Re: Un prisonnier du 2 RACC à Rossignol
Publié : dim. août 07, 2011 1:23 pm
En hommage à Gustave Marie et ses camarades.
J’abonde dans les commentaires de notre ami Popol sur l’hécatombe des artilleurs.
L’écrit (texte et chiffres)du Colonel Grasset dans « La Guerre en action – Surprise d’une division- Rossignol-Saint-Vincent paru en 1932 » était déjà amplement relaté dans un premier ouvrage (1922) de l’abbé J.HUBERT Curé de Rossignol et J.NEUJEAN, ancien combattant (deux témoins oculaires) et complété par une seconde édition parue en 1929.
Je lis, p.54(édition 1929) VII.- Les derniers obus :
« A 19 heures, écrit un artilleur, après être restés douze heures sous un feu épouvantable, il ne restait plus qu’un charnier de notre belle artillerie divisionnaire ; les canons étaient hors de service après avoir consommé toutes leurs munitions ; les chevaux étaient éventrés ; la moitié du personnel hors combat. Les survivants, à la nuit, furent faits prisonniers.Pas un n’a bronché : alors qu’ils étaient sûrs d’y passer tous, pas un n’a flanché ; ils ont servi leurs pièces comme à la manœuvre…
Le commandant Petit : « ce sera seulement avec le jour que notre feu s’éteindra peu à peu, les munitions épuisées ; et, après d’infructueuses tentatives pour échapper à leur sort, les groupes épars de ce qui reste de combattants tomberont au cours de la nuit. »
… on entend les rauques voix teutonnes.
…. Nos batteries vident leurs caissons sur le village et ses abords qui grouillent d’Allemands.Les clairons ennemis sonnent le « cessez le feu » français… Mais on n’est pas dupe de cette ruse ; on y répond en redoublant les feux, en se hâtant d’épuiser ce qui reste de munitions. C’est le suprême défi à l’ennemi de cette poignée de braves qui ont vu tomber autour d’eux leurs chefs et leurs camarades sans discontinuer, pendant les douze heures qu’ils ont tenu tête aux troupes du Kaiser sans cesse alimentées par de nouveaux renforts.
Une ligne d’infanterie allemande s’est glissée au pied des pentes et dirige un feu intense sur nos batteries maintenant silencieuses, infligeant à l’artillerie divisionnaire d’ultimes et lourdes pertes ;…
Mais avant de tomber aux mains de l’ennemi, les artilleurs enclouent leurs canons, caressent leurs chevaux, puis les abattent.Non, l’Allemand n’utilisera pas le butin qu’il capture ! Il verra que les caissons sont vides. Les canonniers ont lutté surhumainement ; ils ont semé la mort dans les rangs ennemis et démoli trois batteries allemandes…
NB . L’édition de 1925 « L’Invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg » du Chanoine Jean SCHMITZ et Dom Norbert NIEUWLAND, tient le même langage car elle repose surtout sur les écrits et les relations de tous ces témoins oculaires, en y faisant référence. Apprécions la correction. Le colonel Grasset, lui, ne dévoile pas ses sources… l’armée, était-ce déjà la « Grande Muette »
Amicalement à Popol et à tous nos amis qui s’intéressent aux batailles de 22 août 1914 en Belgique … ce samedi sanglant.
René.
J’abonde dans les commentaires de notre ami Popol sur l’hécatombe des artilleurs.
L’écrit (texte et chiffres)du Colonel Grasset dans « La Guerre en action – Surprise d’une division- Rossignol-Saint-Vincent paru en 1932 » était déjà amplement relaté dans un premier ouvrage (1922) de l’abbé J.HUBERT Curé de Rossignol et J.NEUJEAN, ancien combattant (deux témoins oculaires) et complété par une seconde édition parue en 1929.
Je lis, p.54(édition 1929) VII.- Les derniers obus :
« A 19 heures, écrit un artilleur, après être restés douze heures sous un feu épouvantable, il ne restait plus qu’un charnier de notre belle artillerie divisionnaire ; les canons étaient hors de service après avoir consommé toutes leurs munitions ; les chevaux étaient éventrés ; la moitié du personnel hors combat. Les survivants, à la nuit, furent faits prisonniers.Pas un n’a bronché : alors qu’ils étaient sûrs d’y passer tous, pas un n’a flanché ; ils ont servi leurs pièces comme à la manœuvre…
Le commandant Petit : « ce sera seulement avec le jour que notre feu s’éteindra peu à peu, les munitions épuisées ; et, après d’infructueuses tentatives pour échapper à leur sort, les groupes épars de ce qui reste de combattants tomberont au cours de la nuit. »
… on entend les rauques voix teutonnes.
…. Nos batteries vident leurs caissons sur le village et ses abords qui grouillent d’Allemands.Les clairons ennemis sonnent le « cessez le feu » français… Mais on n’est pas dupe de cette ruse ; on y répond en redoublant les feux, en se hâtant d’épuiser ce qui reste de munitions. C’est le suprême défi à l’ennemi de cette poignée de braves qui ont vu tomber autour d’eux leurs chefs et leurs camarades sans discontinuer, pendant les douze heures qu’ils ont tenu tête aux troupes du Kaiser sans cesse alimentées par de nouveaux renforts.
Une ligne d’infanterie allemande s’est glissée au pied des pentes et dirige un feu intense sur nos batteries maintenant silencieuses, infligeant à l’artillerie divisionnaire d’ultimes et lourdes pertes ;…
Mais avant de tomber aux mains de l’ennemi, les artilleurs enclouent leurs canons, caressent leurs chevaux, puis les abattent.Non, l’Allemand n’utilisera pas le butin qu’il capture ! Il verra que les caissons sont vides. Les canonniers ont lutté surhumainement ; ils ont semé la mort dans les rangs ennemis et démoli trois batteries allemandes…
NB . L’édition de 1925 « L’Invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg » du Chanoine Jean SCHMITZ et Dom Norbert NIEUWLAND, tient le même langage car elle repose surtout sur les écrits et les relations de tous ces témoins oculaires, en y faisant référence. Apprécions la correction. Le colonel Grasset, lui, ne dévoile pas ses sources… l’armée, était-ce déjà la « Grande Muette »
Amicalement à Popol et à tous nos amis qui s’intéressent aux batailles de 22 août 1914 en Belgique … ce samedi sanglant.
René.