Re: Entre les lignes...
Publié : ven. mars 25, 2011 8:35 pm
1ère armée
état-major
Q.G.A. le 10 septembre 1918
Renseignements sur les travailleurs civils ( d’après interrogatoires de prisonniers)
I) Camp de travailleurs civils de Lille
II ) Camp de concentration de travailleurs. Recourt près de Douai
III) Camp civil en Russie.
I) Camp de travailleurs civils de Lille en juin 1918
- Logement : ce camp ( civilarbeieterlager) était installé à Lille dans une filature, rue de Lambersatt, où logeait également du train des équipages.
Il fut fondé vers le milieu de mai 1918 et comprenait en juin , 500 à 600 hommes, Belges pour la plupart, quelques Français seulement, de 18 à 40 ans.
Les travailleurs étaient logés dans la filature comme dans une caserne. Ils étaient pourvus d’une carte d’identité avec photo, valable pour un assez long temps ( 3 ou 6 mois) et devaient la présenter à toute réquisition. Interdiction formelle de circuler dans Lille ou même de franchir la grille sans avoir cette carte sur soi. une sentinelle se tenait à la porte, en armes, fusil non chargé, pour assurer l’exécution de cette prescription. Quiconque tentait de sortir sans carte était consigné trois jours en quartier.
- Travail: le départ pour le travail avait lieu à 7 heures du matin. Les travailleurs étaient généralement conduits en camions automobiles avec un soldat sans arme dans chaque camion. Arrivé sur le chantier, ce soldat remettait le personnel civil entre les mains des militaires chargés de surveiller le travail et rentrait à la caserne avec le camion.
Vers 15 heures, les camions retournaient chercher les travailleurs qui rentraient à la caserne sans escorte et pouvaient ensuite sortir en ville jusqu’à 23 heures. Certains ouvriers, habitant Lille, étaient autorisés à loger chez eux.
Sur les chantiers on employait comme interprètes des civils belges.
- Nourriture : les travailleurs étaient nourris et recevaient avant le départ pour le travail : du café chaud; au retour du travail : le repas de midi ( soupe, petit morceau de viande, légumes) le pain pour la journée, un casse-croûte et du café.
- Salaire : les ouvriers étaient payés. En outre, chaque samedi, 50 à 60 d’entre-eux étaient envoyés en permission pour cinq jours. ils recevaient un laissez-passer et un billet de chemin de fer. Ils étaient accompagnés par un soldat qui descendait à la station la plus éloignée et se présentait alors à la Kommandantur de l’endroit; celle-ci devait assurer sa nourriture et son logement. La permission terminée, les ouvriers devaient se présenter à leurs gares respectives et rentraient à la caserne sous la conduite du militaire qui les avait accompagnés à l’aller.
Les retardataires n’étaient pas punis, mais n’étaient pas payés de leurs journées d’absence illégale.
- Travaux exécutés: dans la première quinzaine de juin, ces travailleurs civils ont exécuté entre autres les travaux suivants :
Aménagement du château de Lomme.
Construction de baraques à Armentières.
Construction de hangars en bois pour 10 à 12 avions, sur un terrain d’aviation près de Lomme.
état-major
Q.G.A. le 10 septembre 1918
Renseignements sur les travailleurs civils ( d’après interrogatoires de prisonniers)
I) Camp de travailleurs civils de Lille
II ) Camp de concentration de travailleurs. Recourt près de Douai
III) Camp civil en Russie.
I) Camp de travailleurs civils de Lille en juin 1918
- Logement : ce camp ( civilarbeieterlager) était installé à Lille dans une filature, rue de Lambersatt, où logeait également du train des équipages.
Il fut fondé vers le milieu de mai 1918 et comprenait en juin , 500 à 600 hommes, Belges pour la plupart, quelques Français seulement, de 18 à 40 ans.
Les travailleurs étaient logés dans la filature comme dans une caserne. Ils étaient pourvus d’une carte d’identité avec photo, valable pour un assez long temps ( 3 ou 6 mois) et devaient la présenter à toute réquisition. Interdiction formelle de circuler dans Lille ou même de franchir la grille sans avoir cette carte sur soi. une sentinelle se tenait à la porte, en armes, fusil non chargé, pour assurer l’exécution de cette prescription. Quiconque tentait de sortir sans carte était consigné trois jours en quartier.
- Travail: le départ pour le travail avait lieu à 7 heures du matin. Les travailleurs étaient généralement conduits en camions automobiles avec un soldat sans arme dans chaque camion. Arrivé sur le chantier, ce soldat remettait le personnel civil entre les mains des militaires chargés de surveiller le travail et rentrait à la caserne avec le camion.
Vers 15 heures, les camions retournaient chercher les travailleurs qui rentraient à la caserne sans escorte et pouvaient ensuite sortir en ville jusqu’à 23 heures. Certains ouvriers, habitant Lille, étaient autorisés à loger chez eux.
Sur les chantiers on employait comme interprètes des civils belges.
- Nourriture : les travailleurs étaient nourris et recevaient avant le départ pour le travail : du café chaud; au retour du travail : le repas de midi ( soupe, petit morceau de viande, légumes) le pain pour la journée, un casse-croûte et du café.
- Salaire : les ouvriers étaient payés. En outre, chaque samedi, 50 à 60 d’entre-eux étaient envoyés en permission pour cinq jours. ils recevaient un laissez-passer et un billet de chemin de fer. Ils étaient accompagnés par un soldat qui descendait à la station la plus éloignée et se présentait alors à la Kommandantur de l’endroit; celle-ci devait assurer sa nourriture et son logement. La permission terminée, les ouvriers devaient se présenter à leurs gares respectives et rentraient à la caserne sous la conduite du militaire qui les avait accompagnés à l’aller.
Les retardataires n’étaient pas punis, mais n’étaient pas payés de leurs journées d’absence illégale.
- Travaux exécutés: dans la première quinzaine de juin, ces travailleurs civils ont exécuté entre autres les travaux suivants :
Aménagement du château de Lomme.
Construction de baraques à Armentières.
Construction de hangars en bois pour 10 à 12 avions, sur un terrain d’aviation près de Lomme.