Bonjour,
En complément aux informations fournies par Jérome et Jean-Luc, voici un extrait de mon site en construction, relatant les évènements survenus sur le Mort-Homme en 1916.
Le 3 mai, les Allemands déclenchent l'apocalypse sur la cote 304; 500 canons déversent leurs charges sur cette crête. Depuis le Mort-Homme, le mamelon ressemble à un volcan en éruption crachant feu et poussière à plus de 800 m d'altitude. Toutes les batteries françaises qui étaient en position sur la crête sont pulvérisées, les tranchées sont comblées et nivelées. Le 8 mai, la crête est conquise par les Allemands mais sous le feu continuel des deux artilleries, la position ne peut plus être exploitée.
Les Allemands se satisfont de cette situation car leur flanc ouest sur le Mort-Homme n'est plus menacé par le feu de 304.
carte Mort-Homme
Après l'anéantissement des batteries françaises de la cote 304, les Allemands peuvent reprendre leur offensive sur le Mort-Homme. Le 19 mai, un énorme bombardement, ciblant plus particulièrement le Mort-Homme et ses abords vers la Hayette, est déclenché. Durant toute la nuit du 19 au 20 mai le pilonnage ne faiblit pas; de nombreux obus asphyxiants sont tirés en direction de la Hayette.
La cadence et la violence des tirs augmentent à mesure que le temps passe laissant présager une attaque imminente.
Le 20 mai, à 14h40, une offensive est lancée, le front du 162ème RI (69èmeDI) est percé.
A l'ouest du Mort-Homme, le 204ème I.R allemand s'infiltre jusqu'à la tranchée Boivin.(voir sur carte ci-après).
Vers 17 h 30 un autre régiment ennemi (203ème I.R) attaque sur les tranchées Lecointre et Marescon; des infiltrations parviennent jusqu'aux abris Netter et à l'ouvrage du Gers.
voir carte Mort-Homme
Au nord-ouest de Cumières, le 16ème BCP(42èmeDI) repousse les Allemands vers le bois des Corbeaux. A l'est du Mort-Homme, Le 94ème RI(42èmeDI) au bord de l'épuisement a du mal à contenir la poussée allemande mais réussit tout de même à refouler l'ennemi au dela de la crête 295.
Plusieurs attaques furent lancées pour tenter de reprendre l'enclave des abris Netter sans grand succès.
Le 31 mai à 15 h 50, des grenadiers du 150ème R.I attaquent l'enclave. A 17h45, l'attaque est terminée. La tranchée est prise sur toute sa longueur. La tranchée venant du Nord et aboutissant à l'enclave est comblée sur une partie de sa longueur et barrée de fils de fer et hérissons. Tous les occupants de l'enclave ont été pris ou tués. La contre-attaque allemande qui s'ensuit, partie de la tranchée Gilbert, échoue sous les tirs d'artillerie francais.
Monument de la 40ème DI
Le sommet central de la position, pilonné par les deux artilleries ne peut plus être occupé.
L'ordre de reprendre du terrain à l'ennemi, à chaque fois qu'un occasion se présente, est donné au groupement. Une tranchée de départ est creusée depuis le "chapeau chinois" jusqu'aux environs du boyau d'Itasse en passant par la tranchée Gilbert. Les Allemands se fortifient sur les contre–pentes et creusent un tunnel sur les arrières facilitant ainsi la relève.
Ce tunnel ne se limite pas à un simple couloir, mais présente un réseau de galeries desservant salles de repos, infirmerie, cuisine, dépôt de munitions etc… un chemin de fer sur voie de 0.40m assure la logistique.
En mai, juin et juillet 1916 les allemands tentent de nouveaux assauts, suivis de nouveaux èchecs et de pertes effrayantes de part et d’autre. Le secteur restera très disputé jusqu’à l’offensive générale du 20 août 1917, où dès le début, la sortie nord du tunnel est détruite par un obusier de 400 sur voie ferrée en batterie à proximité du village de Rampont; toute la garnison allemande en réserve est piégée. La rive gauche est totalement dégagée le 24 par la prise de la cote 304. Deux divisions ont consenti sur ce secteur des sacrifices particulièrement lourds: la 39ème dont les anciens ont élevé le monument dit du "Squelette" ( statuaire: Jacques Froment), inauguré le 10 septembre 1922,
et la 40ème, dont le monument érigé par le comité de la 40ème DI du général Poignant, fut inauguré le 28 mai 1939, auxquels s’ajoute une stèle résumant les combats meurtriers de la rive gauche.
Cordialement
Alain
