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Re: recherche de photos sur l’espionnage en 1914
Publié : jeu. juil. 24, 2014 10:51 pm
par stsauvien
Bonjour à tous et à toutes,
Dans le cadre d'un colloque en novembre 2014, je travaille sur
la 1ère vague d'espionnite dans le Gers d'août à fin novembre/début décembre 1914.
Donc pour cela je fais appel à vous, je cherche à illustrer ma présentation avec différents clichés.
Je fais appel à votre bon coeur pour savoir si vous pouvez me prêter ou me laisser faire des copies de
clichés représentants des espions civils (exécutés ou pas), des militaires accompagnant des civils soupçonnés d'espionnages
mais aussi les incidents survenus ds les grandes villes début 1914 concernant la société Maggi, ainsi que toutes autres photos
concernant l'espionnite (que ce soit dans le Gers ou ailleurs).
Je suis preneur aussi si vous pouvez m'indiquer des sites ou je peux trouver de tels clichés.
Merci par avance,
Cordialement,
Valentin
Re: recherche de photos sur l’espionnage en 1914
Publié : ven. juil. 25, 2014 7:53 am
par stcypre
Bonjour,
Pour avoir travaillé le sujet je n'ai malheureusement pas trouvé de documents probants surtout dans la région (Espion dans le Gers !!! ou chez moi dans le 31).
Quant aux incidents dans les grandes villes à part dans la capitale je n'ai pas rencontré des témoignages, même à Toulouse...
Par contre l'espionnage (à l'époque on ne parlait pas de résistance) a fait l'objet de nombreuses recherches et pour cela on peut trouver des infos.
A votre disposition.
J.Claude.
Re: recherche de photos sur l’espionnage en 1914
Publié : ven. juil. 25, 2014 7:55 am
par stcypre
Oups.. J'ai oublié ... si vous le souhaitez je pourrais participer à votre colloque.
Toutefois précisez moi la date car j'ai un agenda très chargé (expositions, conférences).
Merci.
Re: recherche de photos sur l’espionnage en 1914
Publié : ven. juil. 25, 2014 3:07 pm
par eric59
Bonjour à tous,
Voici deux grandes dames du nord.
Angèle Adelaïde LECAT
Née le 10 janvier 1889 à Rumegies (Nord). Fusillée le 25 Mars 1918
En 1917 elle a hébergé et facilité la fuite de deux soldats anglais prisonniers de guerre évadés qui tentaient de gagner la Hollande.
La même année un pigeon voyageur et un questionnaire ayant été découverts par la jeune BOSQUELLE Régina, Mademoiselle LECAT Angèle a fourni par ce moyen aux troupes alliées les renseignements d'ordre militaire demandés.
Arrêtée à Rumegies en d'octobre 1917 pour le premier fait, a été incarcérée à Malines, Anvers et St-Amand où elle fut condamnée à 6 mois de prison. Poursuivie a nouveau sous l'inculpation d'espionnage devant le Conseil de Guerre de St-Amand, elle fut condamnée à mort et fusillée dans cette ville le 25 Mars 1918.
A eu jusqu'à sa mort une attitude très digne."
Elle est faite Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume le 25 Mars 1924,reçois la Croix de guerre et la Médaille de la Reconnaissance Française, British War Medal.
Un monument rappelle ce souvenir ainsi que celui de Louise de Bettignies, près du Monument aux Morts de St Amand-les-Eaux :
Louise de Bettignies
Née le 15 Juillet 1880 à St Amand les Eaux (Nord) morte en détention à Cologne le 27 Septembre 1918
A Saint-Omer (Pas de Calais), où se trouve, jusqu’en 1916, le quartier-général britannique du général French, que les services de renseignement contactent, pour la première fois, une jeune femme, originaire du Nord, Louise de Bettignies. Elle diffuse, depuis le début de l’Occupation, des messages de Lillois, soumis au joug allemand, à leurs compatriotes demeurés libres. Louise de Bettignies née d'une famille aristocratique mais dépourvue de fortune. Après ses études au lycée de Valenciennes, elle devient préceptrice dans de grandes familles, dans plusieurs pays européens. C’est une jeune femme moderne, qui parle couramment l’anglais, l’allemand, l’italien et se débrouille en russe, en tchèque et en espagnol. Dans les premiers mois de la guerre, après l’arrivée des Allemands à Lille où elle résidait, elle s’est réfugiée à Saint-Omer, et a travaillé à soigner les blessés. Initialement abordée par le 2e Bureau français, elle préfère s’engager au sein de l’Intelligence Service. Elle suit une formation approfondie en Angleterre, au cours de laquelle on lui apprend l’emploi des codes, la manière de dresser des plans, les méthodes pour collecter et transmettre les informations. Elle prend dès lors le pseudonyme d’Alice Dubois.
