Re: 22ème BCA à Cornimont
Publié : mer. août 29, 2007 11:34 pm
par TURPINITE
Bonsoir, je te remercie Gérard, oui je les aies tous, je tâcherai de faire remonter les archives de 16 pour voir si on parle du 22 eme, mais je ne me souviens pas de cela.
A+
Florian
Re: 22ème BCA à Cornimont
Publié : jeu. août 30, 2007 10:09 am
par Eric Mansuy
Bonjour à tous,
Si ce n'est déjà fait, il vous reste à explorer les archives municipales de Cornimont. Si elles sont équivalentes à celles de Saulxures-sur-Moselotte, tout à côté, vous y trouverez peut-être des merveilles, remarquablement classées et disponibles. Si les archives de Cornimont valent le carré militaire de Cornimont, en revanche...
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Re: 22ème BCA à Cornimont
Publié : jeu. août 30, 2007 12:07 pm
par TURPINITE
Bonjour à tous, bonjour Eric, oui effectivement, si c'est dans le même état, J'ai mis justement des photos que eric m'a envoyé en ligne sur ce forum afin que nos amis se rendent compte de ce que j'appellerai un désastre. Autrement mon cher Gérard, bon courage à toi également pour tes recherches.
amicalement
Florian
Re: 22ème BCA à Cornimont
Publié : jeu. août 30, 2007 8:39 pm
par TURPINITE
Bonsoir à tous, bonsoir Gérard, voilà l'adresse des archives départementales :
[email protected]
Et puis l'adresse de la mairie et le phone :

cordialement
Florian
Re: 22ème BCA à Cornimont
Publié : jeu. août 30, 2007 10:44 pm
par Gerard GEHIN
Bonsoir Eric,
Bonsoir Florian
A vrai dire je n'avais jamais remarqué ce détail lors de la visite du cimetière de Cornimont. Il y avait de la neige et je recherchai la tombe de mon grand-père (chou blanc)
Merci pour votre aide, je vais écrire à la Mairie de Cornimont.
J'avais tiré cette information d'un historique du 22ème BCA dont les références sont les suivantes "Nous étions des chasseurs alpins" de l'Adjudant Chef BUCQUET
L'Adjudant-chef Jean Marie Buquet (cinq Citations, 2 blessures) a servi de 1952 à 1962 au 22e B.C.A, avant que lui soit confiée la présidence de l'Amicale Nationale des Anciens de ce Bataillon et de ses Bataillons de Réserve, les 62e et 102e B.C.A.
Rédacteur en Chef du Bulletin de Liaison du Bataillon de 1953 à 1958, il s'est consacré à la recherche de témoignages directs qui ont permis d'écrire une histoire du 22e B.C.A. depuis sa création en 1855.
Bien cordialement
Gérard
Re: 22ème BCA à Cornimont
Publié : ven. août 31, 2007 10:44 am
par Eric Mansuy
Bonjour à tous,
Bonjour Gérard,
A titre indicatif, le passage du texte de Buquet figurant dans votre premier message est tout bonnement un copié-collé de l'historique 14-18 du 22e B.C.A.
Quant à votre grand-père, si je peux vous donner un coup de main avec les quelques archives que j'ai sous la main, n'hésitez pas à me contacter en privé.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Re: 22ème BCA à Cornimont
Publié : jeu. févr. 03, 2011 7:36 am
par IM Louis Jean
Bonjour à toutes et à tous,
J'avais tiré cette information d'un historique du 22ème BCA dont les références sont les suivantes "Nous étions des chasseurs alpins" de l'Adjudant Chef BUCQUET
L'Adjudant-chef Jean Marie Buquet (cinq Citations, 2 blessures) a servi de 1952 à 1962 au 22e B.C.A, avant que lui soit confiée la présidence de l'Amicale Nationale des Anciens de ce Bataillon et de ses Bataillons de Réserve, les 62e et 102e B.C.A.
Rédacteur en Chef du Bulletin de Liaison du Bataillon de 1953 à 1958, il s'est consacré à la recherche de témoignages directs qui ont permis d'écrire une histoire du 22e B.C.A. depuis sa création en 1855.
