Bonjour à tous,
AUGUSTA
Goélette française de 90 tx.
Armateur DESCAMP 4 rue Martel Paris
Equipage
SEIGNEUR Généreux Capitaine Fécamp
MAHE François 2e capitaine Paimpol
GONET Paul Matelot Honfleur
DAUFRESNE Alphonse Matelot Honfleur
GALOPIN André Mousse Honfleur
LE SOMMER Joseph Canonnier 3e dépôt
BRIAND Marcel Canonnier Saint Pierre et Miquelon
Navire armé d’un canon de 57 mm américain.
Rencontre avec un sous-marin.
Rapport du capitaine
Quitté Port Louis le 6 Juin 1918 à 06h00, hors convoi, pour Brest et Swansea avec 100 t de poteaux de mines. Encalminé le 7 et la nuit du 7 au 8 à l’entrée du raz de Sein. Brume. Pour éviter d’être déporté par les courants, me suis écarté de la côte.
Au lever du jour, aperçu un petit bateau de pêche venant sur nous. Vers 06h00, reconnu aux jumelles qu’il s’agissait d’un grand sous-marin de 100 à 110 m de long, avec l’avant en coin, l’arrière arrondi et portant deux pièces de canon.
Position à 5 ou 6 milles au SSE d’Audierne.
Le sous-marin ouvre le feu à 4500 m sur la hanche tribord. L’obus passe au dessus du navire et tombe plus loin. Mis aux postes de combat, chargé le canon et riposté aussitôt. Le sous-marin va tirer une quarantaine d’obus, les uns ordinaires, les autres à charge explosive. Aucun obus ne porte et notre tir empêche le sous-marin d’ajuster le sien. Il lance alors deux schrapnells qui explosent à 6O m du bord. Chaque obus que nous tirons l’oblige à reculer jusqu’à la limite de portée de notre pièce.
Au 20e coup, notre lunette de tir casse. Malgré la difficulté de pointage, les obus sont bien placés. Le sous-marin, apercevant des patrouilleurs qui approchent, abandonne le combat et disparaît. Heureusement, car à notre dernier coup, la culasse de notre canon ne ferme plus. Nous avons tiré 57 coups.
Je signale le sang froid, la discipline et le courage de tout l’équipage et le bon tir du canonnier breveté Le Sommer dont tous les obus étaient bien pointés. La rapidité de son tir et l’aide du canonnier auxiliaire a pu contenir les deux canons du sous-marin.
Pas de blessés.
Note de l’officier enquêteur
L’arrivée de l’ETOILE DE L’EST remorquant une saucisse a fait lâcher prise au sous-marin. Le capitaine s’est bien conduit et l’équipage a montré beaucoup de courage.
Je propose un Témoignage Officiel de Satisfaction pour ce petit bâtiment.
Le Vice Amiral Moreau va proposer, lui, une citation à l’Ordre du Régiment ou de la Brigade.
Le sous-marin attaquant
N’est pas identifié.
On pourrait toutefois penser à l’UB 80 du KL Max Viebeg.
Cdlt
AUGUSTA Goélette
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Re: AUGUSTA Goélette
olivier
Re: AUGUSTA Goélette
Bonsoir
Je recense le navire avec l'indice (2)
L'indice (1) est à l'adresse suivante
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 1564_1.htm
A bientot
Je recense le navire avec l'indice (2)
L'indice (1) est à l'adresse suivante
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 1564_1.htm
A bientot
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Re: AUGUSTA Goélette
Bonsoir à tous,
Généreux Prosper SEIGNEUR, qui commandait le trois-mâts goélette Augusta, est mort tragiquement le 24 décembre 1918 à Cardiff (Pays de Galles, Royaume-Uni). Après enquête de police, son décès fut, le 31 suivant, consigné de la sorte sur le registre des actes de décès du lieu :
« District d’enregistrement de Cardiff. – 1919. – Décès dans le sous-district de Cardiff-Central, Comté de Cardiff, n° 209.
