blessés amis et ennemis soignés ensemble ?

[martinev]

bonjour,
ma question peut être naïve, mais je me la pose depuis longtemps, sans avoir trouvé de réponse : les blessés, amis et ennemis étaient-ils soignés en même temps ? A titre d'exemple, cette photo britannique (légende : Battle of Amiens. British and German stretcher-cases at a field dressing station in the open with an improvised covering of ground sheets held up by wiring staples. They are waiting for evacuating by ambulance. Note the vehicle of the British Sportsmen's Ambulance Fund. Le Quesnel, 11 August 1918. ), montrant des soldats britanniques et allemands ensemble à un poste de secours britannique. Si tel était le cas, je suppose qu'il en était de même pour les Français (et leurs alliés ) et les Allemands.
[url=http://www.iwm.org.uk/collections/ ... aphs[/img][/url]
à l'avance, merci de tout ce qui peut éclairer ma lanterne !
cordialement, m

[Yv']

Bonjour Martine,

Je pense que oui. Voici un exemple à Vauxbuin, juste à côté de Soissons, en 1914 (article paru en 1915 dans le Bulletin trimestriel de l'Association mutuelle des infirmières de la Société de secours aux blessés militaires).


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6564623c/f59.item

Cordialement,
Yves

[Alain 57]

Bonjour Martine,
Bonjour à toutes et à tous,

Pour avoir consulté un certain nombre de carnets de passages d’ambulances ou d’HOE, les allemands étaient bien évacués vers les mêmes ambulances et HOE que les français.

Cordialement
Alain

[martinev]

Merci, Yves et Alain, pour vos deux réponses ! Donc, si je comprends bien, il n'y avait plus de nationalités, juste des blessés. Ce qui explique probablement que, par exemple, l'hôpital/hospice de Hangest en Santerre ait accueilli successivement (selon l'avancée ou le recul des combats) des blessés de toutes les nations impliquées.
Question subsidiaire : quid, alors, des soignants (médecins, infirmiers ..) ? Restaient-ils ou 'passaient-ils le relais' à leurs confrères ennemis ?
cordialement, martine

[Alain 57]

Bonsoir Martine,

Sauf erreur de ma part, les unités restaient en place tant que le terrain était conquis, et tant qu’elles n’étaient pas remplacées.
En cas de repli, tout le personnel de la formation sanitaire quittait les lieux en prenant soin de transférer auparavant les blessés. Ceux qui étaient intransportables restaient malheureusement sur place.
L’ennemi installait sa propre formation (pas forcément dans les mêmes lieux). Les français, tout comme les allemands d’ailleurs, se faisaient assister par les médecins qui avaient été faits prisonniers, et ce devant l’affluence alors insoupçonnée de blessés et malades.

Cordialement
Alain

[martinev]

Voici ce que je viens de trouver sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... f9.item.r=
1918
cordialement, martine

[Alain 57]

Bonjour Martine,

Les blessés de toutes nationalités étaient conduits dans une ambulance en même temps que des soldats français. On prenait pour eux les mêmes précautions administratives et les mêmes soins que pour les autres.
Les allemands étaient parfois très craintifs, car leurs chefs leur avaient dit que, une fois prisonniers par les français, ils seraient ou égorgés, ou brûlés vifs, après qu'on leur aurait crevé les yeux. Ils étaient ravis de se rendre compte qu’il n’en était rien, lorsqu'ils se voyaient soignés tout comme les français. . Il s’agissait là d’un moyen souvent employé par les autorités militaires allemandes pour prévenir chez leurs hommes toute velléité de se rendre, en leur faisant croire les intentions de leurs ennemis et du sort qui les attend après leur capture.

Cordialement
Alain

[Achache]

Bonjour,

A propos des personnels du SS faits prisonniers, voyez :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-servic ... 2269_1.htm

Bien à vous,

[:achache:1]

[air339]

Bonsoir,

La convention de Genève du 6 juillet 1906 stipule dans son article 1 :

"Les militaires et autres personnes officiellement attachées aux armées, qui seront blessés ou malades, devront être respectés et soignés, sans distinction de nationalité, par le belligérant qui les aura en son pouvoir."

Les formations sanitaires doivent être respectées et leur personnel ne peut être fait prisonnier.

La lecture des JMO des services sanitaires montrent qu'il en a été largement ainsi.

Bien cordialement,

Régis

[Eric Mansuy]

Bonsoir à tous,
Bonsoir Régis,

"Les formations sanitaires doivent être respectées et leur personnel ne peut être fait prisonnier." : en théorie, certes, mais en pratique... Les archives du Val-de-Grâce possèdent 528 dossiers de rapports de captivité de membres du service de santé français.

Bien cordialement,
Eric Mansuy