Cet historique est en ligne
ici
Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir
Re: 22ème BCA à Cornimont
Publié : mer. mai 09, 2012 10:36 pm
par jeanp
Bonjour, mon arrière grand père, Antoine de Reyniès, a laissé d'intéressants carnets de campagne, très complets.
Sur cette période, vous trouverez ci-dessous quelques lignes qui pourraient vous intéresser, à défaut de parler expliciter de votre grand père.
Les premières lignes sont de mon cru, à titre d'introduction.
Jean Paillot
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8 - Dans les Vosges avec la 46e DI
24 novembre – 31 décembre 1916
La 46e Division, uniquement composée de bataillons de chasseurs, est alors constituée de deux brigades : la 1e Brigade (qui comprend les 7e, 13e, 47e et 53e Bataillons de Chasseurs), et la 5e Brigade (qui comprend les 22e, 23e, 62e et 63e Bataillons de Chasseurs). Elle est commandée par le général Gratier, un chasseur alpin qu’Antoine aura l’occasion de découvrir petit à petit au cours des années qui viennent, puisque Antoine passera toute la fin de la guerre au sein de la 46e DI (puis encore les deux années suivantes en Haute-Silésie).
C’est donc, pour Antoine, le début d’une nouvelle aventure au sein d’une division avec laquelle il va vivre les quatre années à venir.
La 46e DI est sur le point de voir son organigramme profondément modifié : les deux brigades qui la constituaient vont en effet être dissoutes le 27 no-vembre, et trois Groupes seront créés à leur place. Antoine, arrivant à la 46e DI, est pressenti pour prendre la tête d’un des Groupes. Ce sera le 2e Groupe, constitué par les 22e, 53e et 62e BCA. Antoine l’évoquera pour la première fois le 1er décembre 1916.
Le 2e Groupe va passer la fin de l’année 1916 en Alsace du sud. C’est le moment de l’entraînement, avant que sonne à nouveau l’heure, dans les mois qui suivront, de marcher à l’ennemi.
Vendredi 24 novembre 1916
Je fais mes adieux à la 3e Brigade (personnel de l'état-major) sans pouvoir aller prendre congé des bataillons. Départ 8h30.
Je vais à Bruyères voir le général de division et y déjeuner.
Départ pour Vagney vers midi. Je passe par Corcieux, Gerbépal (où je cherche sans succès à voir le commandant de Castex du 24e), Gérardmer, Rochesson, Vagney.
De cette localité, on m’envoie à Cornimont où se trouve le colonel Lançon, commandant de la 5e Brigade et que je viens remplacer. Je trouve chez lui le commandant Quinat et le lieutenant-colonel Verguin, mon ancien ami de Nice (brigades alpines).
Samedi 25 novembre 1916
Je me mets au courant des habitudes de la 46e Division. Me voilà de nou-veau à Cornimont où, le 24 mars dernier, j'avais quitté la 3e Brigade de Chasseurs.
Dimanche 26 novembre 1916
Le colonel Lançon part à 8h pour Bruyères. Je prends le commandement de la 5e Brigade et de la 46e Division.
Cette dernière se compose de :
- la 1e Brigade (7e, 47e, 13e, 53e Bataillons de Chasseurs),
- la 5e brigade (22e, 62e, 23e, 63e Bataillons de Chasseurs),
- le 15e Bataillon de Chasseurs.
Messe à 9h à l'église de Cornimont. L'église est fort bien.
Dans l'après-midi, je vais régler des questions d'organisation à la division.
Lundi 27 novembre 1916
8h. Visite des officiers du 22e et 62e à la mairie de Cornimont. Je vois les sous-officiers tout de suite après.
A 9h30, je procède de même au 53e Bataillon à Ventron. J'étais passé par là avec ce bon Chevallier le 23 mars dernier, jour où j'ai quitté le 14e pour re-joindre le 402e RI près de Belfort.
L'après-midi, je vais voir les cantonnements des 22e et 62e. Le 22e a été cité trois fois à l'ordre de l'armée et porte la fourragère.
Mardi 28 novembre 1916
Promenade sur la crête boisée qui sépare Cornimont de Ventron.