Date et lieu du décès : Cadavre trouvé le vingt-quatre décembre mil neuf cent dix-huit à bord de la goélette Augusta, West Basin, Cardiff. Nom et prénoms : SEIGNEUR Généreux Prosper. Sexe masculin. Âge : 29 ans. Profession : capitaine au cabotage, domicilié à Mortagne, près de Bordeaux. Cause du décès : Blessure à la tête par coup de feu tiré par le défunt lui-même dans une crise d’aliénation mentale. Certificat délivré par W. L. Yorath, Coroner pour Cardiff, à la suite de l’enquête du 30 décembre 1918. »
(Acte de décès légalisé par le Consul de France à Cardiff, transcrit le 18 mars 1919 sur le Registre des actes de décès de la ville de Fécamp, année 1919, f° 23, n° 90).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: AUGUSTA Goélette
Bonjour à tous,
Avoir survécu à la guerre pour se suicider le soir de Noel un mois après l'armistice... Tragique.
Yves
Avoir survécu à la guerre pour se suicider le soir de Noel un mois après l'armistice... Tragique.
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Re: AUGUSTA Goélette
Bonsoir à tous,
• Patrouilleur auxiliaire Étoile-de-l’Est, Journal de bord n° 11/1918 – 8 juin ~ 2 octobre 1918 –, Service historique de la défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », cote SS Y 206, p. num. 460.
« Le Samedi 8 juin 1918. En patrouille dans la baie d’Audierne.
Service ordinaire au mouillage.
3 h. 45 – Appareillé de Roscanvel. Service à la mer.
4 h. 30 – Dirigeable survole convoi à la sortie du goulet.
5 h. 00 – Se fait reconnaître à Penhir. Amené le ballon pour mettre un observateur (*).
6 h. 00 – Aperçu deux torpilleurs en patrouille dans l’Iroise.
6 h. 45 – Se fait reconnaître au Raz de Sein.
6 h. 52 – Entendu des coups de canon paraissant venir du Sud vrai. Fait route à toute vitesse dans cette direction.
6 h. 55 – Aperçu un voilier tirant des coups de canon.
7 h. 00 – Mis au poste de combat.
7 h. 07 – Tiré un coup avec la pièce avant dans la direction indiquée par l’observateur. Hissé la boule supérieure et pavillon rouge.
7 h. 30 – Demandé renseignements sur son attaque au voilier susdit qui est l’Augusta de Saint-Malo. Évolué dans les environs en écoutant aux microphones.
11 h. 35 – Aperçu le convoi venant du Sud.
12 h. 50 – Pris la tête du convoi. Changé numéro avec l’Inconstant qui est chef d’escorte.
13 h. 05 – Étoile à Inconstant (à bras) : " Sous-marin a été vu ce matin à 7 heures à 7 milles Sud de l’île de Sein."
14 h. 25 – Se fait reconnaître au Raz de Sein.
14 h. 25 – Le Claymore et le Gabion nous dépassent et font route sur Brest.
16 h. 10 – Pris le voilier Augusta à la remorque.
17 h. 00 – Fait le Toulinguet. Hissé le numéro.
17 h. 40 – Entré dans le goulet, passe Sud.
19 h. 00 – Largué l’Augusta. Fait route sur Laninon.
19 h. 15 – Amarré à Laninon pour déposer le ballon.
20 h. 00 – Déposé le ballon.
20 h. 25 – Appareillé de Laninon, route sur le port de commerce.
20 h. 45 – Amarré au port de commerce à couple sur l’Océan. »
______________________________________________________________________________________________________________________________________________
(*) Ballon captif n° 1.791, embarqué le 4 juin 1918 à Laninon.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: AUGUSTA Goélette
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Bonjour à tous,
Récompenses accordées à l'équipage
• Le Journal, n° 9.480, Mardi 10 septembre 1918, p. 3.
« LES HÉROS DE LA MER
Le Journal a réparti entre nos braves marins 766.000 francs
Le comité de répartition des fonds de la souscription ouverte pour encourager les équipages des navires de commerce français à lutter contre les sous-marins ennemis, a tenu sa séance d’août, au Journal, sous la présidence de M. le vice-amiral Fournier.
Il a voté tout d'abord un supplément de 500 francs en faveur des cinq hommes du quatre-mâts A.-D.-Bordes, omis sur la liste d’équipage qui avait servi à déterminer le montant des primes allouées à ce navire, à la séance de juillet dernier.
Ensuite, le comité, prenant pour base les récompenses décernées par le ministre de la marine, à la suite des enquêtes de l’état-major général, a décidé d’allouer des primes à des officiers et hommes d’équipage des navires ci-dessous désignés, qui se sont distingués dans la lutte contre les sous-marins.
[...]
Goélette Augusta ...................................................................................................................................... 1.500 fr.