Louise de Bettignies est infiltrée en Belgique et reçoit un emploi de couverture dans une société néerlandaise, la Compagnie des Céréales de Flessingue. Sa mission essentielle est d’identifier les mouvements de troupes allemandes dans la région lilloise, plaque tournante principale de l’armée allemande dans cette partie du front ouest. Au printemps 1915, le réseau « Alice » regroupe 80 personnes, des hommes et des femmes, de toutes conditions sociales. Ils surveillent les trains, repèrent les emplacements des batteries de canons, des dépôts de munitions, les résidences des états-majors, assurent le passage de soldats alliés vers les Pays-Bas. Le réseau bénéficie des compétences d’un belge de Mouscron, De Geyter, propriétaire d’un laboratoire de chimie industrielle, qui réalise les faux papiers. Des « courriers » assurent la transmission des renseignements, au plus vite, vers la Hollande. Le réseau Alice compte bientôt 80 personnes dans la région de Lille-Roubaix-Tourcoing, le plus souvent des employés des chemins de fer ou des postes, des voituriers, toutes personnes amenées à se déplacer ou alors des personnes habituées au secret professionnel ou confessionnel, comme des médecins ou des prêtres. Elle s’associe au printemps 1915, à Marie-Léonie Vanhoutte qui se fait appeler « Charlotte Lameron ». A l’été 1915, elles étendent leur service au secteur de Cambrai-Valenciennes-Saint-Quentin.
Les Allemands ont d’emblée pris des mesures répressives brutales pour empêcher le développement des activités d’espionnage. Il y aura, sur l’ensemble de la guerre, 21 condamnations à mort dans le Nord et de multiples peines de prison et de travaux forcés.
Parmi les principales victimes se trouve un jeune étudiant, Léon Trulin, qui avait organisé un petit réseau de renseignement, « Léon 143 », rattaché au réseau Alice. Il est fusillé le 8 novembre 1915 dans les fossés de la citadelle de Lille, à l’âge de 18 ans. Né à Ath, en Belgique, le 2 juin 1899, Léon Trulin s’est établi, avec sa famille, à La Madeleine-lez-Lille, en 1902. Dans les premières semaines de la Grande Guerre, après l’invasion allemande, il se rend en Angleterre pour s’engager dans l’armée belge, mais est refusé en raison de son jeune âge. Il se tourne vers les Britanniques. Ceux-ci lui proposent de retourner en territoire occupé pour créer une organisation de renseignement. Celle-ci se développe dans les premiers mois de l’année 1915. Trulin est aidé par d’autres jeunes gens : Raymond Derain (18 ans), Marcel Gotti (15 ans), André Herman (18 ans), Marcel Lemaire (17 ans) et Lucien Deswaf (18 ans). Il assure lui-même la transmission des documents vers la Hollande. Il est arrêté dans la nuit du 3 au 4 octobre 1915, près d’Anvers : dans son portefeuille, plusieurs rapports, des photographies et des plans d’installations militaires allemandes. Il est condamné à mort pour « espionnage ». en septembre 1919, Léon Trulin sera attributaire, à titre posthume, de la médaille britannique de guerre et sera fait, le 30 janvier 1920, Croix de Chevalier de l’ordre de l’Empire Britannique.
Louise de Bettignies, qui franchissait chaque semaine la frontière belge-hollandaise pour transmettre ses rapports au service anglais, fait l’objet d’une recherche intensive par le contre-espionnage allemand. Elle tombe dans une souricière, le 20 octobre 1915, à Froyennes, près de Tournai. Détenue à la prison Saint-Gilles de Bruxelles, elle est, le 19 mars 1916, condamnée à mort. Or, cette peine est prononcée alors qu’une puissante campagne internationale est en cours pour protester contre les exécutions, à Bruxelles, de l’infirmière britannique Edith Cavell et de la résistante belge Gabrielle Petit. Louise de Bettignies est graciée par le gouverneur Bissing et voit sa peine commuée en travaux forcés à perpétuité. Le 21 avril 1916, elle est emprisonnée à la forteresse de Sieburg. Cependant, sa notoriété et son prestige sont déjà considérables en France et en Grande-Bretagne. La veille de son arrivée à Sieburg, elle a été citée à l’ordre de l’armée française par le général Joffre.
Victime de mauvaises conditions de détention – elle a été mise au cachot pour avoir incité ses co-détenues à refuser de travailler pour les Allemands –, Louise de Bettignies meurt à l’hôpital Sainte-Marie de Cologne le 27 septembre 1918, des suites d’une pleurésie mal soignée. Son corps sera transféré à Lille en mars 1920 où des funérailles solennelles seront organisées. Louise de Bettignies est inhumée à Saint-Amand-les-Eaux, sa ville natale.