Vers 15h, arrivée du capitaine Monnier qui m'annonce la bonne nouvelle de l'attribution de la fourragère au 14e [Bataillon] par ordre du général Joffre. J'en suis ravi. Rien ne pouvait me causer plus de plaisir. Monnier a la gen-tille attention de m'apporter une fourragère.
A 18h, Monnier et moi, nous allons à Vagney saluer le général Gratier à son arrivée.
Mercredi 29 novembre 1916
Le matin, visite au 62e. Déjeuner chez le général Gratier. Je me présente au colonel Messimy, commandant l'infanterie de la Division.
Le Petit Journal annonce l'attribution de la fourragère au 14e Bataillon. Mon-nier et moi, nous nous l'attachons réciproquement à la vareuse et ensuite, nous nous embrassons avec effusion.
Il m'est donné de pouvoir épancher sur ce cher camarade mon affection pour mon vieux 14e qu'il représente auprès de moi.
Jeudi 30 novembre 1916
Visite à Ventron au 53e Bataillon. Déjeuner à Vagney chez le colonel Mes-simy.
Au retour, le courrier m'apporte l'ordre du GQG donnant officiellement la fourragère au 14e. Cette fois, je puis la porter sans hésitation. Il n'est pas de décoration qui m'ait fait plus de plaisir.
Vendredi 1er décembre 1916
Visite au 62e Bataillon.
L'Echo de Paris, paru aujourd'hui, donne le texte des deux citations à l'Ar-mée qui ont valu au 14e sa fourragère.
Mon Groupe est définitivement constitué. Il comprend :
- le 22e Bataillon de Chasseurs, commandant Lafont.
- le 53e Bataillon de Chasseurs, commandant Lansac.
- le 62e Bataillon de Chasseurs, commandant Salesse.
Le commandant Lafont est un chef d'escadrons de cavalerie passé dans l'infanterie pour la durée de la guerre. Il servait au 17e Chasseurs à cheval à la déclaration de guerre et a fait un stage au 28e Bataillon de Chasseurs. Il est fort bien. C'est un soldat de la belle espèce.
Nous nous entendrons bien. Lansac a été sous-lieutenant et lieutenant au 14e Bataillon de Chasseurs. Il a roulé dans les Alpes, ce qui crée entre nous de nombreux points de contact.
Salesse est de Grenoble et ancien alpin.
2 décembre – samedi
Reconnaissance en Alsace de nos nouveaux secteurs. Le colonel Messimy, le commandant Lerdet, du 13e Bataillon, le lieutenant-colonel Tiersonnier et moi partons en auto.
Après une visite au général Boyé, commandant la 52e Division à Wesserling, nous poussons jusqu'à Weiler où nous prenons langue avec le colonel An-geli, commandant le 245e RI et le secteur sud, qui sera le mien. Ce secteur s'étend du col du Sudel à la plaine alsacienne en passant par le fameux Hartmannswillerkopf.
Décidément, j'aurai eu dans cette campagne la garde des points les plus célèbres : le Linge, que j'ai pris avec les 14e et 30e et gardé pendant huit mois ; la cote 60 près d'Ypres ; Thiaumont, près de Verdun ; enfin, le « Vieil Armand », comme disent les troupiers.
Le temps aujourd'hui est superbe. Le soleil brille comme au jour d'Austerlitz dont c'est l'anniversaire.
Nous allons faire une pointe jusqu'au camp Duché et redescendons par Goldbach, assez démoli.
La vallée de la Thur n'a pas souffert. Les habitants y sont restés et la vie se déroule comme en temps de paix. D'ailleurs, on n'entend pas un coup de canon.
Déjeuner à Wesserling. Rentrée à Cornimont vers 17h.
Dimanche 3 décembre 1916
Visite du général Franchet d’Espèrey. Très aimable. Il me dit que je ne res-terai pas longtemps dans le poste provisoire que l'on m'a confié.
Lundi 4 décembre 1916
La neige tombe. J'en profite pour écrire des lettres en retard.
Mardi 5 décembre 1916
Visite au 22e Bataillon. Le général Gratier vient voir dans l'après-midi les renforts arrivés.