[...]
La goélette Augusta, à M. Descamp, du port de Saint-Malo, attaquée au canon par un sous-marin camouflé en bateau de pêche, riposta aussitôt vigoureusement et soutint le combat jusqu’à l’arrivée d’un torpilleur et d’un patrouilleur qui forcèrent l’ennemi a plonger. Le capitaine au cabotage Généreux Seigneur est cité a l’ordre de la brigade ; le canonnier Joseph Le Sommer, à l’ordre du régiment ; les matelots François Mahé, Paul Gonet, Alphonse Daufresne, le canonnier Marcel Briand, le mousse André Galopin, reçoivent un témoignage officiel de satisfaction du ministre de la marine. [...] »
Bonjour à tous,
Récompenses accordées à l'équipage
• Le Journal, n° 9.480, Mardi 10 septembre 1918, p. 3.
« LES HÉROS DE LA MER
Le Journal a réparti entre nos braves marins 766.000 francs
Le comité de répartition des fonds de la souscription ouverte pour encourager les équipages des navires de commerce français à lutter contre les sous-marins ennemis, a tenu sa séance d’août, au Journal, sous la présidence de M. le vice-amiral Fournier.
Il a voté tout d'abord un supplément de 500 francs en faveur des cinq hommes du quatre-mâts A.-D.-Bordes, omis sur la liste d’équipage qui avait servi à déterminer le montant des primes allouées à ce navire, à la séance de juillet dernier.
Ensuite, le comité, prenant pour base les récompenses décernées par le ministre de la marine, à la suite des enquêtes de l’état-major général, a décidé d’allouer des primes à des officiers et hommes d’équipage des navires ci-dessous désignés, qui se sont distingués dans la lutte contre les sous-marins.
[...]
Goélette Augusta ...................................................................................................................................... 1.500 fr.
[...]
La goélette Augusta, à M. Descamp, du port de Saint-Malo, attaquée au canon par un sous-marin camouflé en bateau de pêche, riposta aussitôt vigoureusement et soutint le combat jusqu’à l’arrivée d’un torpilleur et d’un patrouilleur qui forcèrent l’ennemi a plonger. Le capitaine au cabotage Généreux Seigneur est cité a l’ordre de la brigade ; le canonnier Joseph Le Sommer, à l’ordre du régiment ; les matelots François Mahé, Paul Gonet, Alphonse Daufresne, le canonnier Marcel Briand, le mousse André Galopin, reçoivent un témoignage officiel de satisfaction du ministre de la marine. [...] »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
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Re: AUGUSTA Goélette
Bonjour à tous,
Complément sur l'attaque du 8 Juin 1918
Conclusions de la commission d’enquête
La goélette AUGUSTA chargée de 100 t de poteaux de mine se rendait de Port Louis à Swansea en passant par Brest quand elle a été attaqué dans l’Ouest de la baie d’Audierne par un sous-marin qu’elle avait tout d’abord pris pour un bateau de pêche. Le sous-marin a ouvert le feu à 4500 m.
AUGUSTA étant armé avait reçu l’autorisation de naviguer seul. Il a été impossible d’obtenir des renseignements précis. Le capitaine parle d’une longueur de 100 m ce qui paraît très exagéré. Il est probable que ce sous-marin avait au plus 80 m. Les canons étaient incontestablement au nombre de 2, celui d l’arrière plus petit que celui de l’avant. Ce dernier devait être un 100 mm autant qu’on a pu en juger par quelques uns des obus qui sont tombés très près du bord. AUGUSTA riposta aussitôt et le combat dura 20 minutes.
Heureusement pour AUGUSTA dont le canon venait d’être mis hors service, le patrouilleur ETOILE DE L’EST puis un escorteur apparurent et le sous-marin disparut.
Il y a longtemps que l’on n’avait pas signalé de sous-marin dans cette région qui en a été infestée l’hiver dernier, jusqu’en Mars. Le petit navire s’est défendu bravement, mais il était temps qu’on vienne à son aide. Il était aux prises avec un adversaire peu adroit qui sur 40 coups de canon n’a pas réussi à en mettre un seul au but, d’une distance qui a varié de 4500 à 3000 m.
Récompenses
Témoignage Officiel de Satisfaction
Equipage d’AUGUSTA
Pour le sang froid et l’énergie qu’il a déployés lors d’un combat avec un sous-marin de fort tonnage dont il a réussi le 8 Juin 1918 en baie d’Audierne.