La croix de bois que les Allemands mirent sur sa tombe, à Cologne, est, depuis 1994, présentée dans une vitrine dans la basilique de Notre-Dame-de-Lorette.
Re: recherche de photos sur l’espionnage en 1914
Publié : ven. juil. 25, 2014 4:20 pm
par stcypre
Bonjour,
Tout a fait exact et j'ai repris ces histoires dans un de mes livres.
Effectivement les femmes étaient très nombreuses... avec quelques hommes, mais on se trouve bien loin du Gers...
J.Claude
Re: recherche de photos sur l’espionnage en 1914
Publié : ven. juil. 25, 2014 5:13 pm
par Alain Dubois-Choulik
vague d'espionnite dans le Gers
Bonjour,
Il est bien question d'espionnite, pas d’espionnage ! Il s'agit de l'attitude de ceux qui se croient espionnés, qui voient des espions partout, et en l’occurrence d'espions de tous bords (vrais ou faux) pour le compte de l'Allemagne, pas des espion(ne)s Français(es), Belges et Luxembourgeois(es). Il ne devait pas y avoir beaucoup de trains allemands à espionner dans le Gers, pour faire ensuite transiter les renseignements via un Journal Luxembourgeois par la Suisse, après avoir été formé(e) dans les locaux de l'équivalent du MI6 Rue St Roch à Paris par exemple.
En passant, le nom d'Angèle LECAT a été donné à l'école de Rouvray dans l'Yonne. Quant à Louise de Bettignies, je travaille d'arrache-pied (ce n'est pas trop fort) pour sa reconnaissance MPLF.
voir
pages1418/annonces-pages-bibliophile/lo ... 3674_1.htm pour plus d'infos.
Cordialement
Alain
PS : Jean-Claude,
quelques hommes, je n'en suis pas convaincu, même si on est loin d'avoir toutes les données en main ( surtout les données françaises ! - bien trop peur d'avoir à reconnaître des civils !!!)
Re: recherche de photos sur l’espionnage en 1914
Publié : ven. juil. 25, 2014 6:02 pm
par Ferraille
Bonjour Valentin,
Peut-étre un bon livre pour vos recherches,dedans une liste avec 75 Français fusilles par les Allemands pour espionnage.
VOOR DEN KOP GESCHOTEN de Jan Van der Fraenen
Edité par Roularta Books ,Roeselare Belgique en 2009
ISBN 978 90 8679 219 1
NUR 689
Amicalement,François
Re: recherche de photos sur l’espionnage en 1914
Publié : sam. juil. 26, 2014 8:17 am
par stcypre
Bonjour Alain,
Je ne comprends pas que Louise ne soit pas encore fichée dans le dossier des MPLF ??
Tout comme d'ailleurs que bien souvent les noms de civils héroïques ne figurent pas sur les MAM. Certaines asso d'AC ayant émis ce souhait !!!
Je continue le combat... et encore demain je tiens une conférence (avec une expo) sur l'occupation allemande 14-18...
Bien cordialement.
J.Claude
Re: recherche de photos sur l’espionnage en 1914
Publié : sam. juil. 26, 2014 10:44 am
par - Joel Huret -
Ce sujet a été déplacé de la catégorie La Grande Guerre en photos vers la categorie Forum Pages d'Histoire par - joel Huret -
Re: recherche de photos sur l’espionnage en 1914
Publié : dim. juil. 27, 2014 6:23 pm
par Alain Dubois-Choulik
stcypre a écrit :
Je ne comprends pas que Louise ne soit pas encore fichée dans le dossier des MPLF ??
Bonjour
Et non, pas encore, mais peut-être .... En fait il FAUT l'acte de décès ou le jugement pour "régulariser l'Etat-Civil", et vu la notoriété, apparemment il n'y a pas eu de version française. La famille n'en a probablement pas eu besoin, et le dossier aux AD59 relate un enterrement officiel sans contestation (la présence de personnalités aurait pu suffire à cautionner). J'ai pu transmettre à l'ONAC l'acte rédigé à Cologne, mais en fraktur manuscrit, ce n'est pas facile à lire et traduire.
Après un avis favorable de l'ONAC, nous attendons maintenant que les services consulaires à Berlin inscrivent une transcription et fournissent un acte français officiel.
Si ça marche, après, promis, je tente Jeanne d'Arc ! (Blague à part, je me vois bien avancé avec des actes en néerlandais d'espions fusillés à Gand.)
Cordialement
Alain