régimentaires, en remplaçant la croix de Malte par l’attribut prévu à l’article 181 de la description des uniformes susvisée.
La dépense qui résultera de cette opération sera imputée sur les crédits du budget de l’habillement (1re section). Les corps en feront l’avance et s’en feront rembourser dans la forme ordinaire (relevé modèle n° 34, colonne 21). »


Le décret du 20 février 1909 portant règlement sur le service de santé de l’armée en campagne fut lui-même abrogé et remplacé par le décret du 26 avril 1910 à l’intitulé identique (Texte non retrouvé). Mais ce nouveau texte réglementaire, reprenant à cet égard l’économie du précédent, comportait un article 10 rédigé, semble-t-il, en termes similaires.

A noter, enfin, que les « groupes de brancardiers » furent rayés de la Liste des unités combattantes par l’article 1er du décret du 11 janvier 1918 (J.O. du 14 janv. 1918 ; Recueil Duvergier –, T. XVIII, 1918, p. 30). Ils furent alors renommés « Unités sanitaires de première ligne » (D. 11 janv. 1918, art. 2), leur personnel « [étant] et demeur[ant] neutralisé conformément aux conventions internationales en vigueur » (D. 11 janv. 1918, art. 3).


Pour de plus amples développements, V. ici —> pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-servic ... _1.htm#bas

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Bien amicalement à vous,
Daniel.

Re: Infirmier ou simple soldat ?

Publié : ven. sept. 28, 2012 9:59 pm
par KiGanshu
Bonsoir,

Une autre photo du personnage :

Image

Je l'ai récupéré par le petit-fils d'un camarade brancardier de mon grand-père tué en 1916 devant le tunnel de Tavannes. Par la même occasion, il avait aussi une photo où figuraient nos 2 grand pères, mais j'en ferai sans doute un fil séparé.

Ceci dit, cela ne m'avance semble t-il pas beaucoup sur le grade (ou fonction) de ce soldat.

Dominique