Cdlt
Complément sur l'attaque du 8 Juin 1918
Conclusions de la commission d’enquête
La goélette AUGUSTA chargée de 100 t de poteaux de mine se rendait de Port Louis à Swansea en passant par Brest quand elle a été attaqué dans l’Ouest de la baie d’Audierne par un sous-marin qu’elle avait tout d’abord pris pour un bateau de pêche. Le sous-marin a ouvert le feu à 4500 m.
AUGUSTA étant armé avait reçu l’autorisation de naviguer seul. Il a été impossible d’obtenir des renseignements précis. Le capitaine parle d’une longueur de 100 m ce qui paraît très exagéré. Il est probable que ce sous-marin avait au plus 80 m. Les canons étaient incontestablement au nombre de 2, celui d l’arrière plus petit que celui de l’avant. Ce dernier devait être un 100 mm autant qu’on a pu en juger par quelques uns des obus qui sont tombés très près du bord. AUGUSTA riposta aussitôt et le combat dura 20 minutes.
Heureusement pour AUGUSTA dont le canon venait d’être mis hors service, le patrouilleur ETOILE DE L’EST puis un escorteur apparurent et le sous-marin disparut.
Il y a longtemps que l’on n’avait pas signalé de sous-marin dans cette région qui en a été infestée l’hiver dernier, jusqu’en Mars. Le petit navire s’est défendu bravement, mais il était temps qu’on vienne à son aide. Il était aux prises avec un adversaire peu adroit qui sur 40 coups de canon n’a pas réussi à en mettre un seul au but, d’une distance qui a varié de 4500 à 3000 m.
Récompenses
Témoignage Officiel de Satisfaction
Equipage d’AUGUSTA
Pour le sang froid et l’énergie qu’il a déployés lors d’un combat avec un sous-marin de fort tonnage dont il a réussi le 8 Juin 1918 en baie d’Audierne.
Cdlt
olivier
Re: AUGUSTA Goélette
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Bonjour à tous,
■ Marin de l’État très probablement embarqué sur la goélette de charge Augusta.
― DELPIERRE Jules Honoré, né le 23 juillet 1898 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), disparu en mer le 23 décembre 1918. Matelot de 3e classe canonnier, A.M.B.C. de Cherbourg, inscrit au quartier de Boulogne-sur-Mer, n° 1.744 ; classe 1918, n° 2.522 au recrutement de Saint-Omer (Jug. Trib. civ. Boulogne-sur-Mer, 9 mai 1919, transcrit à Boulogne-sur-Mer, le 17 sept. 1919).
• Fils de Charles Louis DELPIERRE, né le 27 mars 1859 à Boulogne-sur-Mer, marin, et de Madeleine Honorine ROZÉ, née le 16 septembre 1865 à Boulogne-sur-Mer, « ménagère » ; époux ayant contracté mariage à Boulogne-sur-Mer, le 11 août 1886 (Registre des actes de mariage de la ville de Boulogne-sur-Mer, Année 1886, f° 126, acte n° 230.~ Registre des actes de naissance de la ville de Boulogne-sur-Mer, Année 1898, f° 135, acte n° 796.).
Bonjour à tous,
■ Marin de l’État très probablement embarqué sur la goélette de charge Augusta.
― DELPIERRE Jules Honoré, né le 23 juillet 1898 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), disparu en mer le 23 décembre 1918. Matelot de 3e classe canonnier, A.M.B.C. de Cherbourg, inscrit au quartier de Boulogne-sur-Mer, n° 1.744 ; classe 1918, n° 2.522 au recrutement de Saint-Omer (Jug. Trib. civ. Boulogne-sur-Mer, 9 mai 1919, transcrit à Boulogne-sur-Mer, le 17 sept. 1919).
• Fils de Charles Louis DELPIERRE, né le 27 mars 1859 à Boulogne-sur-Mer, marin, et de Madeleine Honorine ROZÉ, née le 16 septembre 1865 à Boulogne-sur-Mer, « ménagère » ; époux ayant contracté mariage à Boulogne-sur-Mer, le 11 août 1886 (Registre des actes de mariage de la ville de Boulogne-sur-Mer, Année 1886, f° 126, acte n° 230.~ Registre des actes de naissance de la ville de Boulogne-sur-Mer, Année 1898, f° 135, acte n° 796.).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.