Nous perdons à l'attendre tout l'après-midi.
Mercredi 6 décembre 1916
Reconnaissance en Alsace. Je vais en auto dans la vallée de la Thur par le Ménil, Le Thillot, Saint-Maurice, Bussang.
La route du col de Bussang vers Urbès est très pittoresque. Belles forêts.
Déjeuner au col du Haag, près du sommet du Ballon de Guebwiller. La neige et le brouillard recouvrent tout le pays. Je viens voir le colonel Malpert, commandant le 320e et le secteur du centre. Officier fort bien que la carrière n'a pas gâté.
Je suis gêné de mes cinq galons en présence de ces officiers bien plus âgés, et d'un grade inférieur au mien, dont le mérite dépasse le mien, et qui ne doivent qu'aux circonstances moins favorables de n'être pas mes chefs comme ils l'étaient tous avant la guerre. J'admire leur bel esprit militaire. Ils donnent un bel exemple de désintéressement et d'élévation de caractère qui en impose plus que les galons.
Rentrée à Vagney à 18h.
Invitations à déjeuner chez mes hôtes : M. et Mlle Mangin.
Il y a eu aujourd'hui une revue de groupe à laquelle je n'ai pas pu assister. J'aime autant ainsi car le temps et les circonstances ne se prêtaient pas une belle prise d'armes.
Jeudi 7 décembre 1916
Départ des 53e et 62e Bataillons. Le premier va à Husseren-Wesserling, le second à Ranspach. Je vais les voir à leur passage près de Ventron.
Nous ne sommes pas prêts à aller prendre un secteur. Il manque trois cents hommes par bataillon et beaucoup de matériel (11 mitrailleuses, 158 trom-blons VB). Les cadres sont incomplets et nommés de fraîche date.
Il faudrait quinze jours de travail en disposant de tout le monde pour bien faire.
Mais les ordres du GQG exigent le retrait de la 52e DI et il n'y a qu'à s'exécu-ter, en priant Dieu de faire le reste.
L'après-midi, je suis convoqué à Vagney où le général de Villaret vient pas-ser en revue le 1er Groupe. Le général a demandé à me voir et se montre fort aimable .
Le soir, j'ai à dîner le commandant Lafont, le capitaine Roger et le lieutenant Chardonnet. Ces deux derniers ont été décorés de la Légion d’honneur à la revue de ce jour.
Vendredi 8 décembre 1916
Départ du 22e Bataillon pour Wesserling. Le 53e monte au camp Duché. Le 62e au camp Wagram. L'état-major du groupe quitte Cornimont à 13h pour aller planter son fanion à Weiler (Villers ), vallée de la Thur.
Très bon voyage. Nous nous installons dans une villa de M. Kœkling située à gauche (ouest) en entrant à Weiler et au nord de la route Wesser-ling/Weiler. Nous y seront très bien !
Je vais à l'église, comme d'habitude. Je la trouve pleine d'enfants et de grandes personnes priant en allemand. Cela paraît drôle d'entendre parler à Dieu dans cette langue qui caractérise un peuple si barbare. L'Eglise a bien fait de choisir une langue internationale qui ne peut froisser le patriotisme de personne et permet aux catholiques de parler le même langage. Jamais je n'avais compris aussi bien cette sage mesure.
Dîner chez le lieutenant-colonel Angeli, commandant le 245e RI et le secteur sud où je viens prendre sa suite.
Samedi 9 décembre 1916
Départ à 8h avec le colonel Angeli. Nous allons en auto jusqu'au col du Silberloch , face à ce fameux Hartmannswillerkopf. Il est aujourd'hui calme et tranquille et comme satisfait des milliers de victimes qui ont été sacrifiées sur son sommet, véritable autel de la Patrie.
Je vois les camps Duvernet, Renié, Jean Perrin, qui rappellent de braves officiers tombés sur ce terrain.
Déjeuner chez le commandant Méda, commandant l'artillerie du secteur sud. Après déjeuner, visite à Ayné et retour par Vieux-Thann et Thann. A Thann, superbe église gothique . La ville n'est atteinte que par endroits.
