Re: Entre les lignes...
Publié : sam. oct. 23, 2010 1:29 am
Ve armée
I° Corps d’armée
Etat-Major
3° bureau
N° 715/3
Q.G. le 24 mai 1915
Reçu à Jonchery le 24 mai 19 heures
Compte rendu des événements survenus sur le front du I° C.A. au cours de la nuit du 23 au 24 mai et pendant la journée du 24 mai.
N°4866
Dans le secteur de la D.I.P., par suite du manque de sang-froid d’un Commandant de compagnie du 284° Régiment, le sous-lieutenant Leroy, qui tenait la tranchée ouest du secteur du 284°, et d’un Chef de bataillon du 75° Territorial, le commandant Baroche, dont le bataillon occupe les tranchées à l’Est du saillant du Cantonnier, une fusillade, bientôt suivie d’un tir d’artillerie, s’est déclenchée vers 22 heures 30 sur presque toute la ligne de la Division Provisoire. L’artillerie est intervenue sur la demande de l’infanterie et a exécuté un tir de barrage, au cours duquel 160 obus ont été consommés.
Pour justifier ces tirs, les officiers en question prétendent que les guetteurs des postes d’écoute ont signalé un groupe de 50 à 60 Allemands sortant du réseau ennemi et se dirigeant vers le Moulin au sud de Courcy. En réalité, il semble que les Allemands se sont seulement montrés très agités dans leurs tranchées, ont poussé des hurrahs et de nombreux cris de “Vive l’Italie” (ces cris ont été confirmés par plusieurs témoins). Les Allemands ont répondu à notre fusillade, mais n’ont tiré aucun coup de canon.
Une patrouille qui, après l’alerte, a parcouru tout le terrain compris entre les deux réseaux de fils de fer adverses n’a découvert aucune trace d’Allemand.
Le Général commandant le C.A. prendra des mesures contre ces deux officiers pour leur absence de sang-froid; en outre, des ordres ont été donnés pour qu’à l’avenir les tirs d’artillerie ne puissent plus être déclanchés avec la même légèreté.
Signé: Guillaumat
I° Corps d’armée
Etat-Major
3° bureau
N° 715/3
Q.G. le 24 mai 1915
Reçu à Jonchery le 24 mai 19 heures
Compte rendu des événements survenus sur le front du I° C.A. au cours de la nuit du 23 au 24 mai et pendant la journée du 24 mai.
N°4866
Dans le secteur de la D.I.P., par suite du manque de sang-froid d’un Commandant de compagnie du 284° Régiment, le sous-lieutenant Leroy, qui tenait la tranchée ouest du secteur du 284°, et d’un Chef de bataillon du 75° Territorial, le commandant Baroche, dont le bataillon occupe les tranchées à l’Est du saillant du Cantonnier, une fusillade, bientôt suivie d’un tir d’artillerie, s’est déclenchée vers 22 heures 30 sur presque toute la ligne de la Division Provisoire. L’artillerie est intervenue sur la demande de l’infanterie et a exécuté un tir de barrage, au cours duquel 160 obus ont été consommés.
Pour justifier ces tirs, les officiers en question prétendent que les guetteurs des postes d’écoute ont signalé un groupe de 50 à 60 Allemands sortant du réseau ennemi et se dirigeant vers le Moulin au sud de Courcy. En réalité, il semble que les Allemands se sont seulement montrés très agités dans leurs tranchées, ont poussé des hurrahs et de nombreux cris de “Vive l’Italie” (ces cris ont été confirmés par plusieurs témoins). Les Allemands ont répondu à notre fusillade, mais n’ont tiré aucun coup de canon.
Une patrouille qui, après l’alerte, a parcouru tout le terrain compris entre les deux réseaux de fils de fer adverses n’a découvert aucune trace d’Allemand.
Le Général commandant le C.A. prendra des mesures contre ces deux officiers pour leur absence de sang-froid; en outre, des ordres ont été donnés pour qu’à l’avenir les tirs d’artillerie ne puissent plus être déclanchés avec la même légèreté.
Signé: Guillaumat