Re: Entre les lignes...
Publié : sam. sept. 04, 2010 12:56 am
38 corps d’armée
52ème division
103ème brigade
347ème régiment d’infanterie
23 novembre 1915
Le sous-lieutenant Arnould, commandant provisoirement la compagnie de mitrailleuses au lieutenant-colonel commandant le Régiment.
Objet : mort des soldats Bonnemère et Paris et blessures des soldats, Brasier, Deschamps et Rocourt, provoquées par l’explosion d’une grenade allemande.
Le 23 novembre 1915, à heures, dans le boyau latéral de première ligne, conduisant à l’emplacement M3 du secteur Beine-Sillery, un accident regrettable s’est produit dans les circonstances suivantes : Le soldat de première classe Bonnemère Jean-Louis ayant trouvé, on ne sait où, une grenade allemande non éclatée, s’amusait dans ce boyau à la frapper contre sa main.
Le soldat Deschamps Lucien l’apercevant, s’avance vers lui et dit : “Fais donc attention”. Pendant ce temps, les soldats Brasier Edgard Eugène, Rocourt Fernand Léon Henri, Paris Charles, arrivaient se rendant au travail ainsi que le sergent Roux Auguste en sens inverse. Le soldat Deschamps n’eut pas le temps d’achever sa phrase que l’explosion se produisait.
Ont été tués :
Bonnemère Jean-Louis, 1ère classe, matricule 3480, classe 1907.
Paris Charles, 2ème classe, matricule 8054, classe 1913.
Ont été blessés :
Roux Auguste, sergent
Brasier Edgard Eugène, 1ère classe
Deschamps Lucien, Robert, 2ème classe
Roucourt Fernand Léon Henri, 2ème classe.
Le lieutenant commandant la compagnie, signé : Arnould
Avis du lieutenant colonel de Lamirault, commandant le 347ème régiment d’infanterie :
Le soldat Bonnemère, contrairement à toutes les prescriptions formulées au sujet du maniement des projectiles et répétées encore par le commandant de la compagnie de mitrailleuses il y a cinq jours, à l’occasion d’un accident arrivé à un bombardier, a voulu probablement démonter une grenade à fusil allemande. Il la frappait sur sa main, quand deux mitrailleurs (dont Deschamps, blessé) lui ont fait des remontrances. Il était trop tard, l’explosion se produisit et tua ou blessa six mitrailleurs qui venaient prendre leur travail.
Une grenade française (F1) a encore été trouvée dans sa poche. Il avait donc la manie de démonter des projectiles.
Aucune sanction n’est à envisager, Bonnemère seul autour de l’explosion étant tué. Les officiers de mitrailleurs avaient maintes fois répété les prescriptions à ce sujet. Un assez grand nombre de grenades à fusil allemandes tombent près de nos lignes sans éclater. Bonnemère n’a pu résister à la tentation de les étudier, en cachette, car personne ne le savait en possession de cet engin.
Les blessés ne seraient pas très gravement atteints, au dire du médecin-major.
Le sergent Roux a un œil atteint mais non compromis et une plaie au pied.
Le sergent Brasier, deux plaies superficielles
Le soldat Rocourt, deux plaies superficielles
Le soldat Deschamps, une contusion à l’oeil
Tous ont été néanmoins évacués.
52ème division
103ème brigade
347ème régiment d’infanterie
23 novembre 1915
Le sous-lieutenant Arnould, commandant provisoirement la compagnie de mitrailleuses au lieutenant-colonel commandant le Régiment.
Objet : mort des soldats Bonnemère et Paris et blessures des soldats, Brasier, Deschamps et Rocourt, provoquées par l’explosion d’une grenade allemande.
Le 23 novembre 1915, à heures, dans le boyau latéral de première ligne, conduisant à l’emplacement M3 du secteur Beine-Sillery, un accident regrettable s’est produit dans les circonstances suivantes : Le soldat de première classe Bonnemère Jean-Louis ayant trouvé, on ne sait où, une grenade allemande non éclatée, s’amusait dans ce boyau à la frapper contre sa main.
Le soldat Deschamps Lucien l’apercevant, s’avance vers lui et dit : “Fais donc attention”. Pendant ce temps, les soldats Brasier Edgard Eugène, Rocourt Fernand Léon Henri, Paris Charles, arrivaient se rendant au travail ainsi que le sergent Roux Auguste en sens inverse. Le soldat Deschamps n’eut pas le temps d’achever sa phrase que l’explosion se produisait.
Ont été tués :
Bonnemère Jean-Louis, 1ère classe, matricule 3480, classe 1907.
Paris Charles, 2ème classe, matricule 8054, classe 1913.
Ont été blessés :
Roux Auguste, sergent
Brasier Edgard Eugène, 1ère classe
Deschamps Lucien, Robert, 2ème classe
Roucourt Fernand Léon Henri, 2ème classe.
Le lieutenant commandant la compagnie, signé : Arnould
Avis du lieutenant colonel de Lamirault, commandant le 347ème régiment d’infanterie :
Le soldat Bonnemère, contrairement à toutes les prescriptions formulées au sujet du maniement des projectiles et répétées encore par le commandant de la compagnie de mitrailleuses il y a cinq jours, à l’occasion d’un accident arrivé à un bombardier, a voulu probablement démonter une grenade à fusil allemande. Il la frappait sur sa main, quand deux mitrailleurs (dont Deschamps, blessé) lui ont fait des remontrances. Il était trop tard, l’explosion se produisit et tua ou blessa six mitrailleurs qui venaient prendre leur travail.
Une grenade française (F1) a encore été trouvée dans sa poche. Il avait donc la manie de démonter des projectiles.
Aucune sanction n’est à envisager, Bonnemère seul autour de l’explosion étant tué. Les officiers de mitrailleurs avaient maintes fois répété les prescriptions à ce sujet. Un assez grand nombre de grenades à fusil allemandes tombent près de nos lignes sans éclater. Bonnemère n’a pu résister à la tentation de les étudier, en cachette, car personne ne le savait en possession de cet engin.
Les blessés ne seraient pas très gravement atteints, au dire du médecin-major.
Le sergent Roux a un œil atteint mais non compromis et une plaie au pied.
Le sergent Brasier, deux plaies superficielles
Le soldat Rocourt, deux plaies superficielles
Le soldat Deschamps, une contusion à l’oeil
Tous ont été néanmoins évacués.