Que de souvenirs ! C'est ici la vraie Alsace à en juger par quelques nids de cigognes vides de leurs propriétaires, chassés par l'hiver et la brutalité des hommes.
Rentrée à Willers par Bitschwiller. Quel riche pays !
Après dîner, soirée musicale chez le colonel Angeli. C'est comme en temps de paix.
Quel contraste ! C'est la première fois que je vois des Alsaciens satisfaits d'être redevenus français . Je rencontre là les principaux représentants de l'industrie de la vallée de la Thur (les Gras, les Scheurer, Kreuzner etc.)
Dimanche 10 décembre
Messe à Villers . Départ avec le colonel Angeli pour reconnaître le secteur de Sairon et de l'Alsacienne, c'est à dire le débouché de la vallée de la Thur dans la plaine alsacienne et les hauteurs qui séparent ce débouché du village de Steinbach.
Bel observatoire. De l'Hirnlestein, on voit la plaine alsacienne comme des coteaux de Beaudésert on découvre la plaine de Reyniès.
La route de Mulhouse s'en va tout droit au-delà de Cernay à travers la forêt de Nonnenbruch. Cette forêt recouvre des mines de potasse estimées à une valeur de plus de 100 milliards.
Nous l'avons occupée en 1914 et abandonnée presque aussitôt. Où avions-nous la tête ce jour-là ?
C'est la vision de la terre promise que j'ai eu aujourd'hui. Quand Dieu nous permettra-t-il d'y entrer ?
Lundi 11 décembre 1916
J'ai pris à midi le commandement du secteur qui s'étend du Sudel à la plaine en passant par le Vieil Armand (HWK, comme on dit en abrégé).
Mardi 12 décembre 1916
Hier, les Boches ont marmité au Sudel nos tranchées du Bois Triangulaire. J'y suis allé ce matin pour voir les dégâts. Quatre hommes ont disparu. Ils s'étaient réfugiés dans une sape. Les sentinelles n'ont rien vu et quand on est allé vers cet abri, l'entrée était obstruée, mais personne dedans.
La neige tombe. Le service des hommes est très pénible. La compagnie où s'est produit l'incident ci-dessus dispose de 73 hommes pour garder un front très étendu. Le commandant de la compagnie a mis trois heures pour le parcourir.
J'ai eu cet après-midi la visite des généraux Gratier et Boyé, fort aimables l'un et l'autre.
Je ne leur cache pas que les effectifs sont tout à fait insuffisants.
Le 245e nous quitte demain. Dîner offert au colonel du 245e.
Mercredi 13 décembre 1916
Le colonel Messimy vient me voir à 8h15. Il va suivre un cours et ne revien-dra probablement plus. Je suis le candidat désigné pour prendre ses fonc-tions de commandant de l'infanterie de la 46e DI. Je vais d'ailleurs les exer-cer pendant son absence dès midi aujourd'hui.
Journée de paperasse.
Le soir, visite à Wesserling à toutes les autorités militaires.
En rentrant, j'apprends le chambardement ministériel et dans le haut com-mandement : le général Joffre remplacé par le général Nivelle, le général Lyautey ministre de la Guerre, le général Gouraud résident général au Maroc, Monsieur Briand président du Conseil, Monsieur Ribot ministre des Fi-nances, l'amiral Lacaze ministre de la Marine, Monsieur Herriot ministre des Transports et du Ravitaillement. Un comité de guerre est institué comprenant : M. Briand, le général Lyautey, l'amiral Lacaze, M. Ribot.
On paraît être décidé à agir. Il en est de même en Russie et en Angleterre.
Enfin l'Allemagne offre aux puissances ennemies, par l'intermédiaire des neutres, de causer des bases de la paix !?
C'est adroit de sa part mais, à moins qu'elle soit à bout, j'ai peur que l'écart soit grand entre ses propositions et les justes exigences des alliés. Que Dieu bénisse la France !
Jeudi 14 décembre 1916
Visite au 22e Bataillon à l'HWK. Ce pauvre bataillon est bien étiré.
Journée superbe. Vue splendide sur l'Alsace et les Alpes.